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Bulletin du Comité d’Information et de Soutien à la Révolution Népalaise Népal Informations - Mai 2005

Publie le mercredi 15 juin 2005 par Open-Publishing

Bulletin du Comité d’Information et de Soutien à la Révolution Népalaise Népal Informations - Mai 2005 - 1/6

EDITORIAL
Dans les années 1970-1980, la vision qu’avaient la plupart de nos compatriotes du Népal, c’était :

La fuite des déçus du mouvement de 68, après celle des hippies des années 60, un monde de rêve qui se terminera pour beaucoup par un monde de cauchemar, celui de la dépendance à la drogue, la misère, la maladie et la mort, au mieux le retour en Europe, brisés .

Depuis la première tentative de Malory et Irvine d’atteindre le toit du monde (l’Everest) dans les années 30, puis de l’ascension du premier 8000 l’Annapurna par Maurice Herzog, et celle de l’Everest par Hillary et Tensing, le Népal devenait le pays des alpinistes et des trekkeurs.

Mais la vision qu’avaient ou qu’ont nos compatriotes, n’est pas celle que la majorité des népalais, qui vivent dans un des pays les pauvres du monde, la majorité sont des paysans sans terre (fermiers, métayers, valets, ouvriers agricoles). Une petite partie de la population vit du tourisme (alpinisme ou trekking) qui n’est pas entravé par les maoïstes.

Le Népal c’est avant tout un pays semi féodal où la majorité de la population vit dans la pauvreté extrême, où la société est divisée en castes, les castes inférieures dont celle des intouchables et celles des brahmanes. Il y a peu de routes, et des populations sont isolées dans des hautes vallées, les plaines du Sud sont plus riches mais les terres les plus riches (vallée de Katmandu...) sont entre les mains des propriétaires fonciers et de la famille royale. Après l’assassinat de son frère et de sa famille, le nouveau roi, Gyanandra s’est emparé du
pouvoir.

Le peuple népalais a une riche tradition de lutte contre le colonialisme et l’impérialisme, contre l’Angleterre et l’Inde alors sous domination britannique. Depuis le milieu du XIXème siècle ce pays était dirigé par la famille Rana. Après la IIème Guerre Mondiale, juste après la prise du pouvoir par Mao Zedong en Chine était créé le Parti Communiste du Népal.

Dans les années 90, sous la poussée des luttes populaires est établi un régime de monarchie parlementaire auquel participe le Parti Communiste du Népal (Mashal).

En 1995, le roi (celui qui va être assassiné) reprend les rênes du pouvoir et met fin à la monarchie parlementaire. Alors le Parti Communiste va se diviser entre ceux qui veulent, malgré le coup d’Etat du roi, poursuivre dans la voie pacifique parlementaire (l’UML - Union marxiste-léniniste) et le Parti Communiste du Népal (maoïste) qui prépare la guerre populaire.

LE NEPAL EN MARCHE VERS LA REVOLUTION

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En 1996, après avoir étudié dans les années précédentes, la théorie et la tactique de Mao Zedong sur la guerre populaire, l’expérience de la guerre populaire au Pérou, la situation au Népal et les conditions spécifiques de ce pays. Le PCN (M) déclenchait la guerre populaire.

Celle-ci s’est étendue rapidement à tout le pays et aujourd’hui 80% du territoire est libéré ou sous le contrôle du Parti Communiste et de l’Armée Populaire de Libération. Dans ces régions se met en place le pouvoir populaire de la Démocratie Nouvelle. Le roi acculé a dissous le parlement, pris les pleins pouvoirs, c’est l’état d’urgence appliquée brutalement par l’Armée Royale.

L’impérialisme américain, belge fournissent conseils et armes, tandis que l’expansionnisme indien arrête et extrade des maoïstes réfugiés en Inde dont des dirigeants (Gaurav). Le sous continent indien est en ébullition, dans les provinces du Nord (Bengale occidental, Bihar, et Uttar Pradeh) se développe la lutte armée dirigée par les maoïstes du PCM (de l’Inde), et que l’influence des maoïstes grandit dans tout le pays, de même au Bengladesh et au Népal. Les
révisionnistes chinois sont inquiets de la situation, craignant que les centaines de millions de chinois exploités et opprimés ne reprennent le chemin de la révolution.

Cette montée d’une nouvelle vague révolutionnaire, se développe après que le camp socialiste se soit effondré.

