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Arguments inédits pour le Non, suite....

Publie le lundi 23 mai 2005 par Open-Publishing
5 commentaires

de Thibaud de La Hosseraye

Pardon de vous importuner encore avec mon aventure personnelle, mais à l’occasion de cette mise en ligne, et sans doute en raison de l’ampleur de la réaction qu’elle provoque, bien au-delà de ce que j’en attendais, je découvre un nouveau monde, à l’intersection des médias classiques (audiovisuels ou écrits) et du réseau internet : celui des pratiques journalistiques d’identification et de présentation d’un auteur de site en vue de sa décrédibilisation méthodique.

J’avais appris, pour mon plus grand amusement (dans un premier temps !), qu’un avis de recherche avait été lancé sur la question « Thibaud de La Hosseraye existe-t-il ? » Question troublante s’il en est pour l’intéressé, quand on la lui pose directement, comme ce fut le cas. Ma réaction première fut que je me le demandais moi-même depuis longtemps, et qu’après tout, je n’étais peut-être pas le mieux placé pour y répondre. A la réflexion, cependant, je me voyais plongé dans une perplexité qui n’était plus seulement métaphysique : se pouvait-il qu’on eût autant de mal à croire à une démarche telle que la mienne ? Quel degré de scepticisme à l’égard de toute exigence morale ne fallait-il pas avoir atteint pour en arriver là ? Mais je ne me doutais pas que je péchais encore par excès d’optimisme et de naïveté (pardon, c’est l’un de mes défauts...vous allez pouvoir en juger !).

Mercredi 18 mai, donc, je reçois un coup de fil de (...attention ! Je dois maintenant dire : quelqu’un qui se présente comme) Daniel Schneidermann soi-même, l’animateur de l’émission « Arrêt sur image », grand expert en décryptage de manipulations médiatiques (à ce que l’on m’a « raconté » depuis !). Très impressionné (j’avais entendu parler de lui lors du grand lessivage du journal « Le Monde »), j’essaye de répondre avec le plus d’exactitude à quelques questions qu’il commence par me poser sur ma vie, ce qui donne, dans sa version du soir (sur son Big Bang Blog où je vous recommande d’aller voir, ça vaut le détour !) que je « raconte, en bafouillant un peu et cherchant [mes] mots » (notez qu’on peut déjà douter que je sois réellement l’auteur de mon propre texte...) « l’histoire plausible » (je cherche mes mots pour m’efforcer de « raconter » une « histoire » qui se tienne...) « l’histoire plausible » (soit !) « d’un jeune homme idéaliste » (ici, un sourire de rigueur, au moins attendri)...etc...(je vous passe ma vie).

Ici, vous vous dîtes, peut-être : « Thibaud, méfie-toi. Les bordées d’injures dont tu as sans doute été l’objet depuis ton engagement pour le Non (il n’y a pas eu que cela, loin de là !) auront fini par t’acculer à une forme légère de paranoïa, tu exagères, il n’y a rien là que de très bienveillant, somme toute »...Attendez donc la suite. Après s’être informé de mon travail (limité, pour la circonstance, à la question de l’Europe) au sein du club Dialogue & Initiative, Schneidermann me demande « Quel est votre personnalité politique préférée ? »
Je lui réponds qu’il n’y en a pas, du moins de vivant. Il insiste. Je cherche de nouveau, et c’est là que me vient à l’esprit la seule personnalité que je puisse aujourd’hui encore créditer d’une constance, d’une cohérence et d’une fidélité sans faille à nombre d’idéaux que je partage, comme beaucoup de gaullistes, même si je ne lui vois aucun avenir politique, justement parce que trop peu politique ou trop rigide, à mes yeux, pour être efficace -et je lance (énorme bourde ! mais il faut imaginer le climat de confiance qu’il avait su établir entre nous -c’est vraiment un métier) : « Oui, peut-être Chevènement... »

Et voilà ce que donne dans le Blog, cet aveu enfin arraché de haute lutte, quoique du bout des lèvres et dans une moue dubitative : « Lui dont l’homme politique favori est Jean-Pierre Chevènement (ce qui, curieusement [ !], ne l’a pas empêché de s’engager dans un mouvement pour le Oui, mais « j’étais touché par la sincérité de Jean-Pierre Raffarin ») craint pour l’indépendance extérieure [sic !] française si le TCE entrait en vigueur... » Ca y est ! Enfin démasqué ! Enfin discrédité ! Enfin (surtout !) « ringardisé » ! Vous venez d’assister là, en direct, à une opération de manipulation médiatique par un expert en décryptage et dénonciation de manipulations médiatiques !

