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Bidonvilles aux portes de Paris (video)

Publie le mercredi 26 mars 2008 par Open-Publishing
4 commentaires

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de Makhno

Ils ne sont que l avant-garde...

Les bidonvilles sont de retour et bientot ils ne concerneront pas que les roms. Il ne s’agit pas pas d’agiter le spectre de la misère , il ne s’agit surtout pas de tendre au patronnat un baton de plus pour nous effrayer un "regardes ce qui va t’arriver si tu n’es pas docile."

Que les roms vivent dans des bidonvilles , ne surprend personne... hélas ! Ce qui inquiète, en fait c’est que la désespérance ambiante, la terrible pression des patrons, le chomage, les faibles revenus, la flambée des prix de l’immobilier et par rebond ceux des loyers, ne nous amène très rapidement, nous même au portes de ces bidonvilles ....

Mon père a grandi porte de Clignancourt, ses camarades de jeux étaient, entre autres, les freres Joffo, et le "sac de billes" il peut vous le raconter en détail... Il fait partie de cette histoire, il peut vous raconter aussi "la zone", juste là, il suffisait de traverser les boulevards des marechaux. Il vous raconterait les soirées en musique avec les gitans, et django... oui Django Reinhardt...

Mais il vous dirait aussi que ce bidonville, même embelli par les années passées, c’été la misère, la violence, la débrouille au quotidien pour survivre.

Puis les Allemands sont arrivés... et ils ont réglé le problème a leur façon... ils ont tout rasé !

Puis il y eut, bien des années après, le bidonville des premiers immigrés...

La "zone", le "bidonville" sont le reflet de notre société, ils ne sont présents que lorsque nous mettons au ban de notre société une partie de la population.

Nous glissons de nouveau vers ce schéma de société .

Si nous ne réagissons pas nous ne pourrons que constater , une fois encore, les conséquences de nos choix .

Si nous laissons le capital vaincre, alors il n y aura que des riches, enfermés dans leurs quartiers sécurisés, et des pauvres, leurs esclaves, dans des bidonvilles .

Bidonville aux portes de Paris

de CLAUDIE BARAN, CYRIL HOFSTEIN ET LÉOPOLD SANCHEZ

15/10/2007 | Mise à jour : 20:41 |

Ils sont quelques milliers de Roms parqués au nord de Paris. Ils survivent dans l’extrême misère, entassés dans des bidonvilles. Depuis l’ouverture des frontières de l’Europe, ils grossissent les rangs de la pauvreté en France.

Entre Porte de la Chapelle et Porte d’Aubervilliers, un mur maquillé de graffitis dissimule un autre monde. Derrière un portail bricolé, c’est une véritable favela qui s’épand le long du périphérique. Les nuisances sonores sont paroxystiques. Pour parler, il faut hurler. Le campement se divise en deux parties.

A gauche, ce sont quelques cahutes appartenant à une seule famille à peine arrivée de Blaj, une ville roumaine de 20 000 habitants. Une jeune fille balaie le chemin de terre qui traverse les lieux. Un jeune homme édenté fait visiter sa baraque branlante. Un transistor branché sur une batterie de voiture diffuse une musique de son pays. L’homme danse. Il ne parle pas un mot de français.

A droite, les bicoques sont plus nombreuses, les habitants moins accueillants. Les hommes qui vivent là sont de Bucarest ou de Timisoara. Ils expliquent qu’ils sont Roms. Sans travail ni argent. Sans famille aussi. Ils espèrent trouver un emploi pour gagner un salaire et le droit de rester vivre en France. Les occupants méfiants à l’égard des journalistes deviennent nerveux. Un homme coiffé d’un borsalino refuse de répondre aux questions, il arrache les notes du journaliste. Ces Roms vivent ici depuis trois ans en gagnant leur vie chichement. Leurs seules activités, disent-ils, se résument à faire la manche dans le métro, en attendant de trouver un vrai boulot pour échapper à l’expulsion. Alors, avec quelques pièces et sans papiers, ils se débrouillent pour survivre. Une survie de clandestins. Aucun, pourtant, n’est fiché par les services de police.
Des travaux de construction d’immeubles ont débuté sur leur terrain. Les squatters sont invités à quitter les lieux. En attendant, la Mairie de Paris leur assure un suivi sanitaire et social et leur a offert des... poubelles. Quant à un éventuel relogement des 150 Roms du bidonville, aucun programme précis n’a été présenté.

