Accueil > CA Appel 6 milliards pour son capital ! Suite des "Subprimes"

CA Appel 6 milliards pour son capital ! Suite des "Subprimes"

Publie le mardi 13 mai 2008 par Open-Publishing
1 commentaire

Crédit Agricole prévoit de lancer une augmentation de capital de près de 6 milliards d’euros
[ 13/05/08 - 09H39 - actualisé à 10:06:00 ]

La banque mutualiste, qui a dégagé un bénéfice net de 892 millions d’euros au premier trimestre, estime que la crise du "subprime" lui a encore coûté plus de 1,2 milliard d’euros au cours des trois premiers mois de l’année.

Confirmant une information du journal Les Echos, Crédit Agricole SA a annoncé mardi son projet de lancer une augmentation de capital pour faire face à la crise du "subprime". La banque mutualiste espère lever 5,9 milliards d’euros, qui devrait lui permettre "d’atteindre un ratio de solvabilité Tier 1 de 8,5% et de le maintenir dans une fourchette de 8 à 8,5% tant que l’environnement reste inchangé", a précisé l’établissement. Son conseil d’administration se réunira mercredi 14 à 16 heures pour se prononcer sur ce projet.

Si la publication officielle de ses résultats au titre du premier trimestre est toujours maintenue au jeudi 15 mai, Crédit Agricole a dévoilé dès mardi son résultat net part du groupe, afin de stabiliser son cours de bourse, qui chutait de 4,25% à l’ouverture à Paris. Au cours des trois premiers mois de l’année, la banque mutualiste a engrangé un bénéfice net de 892 millions d’euros, malgré 1,2 milliard d’euros de dépréciations liées aux crédits subprimes chez Calyon, sa filiale de banque de financement et d’investissement.

Crédit Agricole a annoncé mardi son intention de mettre l’accent dans sa stratégie à long terme sur la banque de détail et les métiers spécialisés. Le groupe a annoncé un "recentrage" de Calyon sur "ses expertises et clientèles clés avec un profil de risque réduit, une réduction de la proportion des fonds propres du groupe allouée à ces activités, et un programme de réduction significative des frais fixes".

Mercredi 14 mai 2008

Crédit Agricole SA va lancer une augmentation de capital massive
[ 13/05/08 ]

La banque mutualiste devrait annoncer jeudi une augmentation de capital de plusieurs milliards d’euros
du fait de nouvelles pertes réalisées par Calyon, à la fois liées au « subprime » et dans les dérivés actions.

Le montant des pertes totales de Casa doit être arrêté demain matin par le conseil d’administration.

La semaine promet d’être encore difficile pour les dirigeants du Crédit Agricole. Selon nos informations,
la Banque verte pourrait en effet annoncer, jeudi, lors de la publication de ses résultats trimestriels,
une augmentation de capital de plusieurs milliards d’euros de sa structure cotée Crédit Agricole SA,
consécutive à de nouvelles dépréciations d’actifs passées par sa filiale de banque de financement et
d’investissement (BFI) Calyon et à des pertes enregistrées dans les activités de marché.

Cette opération vient en plus de l’émission d’actions préférentielles de 3,6 milliards déjà annoncée,
liée au traitement des intérêts minoritaires dans Bâle II.
Calyon aurait en effet enregistré des pertes importantes dans ses activités de dérivés actions. Il ne s’agirait pas
de pertes réalisées par un seul trader, comme dans le cas de la Société Générale, mais de pertes cumulées
par plusieurs équipes de trading pour compte propre, et creusées par les secousses du mois de mars sur les marchés.

Une source interne à la banque a démenti que les pertes de trading étaient à l’origine de l’augmentation de capital,
l’expliquant essentiellement par les nouvelles dépréciations liées aux effets de la crise des « subprimes »
qui dépasseraient le milliard d’euros. Le montant des pertes totales doit encore être arrêté par le conseil d’administration
qui a lieu demain matin.

Changement de management

Cette perte est en tout cas celle de trop pour les dirigeants de Crédit Agricole SA et ses actionnaires, les caisses régionales.
Calyon avait déjà enregistré un résultat net négatif de 1,9 milliard d’euros au quatrième trimestre.

Un changement de management a donc été décidé à la tête de Calyon. Responsable des activités
de marché pendant plus de deux ans avant de prendre la direction générale de Calyon fin août, au pire moment,
Marc Litzler va être remplacé par Patrick Valroff, cinquante-neuf ans, actuellement à la tête du pôle services
financiers spécialisés et PDG de Sofinco, comme l’a annoncé « Le Monde ». Marc Lizler aurait démissionné et
pourrait dans un premier temps rester au côté de Georges Pauget, le directeur général de Crédit Agricole SA, qui l’avait nommé.
Figure de la Société Générale dans les dérivés actions, Marc Litzler aurait choisi, en prenant les manettes
de Calyon à l’automne dernier, de pousser les feux à contre-cycle sur les activités de marchés les plus rémunératrices –
les produits dérivés notamment. Selon certains proches, il tablait alors sur une sortie de crise rapide, et prévoyait
en interne une croissance des revenus de 20 % en 2008. Calyon aurait ainsi embauché près de 900 personnes
depuis l’été dernier.

Calyon dans la ligne de mire

Autre conséquence de ces déboires : les caisses régionales, qui n’ont guère apprécié de payer le prix des développements
de Calyon, devraient rapidement reprendre la main sur la gestion du groupe. Ce qui se traduirait par une réduction de la
voilure des activités de Calyon. Une revue des métiers est déjà en cours. Et il est à parier que le rééquilibrage des
activités opéré ces dernières années au profit des activités de marché ne sera plus à terme d’actualité, les points forts
de Calyon résidant surtout dans les métiers du financement. La taille et le positionnement de la banque de financement
et d’investissement du Crédit Agricole devront aussi faire l’objet de débats - la cession étant écartée. La gestion des coûts
devra être également repensée. Derrière le départ de Marc Litzler, c’est bien Georges Pauget qui paraît désormais fragilisé.

ELSA CONESA ET LAURA BERNY

Messages

  • Quand le CA a proposé aux clients-emprunteurs des "subprimes" alors que le taux d’emprunt classique était déjà très bas, autour de 3 %, il était stupide de tomber aussi facilement dans le panneau, sachant que la banque ne peut pas prêter à plus bas que 3 %, surtout dans le monde actuel où l’argent est roi.
    Le CA affirmait même que ces subprimes seraient avantageux sur au moins 7 ans, alors que le taux d’intérêt pour un emprunt commençait à frémir à la hausse. Il suffisait d’écouter un peu les infos, en ce temps-là, pour savoir que le subprime était un attrape-nigaud. Preuve, qu’il ne faut pas écouter l’appel des sirènes sans un minimum de questions à (se) poser !