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CAEN : APPEL A LA SOLIDARITE CONTRE LA REPRESSION

Publie le mardi 30 mai 2006 par Open-Publishing

Le mouvement dit « anti-CPE » a été marqué à Caen, comme dans bien d’autres villes, par des affrontements avec les forces répressives de l’Etat. Il y a eu au moins une douzaine d’inculpations. Une commission anti-répression a été mise en place. Du fric est collecté pour les amendes, les frais de tribunaux, les dommages et intérêts, le cantinage des personnes qui sont ou seront détenues. Des centaines d’euros ont déjà été collecté mais il en faudra vraisemblablement plusieurs milliers ! ! !

Le SIA de Caen appelle tous les camarades, groupes, réseaux et syndicats libertaires se trouvant dans des villes où il y a eu peu ou pas d’inculpations à se montrer solidaires en envoyant du pognon, en organisant des collectes et/ou des concerts de soutien. Envoyez les chèques (à l’ordre du SIA) à notre boite postale avec la mention « Soutien aux inculpés anti-CPE » écrite au dos. On transmettra rapidement à la commission anti-répression. La solidarité ne doit pas être un vain mot !

Ne laissons pas les émeutiers seuls face à la répression ! ! !

Voici un bref récit des incidents et des procès.

Dés le début du mouvement, l’ambiance a été alourdie par les violences policières survenues lors du festival « Bar à Zique ». Lors de ce festival, des petits concerts sont organisés sur 3 jours dans pas mal de bars de la ville. Le climat est un peu particulier cette année car, en plus du malaise et de la grogne sociale général dans le pays, la mairie et la préfecture de Caen ont mis en place peu de temps auparavant un arrêté anti-alcool qui interdit la consommation de picole dans les rues du centre-ville le jeudi soir, qui est le soir de sortie privilégié des étudiantEs. Des petits rassemblements de protestation ont eu lieu suite à cet arrêté. Des contraventions ont été dressées, des jeunes embarqués, les flics sont énervés... Le vendredi 10 mars, le festival « Bar à Zique » touche à sa fin. Il y a beaucoup de monde en ville. La police multiplie les contrôles agressifs. Ça finit par déraper. Quelques canettes volent sur une voiture de patrouille. La réaction policière est brutale et disproportionnée. Des dizaines de flics en civil ou en tenue anti-émeutes débarquent dans les rues, chargent, tabassent, gazent, embarquent. Les gens refluent, se regroupent, une centaine de personnes érigent de petites barricades avec des jardinières, des poubelles... Les incidents violents vont se poursuivre pendant 3 heures au milieu des détonations de flash-ball dans un centre ville partiellement noyé sous les gaz lacrymos. Des dizaines de personnes sont arrêtées (dont plusieurs sont inculpées). Les blesséEs se comptent aussi par dizaines.

Le jeudi 31 mars, lors d’un blocage de périphérique, la police gaze et charge à plusieurs reprises. Des gens prennent des coups de matraques et une personne est inculpée pour jet de pierre. L’action se termine en une grosse bousculade avec les forces de l’ordre qui dure un quart d’heure.

Le 04 avril, une manif sauvage de 6000 personnes se heurte à la police en voulant occuper une nouvelle fois le périphérique. Les affrontements vont durer 3 heures. La police tire 350 grenades avant de se replier car elle est débordée. Elle déclare 37 blessés (légers pour la plupart). Il y a 4 interpellations parmi les manifestants.

Le 06 avril, 2000 personnes occupent la gare. En fin d’après-midi, la situation dégénère. Des affrontements éclatent. La police gaze, charge et matraque de nombreuses personnes. Elle veut se venger de son humiliation au périphérique 2 jours avant. Une fois les gens évacués brutalement de la gare, les forces anti-émeutes vont charger sans répit le cortège et le poursuivre à travers la ville pendant prés de 2 kilomètres, gazant (avec des grenades spéciales) et frappant tout ce qui bouge. La police déclare 5 blessés. Il y en a au moins une quinzaine parmi les manifestantEs. 8 interpellations suivies d’inculpations. Une personne passe en comparution immédiate et prend 3 mois fermes pour jets de projectiles.

Le 1er mai, des étudiantEs encore mobiliséEs occupent un Mac Do en ville et repeignent la façade. Le soir, 2 personnes seront interpellées. Elles passent en comparution immédiate. Une personne prend 120 heures de TIG, l’autre 240 heures de TIG+ 8 mois avec sursis (elle était jugée aussi pour des jets de projectiles à la gare le 06 avril)+ 1500 euros pour une autre affaire de dégradation. Les 2 ont à payer solidairement 600 euros pour le nettoyage du Mac Do. Un nouveau procès aura lieu en octobre car Mac Do réclame de nouveaux dommages et intérêts pour « manque à gagner » (ils ont du fermer le restaurant pendant le nettoyage).

Le 17 mai, une personne est passé en « procédure de conciliation » pour être monté sur une voiture afin de filmer une énorme bousculade avec la police devant la préfecture le 28 mars. La voiture était déjà défoncée mais elle écope quand même de 3000 euros de dommages et intérêts à payer avant le 02 juin sinon il y aura procès en correctionnelle.

Le 18 mai, 2 personnes passent en correctionnelle pour les incidents de « Bars à Zique ». L’une prend 4 mois avec sursis. L’autre 3 mois avec sursis.

Un mineur doit comparaître le 1er juin. Une autre personne le 13 juillet, une autre le 18, 2 personnes le 22 août, une autre le 24 et une dernière le 25. Nous ferons un bilan plus complet des peines prononcées à la rentrée de septembre.

Des tracts, communiqués, photos et vidéos du mouvement « anti-CPE » à Caen sont disponibles sur http://collectifetucaen.free.fr