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Au collectif national, sans langue de bois
Publie le mercredi 20 décembre 2006 par Open-Publishing6 commentaires
Nous avons, depuis le début, agi pour avoir un candidat pour les électeurs, puisque tel est l’objet des élections, et non pas un candidat de repli sur soi, erreur fondamentale des groupuscules et tendances groupusculaires réuni(e)s, tout au long de l’histoire.
Ce voeu correspond à une fenêtre historique unique, qui nous permet, peut-être encore, de jouer un rôle de transformation, si nous faisions le choix stratégique adéquat.
1°) Pas tout à fait depuis le début, mais depuis que la question du pouvoir devenait de plus en plus pressante, une dialectique d’opposition interne a été introduite dans les débats des collectifs, forcément au profit du plus organisé.
Résultat : nous en sommes maintenant à nous contraindre à désigner, pour ne pas exploser, une personne qui fait lien entre les partis et les militants des Collectifs, passant par pertes et profits les non-encartés (majeure partie de l’électorat), et oubliant totalement de penser à désigner quelqu’un qui puisse nous faire gagner les voix des citoyens et élargir le champ politique de l’alternative. Avec Clémentine sur le bulletin de vote nous ne couvrons qu’une partie de nos petits groupes, et avec Marie-Georges encore moins.
"Ne pas désigner le président des collectifs mais désigner un candidat à la présidence de la République", avais-je dit lors d’une première réunion de discussion sur les candidatures au CNIU et dans le Collectif Paris 19°.
Cet argument, auquel J.F. Gau avait répondu que ce n’est, et n’était pas un critère, J-F Gau avait raison, et maintenant encore, car nous ne l’avons jamais écrit et en sommes collectivement responsables.
Pourquoi ?
Ce critère n’a pas été retenu, car ce qui se joue au CNIU, ce n’est pas l’objectif d’une alternative politique réelle et une transformation de la société, mais des arrangements de convenances par rapport à l’appareil du PCF, de ses moyens, mais pas de ses militants, et une perspective de ron-ron institutionnel.
Lorsque les alter-ekolos ou les décroissants prennent la parole pour dire leur désaccord ou faire une proposition, on n’écoute, généralement et au mieux, que les désidératas des minos de la LCR. Les autres sont passés par pertes et profits sous l’affirmation, fausse : "le CNIU à l’unanimité a décidé" ... qui est sa justification extérieure et son signifiant interne d’irresponsabilité que je viens de signaler juste avant.
Mais ce qui est intéressant dans notre processus, c’est que la réalité peut encore s’inviter, de temps en temps, dans nos débats. Et elle le peut grâce au désir d’unité de nos diversités, démontré dans les meetings et encore en fin de matinée du Dimanche 10 déc grâce à l’intervention de Rémy Jean du collectif de Marseille, car il était réellement convaincu de le nécessité unitaire.
Et je cite, même si nous n’avons pas les mêmes choix, Thierry Wanègue, adhérent du PC :
"Ce que l’on peut voir, même si on s’en empêche, même si on ne veut pas croire qu’il puisse s’agir de ça, ce que l’on perçoit, indistinctement, dans le brouillard sulfureux, hanté de crispations et d’acrimonies, qui s’épaissit plus ou moins ces derniers jours, ce sont les doutes que nous nous étions assurés de pouvoir rejeter tout au long de nos débats, comme au mieux quantité négligeable, au pire reliquats vénéneux, les doutes sur les calculs, les compromissions, les doubles jeux.
Il faut abandonner l’idée d’imposer des règles dont la nature se prête à ce que chacun en fasse usage selon ses intérêts."
Il y a donc l’avant-scène et l’arrière scène.
Alors, et pour mettre un peu de clarté dans nos poids réels je donne quelques chiffres : le MARS : 60 adhérents, la Gauche Républicaine :120, la mino LCR (40%) : 1200, la mino Verts (19 %) : 1670, Les Alternatifs (80 %) : 1600. PCF : 90 000.
