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Gauche : entretien avec M.-G. Buffet.
La secrétaire nationale estime que le PCF
- doit sortir d’un positionnement « ni d’extrême gauche, uniquement contestataire, ni social-libéral »
- et prendre les initiatives pour que la gauche sorte de l’ornière.
Dans le pays, le mécontentement s’accroît, les luttes sont nombreuses même si elles ne parviennent pas à contrer les réformes Sarkozy. Et la gauche semble aux abonnés absents. Avez-vous des propositions, des initiatives pour changer cette situation ?
- MGB : En menant notre campagne « La bourse ou la vie », nous rencontrons beaucoup de colère chez les hommes et les femmes qui signent nos pétitions.
Mais, j’ai pu le constater à plusieurs reprises cette semaine sur des marchés, nombreux sont ceux qui signent mais qui en même temps disent : « On n’y arrivera pas ».
Certes, il ne faut pas sous-estimer la mobilisation sociale : 500 000 salariés et retraités dans la rue, on ne voit pas ça tous les matins.
Là encore, il y a mobilisation et aussi de l’impatience face aux divisions syndicales… Mais ces mouvements ne prennent pas assez d’ampleur pour l’instant pour bouger le rapport de force et faire reculer le gouvernement.
D’autant que la gauche paraît être aux abonnés absents.
Le comité de liaison de la gauche n’a pas pu se réunir le 17 juin.
Sur mon insistance notamment, il est convoqué à nouveau pour le 1er juillet.
Dans cette situation, notre parti se doit de prendre des initiatives.
- Quelles initiatives ?
- MGB : D’abord l’action : le 2 juillet, nous serons avec les salariés et les usagers de grands centres commerciaux pour parler salaires, pouvoir d’achat et faire signer les pétitions.
Elles pourraient être portées en septembre en manifestation à l’Élysée.
Le 4 juillet, nous allons prendre d’autres initiatives, je ne vous en dirai pas plus aujourd’hui mais nous voulons porter partout le débat sur l’argent, son utilisation.
Et puis, il y a urgence que le débat se lève à gauche.
Sur l’état du monde et ses potentialités, l’Europe et son besoin de refondation ou sur le développement durable, la place du travail, le chemin des rassemblements nécessaires, les objectifs que devrait se donner la gauche… Nous avons de réelles divergences.
Alors, poussons les débats !
Nous ne pouvons pas nous contenter de constater nos différences, la gauche a besoin de confrontations sur toutes les questions. J’espère que la réunion du comité de liaison décidera, au-delà des communiqués de riposte, de travailler à de véritables confrontations publiques sur ces questions, pour avancer.
Parce que le principal obstacle à une mobilisation populaire forte contre la politique de Sarkozy, c’est l’absence de perspectives à gauche.
Si nous ne faisons pas cela, droite et patronat ont de beaux jours devant eux.
Mais, l’expérience est là, rien n’avancera sans mobilisations citoyennes, aussi les communistes vont inviter les hommes et les femmes de gauche à se réunir dans leur localité ou leur entreprise pour en débattre.
Je veux leur lancer un appel.
Je sais, car ils ou elles me le disent, que certains se demandent comment porter aujourd’hui leur idéal de gauche.
Nous n’avons pas eu le même itinéraire, mais faisons un bout de chemin ensemble. Utilisez le PCF.
En respectant la personnalité et le parcours de chacun et chacune, nous pouvons faire bouger les choses ! Les communistes, nous voulons les voies efficaces pour changer, nous pouvons les construire ensemble !
- Ne pensez-vous pas qu’on a besoin de passer à une nouvelle étape pour que le mouvement social s’articule avec la politique ?
- MGB : Bien sûr, le gouvernement a une tactique d’asphyxie.
À l’Assemblée nationale, nous sortons du débat sur les institutions avec la présidentialisation à outrance, le bipartisme.
Nous avons enchaîné avec le débat sur la modernisation de l’économie ; puis va tomber la loi sur le temps de travail et la représentativité syndicale ; on annonce, pour début juillet, le texte sur l’offre de travail « acceptable ».
Je veux, à ce propos, souligner le combat remarquable des parlementaires communistes et républicains.
Sarkozy dit : « J’ai été élu pour ça, je le fais. » Les gens ont un sentiment d’impuissance. Le gouvernement bafoue les accords syndicaux et le président piétine la volonté des peuples - on l’a vu avec le « non » des Irlandais - de voir se lever une autre Europe.
