Accueil > Argentine : prisonniers politiques
Il semble que mardi 1er septembre 2004, lors de la visite du nouveau chef du FMI, Rodrigo de Rato, un des nouveaux ordres au président Néstor Kirchner est de commencer à réprimer les manifestations sociales et arrêter et emprisonner les manifestants.
Nous exigeons la libération de tous les activistes populaires emprisonnés.
Incarcérés pour demander du travail, incarcérés pour demander de la nourriture, incarcérés pour demander justice, incarcérés pour se rebeller contre ce système oppresseur qui nous exploite un peu plus tous les jours.
Avec cette nouvelle visite du FMI à l’Argentine, il a été décrété une nouvelle loi qui est d’incarcérer et d’inculper lourdement ceux qui luttent et s’opposent aux plans du FMI et des corporations.
A tous ceux la, nous leur disons que nous continuerons à descendre dans la rue et à lutter contre ce système capitaliste et oppresseur dans lequel ils veulent faire vivre tous les argentins.
Parce que nous ne voulons pas que 50% des argentins vivent sous le seuil de pauvreté et que 5% de la population de ce pays s’accaparent les profits.
Ceci est la liste actualisée des prisonniers et prisonnières politiques :
Carlos Ariel "Tyson" Fernández, Union des Travailleurs sans emploi (UTD) de San Martín, province de Salta. Prisonnier depuis 5 mois pour avoir demander du travail. Quatre inculpations pour diverses actions.
Gabriel Roser, Mouvement d’Unité Populaire (MUP) de La Plata. Prisonnier depuis 4 mois pour une conspiration politico-policière.
Cecilia Díaz et Roxana Duarte, Coordination d’Unité de Quartiers - Mouvement Teresa Rodríguez (CUBa-MTR), prisonnières depuis le 22 juin. Arrêtées lors d’une impressionante opération policière à l’intérieur de la cantine populaire de leur quartier.
Diana et Johana Sacayán. Mouvement Anti-discrimination de Libération (MAL). Prisonnières depuis 2 mois pour un fait monté de toutes pièces par le commisariat 4 de La Matanza, pour les réduire au silence et menacer les travestis qui s’organisent et se battent pour leurs droits.
15 personnes prisonnières depuis le 16 juillet dernier, arrêtées lors de la provocation durant le vote du nouveau code pénal de Buenos Aires. Elles sont accusées "privation illégitime de liberté" et "co-action aggravée", risquant des peines allant de 5 à 10 ans.
Raúl Castells, Mouvement Indépendant des Retraités et Chômeurs (MIJD). Prisonnier depuis le 26 août pour une supposée "extortion" à un casino quand ils demandaient des aliments pour les chômeurs de la zone.
7 personnes (Héctor Reynoso, Pablo Marcelo Sánchez, Rodolfo Casanore, Ezequiel Johnatan Díaz, Roberto Bence, Rafael Barrios et Roberto García) arrêtées le 31 août 2004, place de Mai durant une action contre la présence du FMI. Le juge les a inculpées pour "intimidation publique, attentat, résistance aux autorités, coûts et blessures". Ce jour ont été arrêtées 108 personnes.
17 personnes ont été arrêtées dans les dernières heures à Caleta Olivia (province de Santa Cruz) et 8 autres ont des ordres de capture. Elles ont occupé plusieurs jours les installations de la compagnie pétrolière Termap et ont assiégé la municipalité de Caleta Olivia pour demander du travail.
Il faut ajouter maintenant les arrestations de Gustavo Franquet, membre de la Coordination de Travailleurs sans emploi (CTD) Aníbal Verón et de Quebracho, et de Roberto Carlos Palleros, acusé de l’attaque d’un taxi durant une manifestation le 13 février dernier. Ainsi que l’ordre de capture de Fernando Esteche, dirigeant de Quebracho.
Sont toujours inculpées 4000 personnes pour raisons politiques dans tout le pays.
MARCELA ET CARMEN
Marcela et Carmen de l’Association des Prostituées Argentines (AMMAR-Capital) font parties des 46 prisonniers politiques argentins.
Le 16 juillet dernier, après une manifestation à la porte de la mairie de Buenos Aires, Marcela et Carmen ont été arrêtées alors qu’elles étaient en train de faire un achat dans un kiosque. Deux hommes les bousculèrent et les firent s’assoir sur une chaise leur faisant signe de se taire. Elles n’imaginèrent pas que ces hommes étaient des policiers, elles crurent qu’il s’agissait d’un vol. Dans le dossier d’inculpation, il est indiqué que les policiers avaient pour consigne de "suivre les manifestants pour ensuite procéder aux arrestations".
Aujourd’hui, elles se trouvent dans la prison de Ezeiza, accusées de co-action aggravée (figure introduite au code pénal par le gouvernement du général Ongania durant la dernière dictature), elles risquent de 5 à 10 ans de prison. La juge d’instruction avant de se déclarer incompétente et de remettre le dossier à la justice fédérale les a laissées en prison préventive. L’unique preuve sont les affirmations de 96 policiers parmi les 300 qui agirent ce jour là. Parmi ces policiers, plusieurs sont mis en cause pour des assassinats commis durant la répression du 20décembre 2001, dont le sous-commissaire Ernesto Weber, chef des opérations de la police Fédérale qui joua un rôle important dans la répression avenue de mai, où furent tués plusieurs manifestants.
Carmen et Marcela font parties de l’Association des Prostituées Argentines (AMMAR-Capitale), une organisation de femmes prostituées qui luttent pour leurs droits, générant des projets productifs et d’éducation populaire. Le 16 juillet, elles se trouvaient face à la mairie de Buenos Aires comme elles le firent plusieurs fois depuis janvier pour protester contre la modification du code pénal de la ville de Buenos Aires qui pénalise la prostitution de rue. Suite aux provocations et à la répression qui s’ensuivit, elles ont été arrêtées. Pour leurs camarades, elles sont en prison parqu’elles luttent pour défendre leurs droits, elles ne sont donc pas des prisonnières communes mais des prisonnières politiques.
Vous pouvez envoyer des messages de solidarité à :
solidaridadconcarmenymarcela@yahoo.com.ar