Accueil > Appel de la Coordination Nationale Unitaire Montpellier, le 21 mai 2006

Appel de la Coordination Nationale Unitaire Montpellier, le 21 mai 2006

Publie le lundi 22 mai 2006 par Open-Publishing

Appel de la Coordination Nationale Unitaire Montpellier, le 21 mai 2006
>
>
> La mobilisation longue et massive, menée depuis Janvier 2006, a permis de
> rassembler travailleurs, retraités, chômeurs, précaires, étudiants et
> lycéens, qui ont fait reculer le Gouvernement une première fois sur
> l’article 8 de la loi sur l’Égalité des Chances (CPE). Pourtant les
> souhaits exprimés par ce mouvement vont, depuis le début, bien au-delà de
> cette loi. Ils s’inscrivent dans une démarche contre la précarité et
> montrent de profondes aspirations à révolutionner les systèmes qui nous
> régissent. Les évènements des cinq derniers mois ont permis d’établir une
> base de travail avec les syndiqués et les salariés au niveau local et
> départemental, malgré une entente qui n’a pas toujours été des plus
> simples ou des plus efficaces avec les syndicats selon les régions.
>
> La coordination nationale condamne le contenu et les conclusions des
> pourparlers engagés entre les dirigeants syndicaux et État UMP, laissant
> intactes la LEC et le CNE. En effet seul le mouvement de lutte est
> légitime pour statuer sur la victoire ou la défaite. Nous exigeons des
> directions syndicales qu’elles rompent dès maintenant toute négociation
> avec le MEDEF et le gouvernement. Fondée sur les larges aspirations
> émanant des Assemblées Générales locales, la Plate-forme de revendications
> rassemble, sous une forme structurée, les exigences d’un nombre déjà très
> important de personnes. Elles concernent à la fois :
>
> - l’Économie (retrait du CNE et de tous les contrats précaires,
> suppression de la réforme UNEDIC et de la loi Fillon 2003 sur les
> retraites, .)
> - la Justice (arrêt du traitement répressif des mouvements sociaux,
> abrogation de la loi Perben II, retrait de la proposition de loi Raoult,
> .)
> - la Culture (contre la réforme sur les intermittents, gratuité de l’accès
> aux espaces culturels)
> - l’Environnement (arrêt du nucléaire en France, interdiction de la
> culture d’OGM en plein champ)
> - l’Éducation (abrogation du LMD, retrait de la loi Fillon, suppression du
> pacte pour la recherche, rétablissement du statut des MI/SE, non expulsion
> des sans-papiers lycéens, .)
> - le Social (Retrait du projet de loi Sarkozy sur l’immigration choisie,
> abrogation de la loi CESEDA et régularisation de tous les sans-papiers,
> pour un logement pour tous et le refus de toute expulsion, .)
> - la Politique (démission du Gouvernement, arrêt des débats et votes au
> parlement et au sénat pendant la période estivale, réengagement financier
> de l’État dans le Service Public, dédommagement des élus et des ministres
> sur la base d’un SMIC amélioré et remboursement des frais sur facture, .)
>
> Notre société connait une répression policière et judiciaire grandissante
> (caméras de surveillance, augmentation des effectifs policiers) induite
> par une politique ultra sécuritaire qui cherche à long terme à empêcher
> toute révolte de s’exprimer. Notamment au sein de notre mouvement qui a
> été fortement criminalisé : 5000 arrestations, plus de 500 peines de
> prisons... Face à cette situation, nous exigeons l’amnistie pour
> l’ensemble des personnes poursuivies dans le cadre de ce mouvement, ainsi
> que celles poursuivies suite au mouvement lycéen de 2005 et lors de la
> révolte des quartiers populaires de novembre-décembre derniers.
>
> La Coordination Nationale appelle à signer la pétition exigeant l’amnistie
> pour l’ensemble des personnes poursuivies dans le cadre de mouvements
> sociaux. De plus, cette répression s’exerce aussi sur un plan
> administratif dans les universités et les lycées :
>
> - liste noire des étudiants grévistes.
> - filtrage à l’entrée d’un grand nombre d’universités reniant le libre
> accès aux bâtiments publics.
> - exclusion, temporaire ou définitive, de nombreux lycéens de leurs
> établissements.
> - modifications et re-modifications des modalités d’examens, très rarement
> relayées de manière correcte à tous les étudiants.
>
