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Ariel Sharon à Paris : entre cordialité et revendications d’une rare intensité
Publie le mercredi 27 juillet 2005 par Open-PublishingLa visite d’Ariel Sharon, le premier ministre conservateur de la droite ultra-nationaliste israélienne revenu au pouvoir après avoir brisé les espoirs de paix issus des accords du sommet de Camp Davis en septembre 2000 - résultat, le lancement d’une nouvelle "intifada" -, s’inscrit dans une reprise des liens diplomatiques mis à mal en Juillet 2004 lorsque Sharon, devenu subitement colérique, pressait les juifs de France à rapidement quitter un pays en proie à l’antisémitisme...
Selon la logique d’une reprise des relations diplomatiques, il est temps désormais de mettre un terme à ce "malentendu" puisque d’autres questions et interrogations prennent de l’importance entre des divergences de point de vue entre la France et Israël, notamment sur la question du Hezbollah libanais pour qui le chef de l’Etat français estime que seule une participation dans la vie politique, économique et sociale déboucherait sur une solution alors que Sharon insiste pour que cette structure soit dorénavant inscrite au rang des terroristes par les instituions européennes.
Composé d’anciennes milices chrétiennes, le Hezbollah n’est pas l’unique centre de dissensions entre les deux pays. En ce qui concerne la politique nucléaire de l’Iran, alors que Paris, Londres et Berlin ont engagé des pourparlers et des négociations, Israël par la voix de Sharon en appel à des sanctions prétextant le manque d’engagement concret de l’Iran par rapport à son désengagement nucléaire demandé.
Poudre aux yeux ou réel prise de conscience de l’urgence à améliorer les relations entre la Palestine et Israël, personne ne peut en prédire les contours alors qu’Ariel Sharon insiste encore que trop lourdement sur une requête destinée à interdire au Hamas tout accès à la vie politique palestinienne
Visite protocolaire ou miracle géopolitique, les 500 manifestants rassemblés devant la Madeleine restent mobilisés et inquiets quant au renoncement de la construction du "mur des lamentables", du respect de la feuille de route et de l’arrêt des colonisations.
Autant de questions qui feront l’actualité de ce mois d’août focalisée sur le retrait de la bande de Gaza qui met sur le qui-vive un service policier renforcé d’effectifs considérables pour un pays qui avance lentement vers des solutions de paix. Depuis celle obtenue avec l’Egypte en 1979 et plus tardivement accordée par la Jordanie en 1994 ; l’avenir d’Israël et sa position internationale n’est pas en trompe l’œil et reste, quoi qu’on en dise, contrite sous l’égide américaine depuis la Conférence de Madrid d’octobre 1991 et l’appréciation de la compréhension du Président Chirac pour la région reconnue par le Ministre Sharon accueilli par le représentant français du gouvernement aux petite set moyennes entreprises Renaud Dutreuil à l’aéroport d’Orly font plus figure de liens commerciaux que du respect du droit international.
L’encore plus tardive création d’une "Fondation France-Israël" destinée à œuvrer - ce qui ne prouve rien - pour une meilleure entente entre les deux pays n’empêchera sans doute pas à étouffer le retard criard accumulé en matière de communautarisme de ces deux communautés d’autant plus qu’il y a longtemps de cela la Fondation France-Palestine mettait l’accent sur de nombreux désaccords et dénonçait le non respect des accords de paix...
Affaire à suivre pour l’évolution des rapports non pas seulement entre la France et Israël mais surtout et avant tout sur la considération de ces deux entités internationales dans leur niveau de compréhension des problèmes que rencontre le peuple palestinien implorant son minimum de survie...