Au Népal la révolution qui est en cours n’a rien à voir avec les « révolutions » de toutes couleurs » pro-occidentales comme en Ukraine, Géorgie et aujourd’hui au Kirghizstan. Elle a une autre dimension que les luttes de libération nationale qui malgré leurs défauts aident à l’affaiblissement des impérialistes. La différence est que la révolution au Népal est dirigée par un véritable parti communiste dont l’objectif est d’en finir avec le système d’oppression et d’exploitation, qu’elle est un des maillons de la chaîne de la révolution mondiale qui vise à libérer l’homme, d’en finir avec les guerres de pillage impérialiste et des cliques qui en ramasse les miettes, alors que des milliards d’hommes sont dans la misère la plus noire.

Les médias qui sont contraintes de parler de la marche en avant au Népal, déforme son contenu, mettent sur le même plan le roi féodal et le peuple marchant pour la conquête du pouvoir ; C’est pourquoi un certain nombre de maoïstes, progressistes et démocrates vous proposent de vous fournir le maximum d’informations sur les différents aspects de cette révolution et si vous êtes intéressés à rejoindre notre Comité d’Information et de Soutien à la Révolution au Népal.

NOUVELLES RECENTES EN PROVENANCE DU NEPAL

Reportage depuis Rolpa

« Plusieurs dizaines de milliers de personnes son en train de construire la route de Nuwagaun-Thawang-Chunwang (martyr)...La monarchie, puis plus tard après 1990, les partis parlementaires, avaient promis de construire la route... Aujourd’hui le PCN(m) et le nouveau régime révolutionnaire honorent les désirs du peuple... Le nouveau régime est en train de réaliser ce qui était un rêve depuis 50 ans... Par ailleurs le travail des maoïstes est de
commencer à développer l’agriculture, l’industrie, l’éducation et la santé sur des bases nouvelles, scientifiques et positives...Une somme de 100.000 roupies a été alloué pour le projet initial, pour être utilisé dans l’achat d’outils, d’explosifs et autres produits essentiels...Nous faisons attention aux directives du Camarade Président, Prachanda pour obtenir l’autosuffisance pour le peuple en agriculture, l’industrie et les transports...Le district
de Rolpa qui est une zone de base révolutionnaire, est maintenant indépendante en terme de production de nourriture, la production de fruits,légumes, volailles et animaux de ferme ont démarré pour augmenter les ressources alimentaires du peuple...

La Source du recul royal

Le roi se prenant pour le Messie de la démocratie et l’exorciste du « terrorisme » a demandé à tous les partis parlementaires et les membres de la communauté internationale de coopérer avec lui dans cette grande aventure contre le « terrorisme », c’est-à-dire , la guerre populaire... La société népalaise est une société semi-féodale et semi-coloniale (compradore’ au service des impérialistes’ et bureaucratique)...

La classe dominante traditionnelle est la classe féodale, avec elle est la classe compradore et bureaucratique... La petite et moyenne bourgeoisie est composée d’une partie de la petite bourgeoisie rurale et urbaine. Le prolétariat a une masse de paysans pauvres et le semi-prolétariat avec lui....Depuis le déclenchement de la Guerre Populaire sous la direction du prolétariat en 1996, il y a eu bi-polarisation...Les forces parlementaires principales sont : le Congrès du Népal et plus tard

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l’Union Marxiste-Léniniste révisionniste (qui a trahit la théorie marxiste)...

Sur le plan militaire...la victoire ou la défaite...dépend plus de sa base sociale et de son but politique que des promesses de ses commandants.

Les USA, la G-B, l’UE et l’Inde ont été les principaux appuis des divers régimes réactionnaires au Népal, d’autres comme la Chine, la Russie, le Pakistan, le Bengladesh etc. ont déclarés que c’était une affaire interne. Le régime despotique joue sur les deux tableaux pour gagner l’appui international, la carte « anti-terroriste » et la carte « géopolitique ».
La carte « anti-terroriste a été exploitée par tous les petits dictateurs et les régimes réactionnaires du monde entier.

Les clameurs « anti-terroristes » du roi qui a les mains tachées par l’infâme massacre du palais, qui fait régner la terreur militaire contre le peuple, qui a supprimé les droits politiques et fondamentaux ne peuvent convaincre l’opinion mondiale... Toutes les valeurs et les normes d’une société divisée en classes, sont dirigées par des intérêts de classes, et pour cela, il ne serait pas étonnant les classes dominantes dans le monde laissent tomber le régime royal rétrograde, ouvertement ou de façon dissimulée...

