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[Argentine] Un syndicaliste enseignant assassiné par la police
Publie le mercredi 18 avril 2007 par Open-PublishingCommuniqué de la CNT FTE
Nous nous indignons devant un nouvel assassinat d’un travailleur en Argentine !
Nous condamnons avec force les méthodes utilisées par la police de Neuquén ainsi que le bilan inacceptable qui résulte de cette répression :
Les enseignants à trois reprises ont tenté de couper la route et par trois fois ils ont été durement réprimés par la police avec des gaz et des balles de caoutchouc. Le 4 avril, la police de Neuquén (Patagonie) a assassiné l’enseignant Carlos Fuentealba, délégué syndical de l’école CPN 29 de Neuquén. Nous disons assassiner, parce que différentes sources nous ont donnés l’information qu’un tir de bombe lacrymogène à un mètre de distance a détruit la boîte crânienne de ce militant. Selon un témoin oculaire, un policier en uniforme s’approcha du véhicule où était Fuentealba et tira à moins d’un mètre, brisant le carreau et atteignant la tête de ce dernier.
Nous exprimons notre plus vive inquiétude face à l’indifférence des autorités provinciales et nationales dans le règlement des conflits sociaux autour de l’éducation dont le plus bel exemple a eu lieu dans la province de Rio Negro [également en Patagonie], où une grève massive a duré tellement que les élèves allaient rater leur année scolaire, parce qu’ils n’avaient pas suivi le minimum d’heures exigé. Le gouvernement de la province résolut le problème en décrétant que tous les élèves pouvaient passer dans la classe supérieure.
Nous nous inquiétons également des points soulevés dans un document du 22 mars 2007 déposé au ministère de l’intérieur par l’organisme “Encuentro de Memoria Verdad y Justicia” [rencontre de la mémoire, de la vérité et de la justice] et tenons pour responsables les autorités d’Argentine de ce qui suit :
- En Argentine il y a 5.000 militants populaires poursuivis en justice (lorsque Kirchner est entrée en fonction, il y en avait 3.000 et l’on s’attendait à une amnistie).
- Il y a des menaces contre les témoins appelés à déposer contre des génocidaires. Le cas le plus problématique est celui de Jorge Julio López disparus depuis le 18/9/06.
- Il y a des menaces et des séquestrations et des tentatives d’homicide contre des combattants du peuple. Le document présenté énumère une série de faits comme la persécution dont sont victimes les travailleurs de l’hôpital Garrahan [à Buenos Aires], le groupe de nervis pro gouvernemental qui sévit à l’hôpital Francés [également à Buenos Aires], l’attentat contre Fasinpat (Ex Zanon) [fabrique récupérée de céramiques à Neuquén], le passage à tabac du délégué des cheminots Sobrero, l’enlèvement de Ramiro González du groupe Hijos [enfants de disparus de la dictature cherchent à faire incarcérer les génocidaires] de Buenos Aires ; kidnaping de Carlos Leiva du Frente Popular Darío Santillán, la tentative d’assassinat du dirigeant de l’UTD de Mosconi [province de Salta, Sud], l’incendie d’un véhicule appartenant aux syndicats de l’éducation de la province de Santa Cruz [dont est originaire Kirchner].
Et ces derniers jours, également dans la province du Président, un cocktail molotov a été jeté contre le local où se déroulait une assemblée de professeurs en grève, à cause de la militarisation de toutes les écoles. Il y a eu des cas de répression contre les enseignants dans les provinces de Neuquén y Salta.
Nous soutenons et appuyons les méthodes des enseignants avec coupures de route comme alternative de lutte contre des autorités sourdes aux revendications et aveugles devant les grèves. Dans l’éducation, c’est particulièrement vrai, car les enseignants ne peuvent exercer une autre sorte de pression sur les autorités, peu concernés par le fait que les élèves perdent des jours de classe.
Nous nous engageons à faire connaître la situation inacceptable que subissent les peuples d’Argentine à un maximum de personnes par des actions de solidarité et de soutien dans toute la France et restons vigilant face à l’évolution des revendications des enseignants et enseignantes d’Argentine.
LIBERTÉ - DEMOCRATIE - JUSTICE POUR LE PEUPLE D’ARGENTINE !!!
CONFEDERATION NATIONALE DU TRAVAIL, FÉDÉRATION DES TRAVAILLEURS DE L’EDUCATION (CNT-FTE)