L’attaque est brutale, l’objectif clair : briser tout ce qui fait obstacle au tout-marchand.
Face à cela, il est nécessaire que toutes les forces de progrès dépassent frontières et certitudes pour, sous des formes inédites, travailler aux rassemblements populaires sur des objectifs, des réformes aptes à gripper, puis à inverser les logiques destructrices en oeuvre aujourd’hui. C’est ce à quoi réfléchissent les communistes.
- C’est une façon de vous décoincer ? Vous semblez pris en tenaille entre un PS qui dérive à droite et la gauche radicale qui s’organise autour du parti d’Olivier Besancenot…
- MGB : Depuis des années, et j’en porte une part de responsabilité, nous nous laissons enfermer dans le « ni-ni ».
Ni contestation stérile d’extrême gauche, ni renoncement social-libéral.
Pour en sortir, nous nous sommes adressés à toute la gauche.
J’ai appelé à « révolutionner la gauche ».
Nous avons sincèrement cherché des voies pour cela.
Mais la situation actuelle le montre, modifier la situation à gauche exige une irruption des femmes et des hommes de gauche dans le débat.
Je crois que nous, les communistes, pouvons et devons prendre les initiatives en ce sens pour que la gauche sorte de l’ornière. L’union, ce n’est pas l’effacement du Parti communiste français, c’est un Parti communiste qui agit, qui ouvre, qui répond à tout ce qui bouge et débat à gauche, qui est présent partout où on agit, où on lutte dans la durée pour bâtir des fronts, une majorité populaire, une majorité politique, sur la base de contenus audacieux.
- Est-ce que sortir du « ni-ni » ne pose pas la question du projet ?
MGB : Notre parti doit clairement dire à nos concitoyens quel est son objectif politique ; dit autrement, à quoi cela sert de lui donner des moyens et des responsabilités. C’est l’une des questions essentielles que nous aurons à travailler au congrès.
- Mais, dans les congrès précédents, vous parliez déjà du projet. Qu’y a-t-il de nouveau ?
- MGB : Nous avons beaucoup travaillé sur notre projet ces dernières années. Sur des questions comme le travail, le développement durable, le féminisme, la place de l’individu, notre vision européenne, un nouvel internationalisme, nous avons fait des avancées considérables.
Il faut encore travailler, bien sûr. Mais comment est-on perçu par notre peuple ?
Que signifie être un parti révolutionnaire aujourd’hui ?
Quels sont les possibles dans le monde actuel pour dépasser les logiques en place ?
Quand on parle d’émeutes de la faim, quand se pose dans l’urgence la question de la diversification des ressources énergétiques… Quelles réponses porte notre espérance révolutionnaire ?
Dépasser le capitalisme ne relève pas que de mots, aussi beaux soient-ils !
Cela demande construction, prises de responsabilités, élaborations des grandes réformes nécessaires et de rapports de forces pour les faire vivre.
Sommes-nous perçus comme ce parti-là, un parti qui veut travailler aux changements concrets qu’attendent dans l’immédiat les gens, prêt à participer à la gestion du pays, à la construction de l’Union européenne, pour proposer et mettre en oeuvre de grandes réformes qui vont concrètement changer la vie de nos concitoyens ?
- Mais quelles sont ces réformes ?
- MGB : Une réforme institutionnelle pour donner plus de pouvoirs aux salariés et aux citoyens.
Procéder aux réformes permettant de modifier l’utilisation de l’argent : dépenses et services publics, protection sociale, recherche, éducation et qualification, fiscalité au service du développement durable et de la relance industrielle…
Il faut que les gens soient capables de dire : voilà les réformes que le Parti communiste veut conduire, avec d’autres, s’il participe à la gestion du pays.
- Quelle majorité pouvez-vous trouver pour conduire ces réformes ?
- MGB : Cette majorité, aujourd’hui, si l’on regarde l’état réel des forces politiques de gauche, elle n’existe pas. Mais si on regarde les aspirations populaires, cette majorité peut se construire.
À condition que l’on donne espoir avec des propositions fortes, crédibles, et que l’on mène ce débat à gauche.
Il n’y a pas de coup de baguette magique à attendre et il ne faut pas compter sur des appels incantatoires. Il faut multiplier les initiatives, il y a urgence.
