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Allemagne, crise à droite, affaiblissement de la droite du SPD...

Publie le mardi 1er novembre 2005 par Open-Publishing
3 commentaires

de Copas

En Allemagne l’alliance de droite est au bord de l’explosion.

La CSU contre la CDU reprochant à cette dernière et à sa dirigeante l’echec électoral (la gauche majoritaire), et l’alliance obligée avec le SPD...

Le SPD est divisé par une rebellion interne qui a conduit la gauche de ce parti à devenir majoritaire et a bloquer provisoirement l’arsenal de mauvaises concessions que les enfants de Schroeder s’apprétaient à faire à nouveau, et dans le cadre de leur désir d’alliance avec la droite.

Ces divisions doivent evidemment être relativisées mais elles n’en expriment bien le deplacement sur la gauche oppéré dans les rapports de force.

La gauche était majoritaire au sortir des élections, aisément, grace à une poussée sur la gauche du LinkPartei essentiellement et à la résistance du SPD par la trouille de ses electeurs de la droite liberale.

L’axe de fond qui parcours la société allemande comme les autres sociétés de l’Union Européenne est bien le refus de l’ultra-liberalisme, la peur de la continuation de l’agression contre les protections sociales qui lentement détruit la propérité des Européens, même si ce refus emprunte de multiples chemins, et se cherche ses expressions politiques.

Il suffit qu’un candidat de droite polonais à la présidentielle, enfonçé dans les sondages par un ultra-liberal, se mette à tonner contre l’ultra-liberalisme, et le voilà élu.

En Allemagne, malgrés la poussée vers la gauche on pouvait penser que les libereaux avaient jugulé la poussée populaire contre eux en choisissant d’imposer à la CDU/CSU et au SPD de s’allier....Mais patatras, la gauche du SPD avec toutes les pincettes qu’on peut prendre pour la qualifier, renverse la situation et fait exploser le round de négociations qui tirait sur la droite le nouveau gouvernement...

Il n’est pas anodin de voir que les négociations entre la droite du SPD et la CDU portaient en ce moment sur des attaques sur les retraites et les travailleurs âgés, sur les attaques sur la sécurité sociale, sur la "régulation du marché du travail" (nous avons compris ce qui est en jeu, la version allemande de nos villepinades contre le droit du travail,...)...

Je ne pense pas qu’il faille se faire d’illusions sur la solidité de la gauche du SPD face aux libéraux pur sucre.. Mais c’est déjà un nouveau résultat du refus populaire de supporter les plans liberaux en Europe.

....et accessoirement un encouragement à la gauche du PS en France à prendre le pouvoir dans son parti....

Messages

  • Bonjour,

    Un petit détail : le parti social-démocrate allemand s’appelle le SPD (Sozialdemokratische Partei Deutschlands) et non PSD. Il n’y a de PSD qu’au sud des Alpes (vu d’Allemagne).
    Par ailleurs, le parti de gauche anti-libéral qui a fait unepercée aux dernières élections s’appelle PDS (Partei des demokratischen Sozialismus).

    Salut

    Jean-François

    • Je parle de la gauche du SPD qui a provoqué dans l’actualité de ses derniers jours une crise des négociations face la droite CDU/CSU, en se trouvant, sur le choix d’une candidature, majoritaire dans son parti.

      Cette crise est provoquée par la toile de fond d’un glissement à gauche de l’ensemble de l’Allemagne (SPD + Linkspartei + verts = majorité sans discussion) et d’une très profonde inquiétude face au modèle liberal proposé (comme en France, comme aux PaysBas, comme en Belgique, comme en Italie, comme au Portugal, ...).

      L’encouragement des referendums neerlandais et français dans le refus liberal a aidé à cette poussée sur la gauche, ce qui montre que c’est bien comme un encouragement à aller à gauche que ces réferendums ont été ressentis par les autres peuples et non comme un raidissement à droite xenophobe comme essayaient de le faire croire un certain nombre de politiciens français.

      Le score du Linkspartei (alliance des ex-communistes du PDS et de morceaux issus du SPD) important par son choix anti-liberal, fait pression sur le comportement du SPD et les rapports de force internes à ce parti.

      J’avais signalé auparavant que le SPD serait peut-être contraint à être moins "à droite" dans son alliance avec la droite que si il avait gagné seul les elections et reconduit Schroeder, (à cause justement de la concurence sur sa gauche) mais je ne pensais pas qu’avant même de gouverner avec la droite, dans le cours même des négociations, de telles secousses le saisirait, provoquerait des poussées de gauche en son sein...

      Sans la toile de fond du rejet de l’ultra-liberalisme par les populations de l’Europe, même si les supports politiques necessaires à cette expression n’existent toujours pas clairement, je ne puis comprendre les soubresauts agitant de + en + l’UE ...

      C’était ce que j’avais souhaité exprimer.

      Copas

      PS : pour le pedigree du Linkspartei, voir le Wikipedia (encyclopédie en ligne ) ,
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Linkspartei

    • Ca flambe et ça panique à droite comme chez les liberaux au SPD :

      http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-705517@51-642773,0.html
      http://fr.news.yahoo.com/01112005/290/hesitations-autour-de-la-grande-coalition-en-allemagne.html

      Après la droite du SPD c’est la droite de la droite qui bredouille, quenouille et fuit le navire...

      L’un après l’autre, le plus liberal de l’alliance de la CDU/CSU et le plus libéral du SPD font une crise nerveuse et boudent....en s’enfuyant de leurs responsabilités...