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CPE : le comité de mobilisation de Nanterre

Publie le lundi 13 mars 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

Où est la vraie démocratie ?

Au moment où le mouvement contre le CPE/CNE et la loi sur l’Égalité des chances prend de l’ampleur au niveau national et où les grévistes à Nanterre ont remporté une victoire nette à l’Assemblée Générale du 9/03/06 par un vote démocratique, la direction de l’université de Nanterre propose aux étudiants un référendum : « Êtes-vous pour la reprise des enseignements ? ».

Une question biaisée

Loin de « clarifier le débat », la question est orientée. Qui donc peut se prononcer contre la tenue des cours en soi ? Les grévistes ne sont pas contre la tenue des enseignements, ils sont contre le CPE. Nous sommes pour retourner en cours, mais seulement une fois le retrait du CPE/CNE et de la loi sur l’Égalité des chances obtenus ! L’administration s’est prononcée contre le CPE lors du dernier Conseil d’administration. La question qu’elle devrait débattre avec les étudiants, les enseignants et les IATOSS est plutôt : comment obtenir le retrait ? C’est précisément ce qui est discuté lors des différentes AG.

Un simulacre de démocratie

L’administration a fait mine d’organiser une vaste consultation démocratique en convoquant les différentes organisations étudiantes à propos de l’organisation du référendum. Cependant, les courriers invitant les étudiants à participer au référendum étaient déjà envoyées... On voit l’empressement de l’administration à appliquer ce qui est en réalité une directive du gouvernement. Nanterre n’est ni la première ni la dernière université à subir ce type de mascarade si l’on s’en tient aux récentes déclarations de Mr De Robien.

Les vrais ennemis du droit à l’éducation

Mr Audéoud est beaucoup moins prompt à condamner et prendre de réelles mesures à l’encontre des individus qui ont proféré des insultes racistes, effectué des saluts nazis devant les piquets de grève et qui ont pris l’initiative de commettre des brutalités contre les grévistes. Pourtant ce sont eux et non les grévistes qui sont contre le droit à une éducation de qualité pour tous, pour la sélection à l’université, pour les quotas d’étudiants étrangers à la fac. La direction n’a rien fait non plus contre les brutalités de certains vigiles contre les grévistes.

Les étudiants, le droit de grève et les blocages

Mr Audéoud « compte sur [notre] civisme » et nous rappelle que « la grève est un droit incontestable ». En réalité, avec les listes de présence en cours et la défaillance au bout de trois absences en TD, le droit de grève n’existe pas pour les étudiants. Ne pas aller en cours pour se mobiliser en faveur d’une cause juste, c’est risquer la sanction. Les blocages permettent à chacun de se rendre en AG, de se mobiliser sans avoir à subir la menace des sanctions. Pour être écoutés, nous n’avons pas le choix face à un gouvernement qui passe en force. Supprimer les cours n’est pas une fin en soi : c’est l’unique moyen dont nous disposons actuellement pour nous mobiliser efficacement.

La légitimité de l’Assemblée Générale

L’AG est ouverte à tous. Les votes qui s’y déroulent ont lieu après un après un débat, où chacun peut non seulement s’exprimer quel que soit son point de vue, mais où tous peuvent soumettre au vote n’importe quel proposition. Mr Audéoud impose la question et ne donne pas les moyens d’un réel débat. De plus, l’AG est un lieu de débat tourné vers l’action collective, qui permet à tous de tester la validité des propositions des une et des autre, de lier discussion et action, de lier théorie et pratique.

En conclusion, le référendum de Mr Audéoud n’est qu’une misérable mascarade, dont l’objectif est de faire cesser le mouvement à Nanterre. Il se déclare contre le CPE et pour le droit de grève. Cependant, les grévistes avaient explicitement demandé la non sanction à leur encontre. Cela leur a été refusé... sauf pour les journées nationales de grève. La seule manière d’obtenir un véritable droit de grève et d’arracher le retrait du CPE/CNE et la satisfaction de nos revendications, c’est la lutte collective et le vrai débat démocratique.

Le comité de mobilisation de Nanterre

Messages

  • Comment dénoncer un "simulacre de démocratie" quand l’on sait que le blocage des facs est lui même le fait d’une minorité d’étudiants ?

    Vous avez tant peur que ça de perdre ce referendum ?

  • de quelle légitimité s’agit il lors des AG ?
    elles sont organisées par les syndicats, pas tres representatifs, avec des pseudo debat où seul les opposants au CPE ont la parole et les votes sont organisés et comptés "à la louche" (il y a tout cas la maniere).
    pretendre que le referendum, qui a été supprimé, n’est pas legitime, en considérant que les AG le sont, c’est une veritable mascarade... il semblerait en effet que le résultat de ce vote aurait été pour vous un echec, donc une source de crainte.
    pour finir, je tiens à souligner que certains protestataires se réclament de mai 68. mais ces memes personnes sont en train de faire perdre le benefice de mai 68, a savoir le controle continu.

    une seule question : à quand la fin de la prise d’otage par une minorité auto-légitimée ???

    pinkfloyd