Accueil > Allemands, Italiens, Français dans la rue pour la protection des droits sociaux

Allemands, Italiens, Français dans la rue pour la protection des droits sociaux

Publie le samedi 3 avril 2004 par Open-Publishing

Allemands, Italiens, Français dans la rue pour la protection des droits sociaux

BERLIN (AP) - Des centaines de milliers de personnes, au moins un demi-million selon les organisateurs, défilaient samedi dans toute l’Allemagne, réclamant au chancelier Gerhard Schröder l’abandon de ses projets de réforme, qualifiés de "démolition sociale". En Italie, des dizaines de milliers de personnes défilaient également à Rome contre la réforme des retraites et l’augmentation du coût de la vie.

En France, plusieurs milliers de personnes, chercheurs, intermittents du spectacle, cheminots, agents d’EDF-GDF ou encore chômeurs défilaient également à Paris. Des manifestations étaient prévues dans une soixantaine de villes du pays.

En Allemagne, cette journée d’action, dans le cadre de l’appel européen lancé par la Confédération européenne des syndicats (CES) pour la défense de l’emploi et des droits sociaux, s’est transformée en manifestation anti-Schröder, qui rassemblait notamment plus de 200.000 personnes selon la police à Berlin, devant la porte de Brandebourg. Les manifestants étaient également nombreux à Stuttgart et Cologne.

"C’est un signal fort aux dirigeants politiques et économiques, leur disant qu’il doit être mis un terme aux politiques qui font du mal à la majorité de la population et rendent les riches plus riches", a lancé à Berlin Michael Sommer, président de la DGB (Confédération des syndicats allemands).

L’"Agenda 2010" de réformes, lancé l’année dernière alors que l’Allemagne entrait dans une troisième année consécutive de stagnation économique, prévoit une suppression de nombre d’acquis sociaux : privatisation partielle de l’assurance-maladie, allongement du nombre d’années de cotisations pour les retraites, baisse des allocations-chômage, assouplissement des lois de protection des salariés...

Un ensemble de mesures jugées anti-sociales qui a déclenché la colère de nombre d’Allemands, suscité la grogne de l’aile gauche du SPD de Schröder, sans parler des syndicats, ses alliés traditionnels.

Vendredi, le chancelier avait une nouvelle fois plaidé, à la radio, que ce dispositif douloureux est le seul moyen de préserver les protections de l’Etat-Providence pour les générations futures. "Quand vous organisez un processus de réformes, vous avez un problème : les inconvénients en deviennent immédiatement apparents. Les effets positifs interviendront plus tard", s’est-il défendu.

Sans convaincre les manifestants de samedi : dans la foule, Barbara Schröder, retraitée de 63 ans, dénonçait : "Nous avons l’impression que ce sont les secteurs les plus pauvres de la société qui en supportent le fardeau".

Quant à l’Italie, les trois principaux syndicats organisant la manifestation -CGIL, CISL et UIL- étaient en pointe contre les projets actuels de réforme des retraites et l’appauvrissement constant des plus âgés des Italiens.

Pas décontenancé, le ministre des Affaires sociales du gouvernement Berlusconi, Roberto Maroni, s’exprimant à Milan devant les hommes d’affaires, a précisé qu’il comptait bien poursuivre la réforme engagée. AP