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Bernard Thibault : "L’heure est à la mobilisation sur tous les fronts"

Publie le mardi 6 septembre 2005 par Open-Publishing
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Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault s’est livré mardi à une violente charge contre la politique du gouvernement, le patronat et Nicolas Sarkozy, appelant de ses voeux une rentrée sociale "offensive" et "unitaire".

"L’heure est à la mobilisation sur tous les fronts, celui de l’emploi et des salaires, celui du droit du travail", a déclaré M. Thibault mardi devant plus de 2.000 militants de la confédération réunis à Lille pour un meeting de rentrée.

La CGT, qui tiendra huit autres meetings à travers toute la France jusqu’au 15 septembre, se veut porteuse du "message (...) de l’urgence de la riposte et de la contre-offensive, par des actions solidaires et unitaires (...) avec la volonté déterminée de déboucher sur des résultats tangibles".

Le secrétaire général de la CGT s’est ensuite lancé dans une critique sans concessions à l’égard du gouvernement et du Premier ministre Dominique de Villepin, en particulier en matière de politique de l’emploi.

"Comment peut-on être fier de sortir un plan d’urgence alors qu’on est aux manettes depuis plus de trois ans ! C’est une insulte de plus à la raison de ceux qui vous écoutent", a-t-il dit. Quant au contenu des mesures prises, "il n’y a rien qui soit de nature à générer de la croissance et encore moins du progrès social !", a-t-il estimé.

Revenant sur le Contrat nouvelles embauches, le secrétaire général de la CGT a assuré qu"’on trouvera difficilement quelqu’un pour nous convaincre qu’étendre la période d’essai à deux ans c’est mieux pour le salarié et c’est bon pour l’emploi ! On aura du mal à nous faire croire qu’avec deux tiers des emplois déjà proposés à temps partiel ou pour une durée déterminée, la clef réside dans l’installation de salariés kleenex".

"Mettre de l’ordre dans le Code du travail", a-t-il poursuivi, "ça ne se fait ni au sécateur ni au Karcher, surtout quand le désordre a essentiellement été produit par la multiplication des dérogations, la prolifération de contrats et les insuffisances de moyens des inspecteurs du travail pour le faire respecter".

Le président de l’UMP et ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, a également été visé. "Il dispose d’une voix de l’intérieur qui se sent autorisée à dire tout haut ce qu’il ferait si on le laissait faire et si on le laissait passer. Celui-là est parti en guerre contre ce qu’il appelle ’le modèle social français"’, a commenté à son sujet M. Thibault.

"Quand Sarkozy veut relever le flambeau du changement, entendez qu’il veut casser la baraque, de la même façon que pour résoudre le problème des squatters, il les flanque à la rue", a-t-il ajouté.

Pour lui, MM. De Villepin et Sarkozy "ont des visions identiques sur le drame du chômage. Pour eux, un chômeur ce n’est pas quelqu’un qui a perdu son travail ou qui désespère d’en trouver un, mais un individu présumé coupable qui se complaît dans une situation d’assisté et qu’il faut pousser (...) pour qu’il daigne retourner au boulot !".

"Cette orientation libérale affirmée par la droite gouvernementale ravit le MEDEF", selon le secrétaire général de la CGT. "Il applaudit des deux mains et en redemande. Dans cette merveilleuse ambiance de concurrence entre deux tenants de la société du risque pour les autres, il peut se la jouer cool et s’adonner aux délices de la philosophie de salon".

Face à ce tableau, et dans la perspective de la journée interprofessionnelle de mobilisation prévue le 4 octobre, M. Thibault souhaite voir des salariés "unis", car lorsqu’ils "décident de se mettre en mouvement", ils "représentent une force considérable. Une force bien plus forte qu’ils ne l’imaginent eux-mêmes. Une force bien plus puissante que n’importe quel gouvernement, que n’importe quel employeur borné". (AP)

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