Accueil > Algérie : manif à Paris pour les libertés syndicales
Algérie : manif à Paris pour les libertés syndicales
Publie le vendredi 8 février 2008 par Open-Publishing1 commentaire
Salut camarades,
Pour info à l’appel de différentes orgas (CEDETIM, Solidaires, CNT et LDH entres autres) :
http://www.cnt-f.org/international/
Salutations révolutionnaires.
Jérémie BERTHUIN, Secrétariat International de la CNT.
Messages
1. Algérie : manif à Paris pour les libertés syndicales, 12 février 2008, 11:00
Salut,
Pour info, des articles et communiqués sur la grève en Algérie.
Pour rappel dans différentes villes de France (Lille, Paris,
Marseille,Toulouse, Metz, Lyon, etc.) la CNT est à l’initiative de rassemblements de soutien devant les consulats en fin d’aprem ce mardi 12 février.
Saludos internacionalistas.
jérémie BERTHUIN,
Secrétariat International de la CNT
L’appel des syndicats autonomes largement suivi
Les fonctionnaires en grève
Le gouvernement, selon l’intersyndicale, doit ouvrir les canaux de
négociation et satisfaire les revendications avant que la colère des
travailleurs ne vire au chaos social. Ce qui intéresse les initiateurs de
ce mouvement de débrayage ce sont l’éveil et la renaissance syndicaux et non la guerre des chiffres, selon les syndicats qui affichent une entière satisfaction quant au suivi du mot d’ordre de grève.
La grève de trois jours décrétée par l’intersyndicale a été, pour la
première journée d’hier, un grand succès et une très grande satisfaction
pour ses initiateurs. » C’est là l’avis des responsables des huit
syndicats autonomes composant l’intersyndicale de la Fonction publique.
Une fois encore, les travailleurs des secteurs de l’éducation, de
l’enseignement supérieur, de la santé et d’autres secteurs de la Fonction
publique ont été, selon les animateurs de ce mouvement de protestation, deuxième du genre depuis le début de l’année 2008, au rendez-vous en répondant massivement, aux quatre coins du pays, au mot d’ordre de grève.
La « révolte » des travailleurs exprime incontestablement leur
détermination inébranlable à arracher leur droit légitime. Les centaines
de travailleurs qui ont adhéré au mouvement de grève réclament tout
simplement un statut leur assurant une dignité, une stabilité, des
conditions de travail adéquates ainsi qu’un pouvoir d’achat leur
permettant une vie décente. Ce nouveau débrayage vise, entre autres, à
convaincre le gouvernement de s’asseoir autour de la table de
négociations. « Nous restons attachés à notre plate-forme de
revendications qui tourne autour de la consultation des syndicats
autonomes dans l’élaboration des nouveaux statuts particuliers et du
régime indemnitaire. Nous exigeons surtout une réévaluation du point
indiciaire pour assurer des salaires décents à nos travailleurs en
fonction de la cherté de la vie », ont soutenu les travailleurs en grève.
Hier, les établissements du secondaire ont été paralysés à plus de 90%,
les universités dans lesquelles active la coordination des sections (CNES)
ont répondu favorablement au mouvement de débrayage, puisque les
universités de Bab Ezzouar, Jijel, Ouargla, Béjaïa, Blida, Mascara et Oran
ont été, selon M. Cherbel, représentant la section de l’USTHB, toutes
bloquées. Le secteur des paramédicaux a été à 50% paralysé. Les syndicats refusent pour l’heure d’avancer un taux de suivi afin d’éviter la guerre des chiffres avec les ministères de tutelle. « La lutte syndicale ne doit pas être confinée au niveau des chiffres. Certes, nous allons faire une évaluation générale au troisième jour de grève afin d’avoir une idée
approximative sur le taux de suivi », a soutenu M. Lemdani. Cependant, du côté du ministère de l’Education, les responsables de ce département ont vite fait d’établir une estimation pour la première journée en avançant un taux qui situe la moyenne nationale à 6,24%.
« 30 608 travailleurs ont répondu à l’appel à la grève lancé par la
Coordination des syndicats autonomes, sur un total de 490.771 travailleurs des personnels de l’éducation nationale, soit un taux de suivi de 6,24% », ont annoncé dans un communiqué les responsables du ministère de
l’Education.
