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Au Maroc aussi, la contestation populaire va croissant
Publie le vendredi 10 juin 2011 par Open-Publishing5 commentaires

Le Maroc, ses palmeraies rafraîchissantes, ses ryads luxueux... et l’omerta des médias sur sa réalité sociale, économique et politique. Initiées par « le Mouvement du 20 février" des manifestations ont lieu dans la plupart des grandes villes du royaume chérifien et sont réprimées par les forces de l’ordre. Silence radio en France, seul Internet véhicule l’information.
Les revendications rejoignent celles des autres peuples du monde arabe en révolte : du travail, pour les jeunes notamment, la fin de la corruption - à Marrakech, sur le mur d’un bâtiment officiel boulevard Mohammed-VI, une pancarte proclame : "Une commune citoyenne, une commune sans corruption". Du jamais vu jusqu’ici dans la Mecque du tourisme marocain - un rééquilibrage du pouvoir entre le roi qui régnerait et un gouvernement qui gouvernerait. Alors que la commission nommée en mars par Mohammed VI après les premiers mouvements doit rendre ses conclusions le mois prochain, la tension monte entre manifestants et forces de l’ordre depuis l’attentat à l’hôtel Argana de Marrakech, le 28 avril dernier.
A la frontière
La pression populaire ne se limite pas à Rabat, Casablanca, Agadir, Fès ou Marrakech. Dans le sud marocain, le village de M’hamid (8 000 habitants), 250 km au sud de Ouarzazate, là où le bitume cède la place à la piste sableuse, connaît aussi la contestation depuis le 26 avril. Ce jour-là, une quarantaine de Marocains - diplômés sans perspective de travail mais aussi des anciens et des femmes - ont rendu au gouverneur leur carte d’identité nationale, symbole s’il en est des droits et devoirs d’un citoyen, et pris le chemin du Sahara, direction la région de Zaair, 30 km au sud de M’hamid, tout près de la frontière maroco-algérienne.
Depuis, chaque soir, une partie de la population arpente la seule rue principale du village, du bout de la route à la résidence du gouverneur, en signe de soutien au « groupe du désert ». Le 13 mai, les militaires retraités ont eux aussi protesté contre la non-augmentation de leur maigre solde. Echaudée par les promesses passées non tenues, la population de M’hamid, paupérisée depuis 40 ans - depuis la construction du barrage de Ouarzazate qui a asséché cette région qui borde le Draa, jusqu’alors prospère grâce à son oasis - réclame aujourd’hui des mesures urgentes et concrètes pour arrêter "la politique de marginalisation" de la région. Le village n’a, par exemple, pas de médecin, seulement un infirmier ; l’eau potable est coupée plusieurs heures par jour...
"Va-t-on voir s’installer un camp de réfugiés dans le désert ou bien l’Etat va-t-il assumer ses responsabilités envers son peuple ?", demandent ces nomades d’un genre particulier, très encadrés par les forces armées, la gendarmerie, les forces auxiliaires… Dimanche 22 mai, une grande caravane de 250 personnes est partie de M’hamid pour rejoindre le groupe du désert et tenter de traverser la frontière maroco-algérienne. L’affrontement avec l’Armée a été évité. Cette fois. Le soir, entre 18 h et 21 h, quelque 1 500 personnes ont défilé au village pour les soutenir, tout comme à Tamgounit, 25 km au nord de M’hamid, sur la route de Ouarzazate. Pacifiquement, avec pour seule arme, la force de leur ras-le-bol. Et la crainte que le silence de l’Occident n’incite le pouvoir à la répression.
Messages
1. Au Maroc aussi, la contestation populaire va croissant , 10 juin 2011, 16:15
Un des drames du peuple marocain est ses partis politiques, vous imaginez que le porte parole du gouvernement en place un ministre du parti communiste marocain, ce ministre justifie toutes les répressions du regime. Le parti socialiste est aussi dans le gouvernement et ses dirigeant font des declarations contre le mouvement de masse. Un des partis islamiste (Parti pour la Justice et le développement) soutient tous ce que fait le régime et traite le mouvement de révolte de gamins, athés et j’en passe les meilleurs.
Des fois je me demande si ces partis ne sont pas là juste pour donner une crédibilité au pouvoir pour qu’il continu à piller le pays.
Le peuple marocain ne peut compter que sur lui même, sur quelques formations politiques qui ne sont pas encore mouillé avec le pouvoir et sur la solidarité internationnale.
Vive la révolution marocaine.
1. Au Maroc aussi, la contestation populaire va croissant , 10 juin 2011, 20:41
Cher ami, ici aussi (en France) tout le monde, oupresque, soutient ce que fait le pouvoir en place... soutien franc et masif parfois... soutien par des silences souvent... Autrement dit, la " classe politique " s’est séparée du Peuple, inéluctablement, le laissant seul aux prises avec le tyran Sarko et son système... et les ramifications internationales de ce système couvrant en fait la planète entière ( Pôles y compris ) afin d’y faire régner un accaparement des richesse au seul profit de quelques uns.
2. Au Maroc aussi, la contestation populaire va croissant , 11 juin 2011, 12:08
Il est finalement assez logique que les choses aillent croissant, dans un pays de culture musulmane.
Chico
1. chico...je suis "indigné" !, 11 juin 2011, 16:39
Chico..je croyais être le seul à "oser" ce type d’analyse !
:))
gare à tes..miches !
AC
2. Au Maroc aussi, la contestation populaire va croissant , 14 juin 2011, 14:23, par chergui
Mon cher chico
n’imaginez pas que les titres d’articles écrit par des journalistes soient tout à fait innocent. Mais je note chez vous une bien belle perspicacité.
Cordialement