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Appel à des manifestations massives samedi en Israël

par Tel-Aviv

Publie le vendredi 5 août 2011 par Tel-Aviv - Open-Publishing
6 commentaires

Mise à jour le jeudi 4 août 2011

Les porte-parole du mouvement de contestation qui dénonce depuis la mi-juillet l’explosion des prix des logements en Israël ont lancé jeudi un appel à une mobilisation populaire de grande ampleur pour le samedi 6 août.

« Tous ceux qui sont impliqués dans cette vague de protestation ont appelé à des manifestations de masse samedi soir à Tel-Aviv et dans d’autres villes contre le gouvernement », a déclaré jeudi Stav Shafir, une représentante du mouvement.

Samedi dernier, plus de 100 000 protestataires ont défilé dans la capitale et ailleurs en scandant : « Le peuple exige la justice sociale ! »

« Depuis le début de la révolte des tentes, il y a trois semaines, le gouvernement ne nous écoute pas, c’est pourquoi nous devons durcir le mouvement. Nous espérons une foule encore plus énorme que celle qui s’est mobilisée la semaine dernière », a insisté Mme Shafir.

Selon elle, la nouvelle loi sur les logements votée mercredi par le Parlement « n’a fait qu’aggraver les choses et ne peut que motiver les gens » à prendre part aux manifestations.

Cette loi vise à accélérer la mise en oeuvre des projets de construction, ce qui devrait, de l’avis du premier ministre Benyamin Nétanyahou, augmenter l’offre et engendrer une baisse des prix.

En revanche, les représentants du mouvement de contestation estiment que le texte profitera surtout aux entrepreneurs et qu’il risque de causer des dommages à l’environnement. Ils craignent également que ceux qui seront chargés d’autoriser les mises en chantier ne favorisent les habitations de luxe au détriment des logements abordables. Ils déplorent par ailleurs de ne pas avoir été consultés.

M. Nétanyahou a nommé une commission qui devrait entreprendre des pourparlers avec les porte-parole des contestataires tout en les accusant de « verser dans le populisme ».

Ces derniers poursuivaient leurs discussions sur un cahier de revendications qui devrait comporter des réformes à apporter au marché de l’immobilier, mais également dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la fiscalité.

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/08/04/002-israel-appel-manifestations.shtml

certaines infos mentionnent que la greve des hopitaux en est au 137e jour....

Messages

  • La vague de révolte atteint Israël

    jeudi 4 août 2011, par Robert Paris

    Israël : Tous unis, Palestiniens et Israéliens, religieux et anti, jeunes et vieux, tous unis contre la cherté de la vie et les classes dirigeantes

    Pendant des décennies, les classes dirigeantes ont instrumentalisé la question palestinienne pour éviter la question sociale. C’est fini !

    Des manifestations massives pour la "justice sociale" dans dix villes Depuis plus de deux semaines, le visage du boulevard Rothschild, à Tel-Aviv, s’est transformé. Des centaines de tentes ont été érigées en son centre, sur un îlot de verdure traversé par une piste cyclable. Certains ont apporté fauteuils et chaises de plastique. D’autres ont installé des petites piscines gonflables.

    Le phénomène n’est pas unique à un tronçon du chic boulevard, bordé de restaurants et de commerces. Dans d’autres secteurs de la métropole et dans plusieurs grandes villes israéliennes, des manifestants ont créé leur propre « village de tentes ». Ils manifestent contre le coût élevé de la vie et exigent des changements politiques sur les questions sociales.

    Le mouvement a commencé par l’invitation d’une jeune Tel-Avivienne sur Facebook. Avec une dizaine d’amis, Daphni Leef s’est installée sur le boulevard Rothschild, forcée de quitter son appartement et incapable de trouver un logis abordable.

    Son appel a résonné dans tout le pays. Le mouvement a pris de l’ampleur. Les protestataires exigent des loyers abordables, mais aussi une plus grande justice sociale et des réformes dans les systèmes d’éducation et de santé. Des groupes d’Arabes israéliens, qui, avec les Juifs ultra-orthodoxes, constituent une des franges les plus pauvres de la société, se sont aussi joints aux manifestations la semaine dernière. Un sondage publié par Haaretz montre que 87% des Israéliens soutiennent le mouvement populaire, qui se veut apolitique.