2°) Dans nos réunions du CNIU, je pense que nous avons, ensemble, manqué de clairvoyance, plus que de courage, sur notre capacité à convaincre un appareil qui n’en a cure. Cet appareil, et son porte-parole dans les médias, se trouve aujourd’hui à devoir inlassablement justifier qu’il a la majorité dans les Collectifs qu’il a bourrés en maints endroits, dont le mien dans le 19°, alors que nous devons conserver la diversité pour que l’idée même de collectif subsiste.
J’ exprime donc ce que signifient ces actes : vous n’êtes pas un partenaire fiable, pas plus fiable que le PS. Par ces pratiques je n’ai plus de doute quant aux transformations auxquelles vous aspirez. Nous savons, y compris au travers de vos meetings parallèles à ceux de l’alternative unitaire, que vous ne travaillez que pour vous et pas pour le bien commun.
Je le dis clairement à vous, ses représentants : vous avez choisi le forcing. Demain vous vous retrouverez, donc, déshabillés des autres composantes, ce qui signifie que vous porterez seuls la responsabilité de la mort politique que vous avez programmée vous mêmes pour votre propre parti, le parti communiste.
Je veux, malgré tout, croire et avoir l’espoir que demain vos militants choisiront une autre voie, celle du retrait de Marie-Georges.
3°) Le projet d’alternative, du moins tel que nous l’espérions, nécessite une transformation institutionnelle quasi complète pour parvenir à une VI° République participative. C’est pourquoi je crois toujours fondamental et fondateur de mettre en avant une personne qui ne courtise pas ces institutions mais qui les combat. Dans celles qui nous sont proposées à la Présidentielle, il n’y en a qu’une seule : José Bové.
Après avoir forcé la dialectique de la division dans les Collectifs locaux, vous êtes passés à la phase de bordélisation du Collectif national avec comme amuse-gueule Francis Wurtz. Gagner du temps dans un compromis sans sens, pour les grenouilleurs de la politique. Celà encore, ne vous honore pas.
4°) La proposition des décroissants sortait de la personnalisation, que tout le monde se plait à dénoncer mais que personne ne met en pratique. Elle n’a pas le charme vieillot de la présentation du Dimanche 10 déc, très façon III ème République, du compromis (Seat l’a rêvé, Picquet l’a fait), accouchant d’une souris et réitérant un processus incapacitant dans les Collectifs.
La solution du ticket, avec mandat impératif, est la traduction de ce sur quoi nous discourons tous, mais sans vouloir le pratiquer, une campagne collective. La réponse du PCF est non, une seule candidature : MGB, et c’est la personnalisation à outrance, elle, mise en pratique.
5°) Je cite les conclusions de Latifa Madani, porte-parole du COUP de Grasse et déléguée à la réunion nationale des Collectifs locaux, dans sa lettre du 14 décembre :
« la nouveauté et l’originalité de la démarche (des Collectifs) ne doivent pas occulter les responsabilités des directions politiques qui, non seulement n’ont pas su anticiper l’impasse dans laquelle nous sommes, mais n’ont pas été à même de proposer des pistes pour en sortir.
La preuve de cette irresponsabilité, qui frise l’absurde, est que l’on renvoie la balle dans le camp des collectifs locaux ».
6°) Dans la situation où nous sommes, nous avons la responsabilité de transformer le fonctionnement de ce Collectif national en y faisant participer les Collectifs locaux par une représentation tournante, réforme qui a, ici, été constamment mise de côté.
Outre ce changement là, nous devons également être prêts à accueillir les militants communistes qui désavoueront leur direction, ceux avec lesquels, et bien d’autres, nous ferons la campagne unitaire.
Il ne reste qu’une issue à MGB, c’est de se retirer elle-même et permettre ainsi l’entrée de la LCR dans les Collectifs avec Olivier Besancenot ayant retiré sa candidature.
