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CNSP à M. Nicolas SARKOZY, Ministre de l’Intérieur,
Publie le lundi 10 juillet 2006 par Open-Publishing3 commentaires
SANS PAPIERS en lutte coordination nationale
CNSP à M. Nicolas SARKOZY, Ministre de l’Intérieur,
Monsieur le Ministre d’Etat,
Vous avez promulgué une nouvelle circulaire le 13 juin 06 qui demande aux
Préfets le réexamen en vue de la régularisation des « familles avec enfants
scolarisés ».
Celle ci suscite un grand espoir des sans papiers avec enfants scolarisés.
Beaucoup se sont précipités dans les préfectures de l’hexagone dans
l’espérance d’une solution humaine à leur terrible désespoir.
Vous imaginez le drame que constitue le fait d’être sans papiers père et/ou
mère d’enfants bénéficiant de l’obligation républicaine de la scolarité
jusqu’à l’âge de 16 ans.
Etant personne illégale, ne pouvant pas travailler légalement, condamné à
être à la merci des patrons négriers du travail, lesquels échappent ainsi au
fisc, la circulaire du 13 juin 06 permet d’envisager pour les concernés une
sortie de l’illégalité et une dignité retrouvée.
Toutefois, depuis quelques mois plusieurs Collectifs de Sans Papiers,
notamment à Marseille, à Rouen, dans l’Essonne, et ailleurs en France, sont
confrontés à une fermeture des portes des préfectures.
Or, vous vous rappelez la circulaire ministérielle dite « d’examen et de
réexamen » que vous aviez édictée en novembre/décembre 2002 qui ouvrait
justement les portes des préfectures et les invitait à devenir des
interlocuteurs.
Cette ouverture s’était traduite concrètement à différents endroits par des
rencontres régulières qui permettaient l’exercice citoyen et républicain du
droit à la défense argumentée des dossiers par les Collectifs de sans
papiers, les associations partenaires, etc.
La circulaire d’alors émettait la nécessité de « l’égalité de traitement »,
principe républicain, à faire absolument respecter.
Or, fermer la porte comme cela se fait actuellement dans certaines
préfectures, c’est déroger à ce principe et à celui de la défense argumentée
citoyenne des usagers du service public préfectoral que sont les sans
papiers.
D’ailleurs « les émeutes à la porte de la préfecture de Marseille » comme le
titre faussement une certaine presse depuis 3 jours sont une des
conséquences visibles de cette rupture de contact avec les Collectifs et
partenaires associatifs.
L’afflux massif, désordonné vers les préfectures des dizaines de milliers de
sans papiers « parents d’enfants scolarisés » auquel l’on assiste est ainsi
utilisé par les fascistes les partis d’extrême droite pour faire de la
surenchère raciste et xénophobe tentant de jouer sur les peurs distillées
par des décennies d’amalgame sur le thème « sans papiers = immigration =
insécurité = délinquance = toxicomanie = trafics de stupéfiants = terrorisme
».
D’aucuns n’hésitent pas à parler de « charters républicains » pour dénoncer
ce formidable élan d’humanisme et de solidarité que sont les parrainages de
plus en relayés par des élus de la République qu’ils soient de gauche et de
droite.
Des résolutions à l’instar de celle adoptée par le congrès de la FCPE, des
lettres à l’instar de celles des plus hauts responsables de l’épiscopat, des
syndicats adressée au président de la République, des motions de Conseils
Régionaux votées par des élus de gauche et de droite, des prises de postions
publiques de syndicats des aéroports, etc. sont venues s’ajouter aux luttes
décennales des sans papiers avec des grèves de la faim de désespoir comme à
Poitiers, à Limoges, etc., aux mobilisations des élèves, enseignants,
parents d’élèves du Resf et des associations, des organisations dans «
Uni(e)s contre l’immigration jetable ».
Dans les pays d’origine le bouillonnement prend des allures de protestations
de colère pour une dignité à retrouver des populations dont une partie est
victime de l’émigration subie en raison de la famine comme au Niger, de la
misère imposée par les diktats du Fond Monétaire International, de la Banque
Mondiale et de l’endettement usurier, des dictatures comme en Guinée où le
président L. Conté vient de faire tuer 25 jeunes manifestants par balles et
des guerres comme en Côte d’Ivoire, etc.