Le rôle des forces internationales Aujourd’hui, avec la « mondialisation », chaque évènement politique a ses ramifications internationales ...Le recul de la monarchie a provoqué des réactions dans le monde entier, ONU, USA, G-B, U-E, Inde et Chine et d’autres Sur le plan « géopolitique », cela concerne la situation stratégique du pays entre les deux Etats, Inde et Chine. La récente démarche commune des USA et de l’Inde contre le recul royal, doit pousser
le roi à jouer la carte de la Chine... dans le même sens les contradictions traditionnelles entre le Pakistan et le Bengladesh et l’Inde peut procurer un souffle d’air au roi...mais son avenir est incertain., quant aux révolutionnaires prolétariens ils doivent être prudent, avoir une fermeté stratégique et une tactique souple.

Précédemment les principales puissances considéraient que la monarchie et les forces parlementaires constituaient « deux piliers de stabilité » et ils travaillaient durement pour une alliance entre ces deux forces contre les forces révolutionnaires démocratiques..., maintenant il semble qu’ils mettent en place une théorie des « trois piliers », incluant les forces révolutionnaires..., mais la nécessité historique et la réalité objective dans notre pays est que les « deux piliers des forces parlementaires et des forces démocratiques révolutionnaires se tendent la main et brisent le troisième « pilier », celui de la monarchie.

La Question de la République Démocratique (Extrait de la déclaration du 15
mars 2005) ;

Le PCN(m), organisait 3 jours de grève générale au Népal, et un blocage des transports durant 15 jours en Février, puis les maoïstes ont impulsé une grève générale de 11 jours parmi les organisations de masse étudiantes, des femmes révolutionnaires, des fermiers révolutionnaires, des intellectuels népalais, des professeurs népalais qui ont exprimés leur soutien total à la grève générale du 2 au 12 Avril

Tous les membres de la « société civile », le personnel des médias, les organisations des droits de l’homme, les organisations professionnelles etc. ont ouvertement dénoncé le coup d’Etat royal. Le vieux slogan de restauration du parlement ou sa réactivation et l’amendement de la constitution de 1990, avancé par les parlementaires et la communauté internationale sont totalement dépassées et inopportunes dans le nouveau contexte....ne correspondant plus au besoin historique et au rapport de forces dans le pays. Le calendrier de la « république démocratique » a enterré les politiciens népalais...Il y a un sincère convergence des forces démocratiques révolutionnaires qui aspirent à édifier le socialisme et le communisme en passant par la république démocratique...

Massacres perpétrées par l’Armée Royale

EXEMPLE : Le « roi » et son gouvernement à la botte, son armée royale a plongé le pays dans un ère de meurtres digne du moyen-âge., elle massacre 4 cadres du Parti, 20 civils) et, incendie de 800 maisons à Kapilvastu... Les actes barbares commencèrent quand un groupe de 500 soldats conduisant la police, des criminels, des vigiles et criminels indiens venant de Sishihawa et Ganeshpur, on traîné 15 civils de leurs maisons. Ils ont été impitoyablement torturés et tués dans le camp de base de la Police armée à Khrishnagar.

L’Armée Populaire de Libération (A.P.L) riposte pour protéger le peuple. Des centaines de soldats mercenaires paient de leur vie le prix du sang versé.

La réaction tue le peuple. L’APL exécute les massacreurs du peuple.

Comme le 13 février où deux douzaines de mercenaires ont perdu la vie et une douzaine ont été blessés dans une fusillade...,16 combattants de l’APL ont saisi armes et munitions, dont un pièce de canon de 81 mm, 5 pièces provenant d’éléments de 3 mortiers, un équipement de communication,

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5123 cartouches INSAS, 3 livrets techniques de M16, de fusil Galil, 54 ballse de fusil SMG, 5 grenades à main et une mineENT.

Comme dans le centre du Népal occidental, dans la ville de Butwal, l’officier de paix et 4 agents de police ont été tué par des combattants urbains de l’APL. La Guerre Populaire se propage aussi dans les centres urbains.

C’est ainsi que s’arme le peuple en arrachant les armes des mains de ses bourreaux ; Contrairement au pouvoir royal qui lui reçoit l’aide militaire, politique et économique des USA, du gouvernement indien et des autres impérialistes..