Mais ce n’est pas fini ! J’ai gardé le meilleur pour la bonne bouche. Lisez ça : « Au total, qu’en pensé-je ? Je pense que Thibaud existe [Chouette : Et on peut le dire, puisque je ne suis plus...personne !]. La chargée de communication de Dialogue & Initiative [que voilà une source, elle, bien crédible, surtout pour un journaliste de gauche !] me l’a confirmé, en précisant bien qu’il n’était pas adhérent encarté du club, mais simple « auditeur libre » [savoureux : on peut trouver trace de mes Notes de synthèse par une simple recherche Google] des réunions. C’est un premier point. Et que son texte, peut-être promis dans la semaine de campagne qui reste, à une cyber-carrière aussi fulgurante que celle d’Etienne Chouard [notez le « carrière » si révélateur des obsessions de ce petit monde], est le témoignage d’un admirateur de Chevènement égaré, on ne sait pourquoi [allons donc !], chez les ouistes. En l’état actuel de mes informations, issues d’une enquête express, je ne puis rien en penser de plus ».
Quel scrupule, une fois que le tour est joué ! Ce qui est superbe ici, c’est la vitesse à laquelle fonctionne la connivence entre droite et gauche dans l’entreprise de démolition. Inutile de préciser que la « confirmation » de mon prétendu chevènementisme [!] par la géniale chargée de communication de Dialogue & Initiative ne pouvait trouver sa source que dans son dialogue même avec Schneidermann, tout fier de son butin fraîchement acquis ! J’imagine la question : « et alors, c’est vrai que son homme, c’est Chevènement ? -oh, mais vous savez, il n’avait pas de carte, et puis, on est très ouvert, chez Dialogue & Initiative... »

Non, je ne suis pas parano et rassurez-vous, je ne risque pas de le devenir...A propos de mon existence, un de mes correspondants s’en était assuré lui-même avant de me contacter, en même temps que de l’authenticité de ma collaboration active au club en question ; ce n’était pas difficile et je n’avais même pas pensé, dans mon innocence coupable, à indiquer la marche à suivre : faire une simple recherche Google.

Un dernier mot, ou : la genèse du 20ème argument

Me voilà donc promu officiellement « sous-marin chevènementiste ». Outre le caractère particulièrement savoureux de cette affirmation pour ceux qui me connaissent, elle me paraît procéder, pour autant que je puisse la comprendre, du raisonnement suivant :

1- J’ai travaillé aux côtés de membres de Dialogue & Initiative, donc je serais de droite.
2- Mais en même temps je me prononce clairement contre une Constitution qui constitutionnalise le libéralisme, donc je serais à gauche de la gauche.
3- Comment comprendre un tel paradoxe ? Il doit être chevènementiste.

Eh bien pas du tout. Comme j’ai eu pourtant l’occasion de le dire mot pour mot à monsieur Schneidermann : je ne me reconnais dans aucun des partis existants, et je n’ai pas de « personnalité politique vivante préférée ». Il est vain de chercher à me cata(b)loguer chez tel ou tel

Il se trouve, certes, que l’on m’a invité à apporter ma contribution aux réunions de Dialogue&Initiative, et j’ai été heureux de pouvoir le faire [1]. J’estime qu’il n’est jamais mauvais de penser, que mon voisin de droite soit un affreux gauchiste ou celui de gauche un horrible sarkozyste. Pour autant, ce travail ponctuel a été fait en toute indépendance à l’égard de Dialogue&Initiative même, puisque je n’ai jamais été leur adhérent.
Si l’on m’avait sollicité pour effectuer un même travail à gauche, je n’aurais pas moins accepté, a fortiori lorsqu’il s’agit de travailler sur des questions européennes, qui sont bien celles qui transcendent le plus nettement - nous le constatons actuellement - le clivage droite/gauche.

Pour ma part, donc, je ne me connais aucun attachement en politique, dans sa pratique actuelle. Je me suis seulement efforcé de comprendre un texte soumis au vote des citoyens, en faisant preuve du plus de neutralité dont je sois capable.

Le procédé de M. Schneidermann m’incite à publier le 20ème argument qu’il manquait pour voter Non à cette Constitution, et que j’avais finalement choisi de ne pas mettre en ligne, dans la mesure où son caractère inédit ne tient qu’à sa radicalité.

20/ Au-delà de la France, mais aussi du destin de l’Europe, il y a une instance encore supérieure qui est celle du principe et de la pratique de la démocratie. Or les partisans du Oui eux-mêmes reconnaissent le déséquilibre patent des dispositifs médiatiques respectivement proposés aux argumentaires du Oui et du Non, en faveur du Oui (particulièrement quand il était donné perdant), déséquilibre encore accru par de régulières séquences audiovisuelles d’ « information » et d’ « explication » de la Constitution prétendument neutres et en réalité saturées d’inexactitudes tendancieuses et parfois de contre-vérités criantes (comme celle entendue sur France 3 que la Charte aurait valeur « juridiquement contraignante »). Le seul souci de la démocratie devrait naturellement incliner un citoyen encore hésitant à faire acte de résistance à une telle entreprise d’aliénation en votant Non, pour la seule expression de sa liberté, voire de sa simple dignité de citoyen.


