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CHRONIQUE DE COPENHAGUE - III

Publie le vendredi 18 décembre 2009 par Open-Publishing

Décidément, je ne mourrai pas idiot.

Au journal de FR3 ce soir :

Question de Laurent Guignon, responsable à Paris de l’association écolo café : "Même si on limitait l’augmentation des températures à 2 degré d’ici à 2050, 30 % des espèces disparaîtraient. Comme on est plutôt sur un scénario à plus de 4°[...] est-ce qu’on peut raisonnablement espérer que l’espèce humaine atteindra le XXIIème siècle ?"

Dominique Dumas : "4°C c’est le scénario catastrophe. Cela pourrait sonner le glas de l’humanité. Comme cela s’est passé pour les dinosaures il y a 65 millions d’années ? [...]."

"Si on continue les océans vont devenir de plus en plus acides car ils filtrent le CO2 (sic) et plus il y a de CO2, plus il y a d’acidité. La conséquence, on le comprend, c’est la disparition des coraux, des planctons puis des poissons. Sur terre, si la température augmente, les zones sèches vont s’étendre y compris en montagne. La aussi les espèces animales et végétales vont disparaître. Si il n’y a plus rien sur terre et dans les océans, il n’y a plus de vie humaine possible, d’où l’importance de limiter le CO2."

J’ai donc appris :

1°) Que la biodiversité diminue avec la température : j’ai moi-même constaté comme tout un chacun l’extrême biodiversité aux pôles ou en Sibérie et l’affligeante pauvreté de la biodiversité dans les forêts tropicales (en Amazonie, la biodiversité est telle que deux arbres distants de 100 m constituent des écosystèmes pratiquement distincts...). Au fait, des études montrent que le taux de disparition des espèces aurait plutôt tendance à diminuer sous les heureux effets de la civilisation : on ne tire plus, comme à l’époque de Darwin sur tout ce qui bouge quand on débarque dans une nouvelle contrée : l’exemple du dodo est célèbre mais largement ignoré... (Heu j’ai pas dit une c...)

2°) "4°C c’est le scénario catastrophe. Cela pourrait sonner le glas de l’humanité. Comme cela s’est passé pour les dinosaures il y a 65 millions d’années ? [...]"

Faudrait-il comprendre qu’une élévation de 4°C aurait provoqué l’extinction du crétacé ? La juxtaposition des affirmations est proprement stupéfiante et le raccourci saisissant. Si on parle d’une extinction à propos de celle - hypothétique - de l’humanité, il faudrait peut-être pour éviter des confusions en préciser les causes supposées (météorite ? éruption volcanique ?).

3°) L’élévation de température et du taux de CO2 suppriment toute vie

Elles auraient plutôt tendance à accroître la biomasse dans des proportions pouvant atteindre 40%, sur terre comme dans les océans : penser à l’utilisation de "l’effet de serre" dans... les serres où on augmente parfois volontairement le taux de CO2 pour accélérer la croissance, par ailleurs, il semble que les plantes soumises à des températures plus élevées utilisent mieux l’eau (elles en consommerait moins : les feuilles se modifient et diminuent l’évaporation), l’azote, fournissent des nutriments améliorés, ... C’est vrai, ce serait une catastrophe : on pourrait faire trois récoltes par an dans des pays ou on en fait déjà deux (au Congo par exemple), on pourrait aussi disposer de plus de nourriture pour l’humanité, une catastrophe je vous dis...).

Par ailleurs, c’est sûrement par hasard que les premières civilisations sont apparues plutôt dans des zones chaudes... Et, comme chacun sait, les dinosaures et l’incroyable biodiversité de leur époque s’ébattait au milieu des glaciers.

L’holocène, période interglaciaire (chaude) que nous traversons dure depuis 18 000 ans, il est exceptionnellement long. Les interglaciaires précédents ont duré 10 000 ans : où en serait le développement de l’humanité s’il s’était arrêté il y a 7 ou 8 000 ans ?

La période chaude actuelle est une chance. Il y a fort à parier que le réchauffement en cours, s’il devait se prolonger pour des raisons anthropiques, ne fera que retarder de peu la survenue très probable de la prochaine phase glaciaire, à moins que le soleil dont la "constante" n’a cessé de croître sur le long terme nous épargne de finir comme les mammouths.

Alors les survivants qui devront se battre avec des conditions très dures (quelle a été la densité des Inuits par rapport à celle des plus favorisées des populations vivant en zone chaude ?) se raconteront en riant les délires de ceux "qui luttaient contre le réchauffement."

Allez donc en parler avec les SDF...

4°) L’acidification des océans

Celle-ci a toujours varié : de récentes études montrent que les biotopes marins s’adaptent extraordinairement vite.

Je m’arrête là : ma tension augmente... Je pourrai devenir inutilement désagréable...

N.B. : Bien sûr, je suis appointé par les lobbies pétroliers...