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CRISE FINANCIÈRE. LA CHINE EN POSITION DE FORCE
Publie le vendredi 31 octobre 2008 par Open-Publishing6 commentaires

Légende : Ils ont de quoi sourire, ces nouveaux Nababs.
Dans dix ans, peut etre un Ministre Chinois à Bercy ?
Le FMI ne pourra pas, seul, s’engager dans des opérations de sauvetage de pays au bord de la faillite. La Chine, à la tête d’une fortune colossale, est très courtisée pour apporter son aide financière. Au cours du prochain week-end, Gordon Brown lancera à la Chine et aux pays exportateurs de pétrole un appel au secours. Le Premier ministre britannique, qui se rend dans le Golfe et qui aura une conversation téléphonique avec le chef du gouvernement chinois, demandera aux uns et aux autres d’accroître leur participation au FMI (Fonds monétaire international) de plusieurs centaines de millions de dollars.
La Grande-Bretagne pas à l’abri
Le FMI est déjà engagé dans des opérations de sauvetage de la Hongrie, de l’Islande et de l’Ukraine pour quelques dizaines de milliards de dollars, mais ses ressources se limitent à 250 milliards alors que bien d’autres pays appellent au secours, à commencer par le Pakistan qui, faute d’une opération de sauvetage réalisée dans les huit jours, connaîtra la faillite avec tous les dangers que cela représente de la part d’une nation où les islamistes sont très puissants et qui dispose de la bombe atomique. Dans les jours à venir, ces cris de détresse vont se multiplier. La Grande Bretagne, elle-même, n’est pas entièrement à l’abri de graves difficultés. Les services financiers, en pleine déconfiture représentent 24 % de son produit national brut.
Une réserve de 1.900 milliards de dollars
Le monde occidental, qui puise dans ses ressources budgétaires pour éviter que la crise financière ne dégénère en grave récession, et s’endette ainsi pour le long terme, est bien en peine aujourd’hui de venir en aide à tous ceux qui font appel à lui. Dans le même temps, il découvre que le FMI, qui est resté en demi-sommeil depuis des années, ne dispose pas des ressources nécessaires pour faire face à la situation ainsi créée. D’où l’appel aux pays qui ont accumulé au cours des années d’expansion d’énormes réserves de change. La Chine à elle seule dispose de 1.900 milliard de dollars. Les dirigeants de Pékin, dans un premier temps assez réticents à intervenir, ont donné avant-hier un signe de leur volonté de coopérer en abaissant le taux d’escompte de leur banque centrale. Une récession mondiale affecterait leur prospérité qui repose largement sur leurs exportations.
La revanche des pays producteurs
Ces apports ne se feront pas sans contrepartie. Alors qu’il n’était reconnu à la Chine qu’un rôle minuscule dans la gestion du système financier international, elle en deviendra un des grands acteurs. Son influence sur les pays à qui elle prêtera sera considérable. Et, ce qui sera vrai pour la Chine le sera également pour les pays pétroliers qui achètent déjà de larges pans du patrimoine immobilier et industriel des pays occidentaux. Et de même pour la Russie. On assistera donc à la revanche des pays producteurs de matières premières et de biens industriels au détriment de ceux qui ont trop joué au casino de la finance. Et le rapport de forces dans le monde en sera largement changé.
Le télégramme de Brest 31/10/08
L’Europe appelle Pékin à la rescousse !
Le pays annonce vouloir prendre une part « active » au G20 qui doit se réunir à Washington le 15 novembre.
Les appels à reformer le système financier mondial se multiplient à trois semaines du G20 qui se tiendra à Washington.
Au sommet UE-Asie, Sarkozy a demandé à la Chine de « jouer un rôle mondial ».
La crise et les moyens d’en sortir. Lors du sommet UE-Asie qui se tient à Pékin depuis hier, « on n’a parlé que de ça », dit-on dans l’entourage de Nicolas Sarkozy. Le président de l’Union européenne, qui vole de sommet en sommet, est venu, comme ses homologues européens, solliciter la Chine, « facteur de stabilité mondiale ». « Soit nous coulons ensemble, soit nous nageons ensemble », a déclaré José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, appelant Pékin à « apporter une importante contribution à la crise financière. »
Refonte. « Vous êtes une grande puissance, qui a un rôle mondial à jouer », a rajouté hier Nicolas Sarkozy à Hu Jintao. Pékin serait « très mobilisé », et de nouveau bien disposé à l’égard de la France, toujours selon l’Elysée. Sans préciser qui viendra, les dirigeants chinois ont donné leur accord pour leur participation au G 20 à Washington, le 15 novembre, ce nouveau Bretton Woods où l’on discutera à l’échelle planétaire de la refonte du système monétaire et financier.
