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"CE QUE PROPOSE LA DIRECTION NATIONALE EST EN DEHORS DE TOUTE RÉALITÉ"

Publie le dimanche 1er juillet 2007 par Open-Publishing
9 commentaires

"CE QUE PROPOSE LA DIRECTION NATIONALE EST EN DEHORS DE TOUTE RÉALITÉ"

http://www.liberte62.com

De retour de la réunion du Conseil national qui s’est déroulée vendredi et samedi derniers à Paris, Cathy Apourceau, secrétaire de la fédération PCF du Pas-de-Calais répond aux questions de Liberté 62.

• Liberté 62 : "Suite aux élections présidentielles et législatives, la direction nationale du PCF vient de proposer d’engager un débat et une réflexion "sans a priori" et "sans tabou". Que pensez-vous de cette proposition ?"

Cathy Apourceau – "Je suis de celles et de ceux qui pensent qu’il faut, effectivement, avant toute chose, engager un vrai débat dans le Parti, un débat ouvert, franc et sans complaisance sur les erreurs stratégiques qui nous ont mené droit dans le mur.

L’affaiblissement réel du Parti doit nous faire réfléchir sur notre avenir et non pas nous replier une nouvelle fois dans une analyse simpliste, surfaite, rejetant la responsabilité sur les autres. Bien évidemment, les grands médias, le bipartisme consécutif au quinquennat et au renversement du calendrier électoral sont en partie responsables de la situation actuelle mais cette réalité n’explique pas tout."

• Liberté 62 : "Que pensezvous de l’idée de programmer dans cette perspective la tenue d’un congrès extraordinaire en décembre prochain ?"

Cathy Apourceau – "Je crains que l’annonce d’un congrès extraordinaire qui plus est, à la va-vite, ne favorise pas le débat en profondeur. Une très large majorité des adhérents de notre fédération s’opposent à ce congrès extraordinaire et ceci pour trois raisons essentielles : d’un point de vue tactique, d’un point de vue stratégique et d’un point de vue financier. Deux choses doivent primer : d’une part l’unité des communistes et d’autre part la volonté de redonner au militants communistes des armes pour mener la bataille idéologique face à Nicolas Sarkozy et au Medef. Dans le cadre des élections législatives, c’est notre ancrage local qui nous a permis de sauver les meubles et certainement pas notre stratégie. Là où nous avons peu d’ancrage et là où nous sommes en état de faiblesse d’organisation, c’est l’effondrement ! Et que nous propose-ton de faire ? Deux congrès, l’un à l’automne et l’autre un an plus tard. Une nouvelle fois ce que propose la direction nationale est en dehors de la réalité. Dès septembre, chaque fédération, chaque section va préparer municipales et cantonales. Ouvrir un congrès à la veille de ces élections importantes pour notre ancrage local est une aberration, une erreur tactique et une source de division.

Enfin, deux congrès alors que les finances du Parti sont au plus mal, c’est un luxe ! Un seul congrès après les municipales aurait amplement suffit pour définir une stratégie qui nous conduise à la reconquête de l’électorat populaire et nous permette dans la sérénité et avec détermination de mener la lutte et de préparer les échéances des européennes en 2009 et des régionales en 2010. "

• Liberté 62 : "Certains membres du PCF avancent l’idée d’une recomposition politique "à gauche de la gauche" dans le sens d’une continuation de l’inspiration fondamentale de la stratégie dite "unitaire". Est-ce souhaitable ?

Cathy Apourceau – "Nos reculs idéologiques de congrès en congrès nous ont désarmés face à la bataille menée contre notre peuple par la droite et le patronat. Apparaissons-nous encore comme anticapitalistes ? Comme porteur d’un projet de société alternatif au capitalisme ? Malheureusement, je ne le pense pas. Et c’est là, une des principales sources de nos maux : nous sommes devenus, pour la plupart des gens, un parti comme les autres. Nous ne créons plus l’espoir dans une société nouvelle débarrassée de l’exploitation capitaliste et nos abandons idéologiques successifs nous font apparaître comme étant tout juste bons à panser les plaies du capitalisme.

L’avenir du Parti et l’efficacité de notre lutte en faveur des travailleurs, des chômeurs, des jeunes et des retraités n’est pas dans le réformisme. Les gens préfèrent toujours l’original à la copie et c’est une des raisons essentielles du vote utile en faveur du PS qui plombe en permanence nos résultats à chaque élection nationale. Où est passée notre originalité ? Notre identité ancrée dans la transformation radicale de la société ? Je pense que depuis des années elle se sont diluées dans un consensus sans aucun véritable bilan, sans aucune remise en cause réelle de nos stratégies passées. Il nous faut d’urgence les retrouver."