Lecture critique d’un commentaire de l’exposé des arguments
(par l’équipe DSK - consultable sur leur blog -)

Equipe DSK : Relevons, à titre liminaire, que l’auteur se dit et s’assume de droite [ Où donc ? En l’occurrence, je ne comprends même plus ce que cela peut vouloir dire. ]. Sa critique relève plus de celle de la droite souverainiste à la sauce Villiers ou Dupont-Aignan que de celle d’une partie de la gauche [ A tout prendre, j’aurais préféré Séguin...et tant qu’à jouer le sous-marin du souverainisme dans les eaux d’un Oui de droite, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout de la duplicité : un souverainisme de gauche, à la Chevènement (cf. plus haut) ? Mais trêve d’étiquettes ! Ce qui est sûr, c’est que rien, dans mon texte, ne s’oppose à une option fédéraliste, bien au contraire : c’est uniquement dans cette perspective que je me place. L’alternative, pour moi, est simplement un peu plus ouverte. Je refuse la formule Bayrou : n’importe quelle Constitution plutôt que pas de Constitution (qui ne laisse aucun choix), et j’aimerais qu’on accepte la formule inverse, à mes yeux nettement plus sensée : plutôt "pas de constitution" que "n’importe quelle Constitution". ]. Cela n’empêche pas de la réfuter...

- " Un Non français sera d’abord, aux yeux de l’Europe comme du monde, celui de la France et en cela, il parlera de lui-même"

Equipe DSK : faites-lire cet argument à un étranger : il vous répondra : "c’est l’exemple même de l’arrogance dont vous Français font trop souvent preuve". Sortons nous de l’idée que c’est parce que la France, dans sa grandeur, a parlé, que les autres vont suivre tels les moutons de Panurge... [ Qui peut-on espérer convaincre avec ce genre de rhétorique hors propos ? Je ne parle que du projet social français et c’est un homme "de gauche" qui me trouve "arrogant". Mais c’est exactement le discours de Sarkozy ! ]

Cet argument donne malheureusement le ton au reste de la critique. Celle-ci reprend des arguments connus :

- "ce qui pose problème c’est le libéralisme de la Constitution "

Equipe DSK : ce que dit DSK et ce que dit le Parti socialiste, c’est que ce traité est le plus social que l’Europe ait jamais connu [ Ce ne serait pas contradictoire, malheureusement, même si c’était vrai. ]. Le problème n’est pas de jeter le capitalisme libéral par dessus bord, il est de le contrôler, de l’humaniser et surtout de le réformer : c’est cela le projet social-démocrate et le traité constitutionnel légitimise ce projet. [ C’est juste l’inverse qui est vrai. Il est curieux, à ce propos, que les Oui "de gauche" restent aussi discrets sur le "Manuel critique du parfait européen" de Jacques Généreux : on dirait qu’ils sont les seuls à ne pas en avoir entendu parler. Qu’on relise, tout de même, l’article III 314 du projet de Constitution : « Par l’établissement d’une union douanière, conformément à l’article III 151, l’Union contribue, dans l’intérêt commun, au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu’à la réduction des barrières douanières et autres ». Maurice Allais (prix Nobel d’économie 1988) a raison de dire qu’« il résulte de cet article que non seulement la Constitution ne protège en aucune façon contre les excès du "libéralisme", mais au contraire institutionnalise la suppression de toute protection des économies nationales de l’UE » (Le Monde, 15-16 mai 2005). Tout ce qu’on trouve à nous répondre là-dessus, c’est que c’est déjà le cas depuis le traité de Rome de 57 ! Je ne comprends même pas le sens de cette objection : c’est comme si un défenseur de la peine de mort avait prétendu son abolition impossible pour la seule raison que cette peine était prévue par le loi. ]

- "il y a une divergence radicale sur le fond entre oui de droite et de gauche puisque la droite approuve le libéralisme tel que le normalise la Constitution alors que la gauche ne l’accepte et ne consent à le constitutionnaliser que dans la perspective de le corriger".