- Est-ce que le « non » irlandais valide votre analyse sur l’Europe libérale et permet de relancer quelque chose à ce sujet ?
- MGB : Les tenants de l’Europe libérale nous ont fait perdre trois ans ! En 2005, on nous a dit qu’il n’y avait pas de plan B. Le traité de Lisbonne devait passer sans anicroche. Il y a un seul référendum et c’est le « non » qui l’emporte.
Les dirigeants européens se retrouvent dans l’impasse.
Lors de la réunion du Parti de la gauche européenne (PGE) la semaine passée à notre siège, j’ai fait la proposition de lancer, dès cet été, une campagne européenne pour un nouveau traité de refondation de l’Union européenne.
- Ce sera votre objectif pour les élections européennes de 2009 ?
- MGB : Oui. On nous a privés de référendum.
Les électrices et électeurs pourront utiliser cette élection pour dire l’Europe qu’ils veulent.
Mais il faut commencer la bagarre pour le nouveau traité dès maintenant.
Tout appelle à ce que nos listes soient à l’image de ce qui bouge en Europe. Notre projet doit donner à voir de cette Europe sociale et démocratique, résolument orientée vers le progrès que les peuples appellent de leurs voeux.
Nous avons, dans le même mouvement, à combattre la politique menée en France et en Europe par la droite et avancer notre projet B.
- Cela veut dire des listes ouvertes à d’autres forces européennes ?
- MGB : Nous allons en débattre, mais je pense que nos listes doivent être à l’image de cette Europe qui résiste et qui lutte.
- Vous avez parlé de « crise existentielle » du PCF. Y aura-t-il encore un Parti communiste après le congrès de décembre ?
- MGB : Je ne suis pas la seule à en avoir parlé. Parce que les deux présidentielles, en 2002 et 2007, montrent que les idées de changement, telles que nous les représentons aujourd’hui, ont du mal à exister dans une élection nationale.
Et le résultat intéressant aux élections municipales et cantonales, qui fait de nous la troisième force française, n’efface pas les grands défis auxquels nous sommes confrontés.
- Faut-il un Parti communiste ?
- MGB : Je le pense. Mais je pose la question de sa transformation.
Le Parti communiste représente pour moi un potentiel humain et politique indispensable au changement. Mais nous devons travailler à dépasser tout ce qui entrave l’action de ses adhérents et adhérentes et donc son efficacité, son dynamisme. Cela nous demande d’innover, d’oser.
- Il y a eu des critiques sur la préparation du congrès. Certains ont parlé de verrouillage. Êtes-vous satisfaite de la façon dont le débat se déroule ?
- MGB : Vouloir verrouiller serait débile. D’abord parce que c’est impossible, et surtout ce serait suicidaire.
Sans un grand débat, nous ne trouverons pas les ressources pour être ce parti moderne apte à changer la vie. Nous avons besoin de ce débat. Il ne faut pas verrouiller, il faut y entrer, dire ce qu’on a à dire.
Je ne suis pas encore satisfaite. Nous avons tenu trois belles rencontres nationales, mais il y a encore trop de communistes qui n’ont pas encore eu la possibilité de s’impliquer dans le débat. Il s’agit de passer à une vitesse supérieure.
Il faut plus de bouillonnement.
Et il faut que les camarades qui ont une vision cohérente pour l’avenir le disent, participent au débat, viennent dans les réunions, écrivent.
Il faut que toutes les idées, tous les projets, toutes les cohérences s’expriment.
- Vous êtes un parti de militants, avec un ancrage, un réseau d’élus important, et on ne vous regarde qu’à l’aune de l’élection présidentielle.-
MGB : Oui, mais c’est vrai que la vie politique française est trop centrée sur l’élection présidentielle. Et cela va encore s’aggraver avec la réforme des institutions.
C’est pourquoi d’ailleurs j’invite tous les parlementaires de gauche à s’y opposer le 21 juillet au Congrès de Versailles.
Il faut donner à voir la réalité du Parti communiste qui ne se limite pas à son score à l’élection présidentielle, mais il faut aussi relever le défi de cette échéance. Nous n’y échapperons pas.
Est-ce que le Parti communiste apparaîtra comme apte à participer à des responsabilités au plus haut niveau de l’État, par la qualité de son projet, son aptitude à être des rassemblements utiles à cela ?
