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Bernard Thibault prévient la CFDT qu’il y a "urgence" pour les syndicats à se mobiliser

Publie le jeudi 24 novembre 2005 par Open-Publishing
7 commentaires

"La CFDT s’accommode de voir le gouvernement prendre son temps", alors qu’"il y a urgence", accuse le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, qui réaffirme, dans un entretien publié jeudi par l’hebdomadaire "Challenges", son souhait d’organiser un nouveau "mouvement interprofessionnel" avec les autres syndicats.

Depuis la journée de mobilisation intersyndicale du 4 octobre, le gouvernement a répondu par une "tactique pour gagner du temps" et par "un refus de traiter nos demandes sur le pouvoir d’achat et la précarité", dénonce Bernard Thibault, mécontent du calendrier des rencontres organisées par le gouvernement avec les syndicats.

"La CFDT s’accommode de voir le gouvernement prendre son temps et considère qu’il vaut mieux attendre la fin des rencontres", critique Bernard Thibault. "Nous considérons qu’il y a urgence et demandons un nouveau mouvement interprofessionnel."

Le secrétaire général de la CGT ajoute qu’il y a "d’autant plus urgence à redresser la barre sociale" depuis les violences intervenues dans les banlieues ces dernières semaines. "Sinon la violence deviendra de plus en plus le mode d’expression utilisé", estime Bernard Thibault, qui prône un retour "à un syndicalisme de terrain dans les banlieues". PARIS (AP)

Messages

  • Pourquoi attendre la CFDT ?
    Il y à vraiment urgence et si nous attendons la CFDT nous allons attendre longtemps !
    Hier encore sur Europe 1 et sur l’A2, François Chereque flattait le syndicalisme de négociation et tentait de détourner les travailleurs de la CGT ! Et de les détourner de l’action, des greves, des manifestations, et de la lutte des classes !!! Il y à forcément "complicité" entre le gouvernemet, le Medef et ce françois Chereque ! Depuis le 4 octobre il faut être aveugle pour ne pas voir que ces rencontres avec le premier ministre, derriere les qu’elles se retranche ce Chereque, vont nous mener à la veille des fétes de fin d’années !!! Ce qui importe c’est de rassembler les travailleurs et qu’ils soient CGT, CFDT ou FO, nous avons tous les mêmes problemes et les mêmes besoins. Alors appel immédiat au rassemblement et à la gréve générale.
    Georges du 64

    • Grêve Générale !!!

      L’appel attendu depuis des années, l’appel qui ne viendra pas...
      Printemps 2003 : Après prés de 12 semaines de grève (en ce qui me concerne, et en ce qui concerne de nombreux collègues profs, la grève la plus longue et la plus dure observée dans l’éducation nationale depuis peut-être...des décennies.?), immense manif a paris (le million de manifestants, les enseignants étaient loin d’être les seuls mobilisés) et quelques jours apres immense manif à marseille (200 000 ?) qui devait finir au stade vélodrome, mais qui a fini... devant, Gaudin refusant de "préter les clefs"

      Aux deux manifs, tous les pontes étaient là, ont pris le micro, n’avaient qu’une phrase à lancer...et se sont misérablement tus...Thibault, Blondel, Aschieri, Olive...des couilles molles, des calculateurs, des maniganceurs...)

      Après des semaines de lutte, les salariés de la RTM et ceux de la SNCM le savent mieux que personne, la hargne est à son paroxysme, la volonté endurcie, et c’est à ce moment là que tout peut basculer : ou s’élargir à une lutte interpro par une grève générale, ou retomber comme un flan.
      Mais seuls ceux qui luttent "à la base" peuvent être assez naîfs pour avoir cette vision enfantine de l’issue d’un conflit.

      l’ennemi n°1 de tt représentant syndical d’envergure n’est pas le patronnat, ni le medef, ni le gouvernement, non.

      son pire cauchemard est notre plus beau rêve..

      Il a un nom : la Grêve Générale. la perte de tout contrôle, la vague qui vous submerge.
      que l’on me prouve que je me trompe.

      leclodo

    • oui il y a urgence !!!!!!
      grève générale !!!!!!

      un rêve !!
      le 4 octobre journée nationale, appel de la CGT à prolonger cette journée, RIEN !!!!
      seule la RTM à continué !!
      grève EDF, faible mobilisation
      SNCF faible mobilisation

      alors les syndicats peuvent appeler à la grève générale, si personne bouge ses fesses ça ne sert à rien !!!
      c’est à la base de prendre conscience !!!!!! on ne fait pas une action de grande ampleur avec 20% de grévistes !!
      je suis désespérée devant tous ces mollusques qui se font dépouiller sans broncher !!!!!!!

