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CASSE DU CODE DU TRAVAIL

Publie le jeudi 22 novembre 2007 par Open-Publishing
1 commentaire

Comment nous nous sommes fait baiser !

Par Agnès Maillard
le lundi 19 novembre 2007

Alors que la campagne électorale n’en finissait plus de se traîner,
le gouvernement Villepin semblait n’avoir plus qu’un seul objectif :
mener à bien coûte que coûte la simplification du Code du Travail.

À ce moment-là, très complaisamment, médias, personnels politiques
et penseurs (auto-proclamés) de tous poils n’avaient pas de tâche
plus urgente et importante que de commenter les choix vestimentaires
de la candidate socialiste, de porter aux nues le faux troisième
homme venu du Béarn ou de passer discrètement, mais avec beaucoup de
constance et d’application, la brosse à reluire sur celui qu’ils
avaient depuis longtemps choisi comme princident ! Et pendant ce
temps-là, dans les couloirs feutrés du pouvoir, les petites fourmis
laborieuses se pressaient de finir leur Grand Œuvre : le démontage
total et méthodique de toute protection des salariés contre les abus
d’un patronat de droit divin.

“Plusieurs mois, voire plusieurs années seront sans doute
nécessaires pour que ce nouveau code révèle tous ses secrets” Ch.
Radé (qui a fait partie du « comité d’experts » chargé de la
réécriture), avant-propos de l’édition Dalloz 2007 du nouveau
code du travail issu de l’ordonnance du 12 mars 2007

Un peu comme le traité simplifié qui va se passer allègrement de
notre assentiment collectif, la simplification du Droit du Travail a
consisté réellement à compliquer l’accès des textes pour les non-
initiés afin de pouvoir mieux les vider de leur substance par la suite.

Si on résume crûment à la grolandaise, en novlangue bien
décomplexée, simplification signifie “dans ton cul de viande à
garnir le front de la grande guerre économique”, celle qui
consiste à ravager un siècle de progrès sociaux pour le plus grand
profit d’une gentille petite caste pourtant déjà gavée jusqu’à la
gueule.

Heureusement pour nous, il y a aussi des gens qui connaissent le
droit et ses arcanes, qui se sont cognés cette lecture indigeste et
qui nous font cadeau de leur analyse du nouveau Code du Travail. Et
ce qu’on y apprend est plus que consternant : cela devrait nous
précipiter tous dans la rue sur-le-champ pour réclamer
l’embastillement immédiat des petits boutiquiers qui ont bradé nos
droits les plus fondamentaux avec une telle légèreté.
Merci à Étienne Chouard pour sa veille permanente et citoyenne et
merci à Richard Abauzit pour son travail de titan. Une fois de plus,
il prouve avec brio que l’Inspection du travail est notre dernier
rempart contre la barbarie.

 Casse du code du travail : l’analyse de Richard Abauzit
(pdf)

Ce document a pour vocation de circuler abondamment. Le plus simple
est d’insérer un lien vers le PDF hébergé par Étienne, afin de
simplifier faciliter le travail de mise à jour de Richard sur ce
fichier de référence.

Faites tourner !

 http://blog.monolecte.fr/post/2007/...

Messages

  • Chers(chères) concitoyens et concitoyennes.

    Il est clair que comme le dit Agnès, nous nous sommes fait baiser ! Et le plus grave c’est que cela c’est fait presque avec l’assentiment de tous.
    Comment se fait-il que les grands leaders syndicaux laissent faire les choses qui sont en train de se dérouler. La situation est d’une extrême gravité et bien plus encore que certains veulent le dire.Dans les grandes entreprises Françaises et dans les grandes administrations et services de l’éducation, les droits et règles répondants des lois fondamentales sont bafoués à tour de bras sans que personne ne se lève pour dénoncer l’innommable.
    Lorsque l’on fait remarquer que la loi n’est pas respecté par un dirigeant quelconque, on nous fait remarquer que le monde ne peut pas être parfait et qu’il ne faut pas trop en demander dans la conjoncture actuelle. seulement lorsque tu dépasse la vitesse autorisée de deux kilomètres à l’heure, en tant que citoyen ordinaire alors là oui on te demande la perfection, et on te demande de t’acquitter d’une amende sans se soucier de savoir si ta conjoncture te permet de payer.
    Pour ma part je crois que la situation est extrêmement critique, on sens les vapeurs de l’exaspération qui montent se concentrent et se densifient comme des vapeurs d’essence qui se concentrent avec une telle force qu’a un moment une petite étincelle insignifiante va faire "conflagrateximploser" le système dans un déferlement de violence tel que l’on ne peut l’imaginer.
    Tous les remparts contre la violence et la misères qui avait étés mis en place par nos prédécesseurs sont entrain d’être balayés de maniére inconsidéré par des gens qui n’ont pas pris la mesure des conséquences de leur actes.
    Partout je sens la tension qui monte et je crains le pire.

    ML