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CGT : la position de Jean Lévy, pour un congrès en 2015

par Cyril LAZARO

Publie le dimanche 25 janvier 2015 par Cyril LAZARO - Open-Publishing
3 commentaires

CGT : qu’on ne se trompe pas de cible !

C’est son orientation qui est en jeu !

Par Jean LEVY

Ancien membre du bureau de FD des Employés

Ancien Délégué syndical national CGT du Crédit du Nord

Syndiqué à la CGT depuis 70 ans

Le dernier CCN a pris acte de la démission des membres du Bureau confédéral.

Thierry Lepaon n’est plus secrétaire général de la CGT. Il s’est comporté durant son mandat tel un bureaucrate d’autorité, un chef qui juge que sa fonction lui permet d’accéder naturellement à un niveau de vie et aux avantages d’un cadre d’une entreprise privée.

Mais cette conception n’est telle pas tout simplement l’expression de la mentalité du syndicalisme réformiste ?

Et le « problème Lepaon » n’est –il pas plus largement le reflet de l’orientation réformiste donnée à la CGT depuis des décennies ?

S’il ne s’agissait que de distorsions d’ordre éthique, de manquement personnel à la morale syndicale telle que la conçoit dans le syndicalisme de classe, le « cas Lepaon » aurait été vite réglé, ou plutôt, il ne serait jamais posé.

A travers Thierry Lepaon, c’est toute l’orientation de la CGT qui est mise en cause. Celle qui, depuis plusieurs décennie a abandonné le syndicalisme de classe, le syndicalisme de lutte, qui a dévissé progressivement pour prendre le chemin du compromis permanent avec les patrons, devenus des « partenaires sociaux », et le pouvoir en place.

N’est-il pas symptomatique que ce tournant s’est idéologiquement illustré par l’abandon de l’objectif centenaire de la CGT, « la collectivisation des moyens de production et d’échange », exclu de ses statuts ?

N’est-il pas tout aussi démonstratif de cette dérive, la déclaration de Thierry Lepaon faite au Nouvel Economiste, cette année, le 14 février 2014 :

« Il n’existe à la CGT aucune opposition de principe face au patronat. L’entreprise est une communauté composée de dirigeants et de salariés – là encore, je regrette que les actionnaires fassent figures d’éternels absents – et ces deux populations doivent pouvoir réfléchir et agir ensemble dans l’intérêt de leur communauté.

Sur ce plan, il est évident que le pragmatisme syndical s’impose »…

Cette orientation s’exprime également dans le contenu du manuel d’éducation syndical édité à l’usage des militants CGT par la Confédération, au point de se demander ce qui différencie ce manuel de celui de la CFDT.

Or, Thierry Lepaon, exit de ses responsabilités, n’en a pas moins osé proposer son successeur pour diriger la CGT. Le CCN n’a pas ratifié cette extravagance, mais accepté que celui-ci - le secrétaire de la FD de la Métallurgie - soit chargé de présenter la future équipe confédérale au CCN des 3 et 4 février...Décision prise à la majorité requise compte-tenu du vote de la secrétaire de la FD de la Santé, vote en contradiction avec celui de sa direction fédérale !...

Il appartient donc maintenant au CCN d’approuver ou non l’équipe qui sera présentée par Philippe Martinez...

Mais il ne s’agit pas simplement de noms.

Le choix du CCN devra porter sur l’essentiel : l’orientation de notre Centrale syndicale. Et sur le nécéssaire débat, large et démocratique, au sein des syndicats confédérés qui devra en décider.

Ce qui suppose un congrès avancé en 2015, idée rejetée par la majorité du CCN du 13 janvier.

Mais cette perspective ne peut prendre corps que si ce débat ne reste pas " entre les quatre murs" du CCN, loin des militants, loin des syndicats et des entreprises.

Il est nécessaire que la discussion sur les orientations confédérales s’engage à la base de la CGT, dans ses organisations confédérées. Car les salariés n’adhèrent pas directement au siège rue de Paris, à Montreuil, mais sur le lieu de travail, au syndicat, là où se déroule la lutte de classe, là où l’exploitation s’exprime au quotidien.

Les camarades qui, au CCN défendent cette orientation, doivent être convaincu que le "vase clos" confédéral est porteur d’isolement et de défaite.

Les salariés de notre pays, les privés d’emploi, sont actuellement orphelins d’une organisation syndicale de classe et de masse. Ils mesurent chaque jour ce manque à l’audace agressive du patronat, soutenu par le pouvoir PS, qui mène une contre révolution sociale d’ampleur et de violence inégalées.

Pour y faire face, une CGT de classe et de masse est indispensable.

Il s’agit aujourd’hui de la refonder.