Aubervilliers. Banlieue de Paris. Ici, les industries fleurissent sur les rives du canal Saint-Denis. Au loin, le Stade de France redessine l’horizon, symbole d’une patrie hier encore triomphante. Les ouvriers laborieux vont et viennent selon les heures et les plannings de la journée. Quant aux Tsiganes, ils vivent ici en permanence. Ce sont des dizaines de campements de misère qui s’étendent de la cimenterie de la ville aux parcelles reculées des bords du canal. Autant de no man’s land sordides et insalubres, où les laissés-pour-compte s’octroient une place. Ils sont environ un millier sur la commune. Des hommes, des femmes et des enfants totalement marginalisés. Une vingtaine de caravanes défoncées abrite un groupe d’individus originaires de Roumanie. Le RER passe au-dessus de leurs têtes dans un fracas assourdissant. Dix, vingt, trente fois par jour. Impossible de s’entendre dans ce déluge de décibels. Personne ici ne s’inquiète de son avenir. La précarité est un souci qui se gère au quotidien. Dans cette zone de non-droit, chaque clan, chaque famille, chaque village s’approprie un lieu et refuse de se mélanger aux autres.

Dans un secteur aussi inadéquat que surprenant, une centaine de Roms vivent reclus derrière les murs d’un hangar désaffecté. Dans cette coquille de métal, ce sont vingt-sept baraques alignées parfaitement. Personne ici ne parle un mot de français. Pas un ne connaît sa date de naissance. Aucun ne sait lire ni écrire. Les 40 enfants qui vivent là n’ont jamais usé leurs fonds de culotte sur les bancs d’une école. Ils ont échoué là il y a trois ans, un visa touristique valable trois mois en poche. Ils n’ont qu’un seul voeu : trouver un emploi. En attendant, ils vendent des journaux dans le métro et des fleurs sur les trottoirs de la capitale.
Les enfants au nez morveux semblent pourtant s’épanouir. Les plus jeunes s’accrochent au sein de leur mère. Les autres se dispersent dans les maisons de fortune.

Des bâches protègent de la pluie. Des tapis isolent les murs. Des planches de bois structurent l’habitation. D’anciens panneaux publicitaires servent de déco. Ils sont cinq, voire six à partager le même logis dont la surface ne dépasse guère les quinze mètres carrés. Chaque cahute a son poêle alimenté en permanence pour lutter contre le froid hivernal. Il y a quelques semaines, un incendie a ravagé les lieux. Une cigarette oubliée ; peut-être un feu mal éteint... Pas de blessés donc pas d’inquiétude. D’ailleurs, ces Tsiganes sans passé, sans histoire et sans avenir vont être expulsés hors de France. La Mairie veut « nettoyer » la ville, c’est juste une histoire de semaines. Au-delà de leurs inquiétudes, les Roms savent qu’ils reviendront dès qu’ils auront économisé les quelques milliers d’euros exigés par les passeurs.
Que faire face à ces centaines d’errants sans logis. Les Roms sont les premières victimes de la pauvreté galopante qui sévit aujourd’hui en France.

Dans un français martyrisé, Anghel conclut : « De toute façon, pas grave. C’est cinq siècles que c’est comme ça ! »

article du figaro.

Messages

  • La france des riches continue de s’enrichir,en faisant payer aux plus démunis cette société de profits et d’inhumanité.Alors sans une révolution ce mouvement est et sera perpétuel.momo11

    • Momo, ces bidonvilles à Paris nous en rappellent d’autres dans les années 60. Avec l’augmentation du prix de l’essence, je crains le pire lorsque des salariés peu fortunés viendront à nouveau s’entasser aux abords des villes.

      Les politiques croyaient à tout jamais avoir éradiqué les bidonvilles. Eh bien non. Si ça revient c’est mauvais signe pour nous tous. Ca veut dire que le capitalisme à tout va n’est pas la bonne solution aux problèmes humains.

    • Lorsque les bidonville ont été rasé , des gens ont été regroupé dans les bastions , reste de la guerre de 1870 , il en reste encore un à ma connaissance sur les maréchaux au niveau de la porte des lilas .

      Sinon beaucoup ont commencé à remplir les cités des années 60 ,dans le sud vers Orly ville par exemple. Ce qui donnera des bandes redoutables , des jeunes recrus pour le milieu des annèes 70 et au delà du folklore des hommes de main aussi pour le patronat !

      Des petits pavillons d’ anciens zonards existent toujours , à Montreuil, Gentilly, bagnolet , le petit Ivry ..

      Un bout de terrain pas de permis de construire mais avec le temps, et quelques claques tout s’arrange.

      Aujourd’hui les bobos recherchent ces raretés, c’est très tendance , si les anciens étaient encore présent, ils les mettraient "à l’amende" ces rupins, comme ils disaient .

      Qu’elle "avoynet", ils se prendraient ces nases, mais bon, maintenant nous sommes civilisés !

      La vie des zonards c’était pas rose, mais pour les nouveaux arrivants, je pense que la situation est encore pire !

      Boris

    • Une partie de ma famille a vécu plus de 40 ans dans des logements d’urgence, tandis que les autres peuplèrent les premiers HLM au milieu des rats, comme dans la vidéo, entre rivière et canal... Merci pour cette "piqûre de rappel", quant à moi la rage ne m’a jamais quitté. JdesP