Accueil > Bernard Kouchner, le mal est déjà fait
Bernard Kouchner, le mal est déjà fait
Publie le mercredi 23 mai 2007 par Open-Publishing3 commentaires
de Maurice Goldring
Pas de morale, s’il vous plaît. Faire de la politique, c’est aspirer au pouvoir. Ne critiquons pas Bernard Kouchner comme si nous partagions le point de vue de ceux qui souhaitent rester dans l’opposition pour l’éternité. Reconnaissons que, pour un militant socialiste, tout se passe à une vitesse vertigineuse. Les frontières semblent se brouiller. Roger Hanin vote Buffet au premier tour et Sarkozy au second. Max Gallo passe de Chevènement à Sarkozy. Hubert Védrine est contacté, Claude Allègre est en mission et Eric Besson "prospective". Je ne sais quel ennemi est à nos frontières qui exigerait un gouvernement d’union nationale.
Tous vertueux, prêts à servir la France, le peuple, dans la lignée de Clemenceau, de Gaulle, Guy Môquet. Il ne reste plus qu’un seul Grand Parti de France, qui regroupe droite et gauche. Bayrou a perdu une bataille mais il a gagné la guerre. Ses idées ont triomphé. Accepter ces arguments, c’est réduire une consultation nationale au statut d’élections locales. Dans une petite ville, on peut se mettre d’accord sur les grandes lignes d’une rénovation urbaine, sur la construction d’un tramway, l’entretien des locaux scolaires. Mais la France n’est pas un grand village, et Bernard Kouchner ne devient pas adjoint au maire chargé du jumelage des villes.
La France est l’une des grandes puissances mondiales. A ce titre, elle entre dans les grands conflits du monde, les grandes orientations. Elle noue des alliances. A l’échelle mondiale se mène une bataille acharnée pour la régulation du capital financier, du commerce international, des relations entre pays riches et pays pauvres, des batailles sur les prix des médicaments, sur les protections des productions des pays pauvres, sur la protection de l’environnement. Où se retrouve le président de la République, du côté des 4 × 4 ou des tramways, des logements sociaux ou des ventes à la découpe, du côté des frontières électrifiées ou d’un accueil généreux ? L’UMP, à l’échelle européenne, s’allie avec Berlusconi, Aznar, avec les forces conservatrices qui bataillent pour que l’Europe soit la moins régulée possible, pour qu’elle soit réduite à un marché, contre les partis sociaux-démocrates européens.
La social-démocratie doit se battre sur ce front-là, et c’est en se "social-démocratisant" que les partis socialistes peuvent être efficaces à l’échelle nationale et internationale. La décision de Bernard Kouchner fragilise cette orientation à l’intérieur de la gauche, elle renforce les conservatismes, elle donne raison à ceux qui pensent que la social-démocratisation du parti conduit à soutenir une politique de droite.
Or Bernard Kouchner, avec Michel Rocard et Daniel Cohn-Bendit, jouait un rôle moteur et important dans cette évolution. Il vient de sacrifier son capital d’influence en l’échangeant contre une rente de situation. La droite additionne les égoïsmes des grandes puissances et les frilosités des moins grandes. C’est dans ce camp que se situe le président aujourd’hui. "Si, un jour, la situation devenait inacceptable, je quitterais le gouvernement. Je compte pour cela sur la vigilance de mes amis", déclarait Bernard Kouchner le jour de son intronisation. Ce jour-là est venu. C’était hier.
Maurice Goldring est universitaire.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-913344,0.html
Messages
1. Bernard Kouchner, le mal est déjà fait, 23 mai 2007, 23:06
Que nous importent les cheminements de quelques représentants de la gauche caviar ?
Quel est l’intérêt de cet article ?
2. Bernard Kouchner, le mal est déjà fait, 23 mai 2007, 23:18
Fallait le voir à Bruxelles ce matin, hilare dans les bras de notre PM Verhofstadt. Parait que Sarko à dit à Barroso que sa décision sur la Turquie n’est pas définitive. Les electeurs FN doivent apprécier, les autres aussi. Je ne sais pas ou on va, m’en fiche d’ailleurs, suffit de relire Demaistre pour se consoler.
Tomber pour la France
3. Bernard Kouchner, le mal est déjà fait, 24 mai 2007, 19:36
j’ai découvert depuis l’événement Kouchner,sans oublier les noms cites ci dessus,plus Attali qui pourrait… je ne sais quelle mission ,qu’il y avait plusieurs types de socialistes. Le mec comme moi qui sont fiers de serrer la main aux communistes, et les mercenaires multicartes.
Ils sortent la bonne carte quand il faut. Ce qui est rigolo ceux sont les medias qui jouent aux psychologues en essayant de nous convaincre que finalement c’est simplement les nouvelles convictions politiques, consommables et jetables. Ceux qui s’arque boutent sur des valeurs qui ont fait leurs preuves sont des ringards. Comme le monde change !!!
Oui par rapport à Kouchner, Besson, Allègre j’ai honte d’être socialiste. Bon il reste que F Hollande a été clair , Tout ce beau monde : Dehors !
Manuel Navarro
Militant socialiste.