D’après un tableau récapitulatif, le plus important taux a été enregistré
à Khenchela (20,89%) et à Bouira (19,70%), suivies de Tizi Ouzou (13,98%) et Annaba (12,02%), tandis qu’à Béchar, Tamanrasset, El Bayadh et Tindouf, elle n’a pas été suivie du tout, a précisé le ministère Sur ce point, les syndicats regrettent l’indifférence affichée par le ministère par rapport à leur action en se basant sur des futilités. « Notre grève est une réussite et cela fait peur aux pouvoirs publics qui vont tenter de la minimiser », explique-t-on. M. Lemdani du Cnapest affirme que l’élément fondamental pour l’intersyndicale est l’éveil syndical. « La première journée du débrayage a été une totale réussite, car il y a eu une renaissance syndicale et une prise de conscience au niveau des
fonctionnaires. Ces derniers sont prêts à défendre leurs revendications
socioprofessionnelles et ceci est un acquis élémentaire et un bon départ
», a-t-il indiqué en admettant que la lutte syndicale est un apprentissage
et l’intersyndicale travaille dans cette optique. « Au lieu de nier une
réalité claire et de s’amuser à jouer la carte des chiffres, il est
préférable pour le gouvernement d’ouvrir les canaux de la négociation et
la satisfaction des revendications avant que la colère des travailleurs,
jusque-là canalisée par les syndicats autonomes, ne vire au chaos social
», a souligné M. Sadali du Satef. L’ensemble des représentants des
syndicats se félicite de la maturité et du courage des travailleurs qui
ont su déjouer les manipulations des casseurs de grève et faire face aux
pressions de l’administration qui se sont « apparentées, par endroits, aux méthodes policières ».
Nabila Amir
El Watan 11 février 2008
Algérua-Watcg
Démonstration de force dans les lycées et l’université de la capitale
Les lycées et les universités étaient paralysés hier.
L’appel à la grève de trois jours lancé par l’intersyndicale de la
Fonction publique a été massivement suivi dans les deux secteurs de
l’enseignement supérieur et de l’éducation nationale.
Les lycées de la capitale étaient, à majorité, bloqués.
A Alger-Centre, à Ben Aknoun, à Kouba, à Bab El Oued et partout où sont implantés les deux syndicats, le Conseil national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) et le CLA, il n’y a pas eu cours. Les élèves étaient libérés dès les premières heures de la
matinée. « Le taux de suivi de la grève à Alger a atteint 94% », estime,
au début de la journée, le chargé de communication du Cnapest, Ali
Lemdani. « La grève est suivie à 100%, là où le Cnapest est implanté »,
déclare Aoudjit Ahmed, enseignant de physique au lycée Amara Rachid de Ben Aknoun et membre du conseil national du Cnapest.
Les enseignants, selon lui, ont adhéré massivement à l’action de
l’intersyndicale et partagent les revendications exprimées par
l’organisation. A 11h, il n’y avait aux alentours de cet établissements
qu’une dizaine d’élèves. Pour eux, la grève des enseignants est légitime.
« S’ils n’ont pas leurs droits, ils ne peuvent pas assurer un enseignement de qualité », affirment des élèves rencontrés devant ce lycée.
Même décor au niveau des lycées El Mokrani 1 et 2. Au niveau des lycées d’Alger-Centre, des piquets de grève ont été également observés, dans la matinée. L’adhésion au mouvement était aussi importante au niveau de l’université Houari Boumediène de Bab Ezzouar (USTHB). La section CNES et le Snapap implantés dans cette université ont fait un forcing. La mobilisation était forte. Les nombreuses affiches et les campagnes de sensibilisation menées par les représentants de ces deux syndicats ont porté leurs fruits.
L’UGTA veut casser la grève
En dépit de la contre-campagne menée par le bureau local de l’UGTA qui a lancé, la veille, un appel à ignorer le mouvement, la grève a été
massivement suivie. « Nous demandons à tous les travailleurs de rester
prudents et de ne pas écouter les rumeurs qui peuvent mener à la dérive », écrivent les responsables du bureau de l’UGTA, dans une affiche collée dans différents départements de l’USTHB. « Ils veulent créer un sentiment de peur chez les travailleurs », déclare, Mustafaoui Mourad, secrétaire général du Snapap de Bab Ezzouar.
En effet, enseignants et travailleurs de cette université ont répondu
massivement à l’appel des syndicats. Ici, les protestataires ont d’abord
organisé un piquet de grève. C’était vers 10h. Ensuite, ils ont improvisé
une marche vers le rectorat. « Ouverture des négociations avec les
syndicats autonomes », « Pour un salaire de dignité » et « Respect des
libertés syndicales » sont des slogans scandés par les grévistes qui ont
marché sur quelques centaines de mètres avant d’arriver au siège du
rectorat. Après la lecture d’une déclaration, les contestataires ont
quitté les lieux. Les syndicalistes, quant à eux, poursuivaient
l’évaluation du mouvement. « A 11h, 23 amphis sur les 24 sont fermés », précisent-ils.
Pour Farid Cherbal, secrétaire général de la section CNES-USTHB, « cette
action a permis la mise en place d’une solidarité syndicale et le
rétablissement de l’espoir de la société algérienne ».
Selon lui, en plus de l’USTHB, les enseignants de l’Institut national
d’agronomie (INA) et l’Institut national d’informatique (INI) ont adhéré à
la grève. Au niveau de l’université de Bab Ezzouar, les travailleurs et
les enseignants organiseront aujourd’hui encore un piquet de grève, avant de tenir demain, dernier jour du mouvement, une assemblée générale.
Madjid Makedhi
Algéria-Watch