Accueil > Bahreïn 700 blessés : pouvoir et manifestants s’affrontent

Bahreïn 700 blessés : pouvoir et manifestants s’affrontent

Publie le samedi 12 mars 2011 par Open-Publishing

MANAMA, Bahreïn - Les autorités du Bahreïn ont fait savoir qu’une enquête serait menée afin de découvrir qui est à l’origine de la mise en ligne, sur des sites de médias sociaux, de photos représentant trois militants des droits de la personne. Les appels à la « mort et à la liquidation » de ces militants feront aussi l’objet d’une enquête.

« Le gouvernement déplore et condamne les menaces violentes proférées à l’endroit de tout individu, et une enquête sur cette affaire sera tenue », a lancé un porte-parole du gouvernement du Bahreïn, Maysoon Sabkar.

Des messages circulant sur le site Internet Facebook, de même que sur d’autres sites Web tôt vendredi, qualifiaient ces hommes de « traîtres » et les « leaders de la sédition et d’incitateurs ». Sur ces sites, on appelait à « l’assassinat et à la liquidation » de ces personnes, a rapporté un porte-parole du bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, Rupert Colville.

Selon M. Colville, les individus visés par ces menaces sont le président de la Société de la jeunesse du Bahreïn, Mohammed Al Masqati ; un membre de cette organisation, Naji Fateel ; et un ancien directeur du groupe Défenseurs de la première ligne, Abdulhadi Alkhawaja.

Les messages mis en ligne comportaient également des informations personnelles permettant de retracer les trois hommes, notamment les adresses de résidence et de travail, les numéros de téléphone et les modèles de voitures possédées par les militants.

Des photos de leurs cartes d’identité ont également été mises en ligne.

M. Colville a souligné que les représentants des Nations unies étaient très inquiets de ces messages et enjoignaient les autorités du Barheïn à assurer la protection de ces personnes.

Manifestations

Par ailleurs, des membres des forces de sécurité accompagnées de bandes pro-gouvernementales ont tiré des balles de caoutchouc et des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui se trouvaient près du palais royal du Bahreïn afin de les disperser, vendredi.

Le conflit entre les musulmans sunnites, qui appuient le régime, et les chiites, qui exigent des changements, s’est aggravé au cours des derniers jours.

Les affrontements entre des dizaines de milliers de protestataires et des fidèles du régime ont commencé après que ces deux groupes se soient fait face pendant plusieurs heures. Le choc s’est produit lorsque des manifestants ont retiré une clôture de barbelés séparant les deux camps.

Des miliciens sunnites étaient armés d’armes blanches, de tuyaux de métal et de pierres.

Un manifestant, Habib Ibreeq, a affirmé que les manifestants utilisaient leurs propres voitures pour transporter les blessés jusque dans les hôpitaux.

Ces combats confirment l’hypothèse selon laquelle les manifestations politiques du dernier mois se sont transformées en affrontements entre groupes religieux. Les habitants de Bahreïn de confession chiite, qui se disent victimes de discrimination par le pouvoir, demandent de plus en plus fortement son remplacement.

Le gouvernement du Bahreïn est un proche allié des pays occidentaux et le pays revêt une importance géopolitique importante. La 5e flotte de la Marine américaine y est notamment basée.

Le secrétaire d’État à la défense des États-Unis, Robert Gates, était au Barheïn dans une tentative d’encourager le dialogue entre les protestataires et la monarchie au pouvoir au pays, a rapporté un porte-parole du Pentagone Geoff Morrell.

Plus de 700 personnes ont reçu des soins après avoir été incommodées par les gaz lacrymogènes, ont indiqué des représentants d’hôpitaux. Plusieurs autres ont été blessés par des pierres ou coupés par des lames.

Certains des principaux partis d’opposition ont demandé l’annulation de la marche, craignant que le pays ne s’engouffre encore davantage dans les affrontements religieux, après des semaines de manifestations calquées sur celles de la Tunisie et de l’Égypte. Jeudi, des étudiants s’étaient affronté dans une école et des groupes sunnites avaient incendié un supermarché détenu par un musulman de confession chiite.

http://www.journalmetro.com/plus/article/800137--bahrein-pouvoir-et-manifestants-s-affrontent