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C’est décidé, pour gagner plus je travaille moins.

Publie le lundi 28 mai 2007 par Open-Publishing
6 commentaires

C’est décidé, pour gagner plus je travaille moins !

Par Michel MENGNEAU

Eh oui, je vais encore me faire traiter d’Anar. J’entends d’ici les commentaires : « c’est plus fort que lui y peut pas faire comme tout le monde ». Non, je ne suivrais pas les recommandations de notre nouveau et non-idolâtre Président de la République. Non, même si j’aime le travail que je fais, il n’en reste pas moins qu’il est souvent une contrainte. Oui, je préfère les nombreux loisirs que pourrait m’apporter un salaire suffisamment rémunérateur et des horaires moins contraignants plutôt que d’être courbé sous le joug de quelques exploiteurs.

Cela peut paraître une Utopie, mais pour ce faire, je propose en premier lieu de raser la bourse. Imaginez pendant un instant ce que cela représenterait dans la manne de chacun la répartition des bénéfices de Monsieur Pinault, pour ne citer que lui ! Il paraît que ça s’appelle de l’anticapitalisme, et qu’il est malséant par les temps qui courent de prononcer ce mot là.

Et tout le monde de rigoler… Comment tu vas faire pour financer les entreprises ? Si y-a plus de patron comment on va s’en sortir ? T u vas qu’en même pas nous ressortir le vieux principe « soixantehuitard » de la cogestion. Pourquoi pas !

On oublie trop souvent que cela existe, les coopératives ouvrières en sont le meilleur exemple. Mais comme l’on peut observer de plus en plus leurs disparitions, des petits malins proclament haut et fort : « Tu vois, ça fonctionne pas ! ».

Erreur, volonté manifeste ou inconsciente de leur part tant ils sont imprégnés pour le système capitaliste. Car la plus belle réussite dans ce domaine fut sans doute la Camif (Coopérative des Adhérents à la Mutuelle des Instituteurs de France). Si j’use du passé à son propos c’est qu’elle n’est plus une coopérative en tant que telle. Comme elle fonctionnait trop bien, salaires corrects, temps de travail moindre, mais la capitalisation attirée par les profits est venue insidieusement remplacer le principe coopératif. Depuis, cette société, que l’on baptisera anonyme, va de mal en pis. Ce n’est donc pas le coopératisme qui est mis en cause, mais bien le capitalisme. Les exemples ne s’arrêtent pas qu’à celui-là puisque l’on assiste au même problème lors de la privatisation des services publics.

Réapproprions nous notre capital travail. La valeur ajoutée qu’il procure sera partagée, donc des temps de travail plus courts avec aussi plus de rémunérations. Ceci ayant pour corolaire : moins de chômage.

Donc ne travaillez pas plus pour gagner plus, cela ne servira qu’à engraisser les boursicoteurs au détriment de votre Bien-Vivre.

Messages

  • Je suis d’accord avec toi. Non seulement nous ne devons plus permettre aux exploiteurs de s’enrichir à nos dépens mais, en plus, il nous faut oeuvrer pour que ce système capitaliste, qui s’emballe et nous pourrit la vie, s’effondre .

    On en est arrivé au point où les salariés qui, par leur travail, font vivre une entreprise ne sont pas considérés comme faisant partie de l’entreprise. On les vire "pour le bien de l’entreprise", sous entendu que l’entreprise, c’est tous ceux qui ne s’y mouillent pas la chemise , c’est à dire les actionnaires et le conseil d’administration qui empochent des sommes fabuleuses.

    Il faut commencer par ne plus permettre à cette entreprise, qui a déjà viré la plupart de ses employés sur notre territoire, de gagner le moindre centime sur notre dos.
    Evidemment elle se trouvera de nouveaux clients dans les pays à faibles salaires où elle déménage ses activités, mais seulement quand leurs salaires auront augmenté. En attendant, arrangeons-nous pour qu’elle ne gagne rien de notre part, ce que le conseil d’administration n’avait pas prévu, lui qui voulait le beurre et l’argent du beurre.
    De plus, nous pouvons clamer haut et fort que nous n’achetons plus rien à cette entreprise, car la moindre rumeur fait chuter la valeur des actions, pour agir sur les actionnaires au nom desquels se faisait la délocalisation.
    En ce moment c’est PSA.
    Clamons haut et fort que nous n’achetons plus PSA et faisons le.

    Si, à un moment précis, nous menacions collectivement, par la voie syndicale, associative, la presse, le bouche à oreille, l’affichage etc...de ne plus rien acheter de neuf ni de marques, rien que de l’occasion, rien que l’indispensable à la vie, même pendant SEULEMENT DEUX MOIS, à renouveler chaque fois que le pouvoir néolibéral ou une grosse entreprise nous fait un mauvais coup sur le plan social, nous aurions un pouvoir énorme sur le système capitaliste.