      TOUS DANS LA RUE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    • Je ne suis pas d’accord avec le dernier message.
      La mobilisation existe, il suffit d’ouvrir l’Huma pour constater que les salariés se bougent dans tous les secteurs d’activité, ; même les stagiaires, même les salariés de Libération.
      On peut évidemment faire mieux mais il me semble que si notre confédération voulait bien prendre le tarreaux par les cornes au lieu de "prévenir" la CFDT, la mayonnaise pourrait prendre.
      Pourquoi attendre la CFDT ? Je me le demande.
      Rappellez vous la manif du 4 oct à Paris, est-ce que ce sont les manifestants CFDT qui ont fait la foule, le monde, le volume de la manif ? non !
      Samedi dernier, la manif pour la défense des services publics a été un succés sans la CFDT.
      On parle aussi du fiasco de la grève SNCF. Moi je vois plutôt une grève qui en une seule journée amené à une négociation et à des avancées.
      Que faut -il en conclure ?
      Que le gouvernement flippe.
      les mollusques se ne sont pas les salariés, ceux sont celles et ceux qui ne les soutiennent pas assez.

      F

    • je sais que des luttes se développent partout mais isolées à faible participation
      ce que je voulais dire c’est honte à ceux qui cautionnent par leur immobilisme cette casse gigantesque !!!!
      si tous les services publics et usagers s’étaient joints à la RTM, à la SNCM la situation aurait certainement évoluée

      trop de spectateurs pas assez d’acteurs !!!!!
      je me suis mal exprimée !

  • Bonjour. Je suis agent EF-GDF, militant CGT et militant d’attac. La position de la CGT à l’égard de la CFDT est pour le moins consternante. Bien que je rejoigne les appels à l’unité syndicale, qu’ils émanent de Thibault, Aschiéri ou d’autres, sans laquelle un mouvement d’ampleur et de longue durée ne peut raisonnablement s’imaginer, je suis par contre atterré que la CGT continue de courir désespérément après la CFDT, sachant que cette dernière a officiellement adoptée un virage Tatchérien sous l’ère Notat. Chérèque ne fait qu’appliquer à la lettre le "réformisme" engagée à l’époque par la Tsarine : retraites, chômeurs (RMA), intermittents du spectacle, réforme de la santé, etc.. Certes, il serait idiot d’amalgamer l’état major de la CFDT avec l’ensemble de ses militants ou adhérents, car quelques-un(e)s d’entre eux/elles ne partagent pas la ligne de Chérèque et consoeurs, comme c’est le cas également pour les autres centrales syndicalesn dont les lignes apparaissent parfois contradictoires (voire dictatoriales) avec leurs bases. Globalement, le monde syndical est tout aussi déchiré que le monde politique. On retrouve en son sein les délicieux réformistes (version année 80 qui usinent plein pot aujourd’hui sous l’étendard libéral), les orthodoxes (en dehors de leur syndicat, de leur vérité, rien n’est possible, dangereux -ah l’entrisme !), les ventres mous (une très grande majorité) et une frange qui n’accepte pas ou plus un syndicalisme où le collectif (l’information, l’analyse, le débat et la décision d’action) repose essentiellement dans les discours nationaux et locaux à de la pure démagogie. Il n’est pas nécessaire d’être passé par l’ENA ou une grande école de journalisme pour constater combien, lorsque l’on parle du syndicalisme hexagonale, on le situe principalement à l’intérieur d’un microcosme qui ne reflète plus, à mon avis, l’expression des militants. C’est ce qui explique en partie pourquoi nombre d’entre eux, tout en continuant à agir dans leurs syndicats, sont allés voir dans les marges, associatives notamment. Là où les espaces de parole comme les décisions et actes collectifs sont encore de mise (je tiens à préciser que je ne fais pas et ne ferais jamais le prosélytisme d’attac, mais que j’entends par l’associatif, y compris attac, toutes les organisations : AC !, fondation Copernic, AITEC, MRAP, LDH, Amnesty International, Artisans du monde, Greenpeace, etc.. qui commencent à s’articuler là où les syndicats traditionnels et les partis politiques prennent bien soin de ne pas y mettre les pieds, à l’exception de SUD et de la Confédération paysanne ponctuellement et dans un autre ordre d’idée très timidement la CNT. Cette expérience de confrontations d’idées, de pratiques et d’actions dans le tissu associatif est bien entendu passée sous silence parce qu’elle gène aux entournures l’ensemble des structures organisées (partis politiques et syndicats) dont le fonctionnement pyramidal est toujours de mise. La CFDT à ce titre est un modèle de réussite. Son fonctionnement ressemble à s’y méprendre à celui de la CGT d’il y a 30 ans. Un ami, qui était permanent syndical à la CFDT voici encore deux ans, m’a raconté comment Notat puis Chérèque et son équipe avait su étrangler toute velléité de contestations, à savoir que c’est le national qui détient la trésorerie des syndicats locaux. S’ils marchent avec le national, ils obtiennent des subsides, dans le cas contraire c’est disette (1). On touche là une des verrues de la démocratie. A la CFDT, c’est le pognon qui dicte la marche à suivre. Dans les autres, c’est aussi ça dans une moindre mesure, où la sacro-sainte discipline de groupe (le sommet a dit, on fonce, le sommet ne dit rien, on attend) qui cajole ses troupes en leur parlant par exemple de démocratie participative sans jamais lui donner les moyens d’exister. Dans ce grand jeu à plusieurs bandes, les syndicats qui comptent des permanents, sont les plus prompts à ne pas en parler, car si d’aventure cette question se généralisait, on se rendrait compte à quel point le "syndicalisme" et plus largement la politique, sont aux antipodes de ce que l’on vit au quotidien dans notre société. Ainsi nombre de permanents se retrouvent (consciemment ou inconsciemment) pieds et poings liés à ce système sous peine de se retrouver SDF. C’est d’ailleurs souvent ce qui explique pourquoi certains d’entre eux, bien qu’opposés à des décisions venues du sommet, obtempèrent bon gré mal gré. La marge de manoeuvre est ainsi réduite non pas à une politique syndicale tournée vers l’’élaboration de l’action collective, les mises en réseaux, mais à l’appartenance par secteur d’activités à une famille, à un clan, voire à un chef. Prenons par exemple le syndicalisme du secteur public. Chaque secteur monte au créneau les uns après les autres, avec plus ou moins de réussite en nombre de grévistes ou de manifestants depuis maintenant 10 ans, et se fait inexorablement laminer par les gouvernements successifs. Le récent conflit de la RTM en est un des cas les plus flagrants. Sur ce site, plusieurs militants l’ont bien mis en exergue, en appelant tout un chacun à soutenir (financièrement, verbalement, par pétitions ou autres formes d’action) les traminots marseillais, relevant au passage le peu d’engouement des états majors syndicaux à prendre le bus en marche et à élargir à partir de ce mouvement social, la question du service public dans le pays pour mieux peser dans le débat politique.

