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Anecdote troublante

Publie le mardi 19 décembre 2006 par Open-Publishing
18 commentaires

mardi 19 décembre 2006
par Christian Causse

Voici une anecdote plutôt troublante.

A l’issue du meeting du Mans, on voit sur une vidéo, les organisateurs et les orateurs dînant ensemble dans une ambiance fraternelle et optimiste. Tous les organisateurs et orateurs sauf ...........Marie-George Buffet. J’en avais alors éprouvé une désagréable déception.

Ca m’avait un peu intrigué mais sans plus.

Or, à st-Ouen, j’ai constaté le même phénomène. Au pied de la tribune, des candidats, des membres du CNUAL et d’autres que je ne connais pas, avaient des échanges empreints visiblement d’une grande camaraderie et d’un zeste de complicité. La participation de nombreux communistes à cette chaleureuse ambiance, soulignait encore dramatiquement l’absence de MGB dans ce sympathique tableau laissant planer une fâcheuse impression d’isolement. Certes, le positionnement géographique des individus dans une salle ne saurait donner lieu à des interprétations scientifiques, mais elles sont tout de même éclairantes. Si on le corrèle à l’ostensible désir du PCF de passer en force lors de ces journées des 9 et 10 décembre, ça devient lumineux.

Depuis le début la direction PCF ne serait donc venue dans les collectifs que du bout des lèvres, sans implication ni immersion, et passant à coté de la quintessence de la dynamique collective. Par pur opportunisme ?

Le discours de MGB le lundi soir sur France inter, feignant d’ignorer les raisons du blocage et tentant d’en rejeter démagogiquement la responsabilité sur des « élites »,prenait des allures de malhonnêteté intellectuelle caractérisée. Elle a de plus explicitement envisagé de partir unilatéralement à la présidentielle.

« Mais qu’est donc venu faire le PCF dans les collectifs ? »

On peut chercher, mais on ne trouve qu’une volonté, étriquée, de capter pauvrement le label valorisant des collectifs et son intrinsèque « plus-value » émergente. Avec une cécité qui leur dissimule que la méthode utilisée détruirait ce bénéfice supposé, sitôt cueilli.

Fascinés par ce faux mirage ils en deviennent aveugles et sourds à leur propre suicide et aux différents appels à ressaisissement et au bon sens (Séguy, Sève, Mazauric, etc).

Le PCF a indiscutablement les moyens arithmétiques de passer en force en imposant la loi du vote majoritaire. Il en a aussi l’envie. Mais il n’a pas les moyens politiques d’en assumer les conséquences : l’éclatement des collectifs. La volonté unitaire est infiniment plus forte que prévue, y compris parmi ses militants, qui, bien qu’ayant exprimé, à l’interne, une préférence pour MGB, n’abandonnent pas pour autant le principe du double consensus et sont attachés, par-dessus tout à l’unité et à l’intégrité des collectifs. C’est là la grande leçon de ce week-end à St-Ouen.

Vraiment cette obstination est incompréhensible et dès lors, toutes les hypothèses sont envisageables :

Le PCF aurait-il déjà prévu de rejoindre le PS après les élections comme force d’appoint ?

Ce qui expliquerait le rejet de l’amendement de la LCR du 10/09 et que confirme le revirement récent de Gayssot. En retour, le PS garantit un certain nombre des circonscriptions au PCF tout en dégageant la route de MGB en faisant barrage aux parrainages de Besancenot.

De surcroît, le refus par la direction du PCF de la candidature « Mélenchon » montre en l’occurrence qu’il ne s’agit pas d’un désir de rapprochement « politique » avec la frange antilibérale du PS, mais bien d’un ralliement « de boutique » qui intègre et s’accommode de la dérive droitière du PS.

Tout ce scénario est confirmé par l’unique argumentation, à l’interne, pour justifier l’imposition au forceps de la candidature MGB : « le parti risque d’exploser ».

Le départ unilatéral de MGB à la présidentielle, ouvrirait une situation nouvelle pour permettre le retour de la LCR dans les collectifs. Il est vraisemblable qu’une large portion des communistes (rénovateurs) ne la suivrait pas. D’autre part, comme Besancenot a clairement affirmé qu’il ne pouvait pas être LE candidat unitaire, les collectifs peuvent alors plus facilement désigner une candidature consensuelle (Autin ou Salesse)

MGB serait alors en voie « d’arlettisation », et le PS risque, le moment venu, de lui préférer Bayrou.

