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Allons-nous vers la Grèce générale ?

Publie le vendredi 7 mai 2010 par Open-Publishing
12 commentaires

de Jean-Noël Cuénod

Après la crise de la « finance casino », l’économie joue maintenant à la roulette russe. Ou plutôt la roulette grecque. Après Athènes, à qui le tour ? Lisbonne ? Madrid ? Dublin ? Rome ? Même Paris se met à trembler. Allons-nous vers la « Grèce générale » ?

Aujourd’hui, l’Etat grec est obligé d’emprunter sur les marchés financiers à près de 9%, alors que la France, pourtant lourdement endettée, n’emprunte qu’à 3,28% sur dix ans et à moins de 1% sur deux ans. La situation de la Grèce est donc intenable. Impossible d’assurer les finances courantes d’une nation avec un taux d’intérêt aussi élevé. D’où le plan de sauvetage adopté par les pays de la zone euro et le Fonds Monétaire International (FMI) qui prêteront 110 milliards d’euros sur trois ans à Athènes à un taux de 5%. Le but est d’éviter la contagion.

Charité bien ordonnée…

Ajoutons en passant que ce coup de main ne saurait être considéré comme un don. C’est bien d’un prêt qu’il s’agit, au taux, à peine aimable, de 5%. Les trois principaux contributeurs européens, l’Allemagne (22,32 milliards d’euros), la France (16, 80 milliards) et l’Italie (14,72 milliards) empocheront donc quelques centaines de millions d’euros dans cette opération. Charité bien ordonnée...

Bien entendu, ce plan a un corollaire : l’assainissement drastique et rapide des finances publiques grecques. Sinon autant verser des milliards d’euros dans le tonneau des Danaïdes. L’effort demandé aux Grecs sera donc massif et brutal. Ils devront s’acquitter d’une TVA à 23% contre 21% actuellement. A titre de comparaison, le taux de TVA en Suisse sera fixé à 8% dès l’an prochain. Les retraités verront leurs rentes amputées jusqu’à 35%. Les fonctionnaires perdront autant. Bref, d’ici fin 2014, la Grèce devra faire des économies à hauteur de 30 milliards d’euros, soit 43 milliards de francs.

A quand la « génération 300 euros » ?

Or, si les médias étrangers se sont moqués des treizième et quatorzième mois versés aux fonctionnaires grecs, il faut savoir que les salaires versés dans ce pays ne sont pas comparables aux nôtres. En 2008, la jeunesse grecque avait multiplié les manifs violentes en se proclamant « génération 600 euros », allusion à la paie mensuelle moyenne d’un jeune salarié. Devra-t-elle s’appeler « génération 300 euros » ?

L’effort réclamé aux Grecs risque de paraître d’autant plus insupportable qu’il a été imposé par des instances extérieures (l’Union européenne, le FMI) et à cause d’une classe politique nationale, traversée par les scandales et la corruption. L’idée de demander son avis au peuple qui va subir ces restrictions n’a effleuré personne.

Certes, avant la Grèce, d’autres pays comme la Suède, le Canada et la Nouvelle-Zélande ont fourni des efforts semblables pour dégonfler leurs dettes publiques. Mais l’économie de ces Etats reposait sur des bases solides et leur classe politique n’était pas minée par le clientélisme corrupteur. Les dirigeants pouvaient donc entamer un discours pédagogique pour expliquer les raisons des restrictions sans que leurs citoyens ne leur rient au nez. Rien de tel, hélas, en Grèce, comme le démontre l’ampleur de la grève générale de mercredi 5 mai et des violences de rue.

Dans cette crise, tous les paramètres ont été pris en considération. Mais on a oublié le peuple. Cette tendance n’est pas propre qu’à la Grèce. Et chaque fois que les gestionnaires politico-économiques le prennent pour quantité négligeable, le peuple se rappelle à leur mauvais souvenir. En usant de la violence comme à Athènes ou en votant pour des démagogues, comme en Suisse, en Italie et en France.

