Accueil > BOLIVIE : LE PRESIDENT EVO MORALES GAGNE AVEC LE PEUPLE !

BOLIVIE : LE PRESIDENT EVO MORALES GAGNE AVEC LE PEUPLE !

par Joannès

Publie le dimanche 8 juillet 2012 par Joannès - Open-Publishing

LA DROITE REACTIONNAIRE BOLIVIENNE JOUE SA DERNIERE CARTE

LE 27 janvier 2006, quelques heures seulement après la première investiture du président Evo Morales, le ministre de la Présidence du cabinet inaugural ordonna le démantèlement d’une cellule d’espionnage située dans les sous-sols du Palacio Quemado, la résidence officielle des chefs d’État boliviens.

De par sa formation et son origine, l’ex-étudiant de la tristement célèbre École des Amériques et sociologue spécialiste des renseignements militaires, Juan Ramon Quintana, savait de quoi il en retournait. Depuis des années et en toute impunité, cette cellule fonctionnait à la charge de la CIA, avec l’appui d’un certain nombre de responsables de la police.

Lors d’une interview accordée à notre confrère Luis Baez en juin 2008, Quintana déclara que jusqu’à la prise de fonction du président Evo Morales, « le lien le plus efficace, le plus fort et le plus abouti entre les États-Unis et la Bolivie, est celui qui existe avec certains réseaux de la Police ; les Nord-américains assimilent cette corporation à l’une de leurs bases sociales. »

Alfredo Rada, alors ministre de l’Intérieur, lors d’une conversation également enregistrée à cette époque, a tenu les propos suivants :

« De nombreux policiers boliviens sont patriotes et ils assument une doctrine nationaliste ; ils ont travaillé avec un grand enthousiasme à l’accomplissement de missions comme la nationalisation des hydrocarbures, celle de l’entreprise des télécommunications ou celle de la fonderie d’étain de Vinto, à Oruro. »

Pourtant, il devait préciser par la suite :

« Nous ne pouvons cependant pas fermer les yeux sur la réalité d’une partie de la police qui, tout au moins durant les vingt dernières années, a eu une forte présence comme opérateur de l’ambassade des États-Unis et a fait preuve d’une grande ingérence dans la vie interne de la police, bien au-delà du champ de la Force spéciale de lutte antidrogues. L’ambassade des États-Unis a injecté environ 30 millions de dollars dans des opérations antidrogues, mais aussi dans des primes destinées aux agents de police, ce qui a supposé une forme d’intromission dans le contrôle des thèmes disciplinaires. »

Je fais mention de ces commentaires comme des éléments à prendre en considération face à la situation que connaît actuellement la Bolivie, où un mouvement de revendications salariales, amorcé par certains membres des forces de l’ordre et parasité par des intérêts frauduleux, aurait pu dériver sur un conflit majeur, dans un contexte où est palpable l’intention de mettre en échec le processus de changements mené par Evo Morales et le Mouvement au Socialisme (le MAS), instrument politique au service de la souveraineté des peuples.

Face à l’escalade d’incidents de la Place Murillo, Evo Morales en personne, le vendredi 24 juin, lors d’une rencontre avec les travailleurs du secteur minier, a mis en garde l’opinion publique contre « ceux qui ont privatisé par le passé des entreprises publiques, utilisent certains compatriotes policiers pour préparer un coup d’État, faire assassiner le ministre du gouvernement et affronter les Forces armées avec des cocktails Molotov. Je tiens à vous dire que nous saisissons leurs messages. Il est de notre devoir de détecter ce qu’ils sont en train de planifier et comment ils sont en train d’échanger. Cette droite s’infiltre et se sert des policiers (…) voilà pourquoi nous demandons à nos frères agents de police d’être responsables envers leur peuple et de garantir la sécurité car la police a été créée à cette fin, et non pas pour instaurer un climat d’insécurité. »

Deux jours plus tard, le vice-président Alvaro Garcia Linera déclarait : « Malheureusement, des forces obscures, profitant de revendications économiques légitimes et prises en considération par le gouvernement, commencent à manipuler la mobilisation. Nous avons vu sur les chaînes télévisées d’ex-candidats de partis politiques, exclus des forces de police, pénétrer encagoulés dans le commissariat occupé, brandissant et distribuant des armes ».

Parmi ces « forces obscures », il existe, de longue date, des vases communicants avec les services de renseignement et la diplomatie nord-américaine. Dans tous les conflits visant à déstabiliser le processus bolivien de changements, l’appui et le soutien de ces derniers n’ont pas fait l’ombre d’un doute.

Il n’est donc pas surprenant de voir émerger à nouveau ce type d’alliance, de surcroît, dans une conjoncture d’agressions aux gouvernements à vocation sociale et transformatrice d’Amérique Latine.

Pour l’instant, il semblerait que le danger soit écarté. Le ministre de l’Intérieur Carlos Romero a assuré que les services de Police « connaissent un retour au calme progressif dans tout le pays ». Il a ajouté que les autorités actuelles n’étaient pas responsables de l’éclatement du conflit.

« Nous avons hérité d’une accumulation de tensions, malaises, conflits et requêtes, qui ont été entendus et gérés au prix d’immenses efforts ».

(Source ASSOC. CUBA SI)