    Dans ce méli-mélo syndical, les libéraux jouent sur du velours, désormais assurés que l’unité syndicale ne se fera pas à la tête des états-majors, lesquels pour une bonne part aiment à résoudre les conflits sociaux en catimini (ce qu’appellent si religieusement les libéraux par "le dialogue social") et se chargent à grands renforts répressifs, criminalisation du mouvement syndical, des grèves, sanctions disciplinaires, de bien faire comprendre à tout ce joli monde qui commande. A EDF-GDF, lors du conflit du printemps 2004 contre le changement de statut juridique de l’entreprise (EDF et GDF sont désormais des sociétés anonymes, point de départ d’une déréglementation progressive du secteur de l’énergie, avec ce que vous avez pu constater aujourd’hui avec l’ouverture du capital, la mise en bourse, etc ; en lien avec les directives européennes de libéralisation et les accords passés à l’Organisation mondiale du commerce (OMC-AGCS)) dans le même sens en toute opacité, avac l’aval de nos gouvernements), nous étions nombreux à vouloir la mobilisation de l’ensemble des secteurs publics. Que nos mandatés syndicaux amorcent enfin ce que beaucoup de salariés des entreprises publiques attendent depuis des lunes, un mouvement unitaire dans la durée (EDF-GDF, SNCF, Poste, Hôpitaux, Education nationale, etc..). Là je vous ferai grâce des réponses obtenues quant on les a obtenues ! A l’intérieur même des syndicats locaux, cette exigence est souvent ignorée ou rejetée, parce que soit disant les salariés ne seraient pas prêts (tu sais tout le monde est pendu avec les crédits..), les sujets trop complexes (ah les salariés tous des crétins), blablabla et etc comme me dit ma fille de 6 ans. En fait, c’est parce que cette exigence dérange les pré-carrés individuels ou collectifs qu’elle ne reçoit pas de réponse. Face à ce merdier, on peut imaginer sans mal les difficultés qui sont les nôtres à construire cette unité, parce que les réseaux pour le faire n’existent pas encore. Lorsque je lis ça et là "grève générale" (à ce sujet, Force Ouvrière s’en est fait une spécialité, mais on ne voit guère leurs militants dans le tissu associatif. Mais peut être que certains d’entre vous sur ce site me contrediront, ici dans ma ville, depuis que je milite à attac (8 ans maintenant) et dans d’autres collectifs, je n’en ai jamais vu !) je me dis "oui, cent fois oui" mais pas en le résumant à un simple slogan publicitaire. Une grève générale ça se construit, ça se discute, ça se triture collectivement. Et là, entre ceux qui l’appellent 24h/24h et ceux qui ont toute légitimité à la mettre en oeuvre, il y a un fossé grand comme un Océan, justement parce que les démagos de tous poils font tout pour que ça n’arrive pas. C’est donc aux légitimes de se l’accaparer, les salariés et non salariés. Mais on en revient toujours et encore à la mise en réseaux. Combien d’entre nous ont poussé les portes d’autres organisations, associations pour voir et entendre ce qui s’y passait ? Peu, trop peu. Chez des militants syndicaux aguerris (comme chez les politiques), on invoque des rancoeurs et des oppositions (politique, syndicale, personnelle) dans de longues diatribes, ou mais ça on n’en parle pas hein, parce que tout simplement cet acte les remettrait par trop en question. Il est plus sécurisant de rester dans sa boutique que d’aller pousser la porte du « magasin d’à côté ».