La leçon grecque n’est pas seulement financière. Elle est avant tout politique.

http://jncuenod.blog.tdg.ch/archive/2010/05/06/allons-nous-vers-la-grece-generale.html

Messages

  • arretez de parler de crise :
    tout ce qui se passe n’est que
    la vie du système fascite.

  • dépenses militaires annuelles de la Grèce, qui avec les tensions vis à vis de la Turquie ont dépassé, ces dernières années, les 3% du PIB soit le niveau le plus élevé de l’Union Européenne. Ces dépenses ont été faites au profit de pays exportateurs d’armes parmi lesquels la France, l’Allemagne et les Etats-Unis.

  • votre article est très interessant...
    maintenant, pour aller au delà des mots et des critiques, quand et comment va t-on fédérer cette foule de citoyens pour une grève générale ?
    Quels sont nos leviers d’action ?
    Je sens que beaucoup de gens souffrent mais ils sont soit trop démunis soit "je m’en foutistes" du style tous pourris ces politiques.
    Merci de me lire .
    greg

  • La greve générale c’est pas pour demain, je suis un syndicaliste CGT, et je suis démotivé, je suis habitué a faire des prises de paroles mais le rapprochement de ma confédération avec la CFDT saute au yeux de tout le monde. Je comprends que Sarkozy ait plus peur du PS et de SUD que de la CGT et de la CFDT.

    extrait du canard enchainé du 5 mai 2010 :

    Tout à sa hantise de conserver des
    rapports de bon voisinage avec
    Bernard Thibault et François
    Chérèque, Sarko a donc insisté pour
    qu’on leur donne du grain à moudre.
    « Il faut les aider à ne pas se faire
    déborder par SUD. » Eric Woerth est
    donc prié de lâcher du lest.

    Camarades Cgtistes si comme moi vous vous sentez floués par votre syndicat créons une riposte a leur politique, ne laissons pas Thibaud et Chereque magouiller avec Sarko et de fait abandonner leurs bases. Mon père était cgtiste aux chantiers de saint nazaire, et se battait comme moi pour ses collègues pour défendre la base à l’inverse de ces nantis du syndicat qui démotivent les gens. Faut pas s’étonner que le niveau de syndicalisme est aussi bas aujourd’hui en France. Je pensais que Xavier Mathieu ferait changer les lignes mais non bernard Thibaud est plus que jamais le copain de Sarkozy.
    Seule la base pourra faire évoluer les choses, collègues, camarades réveillez vous

  • La grève c’est bien, la Grèce c’est mieux
    Grève, grève, grève générale
    Grèce, Grèce, Grèce générale

    Ah ça ira, ça ira, ça ira
    Les actionnaires à la lanterne
    Ah ça ira, ça ira, ça ira
    Les actionnaires à la lanterne, ON LES PENDRA

