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Après la « gauche plurielle », le PS veut faire vivre la « gauche solidaire »

Publie le lundi 5 avril 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

de Nicolas Barotte

Les discussions pour préparer l’échéance présidentielle de 2012 commencent dès maintenant.

Les exemples sont encore rares. Le 24 mars : une conférence de presse commune PS, PCF, Verts à l’Assemblée pour défendre une proposition de loi sur le droit de vote des étrangers aux élections locales. Le 31 mars : la mise en place d’une plate-forme commune pour élaborer des propositions sur l’enseignement et la recherche entre les mêmes formations. Timidement, en évitant encore les sujets conflictuels, les différents partis de gauche commencent à lancer des ponts entre eux sur le fond. Chacun sait que la prochaine présidentielle se prépare dès maintenant.

À chaque époque sa gauche. Il y a eu le Front populaire, le programme commun, la gauche plurielle… À chaque époque son vocabulaire pour qualifier les relations entre le PS et ses alliés. Après la gauche « durable », imaginée par François Hollande, en vue de 2007, lorsqu’il était aux commandes du Parti socialiste, Martine Aubry a d’autorité baptisé l’éventuelle coalition pour 2012 : ce sera la « gauche solidaire ». « Pour l’instant, les autres n’ont rien dit contre », se félicite un membre de la direction. Sont concernés les mêmes que d’habitude : Verts, communistes, Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, radicaux de gauche, chevènementistes du MRC. Le PS n’opère donc ni virage à droite, ni virage à gauche : le MoDem ou l’extrême gauche ne sont pas conviés, a priori.

Nouvelle hiérarchie

Ce n’est pas la première formule évoquée par Martine Aubry. Mais l’idée de construire une « maison commune » est tombée à plat l’été dernier, faute d’interlocuteurs. Au lendemain de la victoire aux régionales, la première secrétaire a ressuscité le projet sous une autre forme, en retrouvant une expression lancée lors de la préparation du congrès de Reims. Alors que ses amis proposaient d’évoquer une « gauche unie » dans sa « contribution » préparatoire, elle avait préféré un mot davantage en résonance avec l’air du temps.

« La gauche solidaire, c’est une gauche qui se serre les coudes, qui est ouverte aux idées des autres », expliquait Martine Aubry il y a quelques jours. Dans un schéma idéal, les différentes formations seraient poreuses aux idées des autres. « La gauche plurielle était l’aboutissement d’accords bilatéraux entre le PS et ses alliés, explique l’architecte de 1997, Jean-Christophe Cambadélis. Aujourd’hui, nous devons aller vers une convergence programmatique. »

Pour 2012, les discussions entre le PS et ses alliés seront menées par la garde rapprochée de la première secrétaire : François Lamy et Claude Bartolone. Elles commencent dès maintenant sur le fond mais aussi sur les législatives. Ainsi, lorsqu’il a fallu négocier les fusions de liste entre les deux tours des régionales, les émissaires de chaque camp ont aussi évoqué le rendez-vous de 2012.

Par rapport aux précédentes alliances, la « gauche solidaire » présente au moins une originalité : une nouvelle hiérarchie des partenaires. Le PS n’est plus seul face à une myriade de formations satellites. Les écologistes, qui se sont installés dans le paysage politique à la faveur des élections européennes et régionales, représentent désormais les plus forts alliés des socialistes. « Nous n’avons pas attendu aujourd’hui pour savoir qu’ils étaient nos partenaires privilégiés. Cela fait dix ans qu’on le sait », feignait d’observer Martine Aubry il y a quelques semaines. Mais il y a dix ans, ils étaient peu nombreux au PS à vouloir opérer un renversement d’alliance, du duo historique PS-PCF au tandem PS-Verts.

Désormais, la référence au défi écologique est le passage obligé de tous les discours socialistes. Mais l’alliance n’est pas l’alignement. On cherche aussi à se différencier des écologistes en les renvoyant au débat sur la « décroissance », rejetée par le PS. D’autres, comme le maire de Paris Bertrand Delanoë, présentent les Verts comme de mauvais gestionnaires. Partenaires, les deux formations peuvent aussi être rivales, comme le PS et le PCF dans les années 1970. L’objectif de François Mitterrand était alors de prendre le pas sur les communistes…

http://www.lefigaro.fr/politique/2010/04/05/01002-20100405ARTFIG00285-apres-la-gauche-plurielle-le-ps-veut-faire-vivre-la-gauche-solidaire-.php

Messages

  • La "gauche solidaire", c’est la solidarité entre politicards pour mettre la main sur un maximum de planques.

    Pour le reste, on a vu le bilan de la "gauche plurielle" de 1997-2002 :

     Record de privatisations.

     Stratégies européennes de massacre des services publics, du Code du Travail et des retraites ; avec les accords de Barcelone prévoyant la "flexisécurité" et le recul de l’âge de la retraite, etc...

     Début du massacre de la fonction publique avec la LOLF et tout le reste.

    Qu’ils aillent...

    • Lors des présidentielles de 2007, Lady Royal avait explicitement incorporé la "flexisécurité" (donc, la casse du Code du Travail) dans son programme.

      Ce qui signifie qu’elle aurait fait exactement la même casse sociale que Sarkozy, si elle avait été elue.

      Le PS étant également, depuis la période Jospin, pour "l’autonomie" des universités, le recul de l’âge de la retraite, etc... Voir la stratégie de Libonne, les accords de Barcelone...

      Ce genre de "détails" n’ont pas empêché la "gauche plurielle solidaire", jusqu’au "terrible Bové", d’appeler à voter pour Madame afin de "battre la droite".

  • Rappel 1998 : 

    “Nous ne voulons pas le plein emploi, mais une vie pleine !”

    http://www.bopsecrets.org/French/jobless.htm

    Lorsqu’un ménage s’équipe d’une machine à laver, on n’entend jamais les membres de la famille, qui devaient auparavant faire la lessive à la main, se plaindre que cela les “prive de leur travail”. Mais, chose curieuse, si un développement semblable se produit à un niveau social plus large, c’est considéré comme un problème grave — “le chômage” — qui ne peut être résolu qu’en inventant de nouveaux boulots.

    Les projets de partager du travail en établissant une semaine de travail un peu plus courte semblent, à première vue, aborder la question de façon plus rationnelle. Mais ces projets n’affrontent pas l’irrationalité fondamentale du système social basé sur les rapports marchands. Tout en réagissant contre une des manifestations de cette irrationalité (le fait que certains travaillent beaucoup alors que d’autres sont sans travail), ces projets tendent en réalité à renforcer l’illusion que, pour sa plus grande part, le travail actuel est normal et nécessaire, comme si le seul problème était que, pour quelque étrange raison, le travail est partagé inégalement. L’absurdité de 90% des boulots existants n’est jamais évoquée.

    Dans une société rationnelle, l’élimination de tous ces boulots absurdes (pas seulement ceux qui contribuent à la production ou à la vente de marchandises ridicules et non nécessaires, mais aussi ceux, beaucoup plus nombreux, qui sont impliqués directement ou indirectement dans la promotion et la protection du système marchand) réduirait les tâches nécessaires à un niveau si dérisoire (probablement moins de 10 heures par semaine) qu’on pourrait se les répartir volontairement et coopérativement, sans qu’il soit nécessaire de recourir aux stimulations économiques ou à la contrainte étatique(1)........

    “Nous ne voulons pas le plein emploi, mais une vie pleine !”

    http://www.bopsecrets.org/French/jobless.htm