Adressez votre texte individuel ou collectif, en mentionnant votre appartenance à la CGT, et vos responsabilités actuelles ou passées,

au Comité Confédéral National de la CGT

263 rue de Paris (93100) Montreuil

et faites connaître ce texte à Jean LEVY

jean.levy wkL dbmail.com

Messages

  • OUI. OUI et OUI.

    Manque peut-être un chantage ou, si vous préférez, la « construction d’un rapport de force ».

    À titre personnel, je suis convaincu que des milliers de signatures seraient sans effet.

    Pour appuyer mon sentiment, j’invoquererais le recours, l’encouragement, à la pétition lors de la dernière tranche de privatisation de la Poste, qui a précisément servi de dérivatif à la construction d’un rapport de force. Sans compter que la livraison clés en main de la liste des éléments à liquider en priorité (en montant, le cas échéant, des coup avec les tauliers des syndiqués, ça s’est vu et ça se verra encore, ne faites pas les chochottes !) serait faire preuve d’une naïveté bien peu révolutionnaire... au sein d’une orga dont les "premiers" (et seconds ?) dirigeants sont notoirement pourris.

    Alors quoi ?

    Déjà, systématiquement faire connaître au plus grand nombre les turpitudes que l’on est forcément amené(e)s à connaître localement. À ce titre, je suis assez scandalisé(e) par la position des métallos du valenciennois qui semblent regretter que des informations concernant les turpitudes avérées de la direction confédérale aient pu être portées à la connaissance d’un large public. Dénoncer des calomnies, c’est une chose, dénoncer des révélations c’en est une autre.

    Sérieusement, est-ce qu’un seul poil de cul de bureaucrate aurait frémi sans cette publicité ? Évidemment non ! Après des mois de secret de Polichinelle progressivement éventé en interne sans aucune réaction (hors liquidation progressive mais assez systématique des éléments jugés réellement dangereux pour la bureaucratie corrompue). Donc l’invocation du secret au nom de l’efficacité révolutionnaire, permettez-moi d’être sceptique (et même suspicieu-x-se...)

    Alors quoi ? Organisation de bus à Montreuil ? Pourquoi pas. Les UL (et même les UD, pour les moins pourries) ont l’expérience nécessaire. C’est juste la destination qui serait un peu inhabituelle...

    C’est de celà qu’il faut discuter. Pas demander, ni même exiger. Mais comment CONTRAINDRE, comment FAIRE PLIER les bureaucrates agrippés à leurs petites ou grandes sinécures...

    Quoique parfaitement non violent à titre personnel, je ne serai pas choqué de voir un(e) soi-disant(e) camarade se faire casser la gueule lors de son retour de CEF ou de CCN s’il n’a pas voté selon le mandat qui lui a été confié. À proportion du nombre de « voix » trahie ? Faut pas déconner quand même... Surtout qu’après coup ça sert à rien. Mais de là à se contenter d’adresser des prières au Père Noël ou au petit Jésus... y’a de la marge, non ?

    • entierement d accord avec toi !imaginons un seul instant qu il n y ai pas eu de revelations dans le CANARD et contrairement a ce que pensent certains ce journal a eu raison,en effet si ces revelations n avaient pas eu lieu que se serais t il passes,RIEN !jamais dans mon ul on aurais debattu et envoye du courrier comme celui que nous avons envoye .et pire si j avais aborde le sujet,comme par le passe on m aurais de nouveau explique que nous avons d autres chats a fouetter.bien sur qu il y a une urgence sociale,bien sur que jamais les liberaux et les sociaux liberaux ne sont alles aussi loin ,mais beaucoup de camarades ont du mal a comprendre c est que la conf na pas d interet a de grands mouvements sociaux ,na pas d interet a un grand charbardement social .ils sont devenus comme nos ennemis de classes avec des interets a defendre !il faut pousser forcer communiquer avant que tout ceci ne retombe comme un soufflet au fromage.c est la derive reformiste de NOTRE organisation qui a permis tout cela.il nous faut ecrire entre UL entre UD ENTRE SYNDICATS DE BASES se filer des courriels des adresses les harceler leur telephoner sinon on va ce faire avoir.ne reagissons pas tout seul dans notre coin. bon courage a tous les militants qui ont encore des positions de classes .....yves

    • pour ma part j’ai déja envoyé à toutes les UD et à toutes les fédés , mon texte paru sur BC sous le titre " LE CCN PRET A TRAHIR" dans lequel je dénonce la tricherie sur les votes lors du CCN du 13 janvier et rappelle que la majorité des UD et FEDE étaient pour que soit organisé un congrès en 2105 .

      LA CGT APPARTIENT A SES SYNDIQUES