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Bonne fête Nicolas !

Publie le jeudi 6 décembre 2007 par Open-Publishing
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de Thierry Pelletier

Je ne vois plus trop le jour, littéralement, taffe la nuit et dort le reste du temps. Coupé du monde, je chope des bribes d’actualié dans le poste des malades à qui je distribue les médocs, me tape parfois une rediff entre deux rondes, une fois mes lessives finies, au milieu de la nuit.

Sidéré autant qu’atterré par la servilité des médias sans exception, je reste sonné par l’ampleur de l’offensive déclenchée par la propagandstaffel. J’ai ainsi pu voir monsieur Woerth et quelques comiques encravatés traiter Cochet et un géologue qui bosse depuis quarante ans sur le pétrole de théologiens parce qu’ils avaient osé rappeler que les réserves n’étaient pas inépuisables.

La grosse Bravo qui conseillait aux étudiants non grévistes de s’armer de gourdins pour forcer l’accès des facs, c’était pas mal non plus. Elle doit être heureuse, la courageuse mégère, ses conseils ont été suivis à la lettre à Tolbiac.

Vu aussi une demi douzaine d’économistes s’acharner sur un syndicaliste de Sud-Rail, et l’inénarrable autant que grassement rétribué Marseille traiter les cheminots de privilégiés. Un clone de Dracula halluciné, biographe de Thatcher, en a profité pour affirmer que la dame de fer avait sauvé l’Angleterre de la ruine, balaise !

Je suis obligé dans le même temps de constater que les étudiants sont partis au Darfour, et que les pieds nickelés de l’Arche de Zoé ont cessé leur grève (si j’ai raté un épisode, prévenez moi).

La mort des deux mômes de Villiers-le-Bel, une télé aux ordres qui ignore curieusement certains témoins directs, des gamins surveillés par des drones qui pètent les plombs et font n’importe quoi, sortent les puchkas face aux flics et tirent, le dégoût le dispute chez moi à la tristesse, tout ça au final ne fera que renforcer l’ambiance nauséabonde et la demande « sécuritaire » qui ne peut que nourrir l’escalade.

Aucune récompense n’est offerte pour la capture de Gautier-Savagnac (c’est bien ça son blaze ?), qui jette des piécettes aux gueux en sortant de chez le juge qui lui a demandé quel jour lui conviendrait le mieux pour une garde à vue, sans que ça émeuve grand’monde.

Face à une telle mobilisation de la caste journalistico-sacerdotale au service des illuminés au pouvoir, à une telle unanimité dans la veulerie, il me semble assez vain d’ajouter ma dérisoire petite crotte à ce tas de fumier.

Y en a pourtant qui lâchent pas l’affaire. Mon camarade Sébastien Fontenelle, journaleux véritable, lourdé d’un peu partout, en remet un coup sur la meule tous les jours dans son blog Vive le feu. Pas dégouté, il s’immerge jour après jour dans le cloaque journalistique et règle leur compte aux tartuffes de la profession. De Flap Flap le Vil, à Dédé la Gluque, il décrypte patiemment et de façon bien poilante la langue de bois et de vipère des nouveaux chiens de garde. Pas fatigué, il a commis un bouquin sur son hérault de la Sarkozie préféré, l’inimitable Finkielkraut. Ça s’appelle (visuel penseur couché) ça se mange sans faim.

Ce soir jeudi il célébrera, à Paris, la fête de notre bien aimé Président en compagnie de Serge Halimi.

A l’issue de cette émouvante cérémonie, Fred Alpi, chanteur pop acidulé, interprétera les chants de lutte de Stone et Charden qui guident jour après jour l’inspiration de notre bouillant pamphlétaire.

Mon éditeur sera présent, vous le reconnaitrez aisément, il sera revêtu de latex, une cravache à la main, sa performance est très attendue, plus tard, à la soirée « élastique » de la Loco.

La position du penseur couché, par Sébastien Fontenelle, éditions Libertalia, 7 euros.

Débat-concert, jeudi 6 novembre au CICP, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris, à 19h30, entrée libre.

http://recits.blogs.liberation.fr/t...

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