- Vous semblez moins affirmative qu’il y a quelques mois sur votre remplacement à la tête du Parti communiste. Où en êtes-vous aujourd’hui ?
- MGB : Je crois qu’il faut un profond renouvellement de nos directions et je ne vois pas pourquoi, au niveau du secrétariat national, cette question ne se poserait pas.
Je pense qu’il faut un souffle nouveau.
Je souhaite ce renouvellement en créant toutes les conditions pour que le parti soit rassemblé, que la direction élue soit efficace pour mettre en oeuvre ce que les communistes décideront au congrès.
C’est quelque chose qui se construit, qui demande du temps. Nous allons mettre en place la commission de transparence sur les candidatures, le 26 juin. Pour cette commission, il n’y aura pas de sujet tabou.
- Vous renouvelez cette année une université d’été…
- MGB : En plus des initiatives de ripostes à Sarkozy, des rencontres de la gauche, de l’Europe et du congrès, nous allons tenir une université d’été avec un programme de débats extrêmement copieux.
Et puis, nous engageons la bataille de la vignette pour préparer la Fête de l’Humanité. Je sais combien celle-ci compte pour l’existence du journal.
Et la Fête de l’Humanité, c’est le lieu où se croisent et débattent toute la gauche et le mouvement social.
Le monde qui lutte s’y retrouve, il ne faut pas manquer ce rendez-vous.
Entretien réalisé par Olivi Entretien réalisé par Olivier Mayer et Jean-Paul Piérot
(paru dans l’Humanité du 23 (23-06-2008)
Réactions :
- Posté le jeudi 26 juin 2008 par Jean Marie Letoulec :
Gauche : entretien avec M.-G. Buffet
- Je viens de lire dans le quotidien le Monde les dernières déclarations de JLuc Mélanchon, le sénateur socialiste qui cultive sa singularité contestataire à l’aile gauche du PS, mais qui ne péserait qu’à peine 2% dans les votes du congrès socialiste ! Voilà qui ramène à sa juste mesure l’apport du PS à une reconstruction sincère d’une gauche de combat et de transformation sociale. Voilà également pourquoi je suis d’accord avec JB Le meur qui doute de l’intérêt qu’il y aurait à vouloir gouverner demain avec un PS qui demeure tel en lui-même. Le vouloir à tout prix et en dépit de tout c’est leurrer le mouvement populaire et se leurrer soi-même !
- Posté le jeudi 26 juin 2008 par Jean Baptiste Le meur :
- Nous savons que la politique mise en oeuvre par le gouvernement Sarkosy /Fillon veut pousser jusqu’au bout dans notre pays les logiques du capitalisme libéral et détruire “l’exception française"dans beaucoup de domaines de la vie économique , sociale , politique et culturelle. Si nous en sommes arrivés là c’est après bien des défaites sociales , politiques et idéologiques dans lesquelles le PS porte une responsabilité historique incontestable à la mesure de son influence hégémonique au sein de la gauche française. Son congrès de Reims, en novembre prochain, n’amènera certainement pas un aggiornamento de nature à remettre en cause son choix stratégique de gérer l’ordre établi et non de le transformer.
Aussi l’obstination avec laquelle M-G Buffet veut reconstruire une union de la Gauche de gouvernement avec le PS a quelque chose de pathétique et de profondèment troublant.
Alors “on efface tout et on recommence“ , “ embrassons-nous Folleville ! et bien sûr serait fou celui qui ferait le délicat quand la grêle est sur le blé ! Soit !...
Seulement nous ne sommes ni au théâtre ni en poésie. Nous sommes sur le terrain de la lutte politique où il est question aujourd’hui de créer un rapport de forces pour reconstruire une gauche radicale attachée à un projet de transformation antilibérale, (et pourquoi pas socialiste ? ) avec un mouvement populaire multiforme, différencié, convergeant dans le refus des politiques néolibérales (mais sur ce dernier point, c’est à voir : les transporteurs routiers, les pêcheurs , les salariés comme les retraités réclament principalement une essence , un gazole, un fuel moins chers ainsi qu’un pouvoir d’achat plus élevé pour consommer davantage et pas la " prise du Palais d’Hiver“ un an et demi après avoir donné 53% de votes favorables au petit Nicolas !)…
En tout cas, ce qui est difficilement compréhensible, c’est bien cet entêtement à vouloir refaire avec les mêmes ce qui n’a pas marché et a désespéré Billancourt !
