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Appel écolo-antilibéral entre socialibéralisme et anticapitalisme ?
Publie le dimanche 4 mai 2008 par Open-Publishing7 commentaires
POUR UNE GAUCHE ECOLOGISTE ET SOCIALE
par Denis SIEFFERT
Politis mercredi 30 avril 2008
http://www.politis.fr/Pour-une-gauche-ecologiste-et,3606.html
Quand on a 20 ans et mille parutions derrière soi, il est temps de se soucier de son avenir. « Dis, jeune Politis, que feras-tu quand tu seras enfin adulte ? » Mais le développement d’un journal ne suit pas les lois de la biologie. La presse qui nous occupe, et nous passionne, est tributaire d’autres cycles, moins linéaires, qui sont ceux de la politique. C’est en cela que le bilan de Politis peut être intéressant. Il ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de la gauche sociale et écologiste. L’éclosion se fait attendre… mais nous sommes bien vivants, et cette résistance a évidemment un sens. Certes, si l’on voulait sourire cruellement à nos dépens, on résumerait ces vingt ans à deux chiffres, deux scores de candidats que notre journal a soutenus : 1988, Juquin 2,1 %, et 2007, Bové 1,3 %. Arithmétique meurtrière ! Et, au cas où cette brutale réalité n’aurait pas eu raison de notre instinct de survie, nous pourrions encore invoquer les récentes élections italiennes et l’échec électoral de la toute jeune coalition Arc-en-ciel. Fort heureusement, nous savons que les urnes sont trompeuses et qu’elles ne rendent pas compte fidèlement des évolutions politiques. Ainsi, le Parti démocrate italien a continué de capter bon gré mal gré les voix de la gauche, alors que lui-même ne se réclame plus ni du socialisme, ni de la social-démocratie, ni même de la gauche. Nous savons que d’autres réalités, qui ne sont pas électorales, sont à l’œuvre au tréfonds de nos sociétés.
En vingt ans, l’espace d’une gauche sociale et écologiste n’a cessé de s’étendre. Cela en raison de l’évolution vers la droite des partis socialistes européens. Un glissement constant et vraisemblablement irréversible qui a son explication économique (l’argent et le pouvoir sont du côté de la mondialisation libérale), mais qui délaisse une part de plus en plus importante de l’opinion. Parallèlement, la prise de conscience des ravages du capitalisme financier ne cesse de gagner du terrain. Nous sommes tous les jours plus nombreux à comprendre que le monde marche sur la tête. Que l’appât du gain et des surprofits, qui va de pair avec les hymnes à la croissance, ne fait qu’aggraver la crise. Avec la famine, l’aveuglement n’est plus guère permis. Bernard Langlois rappelle dans son bloc-notes combien, il y a vingt ans, le discours d’un René Dumont était marginal et paraissait incongru. Il est aujourd’hui, par la force des choses, sur la place publique. Avec sincérité, ou par feinte, le néolibéralisme est partout en accusation. Or, voilà le grand paradoxe : les forces politiques qui s’interrogent sur la croissance, sur le consumérisme, sur nos modes de vie, sur un autre partage des richesses, et au total sur la remise en cause réelle du néolibéralisme, restent peu audibles. Nous, citoyens des démocraties occidentales, sommes aujourd’hui en proie à une sorte de schizophrénie. Nous avons pris conscience de beaucoup de choses, mais nous continuons de voter pour des partis politiques qui n’ont rien intégré des leçons récentes de l’histoire, sauf à tenter de les récupérer par une habile communication.
Il y a encore trente ans, au lendemain des Trente Glorieuses, il était facile d’établir des correspondances entre les grandes formations politiques et leur base sociale. Cette lecture est pour le moins malaisée aujourd’hui. La politique retarde. Mais cette crise de représentation aura une fin. Celle-ci sera positive, avec l’éclosion d’une force suffisamment visible et audible pour définir une offre politique en rupture avec les grandes logiques dominantes. Ou elle sera tragique avec une dépolitisation générale de nos sociétés, le renoncement à toute citoyenneté, le repli individuel dont on ne sortirait plus – ultimes élans collectifs – que pour de sanglantes jacqueries, et pour de grandes quêtes humanitaires. Soyons-en sûrs, l’alternative entre ces deux issues ne mettra pas vingt ans à se dénouer. L’inadéquation entre les formes politiques et les urgences écologistes et sociales est l’une des grandes affaires de l’époque. Nous sommes convaincus qu’une partie de la réponse réside dans l’esprit de responsabilité de tous ceux qui partagent ce diagnostic. Ceux-là doivent, devant l’urgence, se parler, se coordonner, créer sans attendre une structure commune dans laquelle il n’est demandé à personne d’abjurer ses convictions, ni de dissoudre sa propre formation, ni de faire le sacrifice de soi sur l’autel de la collectivité, ni de renoncer à sa part d’initiative. Politis relaiera tout ce qui ira dans ce sens. Nous invitons nos lecteurs à réagir à ces propositions et à nous dire la place que leur journal, selon eux, doit y prendre.