Equipe DSK : cette différence d’approche, réelle, entre les partisans du oui de droite et ceux de gauche est bien la preuve de ce que les tenants du non s’épuisent à vouloir réfuter : à savoir, que la Constitution européenne permet de mener des politiques de droite comme des politiques de gauche [ Rectificatif, simplement logique : c’est seulement la preuve que c’est ce que prétendent les partisans du Oui. ]. Elle constitue une maison commune dans laquelle chaque citoyen européen peut se reconnaître quelles que soient ses convictions (à conditions que celles-ci ne soient pas extrêmistes car la Constitution rejette la xénophobie de même que le modèle d’économie planifiée à la soviétique.) [ Notons le petit relent habituel de diabolisation du Non, grâce au couple infernal Le Pen (pour la xénophobie) - Buffet (pour la planification à la soviétique). Cette com’ subliminale s’épuise en vain : la technique stalinienne de l’amalgame n’arrivera pas à convaincre un seul partisan du Non de bolchévisme antisémite ou vice-versa. Ce qui est bien en question, en revanche, c’est le rétrécissement ici reconnu des angles de perspective encore ouverts par cette Constitution, pour d’éventuelles alternatives de politique économique et sociale. Permettez-moi de refuser, sans arrogance, qu’on m’impose de choisir, à l’avenir, entre blanc bonnet et bonnet blanc, comme disait le sale communiste ex-résistant Jacques Duclos. Or c’est déjà ce qu’on essaye de faire en me soutenant que voter Non à cette Constitution, c’est voter Oui à sa partie III ! -Un mot encore sur Duclos. Pardon pour les amateurs d’étiquetage, mais cette référence m’amuse : elle m’a été soufflée, non par un communiste, mais par un "gaulliste de gauche" que j’estime, personnellement, très loin à la gauche de DSK, lequel n’est certainement pas, de tous nos acteurs politiques, le plus gêné de n’avoir à opter qu’entre social-libéralisme et libéralisme social. Mais tout le problème de la démocratie en Europe est justement là ! On parle d’extension des "compétences" du Parlement européen : à quoi bon, à ce degré de prédétermination constitutionnelle de la politique européenne ? Qui ne voit que cette inflation du terme de "compétence" dans la Constitution ne sert qu’à éluder la question des pouvoirs effectifs ? Cette Constitution est une machine absolument originale : une machine à produire du déterminisme et à s’y enfermer. Ca aussi, c’est de l’inédit : du jamais vu. Décidément, vive Giscard ! ]

- "La gauche devrait plutôt réaliser qu’en votant Oui, les Français prendraient le risque énorme de laisser la voix du Non à une autre Nation, nécessairement moins social ou plus libéral que la France."

EQUIPE DSK : croire qu’un pays qui vote non se met en position de force au sein de l’Europe, c’est se tromper lourdement. C’est comme affirmer que ce qui fait avancer la voiture, c’est le frein ! Au sein de la voiture Europe, mieux vaut être le volant ou le moteur (franco-allemand)... Les partisans du non nous proposent comme projet européen de prendre la place de l’Angleterre de John Major : le rôle du frein qui n’a jamais réussi à empêcher les avancées de la construction européenne mais au mieux de les retarder (la politique sociale) ou de s’en tenir à l’écart (l’euro). [ Chacun jugera de la pertinence de cet argument...surtout pour l’Angleterre (!), le Danemark, etc. ]

- "la Charte n’a pas de valeur juridiquement contraignante puisque tout en s’inscrivant dans la Constitution, elle y inscrit en même temps la restriction explicite qu’aucun de ses articles ne saurait prévaloir, dans aucun des Etats membres, sur les pratiques institutionnelles de cet Etat (cf. II-111-2, II-112-4 et 5 et le préambule) (19). Au contraire, la partie III, elle, se présente elle-même comme absolument contraignante et elle est littéralement normative."

EQUIPE DSK : juridiquement, tous les articles de la Constitution se valent. DSK, ni aucun leader du PS favorable au oui (à notre connaissance) n’a prétendu le contraire. Affirmer que la Charte doit s’incliner devant le droit national est inexact : lisez les articles cités, ce n’est pas ce qu’ils disent ! Ce que dit le texte, c’est que la Charte ne crée pas un droit général pour l’Europe à légiférer en matière de droits fondamentaux. Elle indique par ailleurs que certains droits sont inspirés des traditions constitutionnelles nationales (par exemple le droit à l’objection de conscience) et que, en tant que tels, ils doivent être interprétés conformément à ces traditions. [ Merci de cette confirmation. Mais honnêtement, je ne vois pas très bien où je suis contredit... ]

- "la Constitution inféode l’Europe à l’OTAN"

EQUIPE DSK : tordons le cou une fois pour toutes à cet argument. [ J’aime ce langage guerrier, quand on aborde le sujet de la défense. En revanche, le "une fois pour toutes" ne semble-t-il pas d’une arrogance par trop "française" ? ]

