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Anaram Au Patac : non à cette constitution européenne !
Publie le vendredi 29 octobre 2004 par Open-PublishingAnaram Au Patac
movement revolucionari de l’esquèrra occitàna
Non à cette constitution européenne !
Après les accords de Maastricht, de Schengen, de Niça et de Barcelona, la
Commission européenne présidée par V. G. d¹Estaing vient d¹accoucher d¹une
proposition de constitution qui entérine une construction européenne qui
sert les intérêts des multinationales et des États.
La libéralisation des services va se poursuivre, le fichage, la répression
de la contestation et de l¹immigration va s¹accélérer encore, le droit des
salariés se réduire et les peuples sans État seront toujours niés.
De plus, l¹identité de l¹Europe, semble aujourd¹hui se fixer sur un modèle
blanc et chrétien. Partout des partis utilisent les vielles rengaines pour
effrayer les peuples sur l¹entrée d¹États à la population basanée et, «
horreur », musulmane.
Mais cela était prévisible. L¹Europe est une notion abstraite et il était à
parier qu¹elle tendrait plus facilement vers une définition raciste et
religieuse que le contraire.
Ce sont les États et les multinationales qui seront les grands gagnants
encore une fois du travail de la Commission européenne et ce n¹est une
surprise pour personne.
Les États, quoi qu¹en disent les « souverainistes », gardent le contrôle de
tous changements progressistes et démocratiques sur leur territoire. Les
chefs d¹États et de gouvernements ont le pouvoir de s¹opposer aux directives
européennes et ils le font lorsqu¹il s¹agit de flatter leur électorat avant
chaque élection, lorsqu¹il s¹agit de soutenir les intérêts capitalistes de
quelques compagnies ou quand l¹avenir des institutions dans lesquels tous
leurs amis ont leur place est menacé.
Dans l¹État français, on se souvient des lois sur la chasse acceptées ou
pas, des droits linguistiques bafoués malgré la signature obligatoire (mais
pas la ratification) de la Charte européenne des langues ou de manière
toujours plus hypocrite lorsque l¹État français a dépassé dernièrement le
« niveau de stabilité », c¹est-à-dire, le déficit des comptes de l¹État et
d¹un pourcentage trop élevé de dépenses sociales dans ces comptes, l¹État
français n¹a pas été épinglé, et une dispense a été même inventée pour ne
pas vexé Œ un des premiers grands fondateurs » de l¹Union européenne. De qui
se moque-t-on ? On imagine facilement la réaction de Chirac s¹il s¹était
agit d¹un de ces « petits » États auxquels il conseillait de « la fermer »
sur certains sujet, sûrement trop élevé, pour eux (la Pologne, au sujet de
la guerre d¹Irak).
La position hypocrite des sociaux-démocrates, des Verts et de leurs alliés
De la même façon que lors du Traité de Maastricht, nous retrouvons les mêmes
positions d¹une partie de la gauche à propos de ce traité constitutionnel.
Le PS aurait sûrement approuvé sans difficulté le projet s¹il avait été au
pouvoir et si l¹actualité sociale était plus calme. Mais, ils se sentent
obligés d¹émettre quelques critiques pour essayer de faire oublier qu¹a Niça
et Barcelona, ils ne se sont pas gênés pour libéraliser les services publics
ou la production et la vente d¹énergie.
Quant aux Verts, ils étaient à ce sujet des plus ambiguës pendant la
campagne européenne. Critiques, quant au contenu du projet de constitution,
ça ne les empêchera pas d¹appeler à voter « pour » si Chirac ose la proposer
par voie de référendum à la population. Les Verts promettent de demander des
changements plus tardŠ
Nous retrouvons ici la faiblesse de leur programme social et leur
acceptation de l¹ordre capitaliste.
Ce sont les mêmes critiques que nous faisons à leurs alliés de Régions et
peuples solidaires (RPS), dont le Partit Occitan (POC) fait partie.
En plus des couleuvres antisociales qu¹il nous faudrait avaler pour avancer
vers l¹autonomie et le fédéralisme, le POC persévère dans l’erreur politique
qui avait mené les occitanistes à faire confiance à Mitterrand au début des
années 80.