- Posté le mercredi 25 juin 2008 par Jean Pierre Keimeul
Gauche : entretien avec M.-G. Buffet : réfléchir et agir dans une solidarité européenne
- Marie Georges Buffet au même titre que les dirigeants de partis socialistes européens se trouve prise dans un cyclone.
Il sera de plus en plus difficile d’être fondamentalement porteur d’un projet concret de changement, sans oublier l’utopie, si une véritable internationale de la gauche (communistes, socialistes, écologistes, syndicalistes) ne prend pas son avenir en mains.
Pour avoir été journaliste communiste en Belgique, je mesure la distance de crédibilité qui existe dans une majorité de la population.
Nous filons toutes voiles dehors vers le populisme, les médias en Belgique cassent du PS à tout va en s’appuyant sur une magistrature qui met en examen mais abuse de l’overdose de détention préventive.
Il n’y a jamais de hasard
Mais, une gauche crédible, c’est une gauche qui ne s’enlise pas dans ses petites affaires, ses égos, son besoin de "barons" et tutti quanti.
C’est une gauche qui propose, agit, séduit.
Or si la gauche des années 70 -80 pouvait faire n’importe quoi parce qu’elle représentait la liberté et le progrès, la gauche de 2010 a perdu ses repères et ses convictions, même si des viviers de militants sont là pour dire que les cimetières d’éléphants n’empêchent pas de renaître…
- Posté le mardi 24 juin 2008 par un électeur de gauche désabuséMarie-George Buffet : « Le PCF doit sortir du "ni-ni" »
- Faire de la politique est-ce aujourd’hui aligner les lieux communs, les constats que tout un chacun(e) peut faire … et conclure par des incantations pour réveiller la gauche de sa torpeur présente ?
À lire et à écouter les uns et les autres, on ne voit rien actuellement qui pourrait calmer cette impatience de voir bouger les choses et le rapport de forces politiques dans le bon sens.
Les coups pleuvent, les gens râlent dans leur coin, mais ne sont pas disposés à passer à l’action collective et unitaire tant que les perspectives de changement ne seront pas claires.
Et d’ailleurs, cette situation n’arrange-t-elle pas la gauche réformiste, notamment le PS ?
la droite gouverne avec un président réactionnaire légitimé par une désignation démocratique dont l’action crée du mécontentement dans différentes couches de la population. la gauche socialiste
capitalise tranquillement ce mécontentement (voir les résultats des élections municipales et cantonales du printemps 2008) tout en préparant son congrès de novembre et les prochaines consultations électorales) pour que rien ne change ou si peu !
La voix du PCF est confidentielle, celle des “anti libéraux“ s’est tue , quant à celle, infantile, de “l’ extrême gauche “ qui semble réduite à la groupusculaire LCR et à son leader sporadiquement médiatisé, Besancenot, qui [?] peut croire sérieusement aujourd’hui qu’elles suffisent à inverser la tendance lourde du bipartisme qui se met en place !?
– http://www.humanite.fr/Marie-George...
Politique
Le NPA lancé à Marseille
Extrême gauche . Olivier Besancenot a justifié la création du nouveau parti qui ne serait pas une « LCR élargie ».
Marseille,
correspondant régional.
À quelques semaines de la première réunion de son comité de coordination, le NPA (nouveau parti anticapitaliste) a fait étape, samedi, à Marseille pour l’« assemblée constituante » de sa structure locale. Une initiative qui se voulait nationale en présence d’Olivier Besancenot.
Un débat rassemblant plusieurs centaines de personnes s’est déroulé l’après-midi. Le thème des « deux gauches » y a rencontré un franc succès. « Laissons tomber la fausse gau-che », résume un participant au débat. Pour Samuel Johsua, figure de la LCR marseillaise, « la marque de fabrique du NPA c’est de rassembler ceux qui ne veulent pas d’une alliance avec le PS ». Il reconnaît des interrogations et des doutes sur plusieurs questions, notamment sur le rapport aux institutions et sur le fonctionnement interne de la nouvelle organisation. Lors du débat, il a voulu lever ces doutes : « L’idée d’une Ligue élargie est exclue. Ceux qui ne sont pas d’accord avec la majorité pourront devenir eux-mêmes majoritaires. Dans la gauche de la gauche, les idées avancées par le NPA sont majoritaires. Il faut arrêter de tergiverser et y aller. »
Un ancien de la LCR - quarante ans de « maison » - ne sera pas de la constitution de ce nouveau parti.