a) D’abord, cessons la schizophrénie : la France est membre fondateur de l’OTAN. Elle ne fait plus partie du commandement militaire intégrée mais elle est juridiquement tenue par toutes les dispositions du traité de l’Atlantique nord. La situation est la même pour la grande majorité de nos partenaires européens. Quoi que dise le traité constitutionnel, nous sommes tenus de respecter nos engagements au sein de l’OTAN. Le traité constitutionnel prend la peine de le dire explicitement... dans les mêmes termes que les traités européens actuels (art I-41 paragraphe 2) ! Alors pourquoi s’en offusquer ? [ Parce qu’il ne s’agit pas d’un "traité" mais d’une Constitution et que, comme le dit le tout premier article qu’on a tout de même dû lire : « la présente Constitution établit l’Union européenne à laquelle les Etats membres attribuent des compétences pour atteindre leurs objectifs communs », c’est-à-dire ceux-là même qu’elle définit. Une Constitution est constitutive de l’entité politique à laquelle elle s’applique et constitutive, non seulement dans les faits, mais en droit. Il est inquiétant que sur tous leurs points les plus faibles, les partisans du Oui ne parlent plus de Constitution, mais de "traité constitutionnel". Comment se peut-il que ce double langage ne suffise pas à les discréditer ? ]

b) Est-ce à dire que la défense européenne est à tout jamais soumise au diktat américain ? NON ! Avant de tirer à vue sur l’OTAN, il faudrait peut-être étudier les obligations précises qu’elle nous impose. Quelles sont-elles ? Il s’agit d’une obligation d’assistance mutuelle en cas d’agression armée : c’est ce qu’on appelle la défense commune ou la défense collective. La défense européenne, organisée au sein du traité de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) a toujours reconnu, depuis les années 50, la prééminence de l’OTAN dans ce domaine. Dans ce domaine précis, tout ce que change le traité constitutionnel, c’est d’affirmer l’existence d’une obligation d’assistance mutuelle propre à l’UE à côté de la solidarité atlantique tout en reconnaissant que cette dernière demeure prioritaire en cas d’agression (art I-41 paragraphe 7). C’est déjà un grand progrès [ Le "progrès" consisterait donc à subordonner explicitement à l’OTAN l’assistance mutuelle nouvellement propre à l’UE ? Je comprends qu’on en veuille encore, ici, à de Gaulle et Mendès-France d’avoir fait "capoter" la CED (1952), et cela précisément contre l’euro-atlantisme qu’on nous ressert maintenant - la vengeance est un plat qui se mange froid - comme une prouesse anti-anglo-saxonne (voir le suite) qui est en réalité une formidable victoire anti-européenne : c’est ce genre de "défenseurs" dont l’Europe est fondée à dire : « gardez-moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge ». ] et, pour tous les Etats atlantistes, Royaume-Uni, Pays-Bas, etc... (sans parler des Etats-Unis [ Mais on en parle ! Je ne sais pas s’ils étaient représentés à la Convention, mais, visiblement, ils n’en avaient pas besoin. ]), c’était une hérésie qu’ils ont mis très longtemps à accepter au cours de la négociation, en accusant la France de chercher à affaiblir le lien transatlantique ! [ Ce genre d’argument d’autorité n’impressionne plus que ceux qui veulent y croire. Comme si on n’avait aucune idée des procédés en usage dans toute négociation ! ]

c) En revanche, l’OTAN ne nous impose aucune obligation s’agissant de l’assistance mutuelle face aux autres types de menaces (terrorisme, catastrophes, naturelles, épidémies). Dans tous ces domaines, le traité constitutionnel crée une obligation d’assistance entre Européens, en toute indépendance par conséquent visà-vis de l’OTAN (art. I-43 et III-278). [ On est heureux et fier d’apprendre (à ce point pénultième de la progression argumentative) que les USA nous autoriseront à nous aider mutuellement. ]

d) Mais le point crucial, c’est celui qui a trait à ce qui est réellement l’aspect important pour l’Europe de la défense aujourd’hui : l’intervention militaire dans les pays tiers. Le défi pour l’Europe au XXI siècle, ce n’est plus de se défendre contre une invasion de chars soviétiques, mais de pouvoir choisir d’intervenir ou pas, en accord avec les Nations-Unies, dans toutes les régions du monde où il faut aller prévenir ou mettre fin aux conflits ou venir au secours de populations en danger. Dans ce domaine, l’OTAN ne nous impose pas non plus d’obligation. Nous avons toujours refusé, au sein de l’OTAN comme dans le traité constitutionnel, de reconnaître à l’OTAN une quelconque "priorité d’intervention". Cela veut dire que le renforcement de l’harmonisation et l’efficacité des capacités militaires européennes permises par le traité constitutionnel donnera à l’Europe une puissance militaire indépendante des Etats-Unis et de l’ OTAN. [ L’article I 41-2, alinéa 2, énonce littéralement une exigence absolue (et constitutive) de compatibilité de « la politique de l’Union » avec « la politique commune de sécurité et de défense arrêtée dans ce cadre » qui est celui de l’OTAN. Que le lecteur veuille bien se reporter au texte et qu’il en profite pour apprécier le soin avec lequel cette perle est cachée dans l’huître. Qu’il juge de lui-même, à partir de là, qui a le droit d’accuser qui de contre-vérité ou de "mensonge" puisque tant de partisans du Oui n’ont que ce mot à la bouche, symptomatique de leur propre état d’esprit, du peu de cas qu’ils font de la dignité des personnes et surtout, finalement, de leur propre dignité. ]