Et ce sera alors l’implosion du PCF.

A ce niveau là ce n’est plus de l’obstination mais de la folie.

christian

Messages

  • Je prefere lire un polar au moins l intrigue tient la route

    la c est du deja vu deja entendu et s inscrit ds une campagne que je n ai pas la naiveté de croire spontanée ....

    La question est a qui ca profite ????

    Les donneurs de lecon de 68 comme par hasard son tous au PS a droite voir buschiste .....

    Et la ns retrouvons les memes .....

    memes arguments memes mensonges memes invectives

    Si vs voulez rester figer c est votre affaire ....

    Nous ont veux avancer ....

    CF VITRY 94

    • L’analyse de Christian présente l’inconvénient de reposer sur des éléments assez subjectifs,mais ça n’enlève rien à la pertinence de ses propos ni à leur vraisemblance.Que le P.C s’enlise dans ses contradictions dogmatiques, ce n’est pas nouveau ;qu’il s’entête à faire de la politique comme on le faisait sous la 4ème république,c’est regrettable ;qu’il mette un couvercle sur le vent nouveau qui semblait souffler dans cette nouvelle vraie gauche qui s’est voulue le temps d’un printemps unitaire,c’est consternant.Par contre j’ignorais que Mr C.Forgeot de Vitry dans le 94 était le nouveau porte-parole du parti ;en tous cas il manie la langue de bois avec une virtuosité remarquable,ce qui n’a rien de surprenant pour un porte-parole.J’ai beaucoup aimé le"Nous ont veux avancer.."C’est un vrai message de Noël....!

      vieil anar

  • Je ne suis pas PCF mais LCR (ni majo, ni mino) et j’ai soutinu Bové. Mais l’analyse catastrophiste du PCF ci-dessus ne correspond pas à la réalité. Avec le 29 Mai, j’ai vu le PCF pour la première fois recommencer à progresser en retouvant des forces Le problème est qu’il en a perdu la tête et il a cru être capable de statelliser tout le monde. Mais il ne subira pas de grosse crise avant le 22 Avril. C’est seulement à cette date qu’ils verront qu’ils se sont plantés.
    Je le regrette sincérement.
     André Depouille (79)

  • Ecrire c’est bien si on a quelque chose à dire , meme des conneries peuvent etre amusantes , si c’est bien raconté , mais là , rien , à oublier rapidement !
    c de T.

  • Je trouve l’analyse de Christian moins naïve et plus lucide qu’il y a quelques mois.

    J’ai quand même une divergence sur un point : je ne pense pas que le PCF se suicide en s’accrochant à la candidature de MG Buffet, au contraire il sauve ce qu’il y a à sauver, même s’il aura une addition sans doute lourde à payer. Si il ne présente pas MG Buffet, là il se suicide en tant que parti. Pour différentes raisons, interne (risque de scission) et externe (il ne sert plus à rien, politiquement, en tant que structure).

    Je pense que ceci était écrit dès le départ, dans le contexte, dans la réalité de la situatiuon, et que beaucoup ne l’ont pas vu (par manque d’expérience politique ?) ou n’ont pas voulu le voir, emporté par leur désir... d’avenir, heu... pardon, par leur désir de trouver par l’unité une solution à la situation catastrophique où on est grâce au capitalisme mondialisé et à la guerre qu’il nous livre. Mais l’unité n’est pas une solution miracle, elle n’exonère pas de se confronter tôt ou tard à la réalité.

    Pour aller un peu plus loin : c’est la seule solution à mon avis, il faudra qu’un jour les partis se dépassent et se fondent dans une nouvelle force qui soit un outil crédible pour défendre les travailleurs (et la planète !) contre le capital.