    « J’imagine que le terreau était fertile pour recevoir ce genre de manifestation, à cause du contexte socio-économique, confie Yigal Rambam, l’un des organisateurs. L’écart entre les gens de la classe moyenne et les riches est tel que même avec un bon salaire, on a de la difficulté à arriver, parce que les loyers sont tellement élevés. » Le revenu moyen net par ménage israélien était d’environ 3165$ par mois en 2009, selon le Bureau central des statistiques d’Israël. Le coût moyen mensuel d’un logement à Tel-Aviv était alors de 877$. Mais le prix des loyers dans la métropole aurait bondi dans les dernières années.

    Devant l’ampleur des contestations, le premier ministre Benyamin Nétanyahou a annoncé hier qu’une équipe évaluerait des réformes dans le domaine économique. Les vacances de la Knesset pourraient aussi être repoussées.

    Mais les manifestants rencontrés sur place se sont dits insatisfaits des réponses du gouvernement jusqu’à maintenant. Ce qu’ils veulent, ce sont des résultats concrets. Un appel à une grève d’une journée a été lancé pour aujourd’hui.

    « Si les choses ne changent pas, la prochaine étape deviendra probablement plus violente. Maintenant, ça ressemble à Woodstock. Mais ensuite, ce sera la place Tahrir », croit Moshe Gant, un des protestataires de Tel-Aviv, en référence au mouvement de contestation égyptien.

    Par ailleurs, un appel à une grève de 24 heures des salariés a été lancé lundi par des internautes via le réseau social Facebook. Quelque 24’000 Israéliens ont annoncé qu’ils n’iraient pas au travail, ont indiqué les médias qui n’ont pas été en mesure de mesurer si cette initiative avait été suivie.

    La protestation, qui visait au départ la flambée des prix des logements, porte plus généralement sur l’aggravation des inégalités sociales et la dégradation des services publics, notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation.

    Des manifestants ont demandé aux autorités de restreindre le pouvoir des industriels, accusés d’augmenter artificiellement le prix des produits de consommation par le biais de cartels tolérés par Benjamin Netanyahu et ses prédécesseurs.

    "(...) Nous n’allons pas transformer les riches, les hommes d’affaires, les investisseurs et les industriels en ennemis du peuple, parce qu’ils contribuent à créer une économie saine", a-t-il poursuivi. Un peu plus tôt dimanche, le directeur général du ministère israélien des Finances, Haim Shani, a démissionné sur fond de contestation sociale grandissante contre le coût de la vie.

    "J’ai pris cette décision difficile en raison de désaccords de longue date sur des questions essentielles et sur la gestion globale", explique Shani dans un communiqué. "Les évènements de ces derniers jours ont amplifié les problèmes que j’ai pu décrire et me confortent dans l’idée que je ne suis pas en mesure de remplir ma mission dans les circonstances actuelles."

    La crise sociale a éclipsé les traditionnelles nouvelles sur la question palestinienne.

    "Il faut comprendre que nos préoccupations principales passent de la sécurité au social", a déclaré le vice-Premier ministre Silvan Shalom à la télévision.

    Louer un appartement avec 3 chambres dans le centre de Jérusalem peut coûter plus de mille dollars par mois et c’est encore plus à Tel Aviv. Un appartement standard de 100 mètres carrés peut atteindre 600 mille dollars dans les centres métropolitains comme Tel Aviv et Jérusalem, et 200 à 300 mille dollars dans les villes de moindre importance.

    Un Israélien sur cinq est considéré comme « pauvre ». Pas moins de 87% des Israéliens soutiennent la « révolte des tentes » et 54% critiquent la gestion du gouvernement. Face à l’exigence d’un nouveau contrat social, Netanyahou a promis des réformes favorisant le « logement social », une baisse des impôts indirects et une action concertée pour réduire l’impact des monopoles. Mais les chefs de la « révolte des tentes » le jugent peu crédible et exigent de négocier avec lui « directement devant les caméras ». Le vent de fronde ne va pas se calmer en Israël, même si la solide majorité de droite au pouvoir semble pour l’heure épargnée.