Les Verts, trop content d¹avoir remplacé le PCF au coté du PS, s¹allient
sans condition, à sa politique antisociale et à son idéologie centraliste,
et ce, à chaque élection à l¹enjeu hexagonal. De plus quelle serait la
position du POC, si l¹envie reprend aux Verts de bombarder une nouvelle fois
des villes étrangères comme ils l¹ont fait en Serbie ?Š Est-il aussi un
va-t-en-guerre aujourd¹hui ?
Et les occitanistes ?
Peu nombreux, ils et elles n’échappent pas à l’ambiance générale dans
l’hexagone comme en Europe, conformistes et désabusé(e)s. Les mobilisations,
autour de sujets consensuels comme pour le CAPES d’occitan, ont du mal à
rassembler du monde. Ce qui ne fait que conforter les professionnels de la
politique pour qui l’occitanisme n’a aucun poids électoral. Ce qui permet de
faire des promesses et de ne pas les tenir.
L’occitanisme a besoin d’être, à défaut du nombre, une minorité agissante et
surtout gênante. Si nous ne pouvons faire pencher la balance électorale nous
pouvons par contre avoir une capacité de nuisance qui gênera les élus.
Ces dernières années la visibilité des occitanistes s’est accrue dans une
partie des mouvements antiglobalisations sur le sol occitan. Ce fut
seulement par la volonté de quelques militants et grâce, il faut le dire, au
fait qu’il existe aujourd’hui une certaine tolérance bienheureuse pour les
minorités politiques dans ces mobilisations.
Il semble passé le temps où l¹on virait à coups de barre les "gauchistes"
qui s’incrustaient dans les manifs. Mais il est très rare que l’initiative
vienne directement des organisateurs de ces grandes messes.
Mais devons nous laisser pour autant tomber la participation aux élections ?
Non. Mais, pour avoir des voix, il faut exister dans la cité.
Pour une Europe sociale des Peuples libres
Le Congrès de la gauche européenne de Sokoa (Euskadi Nord) organisé par
Batasuna au lendemain des élections européennes, montre une des voies à
explorer.
Malgré les interdictions des listes de la gauche indépendantistes basques
proche de Batasuna en Euskadi Sud et la diabolisation de tout le mouvement
de la gauche indépendantiste, plusieurs organisations européennes de gauche,
représentants de Peuples sans États ainsi des partis qui reconnaissent leur
droit à l¹autodétermination, se sont retrouvées pendant 3 jours pour
élaborer une plate-forme critique et revendicatrice pour un autre projet
européen.
Basés sur les droits fondamentaux des peuples, des travailleurs et des
personnes à leur émancipation, 10 points analysent le projet de constitution
et 10 autres proposent les principes pour l¹élaboration d¹une nouvelle
constitution, points dans lesquels Anaram Au Patac se retrouve.
L¹autre voie est celle de la participation, avec nos spécificités, au
mouvement antiglobalisation qui élabore, lui aussi, des critiques, des
analyses et des alternatives au système capitaliste (la plupart du temps
partagées par les mouvements représentés lors du congrès de Sokoa). Avec ses
différentes orientations plus ou moins réformistes, centralistes étatiques
ou fédéralistesŠ, le mouvement antiglobalisation est un lien entre le local
et l¹international, l¹autodétermination et l¹internationalisme, l¹autonomie
alimentaire et les échanges économiques justes.
À partir d¹organisations ou de mouvements, de collectifs, de coopératives
locales, de syndicatsŠ nous devons jeter les bases d¹un projet alternatif à
l¹ordre capitaliste. En créant les outils pour résister et être solidaire
localement, construisons les liens de solidarité avec les expériences
similaires, avec les peuples là où ils résistent eux aussi, au-delà de
l¹Europe. Car la voie électorale classique, si nous pouvons juger qu¹à
l¹occasion nous pouvons essayer de nous en servir, ne peut être la solution.
Nous devons, toujours plus, nous libérer des institutions existantes, gagner
notre autonomie, en tant que collectivité comme en tant qu¹individu. Il est
ainsi plus facile de résister face aux impositions commandées par les
intérêts capitalistes et mis en place par leurs valets politiques, élus par
une partie de plus en plus petite de la population.
Nous devons nous réapproprier l¹espace occupé aujourd¹hui par
l¹individualisme, l¹argent et la société de consommation. Créer les lieux ou
la solidarité, l¹action politique et la vie pourront s¹épanouir.
C¹est grâce à ses deux axes que nous avancerons vers la construction d¹une
Europe sociale des Peuples libres. La route sera longue et dure, mais riche
en enseignement.
Que seram çò que bastiram !
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