Accueil > Allemagne - 100 000 élèves en grève
J’ai lu sur
http://www.ptb.be/fr/nouvelles/article/article/allemagne-100-000-eleves-en-greve.html
un texte dont l’auteur est
Julien Versteegh
L’Allemagne a vu la semaine dernière ses élèves se mobiliser en masse. Contre la léthargie politique du gouvernement.
En cause : l’abaissement du temps d’étude, le manque d’enseignants et les privatisations.
Berlin, Kassel, Oldenburg, Braunschweig, Kiel, Postdam, Bremerhaven, Köln, Rostock…
Au total, environ 30 villes d’Allemagne ont été touchées le 12 novembre par des grèves d’élèves.
Le journal Junge Welt annonçait dans son édition du 13 novembre plus de 100 000 manifestants.
Le point d’orgue d’une mobilisation qui dure depuis des mois. Une première grève le 12 juin avait déjà rassemblé 25 000 personnes tandis que depuis octobre, des comités d’élèves fleurissent un peu partout.
C’est que ces milliers d’élèves ont décidé de prendre leur sort en main face à la léthargie politique du gouvernement allemand en matière d’éducation. Car les raisons de la protestation sont multiples :
l’abaissement du temps d’étude dans l’enseignement secondaire, les privatisations et le manque d’enseignants.
Et la grande campagne médiatique autour de « l’ascension par l’éducation » ou de la « République d’éducation Allemagne » lancée par la chancelière fédérale Angela Merkel (Démocrates-Chrétiens) n’y change rien.
Au contraire, le gouvernement fédéral désire avant tout répondre au mieux aux besoins du marché car il manque chaque année 500 000 diplômés en sciences naturelles.
Et ne veut surtout pas toucher au système scolaire différencié et aux frais de scolarité. Les adversaires de la grève l’ont bien compris.
Les recteurs de Basse-Saxe ont dénoncé une grève destinée à « abattre les lycées » qui seuls donnent accès à l’Abitur, sorte de bac, véritable porte d’entrée des universités.
Le 22 octobre, Angela Merkel organisait à Dresde un « sommet de l’éducation » qualifié de pas de géant par le gouvernement mais de « numéro zéro » par les représentants étudiants.
Une véritable supercherie pour Sebastian Förster de l’union des étudiants, car 25 milliards d’euros seront investis en…2015. D’où viendra cet argent ? Personne n’est en mesure de le dire.
Fonction publique en grève
L’action des élèves a été rejointe par les étudiants des universités :
« la transformation néolibérale de l’enseignement supérieur avec des frais de scolarité et une augmentation de la pression des résultats ne peut être arrêtée que si nous restons solidaires avec les élèves, les profs et le mouvement ouvrier », a déclaré au Junge Welt Stefan Neumann qui mobilise à l’université libre de Berlin.
La grève des écoles tombe au moment où la fonction publique est également touchée par des mouvements.
Du 10 au 17 novembre, les enseignants contractuels de Berlin ont mené des grèves pour obtenir une augmentation salariale de 2,9 %.
Source : Junge Welt, 11 novembre 2008.
Julien Versteegh