    C’est à l’échelle du quartier, de la commune, dans les entreprises que l’on doit agir, en lien avec des salariés d’autres secteurs, en ayant préalablement débattu des points de convergence, des modalités d’actions, qu’on arrivera à faire sauter ce putain de verrou institutionnel. Il pèse d’autant plus qu’à la longue il démotive, nous appelant par mimétisme du type « faites-nous confiance » (la délégation de pouvoir), à une résignation qui satisfait tous les bonzes accrochés à leurs pouvoirs, petits ou grands. Nous avons largement les moyens de le faire, si tant est qu’on sorte un peu des sentiers balisés, qu’on se confronte aux autres sans arrière pensée stratégique, qu’on admette que nos certitudes (individuelles et collectives) ne valent rien si elles ne sont pas mise en débat, qu’on accepte aussi de se mettre au service de franges de la population qui n’ont même plus le loisir de penser à tout ça parce qu’elles sont dans l’urgence du lendemain, en résumé réintroduire de la solidarité. Ce mot prend toute son importance qu’on le situe dans l’entreprise, dans la famille, dans les partis politiques, dans les syndicats, dans les associations, parce qu’il demeure le lien intrinsèque de tous les combats pour la dignité. On en est encore loin, certes, mais petit à petit, dérogeant aux consignes, aux fines analyses, à l’image, aux stratèges, aux experts (tiens ceux-là en premier lieu, faudrait rapidement leur botter le cul, parce que leur pouvoir est illimité), aux élites, les rares poches de résistances collectives prouvent si besoin était que la fatalité introduite en dogme dans notre façon de nous projeter dans l’avenir est tellement superficielle que lorsque l’on gratte un peu, on s’aperçoit rapidement qu’elle ne tient en définitive qu’à nos peurs à risquer l’impensable. Pour revenir et conclure sur la CGT et l’appel du pied de Thibault à Chérèque, je m’en moque éperdument. Qu’il réussisse ou pas à ramener le trader Chérèque à des considérations plus syndicales, plus politiques, c’est avant tout près de chez nous, en coordination avec les poches de résistances qu’on obtiendra à concrétiser des formes de contre pouvoir, à élaborer des alternatives dignes et justes. Sans quoi, quelles que soient les belles machines, les discours ou les intentions, on en reviendra toujours au point de départ : fermez vos gueules et bossez.
    Cordialement.

    • PAS SI ATTERRE QUE CELA...

      Moi aussi je suis militant CGT. Et je n’aime pas qu’on me dise de fermer ma gueule ! Thibault a raison de faire la clarté sur l’orientation de la CFDT. Il y a dans la CFDT encore beaucoup de gens qui se battent au quotidien, et qu’on retrouve avec nous dans les manifs, pétitions, délégations, grèves, etc.
      Y a des entreprises où y a pas de choix sur les syndicats : y en a 1 et c’est celui là qui construit le rapport de force avec la direction... alors, on est solidaire de celui-là... Il est parfois FO... Il est parfois CFDT (comme chez KADANT-LAMORT avec 280 salariés en lutte contre 150 licenciements décidés par un fond de pension américain !)... Il est à peine plus souvent CGT... N’oublions pas qu’il n’y a que 8% de syndiqués en France sur 25 millions de salariés !
      C’est cela que Thibault a en vue. C’est à ceux là que Thibault lance des signes, et aussi aux militants CGT, pour qu’ils ne trient pas idéologiquement les combattants, les résistants, et qu’ils ne soient pas des repoussoirs aux rassemblements...

      Alors, Bernard, continue ; écoute nous et continue à parler à tout le monde, c’est ton boulot.

      Et nous on continue aussi à bosser, mais aussi à réfléchir sur ce qui se passe et à dire ce qu’on en pense... sans fermer notre gueule !!!

      NOSE