  • LES EUROPEENS VONT BIENTOT REALISER QUE CETTE CONSTRUCTION EUROPEENNE BASEE AUTOUR DE L EURO N EST EN FAIT QU UN OUTIL
    POUR LA FINANCE MONDIALE QUI A PU DISTRIBUER ET COMMERCIALISER
    SES OFFRES DE CREDIT A TOUR DE BRAS A DES PAYS PAUVRES DEMANDEUR
    DE CROISSANCE - CELA A POUR EFFET DE VAMPIRISER CES ETATS COMME ON LE VOIT AVEC LA GRECE QUI VA BIENTOT DEVOIR VENDRE SES ILES POUR FAIRE FACE A LA NOTE - DE PLUS LES PEUPLES N ONT PAS REALISE QU UNE CROISSANCE PAR LE CREDIT N EST PAS UN CADEAU LACHE DU CIEL PAR LE CAPITALISME MAIS PLUTOT UNE NOUVELLE FORME D ESCLAVAGE - QUAND ON
    S ENDETTE SUR 20 OU 30 ANS VOIRE SUR 50 ANNEES EST -CE QUE LE PROPRIETAIRE EST L ACHETEUR OU BIEN LA BANQUE PRETEUSE ?
    LES SALAIRES N AUGMENTENT PAS POUR CETTE BONNE RAISON QUE CONTROLER LE PEUPLE EN LE LIANT A DES CREDITS A VIE EST UNE VERITABLE
    AUBAINE POUR LA FINANCE MONDIALE
    LE TRAVAILLEUR S ENDETTE SUR DES ANNEES POUR S OFFRIR LA MAISON DE SES REVES DONT SES ENFANTS NE PROFITERONT PAS CAR IL FAUDRA AVANT
    S ACQUITTER DES DROITS DE SUCCESSIONS QUI IRONT VERS LES CAISSES DE L ETAT
    LA ZONE EURO N A APPORTE AUX EUROPEENS QUE DES DELOCALISATIONS DES HAUSSES DE PRIX ET UNE BULLE IMMOBILIERE
    TOUT CELA EST LE RESULTAT DE LA FINANCE MONDIALE ET NOTAMMENT ANGLO -AMERICAINE COMME LA BANQUE D AFFAIRES GOLMAN AND SACHS ET CONSORTS
    VIT ON MIEUX EN IRLANDE OU EN GRECE OU EN ESPAGNE AVEC L EURO ?
    CERTAINEMENT PAS
    SI L ON DEVAIT DEMANDER AUX PEUPLES DE SE DETERMINER PAR RAPPORT
    A CETTE MONNAIE UNIQUE ON AURAIT SANS DOUTE UN REJET DE CE SYSTEME
    MONETAIRE UNIQUE QUI A CONDUIT LES ETATS DE LA ZONE EURO A RENONCER A UN ELEMENT ESSENTIEL DE LEUR SOUVERAINETE A SAVOIR LEUR MONNAIE
    MAIS IL SEMBLE QUE LE CREPUSCULE DE L EURO APPROCHE - LES MEFAITS
    CAUSES PAR LES FINANCIERS INTERNATIONAUX SE REVELENT AU GRAND JOUR
    MAINTENANT SE POSE LA QUESTION DU REGLEMENT FINANCIER DE TOUS CES EXCES-
    LES PEUPLES EUROPEENS NE SE LAISSERONT SANS DOUTE PAS BERNER ENCORE
    ET DEMANDERONT AU BENEFICIAIRES DE CES BULLES FINANICERES DE PAYER TOUT COMME LES GRECS AUJOURD HUI NE VEULENT PAS DE MESURES
    D AUSTERITE DESTINEES A EPONGER LES FACTURES

    • quand tu arreteras de nous crier dessus (majuscules), on te lira peut etre :)

    • N’oublions pas qu’ "ILS" nous ont passé le NON (!!!) de 2005 à la casserole, avant de ratifier, sans notre autorisation, le traité de Lisbonne ! ! !
      Il est beau le perroquet Barroso, mais il fera quoi quand "son" Portugal d’origine comprendra qu’il n’était qu’un traitre à son pays ?
      Le goudron et les plumes c’est fini ! ! !
      Alors lui, les Strauss Kanh, qui ne pense qu’à ken des barbies, et autres Van Rumpuy, avec leurs sales tronches de Snoopy, devront se méfier (et ils le savent) de la colère des salariés : les seuls qui participent à édifier la société.
      Pas de pitié pour ces bouchers bouchés !

    • Le travail de chacun (éveillés) est de réveiller les aveugles et les sourds piqués par la moche tsé-tsé (amis et famille anesthésiés). Et si taper du poing sur la table ne suffit pas, un uppercut dans la gueule n’est pas forcément mauvais...

  • à la hauteur de 30 millards d’euros, soit 43 millards de francs !!!!!!!!!!!

    Pourquoi parler de franc, quand on ne sait plus sa valeur ? La preuve !!!!!!!!!