LE NEPAL ENTRE CLICHES ET REALITE

Les racines de la révolution

Le Népal reste dans l’imaginaire collectif des occidentaux comme un endroit hors du temps. Le toit de l’Himalaya semble comme suspendu dans une autre époque.

Historiquement le pays fut contrôlé entre 1846 et 1945 par la famille Rana. Les Britanniques, colonisateurs sous la pression des évènements internationaux et de la pression populaire installent la monarchie en 1947. La métropole impérialiste pliant bagage en 1947, l’Inde s’empresse de prendre la place vacante. En 1949, le PC du Népal est constitué. De nombreuses luttes sont menées dans les années qui suivent. Le régime politique se modifie dans la forme (parlement...) mais le fond ne se modifie pas. En 1974, le PC du Népal adopta le « marxisme-léninisme-pensée Mao Zedong » comme idéologie, reconnaissant la lutte armée comme légitime sans se poser la question de son application concrète.

Malgré les propos affichés par le roi, aucune réforma de fond ne modifiait le système politique népalais.

Lorsque le roi Birendra succède à son père Mahendra en 1972 l’impatience du peuple augmente encore. Des manifestations populaires éclatent dans tout le pays.

Malgré des modifications de forme le système politique est toujours entre les mains des conseils de notables (Panchayats) dirigé par le roi lui-même. Cette situation exaspérait de plus en plus le peuple qui se souleva en 1990 pour imposer à la classe dirigeante la mise en œuvre d’un changement nécessaire. L’attente populaire était grande. Les changements nécessaires profonds. La déception fut à la mesure des attentes.

En effet les conditions de vie du peuple restaient particulièrement éprouvantes. La réforme agraire promise ne voyait pas le début de sa réalisation, le système parlementaire a changé la façade du système mais rien dans ses fondations. L’allégeance aux pays impérialistes perdurait, la monarchie restait intacte.

Face à cette réalité et à la nécessité d’un changement profond des rapports de classe de la vieille société , le Parti Communiste du Népal (Maoïste) CPN(M) préparait et organisait le passage à une forme de lutte supérieure : la lutte armée.

En février 1996, la Guerre Populaire est déclenchée.

Cette initiative entraîne des milliers de personnes à se positionner et à rejoindre les vagues du soulèvement. La première année plus de 5500 actions sont menées. Les forces réactionnaires ne restent pas inactives et organisent une campagne de répression et de terreur contre les masses populaires. Malgré les massacres organisés par les forces royales, les années qui suivent enregistrent la progression de la guerre populaire. C’est alors qu’intervient en juin 2001 le massacre de la famille royale. Gyanendra, le frère de Birendra hérite alors opportunément du trône. Le nouveau roi nomme alors un premier ministre, Deuba qui ordonne aux forces gouvernementales de rentrer dans leurs casernes. Il propose au même moment l’ouverture de négociations avec les maoïstes. Le Parti accepte et un cessez le feu est mis en place. Evidemment pour les forces réactionnaires il s’agissait de gagner du temps pour se réorganiser et quémander de l’aide militaire aux étrangers. Mais les maoïstes ne sont pas dupes et affinent le travail de mobilisation des masses autour de la guerre populaire.

Le parti maoïste profite de cette période pour renforcer son appareil militaire. Fin 2001 le pouvoir est démasqué auprès du peuple. Ce dernier comprend que la monarchie veut gagner du temps et se moque de lui. La guerre populaire est relancée. Le pouvoir réactionnaire connaît alors une période très difficile. Les actions menées par la guerre populaire sont de plus en plus nombreuses et efficaces. La fuite en avant sanglante de la clique royaliste engendre le massacre de milliers de Népalais.

En octobre 2002, devant une situation devenue ingérable le roi démet le gouvernement et dissout le parlement. Il nomme un nouveau gouvernement entièrement sous ses ordres. Les maoïstes accentuent alors la guerre populaire et augmentent leur zone d’influence. Le roi change alors à sa guise de premier ministre (4 fois en trois ans) sans parvenir à stopper la guerre populaire. Le mardi 1er février 2005 le roi Gyanendra Shah annonce avoir pris le commandement direct du gouvernement à Katmandu et proclamé la loi martiale dans tout le pays.

Les lignes locales et internationales sont été complètement coupées, ainsi que les liaisons internet.

