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Attentats ciblés cet prises d’otages se poursuivent

Publie le mercredi 21 juillet 2004 par Open-Publishing

Un haut fonctionnaire assassiné à Bassorah. Libération d’un otage philippin

Chaque jour qui passe en Irak revêt des allures de jeu de massacre. Véhicules piégés, attentats ciblés, prise d’otages, affrontements armés sont le lot quotidien des Irakiens et des expatriés qui y travaillent. La journée d’hier n’a pas dérogé à cette violence devenue désormais routinière. Hier matin, c’est un membre du conseil régional de Bassora, la deuxième ville irakienne, qui en a fait les frais ainsi que deux de ses gardes du corps.

Hazim Taoufik Anachi a été abattu à un contrôle routier par des hommes déguisés avec des uniformes des forces de sécurité. " Au contrôle, plusieurs personnes portant des uniformes de la police ont demandé au chauffeur de s’arrêter. Ils ont ensuite ouvert le feu ", a raconté un témoin. Hazem Taoufic Ainachi se rendait à son bureau, a annoncé son fils. " Mon père est sorti à 8 heures de la maison pour se rendre à son travail, et des inconnus ont tiré sur lui au niveau d’un point de contrôle situé à 100 mètres de chez nous ", a déclaré Issam Ainachi. " L’un des gardes a été blessé et les assaillants ont pris la fuite, poursuivis par les policiers qui tenaient le point de contrôle ", a-t-il ajouté, sans pouvoir dire si les assaillants ont été arrêtés. Hazem Taoufic Ainachi, cinquante-neuf ans, était l’ancien vice-gouverneur de Bassora et coordonnait les activités du Conseil de la province.

Son assassinat s’ajoute à la liste de hauts fonctionnaires tués depuis la nomination du nouveau premier ministre irakien. Dimanche soir, l’un des directeurs généraux du ministère de la Défense, Issam Jassem Kadhem, avait été abattu par des inconnus à Bagdad. À l’ouest de Bagdad, un policier irakien a été tué par balle mardi avant l’aube près de Ramadi, selon des sources policière et hospitalière. " Vers 2 h 30, des inconnus à bord d’une voiture ont ouvert le feu sur une patrouille de la police, sur l’autoroute Bagdad-Amman. Ils ont mortellement blessé un policier ", a déclaré le capitaine de police Ghassan Kadhem Hussein.

Dans ce flot de mauvaises nouvelles, la libération d’un otage philippin menacé de décapitation a apporté une petite bouffée d’oxygène à un pouvoir intérimaire irakien et à une coalition internationale au bord de l’asphyxie. Angelo de la Cruz, un chauffeur de camion philippin de quarante-six ans, père de huit enfants, était retenu par un groupe islamiste qui réclamait le départ du contingent de soldats philippins. Les autorités de Manille ont cédé à ce chantage pour sauver la vie d’un de leurs ressortissants. Les trente-quatre derniers soldats philippins présents en Irak ont quitté leur camp dans la province de Babylone lundi matin. Les islamistes avaient fixé un ultimatum au 31 juillet pour que Manille n’ait plus un soldat en Irak. La mission du contingent devait s’achever le 20 août.

La décision des Philippines ne devrait pas inciter les différents groupes rebelles à mettre fin aux prises d’otages. Un chauffeur de camion turc a ainsi été enlevé samedi par des hommes masqués qui ont attaqué son convoi dans le nord de l’Irak.

http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-07-21/2004-07-21-397642