Accueil > Allemagne : l’évêque Marx défend Marx !
Allemagne : l’évêque Marx défend Marx !
Publie le dimanche 2 novembre 2008 par Open-Publishing5 commentaires
"La spéculation sauvage est un péché" souligne l’archevêque de Munich, responsable au sein de la Conférence des évêques allemands des affaires sociales. Mercredi 29, le prélat sortira son nouveau livre au titre évocateur "Le Capital", que son célèbre homonyme Karl Marx, fondateur du marxisme, avait utilisé pour son grand ouvrage sur l’économie.
Inhumain, sans cadre d’orientation
Selon Mgr Marx, un capitalisme sans cadre d’orientation éthique et juridique est inhumain. "C’est mon analyse fondamentale de ce qui se passe ces jours, la conclusion que je tire de la crise financière et des banques", déclare l’archevêque dans l’interview accordée au magazine "Spiegel" du 27 octobre.
Un système qui a pour seul objectif économique le rendement des capitaux est, aux yeux du prélat, "un faux stimulant". Mgr Marx, qui avant d’être évêque, était professeur de doctrine sociale de l’Eglise à Paderborn, a déclaré que beaucoup ont oublié que l’économie sociale de marché se basait sur la doctrine sociale catholique. Celle-ci est critique à l’égard du capitalisme ; elle exige un aménagement de l’économie selon des principes éthiques sans vider le marché de ses forces, a-t-il insisté.
Karl Marx et la doctrine sociale de l’Eglise
Karl Marx a toujours pris très au sérieux dans ses analyses la doctrine sociale de l’Eglise, a déclaré l’archevêque. Le mouvement marxiste comporte de nombreuses revendications légitimes. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, il est encore utile aujourd’hui de se référer à Karl Marx. Celui-ci avait déjà reconnu le phénomène de la globalisation dans le contexte de la mondialisation du capital. Il avait également bien analysé le caractère marchand du travail et la réduction de tous les domaines de la vie à l’économie.
En même temps, Mgr Marx s’ oppose à la "prétention totalitaire" que l’on trouve chez Karl Marx et à son "idée de classes sociales", selon laquelle "les hommes luttent les uns contre les autres." Il considère également que le problème de fonds n’est pas celui de la propriété, mais son règlement. "Une compréhension erronée de l’égalité détruit la liberté", estime-t-il. (apic/kna/job/js)
27.10.2008 - Apic
http://www.kipa-apic.ch/meldungen/s...
(En Français, Google ne donne que deux liens, alors que l’interview a été donnée à "Der Spiegel", un des plus grands journaux allemands)
En Allemand :Bischof Marx predigt Karl Marx (http://www.tagesspiegel.de/politik/...)
En Anglais, dans le Financial time : Bishop of Munich aims to make religious capital out of his version of Das Kapital (Bishop of Munich aims to make relig...)
En espagnol : Marx defiende a Marx
(http://www.aporrea.org/energia/n123...)
Messages
1. Allemagne : l’évêque Marx défend Marx !, 2 novembre 2008, 23:55
Hey ! La faute à qui ? Pas à la classe ouvrière toujours.
Et puis quand l’église dit aux uns, les nantis, qu’il faut être généreux envers les autres, les pauvres, elle instaure le principe selon lequel il doit y avoir des riches et des pauvres, donc l’idée de classes sociales.
La générosité, la charité se sont des gros-mots, c’est de la provocation, une déclaration de guerre contre les pauvres. Car celui qui est généreux se positionne en temps qu’être dominant, pendant que celui qui reçoit se trouve perpétuellement humilié, rabaissé à sa condition d’assisté.Pendant des siècles l’église a rabattu les oreilles des pauvres en leur disant que les premiers seront les derniers et que les derniers seront les premiers au "paradis". Mais quelle honte un tel discours. Pas étonnant qu’il y ait eu le "siècle des lumières" et l’avènement de tels êtres comme Marx qui par ses réflexions a permis à la classe ouvrière qu’elle prenne conscience qu’elle n’était pas de la marchandise inerte, corvéable à souhait.
On dirait que Sarkozy, par le détournement du symbole "Guy Môcquet", ait donné le feu vert à cet évêque de détourner lui aussi les propos de Marx à son profit. Décidément, on fait feu de tout bois, on ne respecte plus rien, dès lors que ça peut servir pour récupérer des âmes en peine.
Que cet évêque aille donc à la cathédrale de Grenade en Espagne, et voit de plus près les propos franquistes de l’église espagnole qui sont gravés sur la pierre des piliers près de l’autel, c’est une insulte au communisme et à Marx. Et pire encore de trouver ça dans une église. Quelle bassesse.
1. Allemagne : l’évêque Marx défend Marx !, 3 novembre 2008, 07:36, par Mengneau Michel
Tout à fait d’accord, surtout sur la charité. D’ailleurs en généralisant ce principe en multipliant les associations caritative comme palliatif à l’indigence des services public on fait du cache misère. Malheureusement beaucoup vont s’en rendre compte avec la crise car il y aura moins de dons et plus de demandeurs ce qui va créer des situations dramatiques.
Bon, je vais finir par une note humoristique pour atténuer un peu ses propos pessimistes. Au regard des homonymies, chez les Marx, je préfère Groucho !
2. Allemagne : l’évêque Marx défend Marx !, 3 novembre 2008, 08:14
Marx enfin canonisé, Saint Marx est bien sympath mais je n’aime pas le voir prêcher la partage entre les pauvres, je préférait l’autre, celui qui montrait le vol, et désignait les voleurs.
CN46400
3. Allemagne : l’évêque Marx défend Marx !, 3 novembre 2008, 11:37
Justement, j’ai lu quelque part sur un post de Bella, qu’il serait possible de déduire de ses impôts le salaire entier annuel versé à une femme de ménage que des contribuables généreux voudraient bien employer. Voilà comment va être détourné l’aide de l’état, afin de ne pas choquer les ultra-libéraux umpistes. Une manière encore de détourner les problèmes tout en faisant profiter d’un travail gratuit pour la classe dominante.
Malheureusement, les citoyens aux abois, dans la précarité, seront contraints de s’abaisser jusque là, nettoyer gratos la merde des riches, un nouveau service de Sarkozy à son clan. Pouah quelle puanteur !!!
2. Allemagne : l’évêque Marx défend Marx !, 3 novembre 2008, 09:07, par Alien D
"Mon dieu mon dieu,
Merci d’avoir inventé Marx...
Vous étiez pas forcé !"
(Brigitte Fontaine)