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Après les aveux du tireur, le procès Colonna est-il terminé ?
Publie le mardi 10 mars 2009 par Open-Publishing4 commentaires
Par Philippe Madelin | Journaliste | 10/03/2009 | 12H21
"Nous nous sommes disposés dans la rue Colonna d’Ornano en face du théâtre Kalysté. J’étais avec Alain Ferrandi, nous étions postés au carrefour de la rue Colonna d’Ornano et de la rue Campiglia. Quand nous avons vu le préfet déposer son épouse devant le théâtre, nous avons pensé qu’il n’assisterait pas au concert. Nous avons donc quitté les lieux, nous descendions la rue Colonna d’Ornano quand nous avons croisé le préfet. Je me suis retourné, j’ai tiré dans sa nuque. Difficile d’expliquer l’état psychologique dans de telles circonstances."
C’était hier, lundi 9 mars, au procès d’Yvan Colonna, devant la cour d’assises de Paris.
A petits mots précis, d’une voix nette à peine teintée d’accent, Pierre Alessandri raconte comment il a lui-même tué le préfet Erignac. Endossant donc toute la responsabilité.
Pour faire bonne mesure il ajoute qu’il a éjecté du pistolet Beretta les dernières cartouches non percutées, pour qu’on ne puisse pas se servir de l’arme qu’il a posée sur le sol.
Alessandri a déjà revendiqué à plusieurs reprises d’avoir été le "tireur" lors de l’assassinat du préfet.
La clarté de son propos, qui tranche sur le flou qui a prévalu jusqu’alors, aurait dû le rendre totalement crédible. Et, dans une large mesure, mettre un terme au procès puisqu’en développant ce récit, celui qui se revendique comme l’assassin semble totalement disculper Yvan Colonna.
En bonne administration de la Justice, dans n’importe quel pays démocratique, puisqu’on tient le coupable et ses "complices", puisque les motivations et les circonstances sont clairement définies, le procès devrait s’arrêter là. Or il n’en est pas question.
Dixième récit "évolutif" d’Allessandri
Alessandri convaincant ? Non. C’est son dixième récit "évolutif" pour rendre compte des faits, observe Me Philippe Lemaire, l’avocat de Dominique Erignac, alors que tous ses "aveux" les plus anciens ont été corroborés, ajoute l’avocat. Et, surtout, Colonna est totalement absent de ce récit. Il n’était pas dans notre groupe, ne cesse de répéter Alessandri, sans jamais se contredire.
Est-il absolument indispensable de déclarer Yvan Colonna coupable, comme le réclament Dominique Erignac, la femme du préfet assassiné, et Nicolas Sarkozy, le président de la République ?
Sans doute. Sans aucun doute. Alessandri est un trop petit bonhomme, un villageois, un distillateur de parfum, pour donner un bon coupable.
Alors que Colonna peut fournir à l’accusation une plus belle figure de coupable. D’abord comme fils d’un député socialiste, ancien conseiller du ministre de l’Intérieur Chevénement pour les affaires corses. Comme dissident de la cause nationaliste par rapport à ses anciens compagnons, puisque Colonna soutient s’être retiré du combat nationaliste violent.
Donc le procès continue. On écarte les témoignages qui ne vont pas dans le bon sens. On en doute, même. On oublie les pistes inexplorées. Pour nourrir l’accusation, on efface même du débat les éléments relevés à l’audience. Notamment la présence sur la scène de crime de nombreux autres protagonistes.
Pour autant, hormis les aveux en garde à vue recueillis dans d’étranges circonstances, non compris Yvan Colonna qui proclame toujours son innocence ; hormis les éléments des instructions actés par les juges Bruguière, Thiel et LeVert, toujours par la moindre preuve. Alessandri, l’assassin a tout avoué, donc le procès peut continuer.





Messages
1. Après les aveux du tireur, le procès Colonna est-il terminé ?, 10 mars 2009, 16:21
Ce que j’arrive pas à comprendre c’est pourquoi les autres coupables, lors du précédent procès, étaient bien contents de ce qui arrivait à Colonna, au point de le laisser accuser d’un meurtre qu’il n’a pas commis, ni commandité. Pensez un fils de député, fut-il socialiste (peu importe), qui n’avait pas intérêt de salir le nom qu’il porte. Tiens la rue s’appelle Colonna aussi !
Alessandri, pourquoi il ne dit pas le nom de son commanditaire ?
1. Après les aveux du tireur, le procès Colonna est-il terminé ?, 10 mars 2009, 16:38, par clo
L’instinct de survie peut révéler chez chacun des décisions qu’il ne soupçonne pas.
Parfois,la conscience se révèle,sans plus de mérite,pour sauver son âme.
Mais il y a toujours quelqu’un de sacrifié.L’homme n’est pas bon.Parfois il aime c’est tout.
Dans la boue ou dans la soie,l’homme est le même,il n’a juste pas envie de crever.
2. Hypothèse sur le commanditaire. Après les aveux du tireur, le procès Colonna est-il terminé ?, 13 mai 2009, 16:23, par Henrik de Wit (NL)
Pierre Alessandri n’ose pas dire ou ne peut pas dire le nom du commanditaire qui doit être du niveau de Charles Pieri ou Marcel Lorenzoni et qui a donc le pouvoir de se venger.
C’est donc un haut placé de la lutte nationaliste-indépendentiste, qui lance son désir morbide dans l’echelon des plus proches de lui et comme ca la commande descend petit à petit jusqu’au niveau de Pierre Alessandri (système de lettres en chaine ou pyramidal) Maintenant Pierre Alessandri doit encomber Yvan Colonna pour ne pas devoir être le tueur lui-même. Mais Yvan Colonna n’est pas du tout coopératif et Pierre se trouve obligé de faire le boulot lui-même. Cette hypothese selon-moi explique assez bien les dires d’Alessandri sur le sujet.
3. Hypothèse sur le commanditaire. Après les aveux du tireur, le procès Colonna est-il terminé ?, 4 septembre 2010, 19:53, par Henrik de Wit (NL)
L’hypothèse est bien évolué, oubliez donc les noms comparatif qui mieux peuvent être remplacé par encore plus hauts placés. Je m’imagine quelqu’un au croisement de la ligne de commande indépendentiste avec d’autres organismes sombres comme le Francafrique. Ce personnage n’est pas le commanditaire mais obéit aux désirs du commanditaire pour des raisons financielles et parcequ’il est devenu une menace pour le commanditaire on l’a entretemps liquidé.