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LA DÉMOCRATIE, C’EST DE MOINS EN MOINS « CAUSE TOUJOURS »,
C’EST DE PLUS EN PLUS « FERME TA GUEULE ! »
Des arrêtés liberticides
Au printemps dernier, à trois reprises, des militantEs d’une organisation politique (la LCR) étaient interpelléEs par la police municipale au marché aux puces pour avoir distribué des tracts et vendu leur presse. Les policierEs municipaux justifiaient ces interpellations par l’application des arrêtés municipaux du 9 mai 2003 et du 1er avril 2004 qui interdisent : « quelque action de prosélytisme que ce soit ».
Malgré une action contre ces arrêtés de plusieurs organisations et collectifs au mois de juin, ces textes restent en vigueur. C’est le droit d’informer et le droit à l’information qui sont visés. Si aujourd’hui c’est la liberté d’expression des militantEs d’organisations politiques qui est interdite, c’est celle de touTEs qui est menacée.
En effet, un autre arrêté municipal de janvier 1993 interdit « la distribution de prospectus à caractère d’opinions culturels, artistiques ou associatifs » dans différents lieux de la ville (place de la Comédie, Esplanade...). Dans cet arrêté ce sont les déchets que provoquent de telles distributions, qui servent d’explication pour en justifier l’interdiction. Conception de la démocratie qui sent la poubelle et l’entreprise de nettoyage, pour qui la liberté d’expression se traite comme les ordures ménagères. Conception que partagent sans doute les municipalités de Nîmes et de Lunel où des arrêtés similaires existent.
Leur démocratie n’est pas la nôtre
Ce type de restrictions de la liberté d’expression est significatif de la façon dont les éluEs considèrent la démocratie. Pour elles/eux, celle-ci se limite au moment où ils/elles réclament des suffrages, au moment où ils/elles sont légitiméEs. Le reste, et notamment la liberté d’expression, devient secondaire voire dangereux si cela remet en question leurs choix.
Ils/elles souhaitent qu’on les élise et qu’ensuite chacunE se tienne tranquille pour qu’ils/elles puissent faire ce que bon leur semble même si la majorité y est opposée. C’est ce qui s’est passé lors du rejet par les FrançaisEs de la casse des retraites, où le Premier ministre disait que « ce n’est pas la rue qui gouverne ». En Espagne, cela était encore plus clair quand le gouvernement avait engagé le pays dans la guerre en Irak malgré l’opposition de 90% des espagnolEs. La volonté de ceux/celles qui nous gouvernent est d’empêcher toute possibilité que quelque chose entre deux élections puisse limiter leur pouvoir. Restreindre la liberté d’expression va dans cette direction.
Assez de répressions
Ces types de mesure s’inscrivent dans un contexte général qui est celui de l’instauration étape par étape d’une société sécuritaire. La mairie de Montpellier avait déjà installé des caméras de surveillances dans les rues, la région commence à en installer dans les établissements scolaires ; depuis trois ans, les textes de lois se multiplient (Loi sur la Sécurité Quotidienne, Loi sur la Sécurité Intérieur, Loi Perben...) pour contrôler toujours plus la population et rendre plus facile l’utilisation de la répression dans un contexte de délitement social avec un chômage de masse et la précarisation du travail.
Quoi qu’il arrive nous ne cesserons pas d’utiliser notre liberté d’expression et donc de la défendre.
C’est pourquoi nous exigeons :
L’ABROGATION DE CES ARRÊTÉS MUNICIPAUX
Signataires :
Collectif de Résistance et d’Offensive Anti-Capitaliste (CROAC)
Coordination des Groupes Anarchistes (CGA)
Confédération Nationale du Travail (CNT)
Alternative Libertaire (AL)