    De plus nous nous créerions des circuits de solidarité pour compenser, ce qui serait encore plus néfaste pour le capitalisme qui essaye de casser la solidarité des salariés pour encourager l’individualisme et permettre aux riches de régner sans obstacle .

  • Citation :

    " L’extinction du travail passe pour une simple éclipse alors que, pour la première fois dans l’Histoire, l’ensemble des êtres humains est de moins en moins nécessaire au petit nombre qui façonne l’économie et détient le pouvoir.

    Nous découvrons qu’au-delà de l’exploitation des hommes, il y avait pire, et que, devant le fait de n’être plus même exploitable, la foule des hommes tenus pour superflus peut trembler, et chaque homme dans cette foule.

    De l’exploitation à l’exclusion, de l’exclusion à l’élimination ? "

    Vivianne Forrester : L’HORREUR ÉCONOMIQUE

    Il est impératif d’avoir compris qu’en plus des délocalisations de nos entreprises

    la robotisation s’accélère (vieartificielle.com)

    et que prochainement ’ILS" n’auront presque plus besoin de travailleurs

    C’est du DARWINISME ECONOMIQUE que nous souffrons

    Michèle

    • Avec leurs robots, ils n’ont peut-être plus besoin de travailleurs mais ils auront toujours besoin de notre fric pour faire perdurer leur système pourri . A nous de ne plus leur en donner !

    • Voici un exemple de la robotisation qui s’accélère :

      Avec Carrefour on cauchemardise
      reçu de Bluelily
      samedi 26 mai 2007

      http://altermonde-levillage.com/spip.php?article10454

      de Michèle

    • C’est vrai qu’avec la robotisation, moins de salariés, mais enfin, les robots vont pas se fabriquer tout seuls !

      Sinon, c’est vrai que la seule issue possible pour l’ensemble des salariés, c’est chaque fois que c’est possible la mise en place de coopératives, avec le développement de l’économie sociale, qui marche fort bien. D’ailleurs, les universités forment à cette économie, et des mutuelles comme la Macif développent ce concept. Mais il faut reconnaître, que les coops et les scops ne bénéficient pas du même régime que l’entreprise, à savoir que les banques ne veulent pas aider au financement. Il reste donc le "crédit coopératif" pour répondre à ces besoins. Par la pression, il est possible de changer la donne.

      Si on veut on peut changer la vie, malgré le libéralisme, le tout c’est de résister, de ne pas se laisser acheter, car derrière il y a toujours le piège à cons.

      Il serait intéressant de boycotter chaque fois que c’est nécessaire, pour montrer que la "France d’en bas" a un pouvoir au moins égal à celui du Médef, ou de la haute finance, il suffit d’en avoir conscience, et d’avancer groupés, tous ensembles, pour imposer notre vision des choses. J

    • Tout à fait d’accord . Notre grand travail est de conscientiser les salariés, chômeurs, RMistes tout en y associant les exclus, de notre immense pouvoir de gripper la machine capitaliste en cessant de l’alimenter par notre fric. Ensuite, d’aider les salariés licenciés par une multinationale à créer aussitôt de multiples petites entreprises à taille humaine.
      A Bellaciao il doit bien se trouver des juristes en droit commercial pour proposer leurs services et chacun d’entre nous peut répondre à des demandes de conseils pour partager son savoir-faire.

      La résistance économique ? A court terme cela suppose de retirer, le jour même où il est versé, notre salaire des banques, le refus d’acheter les produits de multinationales, le refus d’entrer dans des grandes surfaces, le refus d’acheter du neuf quand on peut trouver de l’occasion, le refus d’acheter ce qui n’est pas indispensable, le refus des marques et de la frime. C’est une attitude à prendre, un autre mode de vie au quotidien à adopter .

      Les coopératives sont une excellente solution , certes. Il faut aussi que les salariés licenciés par une multinationale ne restent plus isolés mais s’associent pour mettre en commun une partie de leurs indemnités afin de créer rapidement des petites entreprises de produits UTILES et de véritables services , entreprises à l’échelle humaine au niveau des quartiers, des petites villes, des villages désertés par les commerces et les services publics . Dès que l’on a besoin de quelque chose, privilégier ces petites entreprises, même si c’est plus cher qu’à l’hyper. Quand on apprend progressivement à résister à la pub pour se passer de ce qui n’est pas indispensable, on peut bien payer un peu plus cher chez les petits entrepreneurs.

      C’est une éthique et une attitude générale à adopter. Cette résistance aux multinationales et à leurs laquais au pouvoir est notre seul moyen de survivre et de redevenir des humains .

      PASTOURELLE