> Nous dénonçons ces pratiques compromettant parfois la bonne tenue des
> examens et visant surtout à exclure du système éducatif et boursier les
> étudiants qui se mobilisent. Nous soutenons toute action (pétition
> nationale, recours administratif, occupation des bâtiments administratifs
> universitaires, boycott et/ou sabotage des examens) contre ces dispositifs
> inacceptables et illégaux. Maintenons cette vigilance vis-à-vis du système
> éducatif, à l’heure où, dans toute l’Europe, les gouvernements imposent
> des frais d’inscription qui ne cessent d’augmenter. Nous rappelons que la
> Coordination exige la prise en charge par l’État des frais occasionnés
> lors de ce mouvement, ceux-ci étant dus à l’obstination du Gouvernement à
> ignorer les millions de manifestants descendus dans la rue.
>
> Nous appelons au maintien de tous les comités mis en place lors de ce
> mouvement, et à participer à toute forme de mobilisation s’inscrivant dans
> le cadre de notre plate-forme de revendications (Loi sur l’immigration
> choisie, mouvement des intermittents, projet de loi sur la protection de
> l’enfance.). Nous appelons également l’ensemble des personnes mobilisées à
> continuer de tenir des Assemblées Générales légitimes et souveraines.
> Notre lutte a révélé une crise sociale et politique. Il ne s’agit pas d’un
> accès de fièvre ordinaire, mais d’une manifestation de la crise de tout le
> système social. La logique capitaliste est mise au banc des accusés. Le
> capitalisme ne peut donner aucune réforme sociale positive. Bien plus, il
> est même contraint de démanteler les anciennes conquêtes sociales. Tous
> les lamentables chefs de la droite et de la gauche gouvernementale mènent
> avec des nuances de méthode la même politique au service d’un système
> économique prédateur.
>
> Les mass-médias collaborent au maintien de ce système en pratiquant la
> désinformation. Ils s’obstinent à passer sous silence nos revendications
> dans leur ensemble. Pour exemple, en 2004, ils avaient déjà refusé de
> transmettre l’appel à la commémoration du 60e anniversaire du Conseil
> National de la Résistance du 15 mars 1944 qui est seulement transmis par
> les médias alternatifs. Pour pallier à cette carence d’information, nous
> proposons la création de journaux locaux, émanations des Comités de
> mobilisation. L’initiative menée depuis bientôt cinq mois a ravivé des
> foyers de résistance un peu partout en Europe (Angleterre, Espagne,
> Allemagne, France, Italie, Belgique et Portugal). L’heure est maintenant
> venue d’inscrire ce mouvement dans une perspective internationale. Nous
> appelons tous les citoyens européens (et du monde ! !) à se réunir dans
> une convergence des Luttes en répondant présent et nombreux à toutes les
> actions et manifestations lancés par les autres pays.
>
> Une journée nationale d’action massive est organisée le 6 juin contre la
> loi sur l’immigration choisie, votée à l’Assemblée et qui risque d’être
> adoptée par le sénat le 6 juin. Ce même jour, nous appelons également à
> des actions en soutien aux paysans qui se sont vus refuser le paiement de
> leur lait vendu à l’entreprise Lactel. Dans la cadre d’une convergence
> européenne des luttes, une Coordination Européenne Unitaire se tiendra les
> 10 et 11 juin 2006 à Strasbourg. Nous appelons l’ensemble des pays
> mobilisés à être présent. Toutes les assemblées étudiantes, lycéennes,
> ouvrières et populaires sont invitées à y envoyer des délégations, des
> observateurs et toute personne souhaitant continuer à se battre.
>
> Nous rappelons que le CNE a été adopté l’été dernier. Nous insistons donc
> sur la nécessité de rester mobilisé durant la période estivale pendant
> laquelle le gouvernement prévoit de soumettre au parlement un certain
> nombre de lois, entre autres : - La proposition de loi RAOULT qui vise à
> réprimer et criminaliser toute forme de contestation et de mouvement
> social. - Le projet de loi réformant la protection de l’enfance. - Le
> projet de loi sur la prévention de la délinquance. - (...) La Coordination
> Nationale Unitaire exige l’arrêt des votes à l’ Assemblée Nationale et au
> Sénat durant la période estivale.
>
> La lutte continue, RÉSISTANCE ! ! !
>