La CNSP continue à affirmer que la régularisation globale est la seule
véritable solution nécessaire, réaliste, pragmatique et humaniste. En effet,
600.000 sans papiers, ce n’est guère plus que 0,86% de la population.
L’écrasante majorité de l’émigration est Sud/Sud, c’est à dire que ce sont
les pays sous développés qui accueillent et partagent sur la base du travail
avec les immigré(e)s d’autres pays pauvres.
Mais en attendant les hommes et les femmes politiques qui prendront en
charge cette exigence citoyenne, républicaine, démocratique, antifasciste et
anti-raciste, la CNSP vous demande de préserver cet acquis humain, social et
citoyen du droit à la défense des dossiers de sans papiers par les
Collectifs et les associations partenaires.
Ce que l’intelligence politique peut faire, faut-il nécessairement et
inévitablement que des luttes désespérées l’obtiennent. La République est
opposée à la barbarie, il faut sur ce plan là préserver la ligne de
démarcation entre partis républicains de droite et de gauche d’une part et
les partis fascistes d’extrême droite d’autre part. Les « bleus » nous
offrent un exemple vivant et à suivre.
Dans l’attente d’une prise en compte, recevez notre haute considération.
25, rue François Miron, 75004, Paris - tél : 01.44.61.09.59 - fax :
01.44.61.09.35
mail : coordnatsanspap@wanadoo.fr
Messages
1. > CNSP à M. Nicolas SARKOZY, Ministre de l’Intérieur,, 10 juillet 2006, 17:42
Nous parrainons une famille guinéenne qui se heurte à la cruauté de certaines employées de l’administration française ivres de pouvoir. Le père de famille a eu la jambe brisée en Guinée, se déplace difficilement et une employée municipale l’a renvoyé cinq fois A PIED chez son médecin, à l’autre bout de la ville, pour faire rectifier un mot qui n’allait pas, puis un autre, sur le certificat médical qui devait lui permettre d’obtenir une carte de bus . Quand le dernier certificat médical a été à son goût, elle lui a finalement refusé la carte de bus en sortant une circulaire dont elle n’avait pas parlé jusque là. Que de souffrances inutiles pour satisfaire l’ego de cette coquette employée municipale derrière son comptoir !
Une nomination me paraît particulièrement inquiétante, celle de M.Arno Klarsfeld comme responsable chargé de la régularisation des sans-papiers. Cet homme, bien qu’issu de la même communauté que M. Sarkozy, a fait preuve de racisme lors du procès de Maurice Papon, refusant les témoignages des représentants des familles tziganes déportées vers les camps de la mort dans les mêmes convois que les juifs, considérant que seuls les témoignages des familles juives étaient dignes d’intérêt. Comment va-t-il considérer les familles immigrées qui ne sont pas issues de la diaspora ?
L’attitude de M. Sarkozy me désole car, enfin, si son grand-père, immigré hongrois, avait eu ses fils de dix-huit ans renvoyés en Hongrie comme ce jeune Abdallah renvoyé ’au pays" qui, à dix-huit ans, a encore bien besoin de son père (en France depuis 1964), M. Sarkozy n’aurait jamais pu être aujourd’hui ministre français de l’intérieur.
1. > CNSP à M. Nicolas SARKOZY, Ministre de l’Intérieur,, 11 juillet 2006, 00:29
Quel dommage de ne pas l’avoir renvoyé !!!!On ne le subirait pas.il faut voter utile en 2007 pour qu’il ne soit plus jamais au pouvoir .C’est un grand malheur pour les pauvres français d’en bas !!!
2. > CNSP à M. Nicolas SARKOZY, Ministre de l’Intérieur,, 11 juillet 2006, 00:48
Monsieur Sarkozy ne sait pas ce que c’est que d’avoir de l’empathie : "faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent". Je me demande si M. A. Karsfeld le sait davantage ? De temps en temps ils auraient besoin qu’on leur rappelle d’où ils viennent.