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Bernard Debré, assurément...

Publie le vendredi 9 mars 2007 par Open-Publishing

LIBRES PROPOS

DANS mon « Libres Propos » d’hier, j’évoquais ici même ce que Bernard Debré appelle, avec respect et tendresse, la “rigidité” de sa mère. L’épouse de celui qui fut le premier Premier Ministre du Général de Gaulle avait, à l’époque, obtenu de son mari que, sans même en référer à l’Elysée et donc au risque d’un incident diplomatique grave (les incidents diplomatiques ne sont jamais bénins), il soit demandé sur le champ au Secrétaire d’Etat américain, M. Robert Mc Namara, qu’il restitue à leur propriétaire, c’est-à-dire la République française, les couverts d’argent qu’il avait emportés à l’issue d’un dîner officiel à Matignon. Nous étions en 1961, Robert Kennedy rendait alors visite à Charles de Gaulle.

Cette anecdote est l’articulation autour de laquelle s’est construit le petit ouvrage que Bernard Debré vient de publier aux Editions du Rocher. “Et si on parlait d’elle ?” est le titre de l’émouvant clin d’oeil que le jumeau de Jean Louis consacre à sa mère, Madame Anne-Marie Debré.

Bernard Debré y met en parallèle l’exigence de probité qui animait sa mère et la légèreté qui caractérise certaines épouses de ministres d’aujourd’hui. La légèreté donc de certains ministres eux-mêmes.

« Longtemps, j’ai accepté de n’être que le fils de mon père », plaide au tout début des 135 pages de son petit livre celui qui, en 2002, a co-signé avec Jacques Vergès “Le suicide de la France”.

Quelle plus belle façon de rendre hommage, à travers sa mère, à toutes ces femmes qui, dans l’ombre de leur “prestigieux” époux - c’est comme ça que nous aimons qualifier les hommes qui ont quelques responsabilités - n’en demeurent pas moins les piliers de l’éducation des enfants et, par débordement, de toute une cellule d’hommes et de femmes sur lesquels le “paraître” qui prévaut souvent dans notre société déteint et l’emporte sur “l’être” ?

Assurément, Bernard Debré, en sortant aujourd’hui son ouvrage, n’a pas visé que “la Journée de la Femme”. Qu’il me soit permis de penser qu’il a aussi et peut-être surtout voulu inscrire son message dans les réflexions qui peuvent être les nôtres et qui doivent être celles de celles et de ceux qui brigueront dans quelques semaines les suffrages des Françaises et des Français.

Le respect des valeurs fondamentales de la morale en politique valent autant que les meilleurs programmes et catalogues électoraux et autant pour tous ceux qui, en Hexagone ou en Outre-Mer, se dirigeront les 22 avril et 6 mai prochains vers la même urne avant d’avoir à refaire le même trajet quelques semaines après, les 10 et 17 juin.

Raymond Lauret

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