Messages

  • 2 CONGRES EN 1 AN : LE 2 EN 1 PUBLICITAIRE A ENCORE FRAPPÉ !

    Moi, je suis pour qu’on tienne 1 congrès, qu’on se donnera le temps de préparer, avec l’objectif du "réarmement" idéologique du parti, pour affronter les luttes dans de meilleures conditions.
    Mais le parti n’a pas d’autre justification d’exister que d’épauler les luttes et donner la perspective de la transformation sociale. C’est donc à être dans les luttes, efficacement, qu’il faut qu’il travaille.

    S’infliger 2 congrès, cela conduira à ne plus avoir comme activité qu’à "être en réunion pendant que les gens seront dans les luttes ! Et c’est donc se préparer à déserter et à renforcer la tendance à disparaître.

    À quoi servirait d’être toujours dans les palabres soit-disant "sans tabou" mais où il n’est pas permis de réfléchir sur les expériences et les tatonnements des autres forces communistes et populaires antlibérales et anticapitalistes en Europe (comme la Sinistra !), parce que l’on ne fait pas circuler l’information, délibérément ?

    NOSE DE CHAMPAGNE

  • Un congrés certainement , mais pour y trouver de vrais solutions, un vrai débat , avec une base de militants entendus, et pas un débats d’apparatchiks, déterminer de vrais luttes de terrains, militer dans les associations de proximités, j’aimerais tant que le parti communiste se reprenne ne se réunisse.
    Robert Hue souhaiterait dénommer le parti communiste :

    Voilà le vrai débat,on est loin d’un Jean Cau qui disait :"la Gauche le bien" moi j’ai pas envi que le parti soit mangé de l’intérieur, jolie dépouille, arrosée du sang de tant de victoires et de défaites déviationnistes, de tant d’aveuglement en tout cas c’est le peuple qui trinque, qui a d’ailleurs cessé de nous écouter parce que nous sommes inaudibles, le déviationnisme du 21 em siécle c’est de laisser la porte ouverte au capitalisme, hydre armée jusqu’au dents, prenant le visage de fadela Amara,de Bernard Laporte, ou de Mr Hirtch, de Mr Boquel.
    Avant de penser autre nom, faudrait penser tout court La c’est plus compliqué.mais j’ai bon espoir, la gauche la vrai a peut être besoin d’un nom, comme tout nouveau né, inventons déjà une véritable union, un vrai courant de penser et avant de faire mourir donnons la vie. Commentaires
    Catherine.

    • Si ça peut vous donner à réfléchir : en 1999, l’Humanité publie le résultat d’un sondage réalisé une première fois en 1979, l’idée étant de " voir " l’évolution en 20 ans. En 79 1/3 des adhérents étaient " employés ", et 2/3 ouvriers. En 99 la proportion s’inverse : 2/3 d’employés, pour 1/3 d’ouvriers. En 79, pour la " dictature du prolétariat ", 2/3 contre 1/3. En 99, la aussi la proportion s’inverse : pour 1/3 , contre, 2/3. Réponse à une question subsidiaire : le Parti Communiste doit devenir un parti COMME LES AUTRES, et ne surtout pas s’occuper d’économie, mais la laisser aux " techniciens ". Sondage réalisé auprès des adhérents, à la demande de la DIRECTION. J’ai quelques autres exemples en réserve. Bon courage malgré tout, parce que Y A DU BOULOT. Un vieux stal borné.

    • OUVRIERS, EMPLOYÉS ET DICTATURE DU PROLÉTARIAT...

      ... Est-ce que c’est la dictature du prolétariat qui a donné la victoire à Morales, à Chavez, ou qui a permis au Parti Socialiste (membre de GUE-GVN) Néerlandais, au Linkspartei, au PRC et au PDCI d’Italie de progresser aux élections ?

      Ce qui a permis ces résultats c’est la perception nette pour les couches populaires auxquelles ils s’adressent que leurs propositions, leurs programmes, répondent à leurs difficultés quotidiennes et sont une alternative sur laquelle elles peuvent miser, s’engager.

      Expliquer la minorité en faveur de "la dictature du prolétariat" par l’inversion sociologique 2/3 ouvriers-1/3 employés en 1/3 ouvriers-2/3 employés, c’est de la pensée magique et c’est inopérant. La dictature du prolétariat ce n’est pas un programme. Ce n’est pas une alternative à l’ouverture totale du marché de l’énergie le 1er juillet 2007 !