N. B. : Les délais de bouclage ne nous ont pas permis de consacrer la place voulue au 30e anniversaire de l’assassinat, toujours non élucidé, du militant anticolonialiste Henri Curiel. Mais nous participerons dimanche 4 mai, à 15 h, à l’appel de nombreuses organisations, au rassemblement devant le 4 de la rue Rollin (Paris Ve).
Commentaire :
Le titre - Appel écolo-antilibéral entre socialibéralisme et anticapitalisme ? - est provocateur : L’initiative de Politis va-t-elle à l’encontre de celle de la LCR ? L’édito de Denis SIEFFERT est-il un appel à conforter de façon sectaire un positionnement organisationnel souple antilibéral intermédiaire entre socialibéralisme du PS et anticapitalisme de gauche ? Ce serait grave . Politis n’a pas la force de la LCR . Dix ans après le texte d’Ignacio RAMONET dans Le Monde Diplomatique Politis peut-il créer une force politique écolo-socialiste-altermondialiste ? Voire !
Ceci dit , la gauche anticapitaliste unifiée souhaitée par beaucoup peut-elle ne pas faire de la place à la gauche écologiste, une gauche non socialibérale clairement contre le PS, une gauche très nettement antilibérale voire anti-capitaliste sur certains points. Dés lors ne faut-il pas plutôt voir cette initiative comme un souci urgent d’articuler plus nettement écologie et perspectives d’émancipation sociale. Je le comprends ainsi .
Christian DELARUE
Militant altermondialiste (ATTAC France)
Messages
1. Appel écolo-antilibéral entre socialibéralisme et anticapitalisme ?, 4 mai 2008, 22:43
Denis, il soutient qui maintenant ? Royal ? Mélenchon ??
voir
– Pour qui roule Politis ?
1. Appel écolo-antilibéral entre socialibéralisme et anticapitalisme ?, 4 mai 2008, 23:12, par CD
Créer des passerelles à gauche, fédérer, faire converger les rouges les verts, les noirs sans les roses ou alors pas comme donneur d’ordre.
Christian Delarue
– mardi 29 avril 2008 (00h12) :
MAINTENANT POUR UNE FORCE POLITIQUE A GAUCHE PLURIELLE HEGEMONIQUE
http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article65456
– lundi 17 septembre 2007 (19h56) :
Travailler aux convergences des alternatives au capitalisme néolibéral
http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article52499
2. Appel écolo-antilibéral entre socialibéralisme et anticapitalisme ?, 5 mai 2008, 08:07
La peur de l’inconnu, au paroxysme dans les periodes revolutionnaires, comme aujourd’hui, entraine nombre de personnes bien intentionnées dans les problematiques du passé, a savoir : le parti.
Mai 68 ne leur a rien appris, l’exemple de la determination en actes de milliers ou millions a agir et a rompre avec l’attentisme que le systeme s’ingenie a nous inculquer chaque jour ?
Les dernieres tirades qu’on peut lire ici et la, hors de toute realité vecue,ne sont que l’expression de cette angoisse collective quand elle ne parvient pas a etre en acte.
Bienvenue dans l’inconnu et puisse notre solidarité s’exprimer aux insurgés de demain !!!
1. Appel écolo-antilibéral entre socialibéralisme et anticapitalisme ?, 5 mai 2008, 08:17
du blabla alter bobo déconnecté de la réalité, ça c’est certain !
2. Appel écolo-antilibéral entre socialibéralisme et anticapitalisme ?, 5 mai 2008, 08:45, par cd
Nullement bobo mais dans les luttes :
PARLONS CLAIREMENT POUR RESISTER, POUR ALLER VERS UN AUTRE MONDE !
Ecrit par Stephen Bouquin 21-12-2007 (*)
http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article59393
3. Appel écolo-antilibéral entre socialibéralisme et anticapitalisme ?, 5 mai 2008, 09:25, par bernard Trannoy
Ce genre de construction d’élites éclairés on a vu ou cela conduit en Italie AU DESASTRE Bernard Trannoy PCF Bassin Ancien d’ATTAC quitter par overdose de nombrilisme
1. Appel écolo-antilibéral entre socialibéralisme et anticapitalisme ?, 15 mai 2008, 19:25
APPEL POLITIS ce 15 mai avec les signatures
"Nous célébrons l’anniversaire de Mai 68.
Le temps n’est toutefois ni aux commémorations, ni à la nostalgie.