Il explique : « Ce n’est qu’une LCR élargie, avec le même fond politique sur lequel j’avais déjà des doutes. En ce moment, ça suscite l’intérêt parce qu’il y a une vraie envie de gauche dans ce pays mais ça se dégonflera au moment de la constitution du parti parce que les "fondamentaux" LCR reviendront. »
En soirée, Olivier Besancenot a tenu meeting, justifiant l’initiative de la LCR à la fois par la crise du capitalisme et par une sorte de « vide » à gauche : « Ce qui manque, c’est un parti qui défend jusqu’au bout les intérêts de la grande majorité de la société, du prolétariat, disons-le. » « Dans la constance et la vision politique, on n’a rien trouvé de mieux qu’un outil politique. Ce ne sera pas un parti politicien professionnel. Dans ce parti, personne ne vivra de la politique », a-t-il ajouté.
Dans les Bouches-du-Rhône, le NPA revendique 21 comités constitués, selon Samuel Johsua, aux deux tiers par des non-membres actuels de la LCR, dont des syndicalistes.
C. D.
– http://www.humanite.fr/2008-06-09_P...
Politique
Un Congrès, pour quelles priorités ?
Quelques participants à la rencontre de Marseille précisent leurs attentes.
Marseille,
correspondant régional.
Du retour au terrain à la réaffirmation des valeurs jugées fondamentales, en passant par l’affirmation d’un projet politique, les attentes de quelques participants à la rencontre nationale qui s’est déroulée samedi à Marseille sont diverses et variées. Parmi les adeptes de la revivification par la pratique, figure Louis Iorio, ancien responsable de la CGT à la Régie des transports marseillais (RTM) et actuel animateur du collectif Vivent les services publics. « Le PCF doit encore mieux prendre sa place dans la société. Cela passe par une présence sur le terrain pour être en capacité d’ouvrir le débat public sur de nombreux thèmes. »
Pour Moha Oukziz, la prio- rité est « un parti bien ancré dans le communisme. Il n’y a pas assez de clarté entre le PCF et le PS. Il nous faut porter toute la tradition révolutionnaire ».
« Je ne vois pas pourquoi le PCF limite son action à faire reculer les réformes de la droite. Le premier pilier, c’est le projet », ajoute le militant tarnais.
Patrick Candela, ancien syndicaliste CGT de Nestlé Saint-Menet, évoque lui aussi le « patrimoine communiste », mais il estime qu’il n’est pas de « la seule responsabilité des communistes ».
Plutôt que de ses attentes à l’égard d’un congrès à venir, il préfère parler « du projet alternatif dont la France et l’Europe ont besoin ». Pour cela, « il est nécessaire d’enrayer le processus de bipolarisation en mettant à la disposition de notre peuple tous les outils ». Parmi lesquels le PCF, car « l’organisation n’existe pas pour elle-même ».
Considérant le communisme comme étant à reconstruire, il redoute que « le communisme puisse faire les frais d’un manque de volonté, de notre part, de revoir notre projet comme notre façon de faire ».
Maxime Picard, membre de la Jeunesse communisme, exprime lui aussi une crainte, mais de nature différente : que le prochain congrès tourne autour de la question de l’organisation, même s’il dit attendre « une validation du PCF ». « L’enjeu essentiel, poursuit-il, c’est comment on va changer les choses, l’élaboration d’un projet politique. J’attends aussi que l’on instaure un autre rapport avec le travail.
Il ne faut pas forcément mettre en avant les questions de société, mais plutôt l’exploitation au travail en déclinant, ensuite, les questions de société. »
Ses attentes, Alain Hayot les résume d’une formule : « Arrêter de mettre la charrue devant les boeufs. » Il précise : « Que l’on construise la visée par la construction au jour le jour d’un projet transformateur ici et maintenant. »
Le responsable national du PCF dresse ce constat en forme de chantier ouvert : « Quels sont les projets à vocation majoritaire aujourd’hui en France ? Le néoconservatisme et néopopulisme de Sarkozy et le projet social-libéral porté par une partie importante du PS.
Nous ne parvenons pas à mettre sur le même plan à vocation majoritaire un projet alternatif de rupture avec les logiques libérales. »
Christophe Deroubaix
http://www.humanite.fr/2008-06-09_P...