    Tant que le "projet" n’est pas crédible à leurs yeux (à tort ou à raison), les partis (PCF ou LCR ou...) ne veulent pas se dépasser, et c’est normal, c’est logique ; ils pensent (encore une fois : à tort ou à raison) qu’il ne faut pas lacher la proie pour l’ombre, que ce serait négatif, pour les idées qu’ils défendent et pour les travailleurs, de perdre un outil de la lutte des classes qui fonctionne un minimum pour un autre moins efficace. Je pense que ce point a joué dans les choix aussi bien du PCF que de la LCR : le mouvement des collectifs, tel qu’il est aujourd’hui ou était hier, est-il susceptible d’être la fondation d’une nouvelle force plus efficace que les "anciens" partis ? Les minos de la LCR ont pensé que oui, les majos étaient persuadés de l’inverse.

    Mais il y a d’autres conditions pour qu’un parti accepte de se dépasser :

    Par exemple, il doit avoir renoncé à l’idée qu’il peut être, à lui seul, la solution. Pour la LCR c’est facile : avec sa poignée de militants, elle n’a jamais eu la naïveté de penser qu’elle pouvait être à elle seule la réponse. Le PCF a beaucoup plus de mal sur ce plan, pour différentes raisons : c’est un peu la culture maison, "on est les seuls légitimes", c’est un parti encore puissant sur certains plans, et enfin c’est un parti qui a été longtemps dominant dans le paysage de la gauche française. Pas facile de digérer et d’intégrer qu’on a été mais qu’on n’est plus... Et malheureusement, je trouve que l’embellie post TCE qui l’a touché lui a redonné l’illusion qu’il pouvait revenir à la situation hégémonique du passé...

    Autre condition : il faut être prêt à perdre des élus à court terme. Et là c’est évidemment plus facile à assumer pour la LCR que pour le PCF... Le prix d’une rupture avec le PS n’est évidemment pas le même pour tout le monde.

    Tout ceci n’est jamais que mon opinion, une parmi bien d’autres...

    OC

    • A Oc

      Arretes avec tes fables sur le PS Nous sommes tres clair

      pas d alliance sur un programme socialo libéral ....

      Pour le reste manque de place pour en discuter ici et derriere un écran pas facile

      Mais une questions personnes ne repont qd je dis nous disont

      Plus d accord de sommets

      Dois je en déduire que vous etes d accord de faire perdurer cette pratique ???

      Je ne m adresse pas qu a toi OC

      Je precise que je ne suis aujour dui qu un militant de base ...

      Fraternellement

      C F vitry 94

    • Ecoute, CF, tu m’as l’air sincère quand tu parles des alliances, donc on devrait arriver à se comprendre.

      Est-ce que "programme (ou gouvernement) social-libéral" est une définition objective, incontestable, sur laquelle on sera tous d’accord ? Non. C’est subjectif. Même entre gens sincères et sans enjeu il peut y avoir divergence d’appréciation. Alors si en plus se greffent des considérations politiques, des intérêts partisans, toutes les interprétations deviennent possibles.

      Si Royal-Hollande veulent l’appui du PCF pour construire une majorité, ils ne vont pas s’amener et dire : voulez-vous gouverner sur une ligne social-libérale ? Ils vont parler d’un anti-libéralisme raisonnable, qui tient compte du contexte mondial bla bla bla... Et si le PCF veut s’allier avec eux, quelqu’en soit la motivation (honnorable ou politicienne), il va demander au PS quelques petits gestes qui permettront de dire : voilà, il n’est plus libéral, leur programme, grâce à notre pression, et même si c’est insuffisant on peut quand même y aller sans se dédire. Et voilà...

      Alors que si on écrit "pas d’alliance avec le PS", ça c’est objectif, ça ne prête pas à interprétation.

      Alors pourquoi le PCF a-t-il refusé cette phrase, à ton avis ?
      Me dis pas que c’est au cas où on serait en tête au premier tour, ce serait prendre les dirigeants du PCF pour des idiots ou des naïfs, ce qu’ils ne sont certainement pas.

      OC

    • Ma reponse sera courte et clair la aussi ils y a deux termes

      Pas d alliance socialo libéral

      Garantie par aucun accord de sommet pour le PCF

      CF vitry 94

    • Mon cher OC je suis très souvent d’accord avec toi, mais la je veut préciser que pour la ligue, dans tous ses débats de stratégie, nous appelons à la reconstruction d’un grand parti communiste révolutionnaire et nous avons toujours affirmer que cela ne se fera pas en renforçant l’influence de la ligue.

      nous somment bien convaincus, que le moment venu ce sera un grand mouvement de révolte populaire qui, dans l’action, débouchera sur ce nouveau parti majoritaire.