La planète s’est profondément transformée. Le capitalisme se fait toujours plus prédateur. Les émeutes de la faim sont le corollaire de l’enrichissement indécent d’une minorité de privilégiés. Les crises financières s’enchaînent et une catastrophe écologique se dessine. Bousculée par un nouveau totalitarisme de marché, la démocratie s’étiole.
C’est à la refondation d’une politique d’émancipation qu’il importe de s’atteler.
En France, le sarkozysme se heurte déjà à la résistance du pays. Dans les entreprises du secteur privé, dans les services publics, à l’école, d’amples mobilisations se font jour.
À quarante ans de distance, deux questions se reposent à nous : quelles perspectives offrir à la colère sociale ? Comment la volonté de changer radicalement l’ordre des choses peut-elle redonner majoritairement le ton à gauche ?
À cet égard, chacun hélas peut le constater, il manque toujours une force incarnant un projet alternatif.
Du côté de la majorité dirigeante du Parti socialiste, les volontés hégémoniques se confirment, et avec elles les tendances au renoncement social-libéral, inspirées des exemples de MM. Blair ou Prodi. Mais la gauche de transformation sociale et écologiste ne doit pas, elle, s’accommoder d’un statu quo qui lui interdit d’espérer changer en profondeur la donne politique.
La menace du bipartisme devient plus forte, avec son choix mortifère ramené à deux variantes de l’adaptation au libéralisme. Tout cela peut nous conduire à des désastres comme celui que vient de connaître la gauche italienne, incapable d’empêcher le retour de Berlusconi aux affaires et littéralement disloquée.
Les municipales et les cantonales viennent pourtant de prouver qu’il existe ici un espace comparable à celui révélé par Die Linke en Allemagne ou d’autres expériences similaires en Europe. Faute de convergence entre des traditions et des cultures jusqu’ici séparées, faute de prendre en compte l’apport des mouvements sociaux et citoyens ayant émergé depuis plusieurs années, le champ des possibles demeurera inévitablement limité : aucune force constituée ne peut rassembler autour d’elle seule.
Les échecs passés nous instruisent des difficultés de l’entreprise. Nous n’en restons pas moins convaincus que c’est le seul horizon porteur d’avenir. Un cadre permanent pour faire front
Nous en appelons donc à l’affirmation d’une gauche enfin à gauche. Qui n’oublie plus la nécessité de redistribuer les richesses. Qui soit en phase avec les aspirations des salariés, avec ou sans papiers, des quartiers populaires, des jeunes. Qui conjugue urgence sociale, urgence démocratique et urgence écologique. Qui permette au peuple d’exercer sa souveraineté dans tous les domaines. Qui place l’égalité entre hommes et femmes au cœur de son projet. Qui milite pour un nouveau mode de production et de consommation, soutenable et respectueux des équilibres écologiques. Qui promeuve la construction d’une autre Europe et des rapports de codéveloppement avec le Sud. Qui devienne, ce faisant, une véritable force.
Militants politiques, acteurs du mouvement social et culturel, nous pouvons dès à présent agir de façon coordonnée. Sans préalable sur les engagements des uns et des autres, construisons un cadre permanent qui nous permette, ensemble, nationalement et localement, de réfléchir aux moyens d’une vraie réponse politique aux attaques de la droite et du Medef et d’aborder les grands rendez-vous qui s’annoncent. D’ici l’été, que chacun et chacune se saisisse de cette proposition sur le terrain. Et retrouvons-nous à l’occasion d’un grand rendez-vous national en septembre, afin de prolonger ces échanges.
Premiers signataires :
Paul Ariès, Ariane Ascaride, François Asensi, Clémentine Autain, Christophe Barbillat, Francine Bavay, Hamida Bensadia, Pierre Bergougnoux, Jacques Bidet, Martine Billard, Jean-Jacques Boislaroussie, Patrick Braouezec, Bernard Calabuig, Yves Contassot, Eric Coquerel, Emmanuelle Cosse, Thomas Coutrot, Claude Debons, Bernard Defaix, Marc Dolez, Annie Ernaux, Jean-Claude Gayssot, Jacques Généreux, Susan George, Dominique Grador, Robert Guediguian, Michel Husson, Raoul-Marc Jennar, François Labroille, Frédéric Lebaron, Jacques Lerichomme, Philippe Mangeot, Roger Martelli, François Maspero, Gérard Mauger, Marion Mazauric, Daniel Mermet, Mohammed Mechmache, Philippe Meyrieu, Claude Michel, Yann Moulier-Boutang, Dominique Noguères, Michel Onfray, Christian Picquet, Christophe Ramaux, Yves Salesse, Denis Sieffert, Patrick Silberstein, Evelyne Sire-Marin, Emmanuel Terray, Rémy Toulouse, Marcel Trillat, Christophe Ventura, Marie-Pierre Vieu, Claire Villiers."