    La contestation sociale se durcit en Israël : après les manifestations de samedi, environ 150 000 employés municipaux sont en grève lundi. "Nous avons appelé à une journée de grève. Les mairies sont fermées au public, les éboueurs n’ont pas ramassé les poubelles", a affirmé Shlomo Buhbut, président de l’Union des autorités locales. "Si le gouvernement ne fait rien nous n’excluons pas la possibilité d’autres actions de soutien dans les prochains jours", a-t-il prévenu.

    La contestation contre la cherté de la vie et pour la "justice sociale" s’est étendue samedi soir à dix villes israéliennes avec la participation de 80.000 à 120.000 manifestants, selon les estimations de la police ou celles des médias. Les manifestants, en majorité des jeunes laïcs, ont pour principal slogan "Le peuple veut la justice sociale pas la charité". Ils réclament un retour à un "Etat providence" tel qu’il avait été mis en place par la gauche sioniste dans les premières années de l’Etat.

    A Tel-Aviv, principal foyer de la contestation, plus de 50.000 manifestants ont marché au centre-ville, a indiqué à l’AFP le porte-parole de la police Micky Rosenfeld.

    Les manifestants ont arboré dans une ambiance de kermesse des drapeaux israéliens ainsi que quelques drapeaux rouges. "Je suis venue parce que je n’arrive plus à boucler les fins de mois et que l’argent des impôts va dans les poches des magnats", confie une manifestante, qui dirige un jardin d’enfants.

    A Jérusalem, quinze mille manifestants se sont rassemblés devant la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu, arborant des banderoles avec l’inscription "Toute une génération veut un avenir". A Haïfa, dans le nord d’Israël, plus de dix mille manifestants sont descendus dans la rue, selon la police.

    La protestation, qui visait au départ la flambée des prix des logements, porte plus généralement sur l’aggravation des inégalités sociales et la dégradation des services publics, notamment dans le domaine médical et de l’éducation.

    Avançant toute une gamme de revendications, les manifestants ont fustigé le Premier ministre, accusant le pouvoir d’être au service de magnats de la finance, s’insurgeant contre la force des monopoles et des cartels en Israël, et réclamant la baisse des impôts indirects. Pour la première fois depuis que le mouvement a été lancé il y a un mois, la minorité arabe, qui souffre de discriminations particulières, s’y est associée.

    La contestation provient en premier lieu de classes moyennes écrasées par l’augmentation constante du coût de la vie, résultant d’une économie de marché contrôlée par quelques familles. Lancée en juin via Facebook par le boycottage du fromage blanc, un aliment de base dont le prix avait flambé, la fronde a été ravivée par une étudiante qui a planté sa tente au centre de Tel-Aviv pour clamer sa détresse face aux loyers chers.

    Soutenue par l’Association israélienne des étudiants, par les partis de l’opposition, par des artistes qui ont chanté lors des rassemblements et, plus récemment, par la centrale syndicale Histadrout, cette initiative s’est répandue comme une traînée de poudre. Il y a aujourd’hui des camps de toile dans la plupart des villes du pays, et la protestation s’amplifie malgré les promesses lancées dans l’urgence par le Premier ministre Benjamin Netanyahu de réformer le marché de l’immobilier.

    Il s’agit du plus important mouvement social en Israël en quatre décennies.

    Selon un sondage publié mardi par le journal Haaretz, 87% des Israéliens soutiennent le mouvement de protestation et 54% se disent "mécontents" de la gestion de cette crise par M. Netanyahu.

    http://www.matierevolution.org/spip.php?article1909

  • Je ne soutiendrai les révoltés israéliens que dans la mesure où ils feront comme les hippies américains des années 60-70.

    Les hippies avaient choisis leur style vestimentaire et leur style de cheveux pour ressembler aux Indiens.

    Les hippies avaient pris une pleine conscience que leurs ancêtres blancs avaient volé l’Amérique aux Indiens. Les hippies se sentaient Indiens dans leur chair.