Politique
Un projet politique crédible dans un monde nouveau
PCF.
Deuxième des trois rencontres nationales qui préparent le congrès de décembre, Marseille a planché sur le projet politique.
Marseille (Bouches-du-Rhône),
envoyé spécial.
Samedi à Marseille, le chemin vers le 34e Congrès du PCF de décembre prochain s’est-il éclairé ? La discussion s’est avancée sur « le projet ». Depuis des mois, les principaux responsables du parti, Marie-George Buffet en tête, affirment que c’est là que se situe la question principale.
Devant 250 militants venus d’une quarantaine de départements, Olivier Dartigolles affirmait d’emblée que « la question du projet, du sens de notre combat est apparue centrale dans le débat des communistes ».
« L’absence de projet de transformation progressiste de la société contribue, à gauche, à la prépondérance de l’idée qu’il faut s’adapter au capitalisme », explique-t-il en demandant que le prochain congrès réponde à la question « que se posent des millions de femmes et d’hommes : pour demain, pour les prochaines années, que m’est-il permis d’espérer ? ».
Une démarche qui n’a rien d’évident
Mais que signifie « cette mise en chantier d’un pro-jet » pour les responsables communistes ? Pour le porte-parole du PCF, il faut être
capable « de répondre concrètement à cette question :
- Comment envisagez-vous, avec ce que vous proposez, le monde, l’Europe, la société qui changent tellement, à l’échelle des cinq ou dix ans ?
- Quelles sont les grandes réformes appelées par les évolutions de la période actuelle ? »
Et autre facette du même chantier il s’agit « à partir de la réalité de donner à voir pourquoi, comment et avec qui il est possible et nécessaire de la transformer ».
La discussion sur cette question montre que la démarche proposée n’a rien d’évident. Michel, du Lot, met en garde : « Un canevas, oui ; un projet ficelé et abouti, non ce n’est pas possible.
Évitons de masquer, par une grande théorisation, un travail de luttes à mener dans tous les domaines. »
Pour un communiste des Yvelines, il n’est pas juste de dire que les communistes n’ont pas de projet. « Le problème, c’est sa crédibilité » et il demande un effort de « communication ». Nadia pense, elle, que l’obstacle n’est pas l’absence de projet mais « l’image du communisme ».
« Il faut seulement avoir le courage de dire que ce qu’on veut, c’est le socialisme », estime un communiste du Var.
« La nécessité d’un projet, j’en ai fait l’expérience dans mon rôle d’élue », affirme à rebours Martine Durlach. Pour l’ancienne adjointe aux quartiers dits sensibles de Paris, il ne suffit pas de répondre aux besoins immédiats des gens.
« Ils veulent savoir où on va dans les années à venir. Les progrès de l’information donnent l’envie de savoir et la capacité d’anticiper », affirme-t-elle.
Pour Pierre Laurent, l’originalité du PCF à gauche est « d’incarner un changement concret, réel pour tout de suite. C’est là-dessus qu’aujourd’hui nous sommes en difficulté : est-on capable de proposer un chemin crédible pour changer concrètement les choses ? ».
« Nous avons changé d’époque »
Projet ou pas projet ? La discussion ne s’en tient pas là. Elle permet de dégager de premiers sujets de controverses.
Un nouveau mode de développement, un projet non productiviste est en débat.
Croissance ou décroissance ? Quelle croissance ?
Que produire, dans quelles conditions, avec qui ?
Quelles réflexions sur le travail, sur l’industrie, sur les consommations ? Sujets d’autant plus en discussion qu’ils ne sont pas coutumiers des délibérations communistes.
Autre point de frictions, l’Europe. « Il faut sortir de l’Union européenne », affirme Jean-Jacques Karman. « La question n’est pas de sortir de l’UE mais de changer dans l’UE », réplique Jacques Fath.
Sujet essentiel, prendre en compte les évolutions réelles du monde. « Nous avons changé d’époque », affirme Jacques Fath.
« Nous sommes dans un autre monde, avance Jérôme Relinger, où seule subsiste et s’aggrave la dimension d’exploitation.
Saurons-nous nous extirper des schémas historiques de réponses (dirigisme, étatisme, nationalisme, volontarisme…) qui correspondaient au capitalisme du XXe siècle ? »
Réponse d’autant plus urgente, selon Jean-François Gau, qu’on est sortis de la période où la toute-puissance du néolibéralisme ne rendait pas crédible un changement réel.