- dernier argument de ce site Internet : l’argument archi-classique de la confusion entre traité constitutionnel et projet de directive Bolkestein. [ Ce n’est jamais bien de "confondre". Il n’en reste pas moins que la "directive Bolkestein" se trouve en toutes lettres contenue dans le dernier alinéa de l’article III 145 qu’on voudra bien lire intégralement : « sans préjudice de la sous-section 2 relative à la liberté d’établissement, le prestataire [de l’un des nombreux types de services définis plus haut] peut, pour l’exécution de sa prestation, exercer, à titre temporaire, son activité dans l’Etat membre où la prestation est fournie, dans les mêmes conditions que celles que cet Etat impose à ses propres ressortissants ». On notera que le prestataire peut travailler dans les mêmes conditions que celles que l’Etat impose à ses seuls ressortissants. Il n’est pas dit qu’il ne peut travailler que dans ces conditions. Il est dit...le contraire ! Comment ne pas voir la différence entre "pouvoir" travailler dans certaines conditions et se les voir "imposées" ? [2] Que manque-t-il encore au juste ? Uniquement la précision de la durée de cette prestation temporaire, ce qui fait tout l’objet de la directive. Comment donc la Constitution permettrait-elle de se battre contre la Constitution ?! Il faut arrrêter de prétendre qu’elle dit tout et son contraire ! Elle est parfaitement cohérente : c’est la moindre de ses "qualités". Quant à moi, je ne conteste même pas l’éventuelle opportunité d’une "directive" Bolkestein. Je dis que le seul terme de "directive" (pour désigner l’ensemble du dispositif qu’elle programme) est un piège destiné à nous faire croire, jusqu’au 29 mai, qu’elle n’est pas déjà constitutionnalisée dans ce projet de Constitution. Et que ceux qui soutiennent le contraire, ou bien s’aveuglent plus ou moins volontairement, ou bien choisissent de jouer un jeu extrêmement dangereux. Et je trouve mon jugement bien modéré, comparé aux injures dont je suis abreuvé par nombre de partisans du Oui, en particulier "de gauche" (à moins que "menteur" ou "malhonnête" ne soient pas pour eux des injures, ce que je vais finir par croire, malheureusement...). ]

EQUIPE DSK : rappelons seulement sur ce point, déjà abondamment réfuté [ inutile de préciser ni où, ni quand, ni comment...], que ni DSK ni les autres partisans socialistes du oui n’ont soutenu que la directive Bolkestein était anti-constitutionnelle. Ce qui est clair, en revanche, c’est que le traité constitutionnel nous donnera plus d’outils juridiques et politiques pour la combattre. Pour ne prendre qu’un exemple [ entre mille, sans doute...] : le droit d’avertissement donné aux parlements nationaux (parfois appelé "carton jaune" [ toujours cette arrogance française de prétendre, à soi tout seul, vider tous les joueurs du fameux "terrain de jeu" de Giscard (on nous la resservira, celle-là, chaque fois qu’il faudra reblanchir le sale "mouton noir"....) ], même s’il est normalement destiné à combattre les textes qui empiètent sur les compétences nationales [ c’est-à-dire même s’il ne s’applique pas ici ], pourra en fait [ notez bien « en fait »...mais malheureusement pas « en droit » ! ] aussi servir à exprimer solennellement [ cette solennité impressionne ] l’opposition de nos représentants à ce genre d’initiatives. [ Entre mille, c’est tout ce qu’on a trouvé à retenir comme exemple ? ]

Je ne voudrais surtout pas paraître, à mon tour, offensant, mais j’en viens à me demander (sans doute un peu tard) si vraiment le lecteur avait besoin de mon commentaire de ce "commentaire" pour en évaluer les limites.
Je ne voudrais pas non plus qu’il se trompe sur la vivacité, parfois, de mon propos : comme je ne réponds pas à ceux qui m’insultent, mon indignation déborde sur ceux à qui je réponds. Je sais que c’est injuste et je prie de m’en excuser l’auteur de ce travail que je respecte. Sincèrement.
Je suis conscient que si je m’oblige à le dire, c’est en effet que cela ne va pas sans dire...et aussi que ce que je viens de dire peut encore se réduire à de la stratégie de communication. Il me semble bien, toutefois, que ce sont toujours des arguments auxquels je m’en prends, ou des procédés, mais qui ne lui sont pas propres et se mettent en branle quasi mécaniquement, dans les situations de conflit.
Mes réactions peuvent être tout aussi mécaniques. J’aimerais seulement qu’elles soient rationnellement éclairantes. Je n’ai pas essayé de corriger autrement mon "style", tenant à lui garder autant de spontanéité que possible. Pardon tout de même, puisque je n’aurai pas manqué d’être blessant, ni même peut-être, parfois, d’avoir voulu l’être.