      Ce qui fait défaut au parti communiste c’est sa lisibilité sur le terrain, au quotidien, entre 2 élections. C’est son immersion dans les luttes sur tout le territoire. C’est son redéploiment. Là dessus il aurait beaucoup à apprendre de la CGT !
      La nécessité de reconstruire les solidarités dans les quartiers et les entreprises : c’est la tâche incontournable pour un authentique parti ouvrier.

      NOSE DE CHAMPAGNE

    • Il faudrait surtout donner envie aux gens de venir librement, sans contrainte, sans bourrage de crâne, partager des évidences, pour admettre qu’il y a une légitimité à se battre contre des spolliations illégitimes. Exemple : le salarié, de par son travail, enrichit l’entreprise. Résultat : de l’argent se dégage de ce travail qui sert à payer les salaires, les diverses charges et le surplus appelé "bénéfices" part dans les poches du patron, des actionnaires et de l’état. C’est là que rien ne va plus, dans cette distribution.

      Expliqué clairement à chaque salarié, il verra où il a été lésé et pourquoi des partis de gauche se battent pour rétablir la situation.

      Il serait temps aussi de redéfinir ce qu’est "l’autorité de l’état" qui n’incite pas forcément à l’adhésion ! Quand fera-t-on confiance aux êtres humains et admettre qu’ils ne sont pas "des éternels enfants", qu’il n’est pas nécessaire et obligatoire de penser et de faire à leur place !

      Quand le PCF aura répondu à ces questions essentielles et le reste de la gauche aussi d’ailleurs, il se peut fort qu’on assiste à une Renaissance de la politique à Gauche ! Il faut se préparer pour les municipales, point de départ de celles dans 5 ans ! Faudra être prêts !

    • Chavez, Castro, c’EST la DICTATURE du PROLETARIAT. la Commune c,ETAIT la dictature du prolétariat. Marx et Engels SONT au communisme ce que Mendéléiev EST à la chimie. Le prolétaire est celui qui est CONTRAINT de céder le MAXIMUM de sa FORCE de TRAVAIL, ce qui est le cas AUJOURD’HUI de LA PRESQUE TOTALAITE DES SALATIES QUI SONT 95/100 DE LA POPULATION ACTIVE, ( statistiques INSEE de 2004 dernier recensement ). Cela va de l’ouvrier à l’hotesse de l’air en passant par l’infirmière et le chauffeur de bus. Aujourd’hui, en 2005, nous sommes sous la DICTATURE DES ACTIONNAIRES MAJORITAIRES d’environ 200 boites cotées en Bourse, soit grosso modo 1/100 de la population. Pour se libérer, le PROLETARIAT ne peut que SOCIALISER en les NATIONNALISANT ces boites. Ce faisant, il récupère ce qui est le produit de sa force de travail, et " charbonnier étant maitre chez soi " en les administrant, il se DESALIENE au sens de Marx. Pour cela, il lui faut bien conquérir le POUVOIR POLITIQUE. C’ est cela la dictature du prolétariat : POUVOIR DES PRODUCTEURS DE PLUS-VALUE QUI MET FIN AU POUVOIR DES ACTIONNAIRES MAJORITAIRES. Or , depuis le début des anées 90, le PC réaffirme dans les préambules de TOUS ses congrès qu’il ne se DEFINIT PLUS par rapport à Marx et au prolétariat : en bon français, et pas dans le novpatois des employés de bureau et des petits, tout petits cheffaillons, qui s’immaginent avoir L’INTELLIGENCE infuse, parce qu’ils ont été CONDITIONNES au sens de Pavlov par le capital, cela signifie que le PC ne veut pas du pouvoir du prolétariat, qui est MAJORITAIRE EN GENRE ET EN NOMBRE DANS LA POPULATION TOUT COURT. Le reste n’est que foutaises et billevesées. A tchao bonsoir. Un vieux stal borné.

  • Trois axiomes peuvent changer au Parti, grâce aux 2% ! (A quelque chose malheur est bon !)

    ce sont : "les chefs ont toujours raison", "on ne change pas une équipe qui perd", "les congrès sont toujours verrouillés",

    mais à condition qu’il n’y ait qu’un seul congrès, et qu’une direction renouvellée applique une ligne nouvelle qui tourne le dos à la mascarade des collectifs et à la sattelisation au PS.

    Gilles Questiaux