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Avenir du syndicalisme

Publie le lundi 23 janvier 2006 par Open-Publishing
5 commentaires

Dans quelques semaines aura lieu le premier congrès de la CGT depuis les grèves du printemps 2003. La direction nationale avait refusé d’appeler à la grève générale, et surtout avait refusé de contribuer à militer pour la grève générale.

Etant donné la crise actuelle du syndicalisme, le centenaire de la Charte d’Amiens prend une signification particulière. Cette Charte, adoptée par la CGT en 1906, affirmait les bases d’un véritable syndicalisme, indépendant du patronat, des états et des partis, et luttant à la fois pour atténuer l’exploitation et pour en finir avec l’exploitation - avec l’objectif de l’abolition du travail salarié.

C’est également le centenaire de l’ouvrage "Grève de masse, partis et syndicats" de Rosa Luxemburg, qui affirmait l’utilité absolue de la grève générale, et rejetait la bureaucratisation des syndicats et leurs dirigeants permanents (il faut aussi ajouter qu’à l’époque de Luxemburg, les syndicats allemands étaient dirigés par l’aile droite du SPD).

L’avenir du syndicalisme passe par le fait d’en finir avec les "patrons" des appareils syndicaux. La perspective est de reconstruire de vrais syndicats de lutte de classe, unifiés, indépendants, qui militent pour la grève générale, et la gestion des luttes par les travailleurs eux-mêmes.

Texte de la Charte d’Amiens :

"Le Congrès confédéral d’Amiens confirme l’article 2 constitutif de la CGT.

La CGT groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat. Le Congrès considère que cette déclaration est une reconnaissance de la lutte de classe, qui oppose sur le terrain économique, les travailleurs en révolte contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression, tant matérielles que morales, mises en oeuvre par la classe capitaliste contre la classe ouvrière. Le Congrès précise par les points suivants, cette affirmation théorique.

Dans l’œuvre revendicative quotidienne, le syndicat poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc. Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’œuvre du syndicalisme : il prépare l’émancipation intégrale qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupement de production et de répartition, base de réorganisation sociale.

Le Congrès déclare que cette double besogne, quotidienne et d’avenir, découle de la situation de salariés qui pèse sur la classe ouvrière et qui fait à tous les travailleurs, quelles que soient leurs opinions où leurs tendances politiques ou philosophiques, un devoir d’appartenir au groupement essentiel qu’est le syndicat. Comme conséquence, en ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l’entière liberté pour le syndiqué de participer, en dehors du groupement corporatif, à telles formes de lutte correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors. En ce qui concerne les organisations, le Congrès déclare qu’afin que le syndicalisme atteigne son maximum d’effet, l’action économique doit s’exercer directement contre le patronat, les organisations confédérées n’ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre, en toute liberté, la transformation sociale".

Adopté par le 9e congrès de la CGT (octobre 1906) par 830 pour, 8 contre, 1 abstention.

Messages

  • appartient aux militants de la CGT : le reste n’est que "bruit". CQFD !

    Et pour enfoncer le clou : je me fous de l’opinion des "donneurs de leçon" qui regardent du bord du chemin.

    Mais devant une aussi "fine" analyse, je reste sans voix, béat d’admiration !

    Patrice Bardet, miltant CGT

    • Ben non, l’avenir de la CGT n’est pas dans les mains des militants de la CGT, c’est bien le problème... Et son présent non plus. Le pouvoir à la CGT est détenu par quelques buros, pas par les 700.000 salariés CGTistes !

      La lutte pour la démocratie interne à la CGT comme dans tous les autres syndicats, c’est une lutte urgente !

    • C’est faux ! Une fois de plus, c’est une accusation non étayée, invérifiable, véritable procès d’intention.

      Chaque syndiqué peut participer à la vie de son syndicat, être formé, participer aux décisions.

      Même si tout n’est pas parfait, et loin de là, les décisions confédérales sont d’abord soumises aux syndicats, donc aux syndiqués, qui se prononcent.

      La direction confédérale se plie à cette décision. L’exemple le plus probant de la période actuelle est le NON de la CGT au TCE.

      Lire

       Syndiqué(e) Cgt : quelle place et quel rôle ?
       Adopter une charte de la vie syndicale et poursuivre les réflexions sur les transformations de la Cgt
       les statuts de la CGT

      Lire aussi les documents soumis aux syndiqués pour le 48° congrès, disponibles sur le site du Congrès CGT

      Patrice Bardet

    • Le concept de crise du syndicalisme n’est il pas largement dépassé ? A une certaine période de lutte de classe, on pouvait toujours y "croire". Qu’en reste t-il aujourd’hui ? Quelles issues à la "co-gestion" généralisée ?
      Il y a ici un certain nombre de spécialistes de la tempête dans un verre d’eau... . L’enjeu ? La perpétuation du même ?

  • 006-01-24 22:47:16
    IP = 80.**.47.**

    pour lire les commentaires ( et en ajouter éventiuellement) à si "brillante analyse" qui me laisse pantois, et que l’on se voudrait donc d’avoir raté

    C’EST PAR LA ! suffit de cliquer sur le lien

    Patrice Bardet