GM / Equipe DSK

http://www.ineditspourlenon.com/la_suite.htm


[1A ce propos, alors que je n’ai été l’objet d’aucune tentative de déstabilisation de la part de Dialogue & Initiative depuis la publication de mon texte, et que je ne nourris donc aucun motif d’animosité à leur égard (dont je serais de toute façon bien incapable), M. Schneidermann, profondément indifférent à la substance même des arguments avancés sur www.ineditspourlenon.com contre le projet de Constitution, se plaît quant à lui à livrer sur Internet quelques noms de membres de D&I qui n’ont rien demandé à personne. Sans doute est-ce là, pour lui, que se situe l’essentiel de l’enjeu référendaire : les querelles de personnes. Mais l’expression d’une telle agressivité n’honore en rien ni la presse ni la qualité du débat au sujet du référendum. Ici aussi, ce n’est pas parce que de telles pratiques seraient communément usitées dans la pratique actuelle du journalisme qu’il faut s’en satisfaire et ne pas chercher à s’en distinguer.

[2Apprécions, du reste, la rhétorique du texte : c’est au nom de la liberté de "pouvoir" qu’il faut réduire la nécessité d’ "imposer".

Messages

  • Un des grands mérites de cette campagne aura sans doute été de faire connaître des personnalités comme Thibaud Delahosseraye, Etienne Chouard, frédéric Lordon et bien d’autres à des gens comme moi, de la France d’en-bas (!). Le NON va gagner, probablement pour une bonne part grâce à leur intervention intelligente et honnête. Ceci a créé une dynamique forte en faveur d’un changement profond des moeurs politiques dans ce pays.
    Souhaitons, qu’après le vote, ce mouvement perdure...
    Amicales salutations à toutes et tous
    Magnus

  • Sans oasis et sans chameau, l’homme meurt de soif dans le désert ! Quand la classe politico-médiatique des ouiistes se nourrissait de mirages "européistes" pour s’auto-convaincre et tenter de persuader les "braves" Français d’accepter sans sourciller la bonne parole ultra-libérale, la route des partisans du non était, elle, sémée d’oasis que le chameau Internet a fait découvrir au fur et à mesure de l’avancée vers la compréhension des enjeux ! Thibaud de la Hosseraye, comme beaucoup d’autres qu’il faut remercier pour leur précieuse contribution, fait partie des oasis qui ont éclairé notre route vers le refus de l’imposture que représente cette constitution des nantis !
    Quant aux méthodes de certains, qui continuent à salir l’image du journalisme, l’homme de presse les condamne sans appel ! Ils sont très (trop) nombreux à déshonorer la profession. Malheureusement.

    Verdi

    • Thibaud, laisses-les bêler... Au moins toi tu es honnête et digne, ce qui de nos jours est une qualité en voie de disparition, il suffit de voir les médias bourrés de servils laquais en tout genre et tous les menteurs patentés beni oui-oui de "gôche" qui ont un seul et unique mérite à leur actif : CELUI D’AVOIR MONTRE LEUR VRAI VISAGE.
      Je suis con et le revendique haut et fort en votant NON comme la majorité des gueux de ce pays, les mêmes qui firent 1789 armés de millions de piques !

      VIVE LE JOLI MOIS DE MAI DE LA NOUVELLE EUROPE DES MOUTONS NOIRS !