C’est la seule perspective possible pour l’alternative unitaire. Maintenir MGB à tout prix, c’est sa mort assurée pour 2007et 2008.
Est-ce notre volonté ici ?
François Soltic (ex-Vert, donc non-encarté du Collectif Paris 19°, et au CNIU).
Portable 06 63 58 40 02
e-mail : fractionsolaire@yahoo.fr
Messages
1. Au collectif national, sans langue de bois , 20 décembre 2006, 13:55
"Il ne reste qu’une issue à MGB, c’est de se retirer elle-même et permettre ainsi l’entrée de la LCR dans les Collectifs avec Olivier Besancenot ayant retiré sa candidature."
....
The LCR’s concern regarding the current and so-called "united campaign" is not MGB being candidate : our concern is the type of alliance with the SP.
....
Je me suis dit, ça valait peut être le coup d’essayer en anglais, parce que visiblement répéter 1000 fois la même chose en français depuis des mois n’a pas été efficace. Non pas que l’on convaincrait tout le monde, mais que au moins on discute sur ce qu’on dit et qu’on pense et pas sur ceux que d’autres disent et pensent de ce qu’on dit et qu’on pense.
Allez, une dernière, pour la route, en français : le problème de la LCR avec l’actuelle futur ex campagne unitaire n’est pas le fait que Marie-Georges Buffet soit candidate, notre problème est le fait que la question des alliances avec le parti socialiste n’ait pas été clarifiée (dans le sens que nous souhaitons, parce que le PC est lui de plus en plus clair en sens inverse, ce que pas grand monde n’a contesté dans les collectifs au moment des élections de Bordeaux).
Yann
1. Au collectif national, sans langue de bois , 20 décembre 2006, 14:05
Il me semble que François Soltic soutient Voynet !!! Qui se moque de qui ?
Jojo.
2. Au collectif national, sans langue de bois , 20 décembre 2006, 15:28
Serait ce donc un comportement politicien ? De cela chez les Verts ?Mais dites donc j’en suis sur le cul !
en tout cas, Monsieur Soltic oublie encore une fois que le CNIU n’est qu’une instance organisationnelle et en rien décisionnelle car dépourvue de légitimité...
La seule légitimité réelle dans cette affaire ce sont bien sur les collectifs....Aussi se prévaloir de siéger dans une instance ou les membres s’y sont tranquilement installés sans meme etre désignés par quique ce soit c’est fort de café je trouve...
Stéphanne, Brest.
3. Au collectif national, sans langue de bois , 26 décembre 2006, 20:55
Alors la t’a fumé la moquette man !! Il a toujours été pour Bové le Soltic... et puis d’ailleurs, il a démissioné des verts.
CHEWIE
2. Au collectif national, sans langue de bois , 20 décembre 2006, 16:04
Finalement ce qui aura planté le mouvement unitaire anti-libéral, c’est que cette année le pcf et la lcr ont des candidats potables : Buffet et Besancenot, alors que pendant des années ils ont ramé avec des candidats médiocres (Hue, Lajoinie, Marchais ; Krivine). Donc cette année, après en avoir chié si longtemps, ça les démange trop de faire campagne avec leur champion, qui cette fois est plutôt bon. Et tant pis si par la même occasion ils enterrent le mouvement unitaire. Analyse à deux balles ? Oui. Mais dans les organisations, on a souvent des comportements à deux balles. rebral
3. Au collectif national, sans langue de bois , 20 décembre 2006, 18:10
Avant de dire des conneries sur MGB faudrait p’tet aller écouter TOUT ce qu’elle dit dans ses déclarations....
Je vous invite à aller sur son blog pour écouter ses podcasts et regarder ses vidéos sur l’AU c’est très instructif je trouve.
http://www.mgbuffet.org/article.php3?id_article=299 ceci est un podcast de MGB sur France Inter si je m’en rappelle bien et cela dément pas mal ce qui est dit sur elle pas ses ’détracteurs’ plus ou moins acharnés.