Les soldats ont envahi les bureaux des principaux journaux, stations de radio et télévision. Les médias sont désormais placés sous le contrôle direct du gouvernement. Des milliers ’activistes politiques ont été arrêtés ou internés nul ne sait où. Les dirigeants de tous les partis parlementaires ont été placés en résidences surveillées, y compris cinq anciens premiers ministres. Le résultat est l’accentuation de l’isolement du roi au sein de la population. Les maoïstes élargissent le front pour renforcer la marche vers la prise du pouvoir et le
socialisme.

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FRANCE-INTOX :

Les médias mensonges du « Monde » à propos des révolutionnaires népalais

Il arrive que les médias cadenassés des citadelles impérialistes s’apitoient sur le sort ô combien catastrophique des peuples dominés, un sort réservé, on le sait, aux ¾ de l’humanité.

Le registre des bons sentiments s’étale alors : les puissants apprécient la souffrance des damnés de la terre à condition que ces derniers acceptent leur condition avec philosophie, sans trop protester. La misère rapporte aussi pour la propagande. Elle permet aux privilégiés du capitalisme de mettre en scène une bienveillance occidentale factice (cf. la charité de la ministre US Condoléance Rice à l’occasion du Tsunami) ou encore, dans la version bourgeoise de gauche, de verser des larmes de crocodile tout en exigeant d’un système criminel qu’il prenne en compte, à travers des réformettes indolores, ses propres victimes.

Mais malheur aux pauvres s’ils se mettent en mouvement et veulent briser leurs chaînes !
Malheur aux pauvres s’ils retournent les fusils contre leurs exploiteurs ! On assiste alors dans la presse occidentale à un déversement de haine recuite. De puissants médias de masse mutilent la vérité et répètent en boucle des calomnies contre ceux qui osent combattre l’injustice les armes à la main. Les révolutionnaires du Népal subissent ce traitement particulier qui mêle haine du tiers monde et anticommunisme éculé. Pour les peuples dominés, au contraire, les révolutionnaires font figure de phare au coeur d’un temps de ténèbres. Grâce à eux, une vague révolutionnaire ressurgit sur la scène de
l’histoire. Mais, sous la plume des journalistes appointés, les maoïstes du Népal ne peuvent être que des monstres sanguinaires aux idéaux archaïques. Pour faire gober leur marchandise avariée, les médias dominants n’hésitent pas à user la corde de la diabolisation et à s’appuyer uniquement sur la version du pouvoir féodal en place. C’est précisément le cas de Françoise Chipaux, présentée comme envoyée spéciale à Katmandou. Dans son article paru dans le
Monde du 11 mars 2005 et intitulé si justement « Malgré le coup de force royal, la lutte contre les maoïstes s’enlise au Népal » notre journaliste crache son venin et livre un concentré des principaux médias mensonges sur la guerre populaire au Népal.

Mensonge n°1 : « la « loi » non écrite des maoïstes (fait) régner la terreur dans les campagnes avec une impunité quasi-totale »

LOI Actuellement, la loi écrite dont ne parle pas F. Chipaux est celle de la monarchie absolue qui accapare richesses et privilèges. La loi féodale au Népal c’est aussi celle des privilèges de caste et des propriétaires terriens qui confisquent la moitié des récoltes aux paysans. 71% des habitants vivent dans la pauvreté absolue. Au-delà du primaire l’éducation est payante tout comme les soins.

Le pays est rongé par la corruption avec 50% d’aide étrangère comme budget de l’Etat.

Dans les zones libérées la « loi » est effectivement bien différente. Pour les femmes : égalité des droits de succession, fin des mariages forcés. Fin des discriminations pour les minorités ethniques et abolition du système de caste. Construction de ponts, de routes, d’écoles. L’armée populaire travaille avec la population dans les champs. Les capitalistes, les propriétaires terriens et les usuriers sont expulsés. Des cours d’alphabétisation sont assurés. Ces « lois » sont écrites dans le programme des révolutionnaires et appliquées
à la lettre.

TERREUR ?

« La violence maoïste est sélective, dirigée vers des cibles précises » selon le comité international de la Croix-rouge à Katmandou qui contredit notre « envoyée spéciale ». Par contre pour le pouvoir, l’armée, les ONG télécommandées et les riches, les rebelles sont des sanguinaires sans foi ni loi. L’ambassadeur américain, M Mike Malinowski ira jusqu’à comparer la guerre populaire à Al Qaeda pour justifier l’implication des USA et de la Grande-Bretagne dans cette mission « antiterroriste » !