  • La morale de cette histoire pourrait être qu’il ne faut jamais accepter de discuter avec un journaliste, si l’on n’a pas préalablement pris de très sérieuses précautions... (C’est à dire : enregistrement systématiques des conversations, exigence d’un document écrit et signé indiquant à quoi sera destiné l’interview, relecture du papier qui doit être écrit... bref tout ce qui est systématiquement accordé aux "puissants" auprès desquels le journaliste "sollicite" une collaboration, et dénié, sur un ton le plus souvent d’un extrême mépris, aux "faibles" auxquels on "accorde" l’insigne honneur d’être écouté.)
    Une sociologie du "journalisme" reste à faire - en deçà de l’analyse des contenus - manifestes ou latents - qui s’y phénoménalisent (depuis Karl Kraus le genre est abondamment illustré), et au-delà, bien évidemment des "révélations", qu’elles soient complaisantes ou "hypercritiques". Mais une telle entreprise se révèle problématique, au sens où d’une part il faut avoir pénétré longuement ces milieux afin de les connaître : or les pénétrer c’est donc s’y faire accepter, et l’on connaît tout de même leur capacité de "contre-espionnage" ; et d’autre part si d’aventure de telles études étaient malgré tout rendues possibles, leur diffusion se heurteraient (et se heurtent) à l’omerta généralisée et/ou au discrédit ("on ne crache pas dans la soupe"). Il faudrait en outre relier les processus proprement dit "journalistique" et "médiatique" aux autres procès de production de l’information avec lesquels les premiers forment nécessairement système : institutions étatiques, entreprises, services spéciaux et secrets, organisations politiques, sectaires et religieuses etc..., ce qui représenterait un très fort défi intellectuel et théorique.
    Enfin une telle fréquentation de longue durée n’induirait-elle pas chez l’observateur comme un conditionnement qui lui ferait fatalement adopter l’ "habitus" et les "schèmes mentaux" de l’homo mediaticus, à l’instar des naîfs entrés au sein des oligarchies des partis politiques afin de les réformer de l’intérieur ?
    En tout état de cause l’attitude ici de ce M. Schneiderman, "décrypteur" patenté de média, montre à quel point le terrain est miné, et à quel degré de raffinement mesures et contre-mesures s’agencent "en abyme", dans un jeu de miroir très complexe, dans la sphère de la "manipulation médiatique".
    (Thibaud révèle très bien comment finalement s’y est pris Schneiderman : d’abord, paradoxalement, dénier la qualité d’interlocuteur à son interlocuteur : "Thibaud de la Hosseraye n’existe pas" ou alors prouvez-le moi ! Ce qui incite spontanément (ne serait-ce que par orgueil ou narcissisme inconscient) le locuteur interrogé à parler, à démontrer qu’il existe réellement, qu’il n’est ni un imposteur, ni un mythomane. Une fois ceci fait (alors que Schnidermann savait parfaitement qu’il existait et même qui il était, très précisément), mise en confiance par le relachement de la dénégation. (C’est un peu comme un policier extremement sévère qui vous accuse après une interpellation au sortir d’un avion d’être le terroriste international recherché. Une fois que vous avez réussi à lui démontrer son erreur, celui-ci se relache brusquement : "excusez-nous vous avez été victime d’une ressemblance". Mais ce qui est sûr, c’est que pendant l’interrogatoire, vous aurez tout "lâché" concernant les motifs de votre voyage, vos lieux de villégiature, les personnes que vous avez rencontrées etc.). Le locuteur est pris dans un "double bind" : si vous vous taisez, vous êtes ce dont quoi on vous accuse, ou en tout état de cause vous avez quelque chose à cacher ou à vous reprocher ; si vous parlez, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous ! Ensuite le piège était grossier ("de quel homme politique vous sentez vous le plus proche ?"), mais ici encore le "double bind" fonctionne à plein : il n’est pas vrai que l’on ne puisse se sentir "proche" (concept relatif par excellence) d’un quelconque homme politique, ne serait-ce que très lointainement, elliptiquement, au troisème degré, pour les plus futiles motifs... Le nier, c’est encore prêter foi à la suspiscion, au soupçon de dissimulation... ("vous n’êtes qu’un imposteur mon petit monsieur...") ; se déclarer c’est prêter le flanc à la manipulation !
    Il eut fallu retourner la question : "et vous M. Schneiderman, de quel homme politique vous sentez-vous le plus proche.." et embrayer, en cas de réponse positive, sur une dialectique des griefs ("mais pourquoi me posez-vous de telle question, ne vous sentez-vous pas hors-sujet... je n’ai pas envie de jouer à question pour un champion avec vous" etc.etc.). Mais le plus probable, et c’est souvent immanquable, eut été la réponse "c’est moi le journaliste, c’est moi qui pose les questions" ou quelque chose d’approchant ; à laquelle le contre est bien sûr "comme un flic ou un juge d’instruction... alors vous voudrez bien attendre la présence de mon avocat (d’un tiers, de témoins...) avant de poursuivre l’instruction...
    Je crois que pour bien manoeuvrer avec les journalistes, un stage "devant" (c’est à dire comme "mise en cause") des policiers et des juges d’instruction est extrêmement profitable, car ce sont souvent les mêmes techniques qui sont utilisées. Il y a une logique policière et inquisitoriale dans la logique journalistique (ne parle-t-on pas dans les deux cas d’enquête, d’investigation, de source, de recoupement...), même si les deux ne se recoupent pas entièrement : le travail du juge ou du policier est tout de même mieux encadré par le code de procédure pénal. La logique du journaliste ressemblerait plutôt à celle du policier et du juge, mais "en régime totalitaire", où nulles règles claires et contraignantes de procédure ne vient entraver la recherche et l’administration de la preuve. A l’heure où on ne parle - à propos- que de démocratie "médiatique", ou de médias comme "lieu de la démocratie", cela ne laisse pas d’être inquiétant...

  • Thibaud a mis en ligne ses analyses sur le sens et les conséquences du 29 mai.

    Elles sont aussi intéressantes que ses "19 arguments inédits". Toujours la même droiture et la même rigueur dans le raisonnement.

    On peut les trouver ici : www.ineditspourlenon.com