« Si on considère qu’une autre phase du combat peut s’ouvrir main- tenant, nous sommes placés devant des responsabilités nouvelles en travaillant à la fois à une conception nouvelle du communisme et à des réponses précises à la question : quelles grandes réformes pour les cinq ou dix années à venir est-il réellement possible d’engager ? »
Les communistes auront-ils la volonté et la capacité d’un tel projet politique ?
Olivier Mayer
Messages
1. BUFFET - NPA - CONGRÈS , 28 juin 2008, 09:17
"changer dans l’UE"... changer quoi ?
– Le parlement européen n’a aucune possibilité de PROPOSER. Il ne peut que voter POUR ou CONTRE les directives qui sont proposée par la Commission Européeenne, non élue, donc à droite.
– Les parlements nationaux ont seulement la possibilité de veiller à la bonne exectution des directives, et de rendre compte ! Ils ne peuvent proposer aucune loi qui soit contraire aux directives !!!
– Aucun des deux parlements, seules instances composées de personnes ELUES (les autres 6 instances sont NOMMEES) n’est à consulter pour ce qui est des dépenses concernant l’armement, concernant les décisions de GUERRE.
Seule possibilité du PARLEMENT EUROPEEN, donc de nos élus : BLOQUER. Bloquer CERTAINS choix. Même pas tous, loin de là)
Seule possibilité du PARLEMENT FRANCAIS, donc de nos élus : demander le DIVORCE !
2. BUFFET - NPA - CONGRÈS , 28 juin 2008, 09:57, par jean aymar
J’en ai marre des propos lénifiants de ce style.
Pendant que les autres sèment la confusion et tapent comme des sourds, d’autres sont encore dans le gnana infantile en voie de chérèquisation avancée.
A quand des mots d’ordres simples et efficaces pour stopper le bulldozer. On va pas attendre les prochaines élections présidentielle et cette sornette lamentable du parti de gouvernement.
Ça sera trop tard. Les socialistes seront élus et il pourront se targuer de nous rendre quelques miettes après qu’on nous ait pratiquement tout pris.
A se demander même s’il n’existe pas un accord de ce style (plus ou moins tacite) entre ps et ump
marre marre marre !!!!!!!
OUI C’est comme vous le dites une Autre époque...Un minimum d’honneur devrait pousser la direction à se retirer quoiqu’il en soit.
3. BUFFET - NPA - CONGRÈS , 28 juin 2008, 11:12
"Je sais, car ils ou elles me le disent, que certains se demandent comment porter aujourd’hui leur idéal de gauche.
Nous n’avons pas eu le même itinéraire, mais faisons un bout de chemin ensemble. Utilisez le PCF.
En respectant la personnalité et le parcours de chacun et chacune, nous pouvons faire bouger les choses !"
MARIE- GEORGES BUFFET (Actus humanite.fr)
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article68313
"....En respectant la personnalité et le parcours de chacun et chacune...."
Rien à attendre d’une dirigeante communiste (?) qui a participé au voyage au Liban avec les défenseurs de l’impérialisme français... de la bourgeoisie la plus réactionnaire...
http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...
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1. BUFFET - NPA - CONGRÈS , 28 juin 2008, 11:49
"porter mon idéal", pour moi, n’est pas le problème...! En Tshirt, en bandoulière ou au bistrot, il fait très bien, et m’assure respect et considération, merci.
Le problème, concret et urgent c’est : comment arrêter le tsunami néolibéral, mortifère, qui lèche déjà la côte, sans y laisser ma peau ! La nôtre, si certains veulent cesser, momentanément, de rêver mollement à leur idéal et se donnent la main pour agir.
4. BUFFET - NPA - CONGRÈS , 28 juin 2008, 18:50, par Colargolette
"« On n’y arrivera pas »."
Oh que si ! J’attends impatiemment l’arrivée du communisme. Du vrai !
5. BUFFET - NPA - CONGRÈS , 28 juin 2008, 19:36, par Olivier
Pensées constructives ?? Peut on faire confiance au PCF acoquiné avec le PS de frêche et le Modem comme à Montpellier ? MGB prefere taper sur la gauche anticapitaliste du futur NPA que sur ses nouveaux amis Oranges du Modem...