Les USA ont fournit 14000 fusils d’assaut M-16, des hélicoptères de combat et 35 millions de dollars au régime népalais contre l’envoi de

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900 soldats népalais en Irak. Les exactions, massacres, enlèvements et tortures du régime féodal ne se comptent plus mais la « journaliste » du Monde préfère traiter de la « cruauté » des rebelles en s’abreuvant des sources officielles.

Mensonge n°2 : Pour le parti communiste népalais « le soutien populaire s’est érodé parallèlement à la criminalisation de ses cadres »

A l’appui de cette assertion fantaisiste, F.Chipaux cite Yavaraj Ghimire , rédacteur en chef de Samay Times, un journal proche des forces politiques conservatrices. En fait la résistance contrôle 80% du territoire et selon Franck van Hoof, spécialiste de l’acheminement de l’eau dans les montagnes himalayennes, la population soutient à 95% la résistance face à un pouvoir central en perdition. Les rassemblements populaires pour soutenir la
révolution sont légion. Bien sûr la situation de guerre rend la vie difficile mais c’est bien le régime féodal qui est impopulaire à l’extrême.

Tous ceux qui se sont intéressés un tant soit peu au Népal depuis 10 ans le savent.

L’inversion des faits pour intoxiquer fait partie de la panoplie de F. Chipaux ; cependant cette méthode ne fonctionne qu’en s’appuyant sur l’ignorance supposée des lecteurs.

Mensonge n°3 : « Militairement les maoïstes ne devraient pourtant pas être un grand obstacle pour l’arméenépalaise »

Une « journaliste de terrain » qui n’a côtoyé que les allées du pouvoir fait reposer ¼ de son article sur les déclarations du sinistre général Deepak Gurung, responsable notoirement connu de massacres et d’atrocités. Voilà pour les droits de l’homme à géométrie variable.

Toutes les déclarations du bourreau sont prises pour argent comptant, sans commentaires.

Pourtant ce général va t’en guerre n’a que des défaites à son actif étant donné l’avancée spectaculaire de la guerre populaire. Il décrit les membres de l’APL (Armée Populaire de Libération) composée de 20000 à 30000 membres et 100000 sympathisants comme une force qui a du mal à recruter et qui procèderait à des kidnappings de jeunes pour combler cette faiblesse. De son côté l’armée du régime serait débordée par les volontaires ! Ces fables
sont facilement démontables. La démoralisation d’une armée de mercenaires (l’armée népalaise a toujours été une branche de l’armée britannique) est telle que les soldes élevées ne suffisent plus. Las, le général est contraint de se contredire et reconnaît que les armes des rebelles sont récupérées lors d’attaques sur ses propres troupes. « Ils ont encore la capacité de nous attaquer » avoue t-il finalement.

Mensonge n°4 : Pour les ONG, travailler avec les maoïstes est « un défi difficile » car « ils nous voient comme des agents de l’impérialisme. Nous devons discuter nos programmes avec eux »

Le mensonge repose ici sur un présupposé idéologique qui feraient des ONG les garantes d’une neutralité en période de conflit. A juste titre la résistance népalaise analyse la nature des ONG, qui dans leur écrasante majorité sont financés par les grandes multinationales occidentales ou japonaises, et qui suivent aussi les intérêts stratégiques de leurs bailleurs de fonds. C’est pourquoi lorsque le peuple s’empare du pouvoir ces ONG refusent de discuter de leurs programmes. Une exigence démocratique pourtant minimale. Même l’engagement le plus sincère dans ce genre de structure est illusoire comme l’ont appris à leur dépend de nombreux bénévoles partis au Rwanda en 1994 lorsque les ONG protégeaient les génocidaires. Un exemple parmi des centaines analysées lucidement par les communistes au Népal. Au final entre d’un côté le peuple népalais qui défile malgré l’état d’urgence aux cris de « roi assassin » « nous ne voulons pas d’un voleur » et de l’autre les journalistes mondains
spécialistes des histoires couronnées qui crachent leur haine des révolutionnaires, il y a bien deux visions du monde antagoniques. Il ne faut pas être extralucide pour savoir laquelle est une vision falsifiée des choses et laquelle est juste. En attendant d’y voir plus clair ici, les
révolutionnaires du Népal démontrent que l’on peut faire face à une tyrannie évidente avec une tactique militaire ciblée et une stratégie politique révolutionnaire. Une grande leçon par les temps qui courent : même la domination est périssable.