Accueil > COLOMBIE : QUATRE BRÈVES DANS UN MÊME SENS

de Hernando Calvo Ospina Traduction Armando García
UN JOUR VIENDRA
Il fait déjà l’objet d’une plainte pour crimes contre l’humanité devant la Coupe Pénale Internationale de La Haye. Ce sont des organisations de droits humains qui l’ont déposée. Le fait qu’il soit président empêche qu’on ouvre une enquête contre Álvaro Uribe Vélez. Les crimes contre l’humanité sont au-dessus de tout crime. Malgré cela, Uribe Vélez a obtenu que plusieurs chefs narcoparamilitares, qui ont commis des milliers de meurtres horribles, soient extradés aux USA sous l’accusation de trafic de drogue. Il a ainsi évité qu’ils continuent à raconter aux Colombiens comment lui-même, des politiciens de droite, des propriétaires fonciers, des cadres de l’armée et de multinationales ont instauré, tous unis, le terrorisme d’État.
Mais… aujourd’hui, la grande préoccupation du président, du vice-président Santos, de l’ex-ministre de la Défense - un autre Santos- et de beaucoup de « personnalités » est de ne pas être en mauvais termes avec Washington. Ils pourraient, pour une moindre brouille, finir devant un tribunal usaméricain. Les preuves qu’ont remis les paramilitaires et autres ex-fonctionnaires colombiens à la justice usaméricaine sont catégoriques. Et là, on les tient bien gardées, comme c’est la coutume aux USA…

MENACES VALABLES
Bien qu’il réside en Colombie, c’est la police fédérale usaméricaine, le FBI, qui a fait l’enquête. Dans les heures qui ont suivi sa capture, ses chefs d’inculpation lui ont été notifiés. Le jeune homme est supposé avoir menacé de mort, sur Facebook, les deux fils du président Álvaro Uribe Vélez.
Par un communiqué de la Présidence du 2 décembre, les rejetons disent : « Nous répudions tout acte de terrorisme, tel que l’incitation à l’homicide -indépendamment de sa motivation et de la personne qui le commet ».
Si l’acte du jeune homme était confirmé, il répéterait malheureusement une pratique des dirigeants colombiens. Il est courant de taxer les adversaires politiques légaux de « guérilléros » ou de « terroristes ». Ceux qui ont été assassinés par des « inconnus » sont déjà des centaines.
Cela se fait depuis cinquante ans. Uribe Vélez a multiplié cette aberrante incitation au crime. La personne qui a le plus « mérité » ses attaques est la sénatrice Piedad Córdoba. Son inébranlable initiative d’aide à l’échange de prisonniers entre la guérilla et l’État est une des causes.
La quantité de grossièretés et de menaces proférées sur elle est déconcertante. La plupart se font dans la section « commentaires » des sites des principaux médias. On a identifié sur Facebook 30 groupes qui appellent à attenter à sa vie. Et pas une seule enquête.
LUIS CARLOS GALÁN, UN CRIME D’ÉTAT DE PLUS ?

PRISONNIERS POLITIQUES ET DE GUERRE

Miguel Ángel Beltrán Villegas est l’un d’eux. À la demande de Bogotá, ce sociologue a été arrêté à Mexico le 22 mai 2009. Il y résidait en tant qu’universitaire invité. On allégua qu’il était membre des FARC.
Après avoir été torturé, il fut extradé - en violation des conventions entre les deux pays qui interdisent de le faire pour motifs politiques.

Hernando Calvo Ospina
Source : Rebelión - Cuatro notas, un solo sentido
Article original publié le 11/1/2010
Sur l’auteur
Armando García et Fausto Giudice sont membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d’en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur, le réviseur et la source.