      Bon courage et bien fraternellement Raymond LCR

    • A mon camarade Raymond,

      J’ai dû mal m’exprimer (je ne vois pas quelle phrase était ambigue), car on est bien d’accord, la ligue, même "renforcée", n’a ni l’ambition ni la capacité à devenir seule la nouvelle force. Ni quiconque d’autre. Si une organisation noyau de la future nouvelle force existait, ça se saurait.

      J’ai juste dit, et là-dessus on diverge peut-être légèrement, que toute tentative de recomposition n’est pas forcément la bonne, et qu’avant de se dire qu’on se jette à l’eau et qu’on dépasse l’ancienne organisation pour une construction nouvelle, il faut avoir un minimum de garanties, de confiance dans les chances d’aboutir du processus (histoire de ne pas se retrouver "tout nu", en ayant tout perdu).

      Or en ce qui concerne l’AU, compte tenu de tas de facteurs liés au contexte (beaucoup trop long à citer et développer ici), il m’a semblé dès le départ, dès les premiers débats dans l’organisation, que ça ne pouvait aboutir cette fois-ci (d’où ma position dite majo). D’autres camarades ont eux pensé que c’était possible ; il me semble qu’ils se sont trompés, que leur envie d’unité, leur enthousiasme, leur optimisme leur a fait minimiser les difficultés objectives et perdre un peu de vue certaines réalités, en particulier par rapport au PCF.

      Et en attendant ce dépassement dans une nouvelle force, qui comme tu dis émergera sûrement à l’occasion d’un grand mouvement social, je trouve que renforcer la ligue et faire la campagne Besancenot ce n’est déjà pas si mal. Hier j’étais dans l’usine Reynolds de Valence avec les 256 salariés foutus dehors et Olivier, et bien je peux te dire que ça donne du sens à beaucoup de choses...

      OC

  • Alors, est-ce que Marie Georges réfléchit dans une tête qu’elle percevrait plus volumineuse qu’elle n’est ?

    Peut-être pense-t-elle être la plus à même pour en découdre avec les autres présidentielles ?

    A vivre en milieu de connivences, est-elle en état de prendre en compte les effets négatifs que provoquerait sa candidature sur une bonne partie de l’électorat prêt à suivre le Mouvement antilibéral ?

    Considére-t-elle, avec ses proches, qu’il ne faut pas pousser trop loin une entente avec les autres composantes du rassemblement, sauf à en contrôler la direction ?

    N’est-elle pas prisonnière d’une habit qu’elle aurait accepté d’enfiler ?

    Quelle est l’importance du non-dit ?

    ......

    Une chose est sûre, on ne connait pas leurs réelles intentions. Mais on peut imaginer que le "rapport de forces" à l’intérieur du pcf sera déterminant. Le Conseil National ne va certes pas être désavoué majoritairement ce mercredi mais il sera très sensible au résultat. D’ailleurs de petites ouvertures sont perceptibles : "lls (les représentants du PC) ont affirmé que toute proposition nouvelle, dès lors qu’elle constituerait de façon avérée la possibilité de déboucher sur un consensus serait examinée et soumises aux collectifs et aux communistes." (huma du mardi 19 déc., p. 5)

    Bien que de nomreuses contradictions subsistent dans les attitudes et déclarations du pcf, on peut, peut-être encore nourrir l’espoir (faible) d’un retour au "pragmatisme unitaire".

    daniel sommen

  • Excellente analyse, même si le positionnement des intervenants lors de ce meeting ne prouve rien.
    Pol

  • Ce que tu ne sais peut-être pas, c’est que, dans l’assemblée genérale des communistes qui s’est tenue lundi, Claude Mazauric, a exprimé, très nettement, son vote POUR le maintien de la candidature de MGB.

    Etonnant, non ? Et aucun éclaircissement sur ce revirement.

    L’intérêt supérieur du Parti, sans doute ! et il nous a même expliqué que sur 60 000 communistes, seuls 10 000 avaient rejoint les collectifs.

    La volonté unitaire existe donc, chez un communiste sur 6

    Le résultat du vote de demain, est déjà connu, 1 sur 6 SERA POUR LE RETRAIT

    Jours heureux, à venir pour les militants !