    Malheureusement, tous les Indiens (presque tous) avaient été tués.

    Tout de même, il arriva qu’un Henry Fonda dépensa la moitié de sa fortune pour racheter des terres et les RENDRE à leurs légitimes propriétaire : les Indiens !

    Contrairement aux Indiens, les Palestiniens ne sont pas tous morts.

    J’attends que les prétendus "indignés" israéliens aient la conscience de leur devoir :

    RENDRE LA PALESTINE AUX PALESTINIENS !

    Les Juifs vivant en Palestine n’auront qu’à devenir des Palestiniens parmi les autres Palestiniens : à égalité !

    De même qu’il n’y a pas de race supérieure, il n’y a pas non plus de peuple élu.

  • Tjs ds Le Monde (ok, Le Monde, oui), p.4, reportage sur "les indignes" (ou "révoltés") en Israël. Un des organisateurs, Adam : "Ce mvt n’est pas politique, nous ddons simplement des cditions de vie + supportables (...) Je vote "Bibi" car je suis favorable aux colonies israéliennes en Cisjordanie, même si je suis socialiste plus que capitaliste."

    • Les deux objectifs de libération de la Palestine et de lutte contre la politique anti-sociale du gouvernement israélien seraient-ils incompatibles ?

      Qui peut croire cela ?

    • ce mouvement est parcouru de contradictions et c’est normal.

      On ne peut lui demander de résoudre tout et d’arriver casqué et botté, rempli de certitudes et avec la ligne juste sur tous les terrains.

      C’est comme si on accusait les mouvements sociaux dans des pays impérialistes de ne pas prendre en compte d’emblée les revendications des peuples subissant l’impérialisme de leurs dirigeants bourgeois.

      cela est un combat. Pas une’ injection d’emblée

      La bataille est sociale et de classe et commence déjà à inclure une partie des revendications des arabes israéliens (notamment contre les vexations et les empêchements de construire des logements dans et par les zones arabes israéliennes)

      La question des sacrifices imposés par un état de guerre permanent et 50% du budget de l’état qui serait consacré aux 500 000 colons, pèsent de plus en plus.

      Cet argent manque pour les programmes sociaux et l’offensive de l’ultra-libéralisme au travers d’une petite classe hyper riche qui pille le pays (en se payant des hommes politiques de paille).

      Cette politique a des effets désagrégeant sur le sionisme

      La population (et les directions syndicales sionistes et collaborationnistes avec la droite) a accepté l’ultra-libéralisme en croyant que de forts taux de croissance feraient l’enrichissement des travailleurs demain

      ils ont eu les gros taux de croissance (5% sur une longue période) mais la population s’est appauvrie de fait.

      La population a accepté l’occupation de la Palestine et les vols de terre, soit disant pour le logement, ...

      ... mais ils ont eu un état de guerre permanent et pas de logements, bien pire, des augmentations monstrueuses du cout du logement.

      Quand ils ont vu les Egyptiens, les Jordaniens et les saoudiens qui, en descendant dans la rue, qui ont réussi à faire faire des gros chèques pour leurs revendications par leurs tourmenteurs, ils se sont dit qu’ils n’étaient pas plus cons que les autres

      Ce mouvement de rébellion est une tentative populaire de sortir de ces impasses

      il s’élargit, devient plus populaire, plus social. C’est ce mouvement qui est une des conditions absolument necessaire pour progresser, tant pour sortir du capitalisme que pour faire reculer les logiques de guerre

      chacun de ses pas en avant est le fruit d’une bataille, et penser qu’il ne serait pasd intéressant parce que d’emblée il n’est pas en rupture avec tous les fondements du colonialisme et du capitalisme me semble être une profonde erreur.

      aucun grand mouvement social ou révolutionnaire n’est rentré dans l’histoire en étant totalement à jour dés le départ.

      Ainsi la commune de Paris, ainsi la révolution de 1905 (vous savez le cuirassé Potemkine et tout et tout) a commencé par une procession religieuse derrière un pope pour demandé respectueusement au Tsar de satisfaire des revendications, etc.

      l’histoire ne commence pas par sa fin