Mais il est illusoire d’attendre une solution miracle de la quatrième puissance économique mondiale. Malgré ses réserves considérables, qui attisent les appétits outre-Atlantique, Pékin ne se pose pas en sauveur du monde. Surtout préoccupée par son économie, la Chine rappelle son statut de « pays émergent » donc fragile. S’ils ont beaucoup d’argent, les Chinois ont aussi beaucoup de problèmes, ainsi une baisse de la croissance économique sur les six derniers mois. Après plusieurs années à deux chiffres, celle-ci s’établit cette année à 9 %, en raison des coûteux JO et d’une chute des exportations.
Ennuis. « Ils ont aussi perdu beaucoup avec les faillites américaines », note l’entourage de Sarkozy. Sous les 8 points de croissance, disent les experts, les ennuis commenceraient sérieusement pour la Chine. En début de semaine, rattrapée comme toute l’Asie par la crise, Pékin avait annoncé sa volonté de « faire face ensemble pour sauvegarder l’équilibre mondial ».
Libération 27/10/2008
Commentaire :
Depuis plus de 20 ans que nos capitaines d’industries appuyés par la doctrine de la pensée unique ultralibérale, de la concurrence mondiale sans garde fou social et qui désormais réclame « a l’aide ! » aux Oligarchies Chinoises.
Ces mêmes capitaines qui ont depuis ces deux dernières décennies délocalisés des pans entiers de l’industrie, au nom de cette concurrence mondiale sont en ces jours de crise acculés à revoir leur doctrine totalitaire et par l’intermédiaire d’un ancien maoïste de la première heure, ce reclassé en ultralibéral à la tète de la commission européenne.
Reclassé non pas forcément par conviction, mais surtout au gré des modes économiques de l’instant ! Le carriériste portugais Barroso aura ainsi refermé le cercle de son cursus politique en réclamant l’intervention de la Chine, à ces anciens endoctrineurs !
Ce pays émergent, fort de ces 1.4 milliards de travailleurs dont près des 2/3 sont en réalité des sous-prolétaires, pour la plus part d’entre eux des paysans contraints de rejoindre les mégapoles Chinoises pour fournir en main œuvre et à bas couts des usines qui vont ainsi produire pléthores d’objets manufacturés, transportés par containers et portes containers pour rejoindre nos pays en faillite financière. Des multitudes d’objets, dont la plus grande part d’entre eux, ont pour effet placébo de combler le vide de nos cerveaux englués dans la civilisation de la surconsommation.
Paradoxe historique, nos élites, et sans populisme de ma part, sont complètement dépassés par les évènements. Des alliances d’un nouveau genre vont ce mettre en place. Car il est évident que la force des pays émergents ce base sur leur capacité de production à bas couts et qui leurs ont permis d’engendrer des fonds souverains conséquents.
Ces fonds souverains émergents devenus d’une importance vitale pour les économies occidentales, ces nouvelles capacités boursières dont les vrais propriétaires sont en réalité ces millions de nouveaux esclaves, qu’ils soient : Chinois, Indiens, Brésiliens…..
Des fonds souverains et d’esclavagistes ex maoïstes ou encore hindouistes, pour la poursuite de ces délires productivistes et consuméristes. Productivisme qui n’améliore en rien les conditions de tous ces travailleurs à bas couts, ou alors si peu !
Malgré cette crise majeure de l’économie financière et par conséquence de l’économie dite du réel, les fuites en avant de ces politiques financières et économiques et revendiquées par les ténors de la politique internationale ne feront rien pour remettre en cause cette civilisation de la surconsommation.
De mon point de vue, ces pays émergents devraient en premier lieu, finir de mettre en place leurs propres infrastructures autres que tous ces stades de JO bidonnés, de ce saisir et de mettre en œuvre le plus tôt possible les droits sociaux de leurs populations avant que de ce coté là, les multiples révoltes paysannes chinoises et indiennes ne deviennent totalement ingérables.
Les pays occidentaux devront par là même revoir également leur train de vie virtuel, et de penser autrement leur partenariat avec ces puissances émergentes.
Les fonds alloués sur cette planète pour l’industrie militaire et estimés a près de 1200 milliards de dollars par an, devraient d’or et déjà été envisagés et redistribués vers des investissements plus intelligents.
1200 milliards de dollars en 10 ans = 12 000 milliards ! Il est aisé d’imaginer un autre monde, une autre civilisation, dont les seuls qui font barrage à cette idée, sont ceux là même qui ont la prétention de nous guérir de cette crise et bérézina boursière.
Ce vendredi Sarko est sur tous les réseaux radios, a rouspéter après les banquiers, qui ne jouent pas le jeu. Les 360 milliards de garanties d’Etat ce seraient elles dèjà envolées vers des horizons paradisiaques ! Genre Luxelmbourg ou Monaco ou les deux et en complèment les prises de bénefs dans les iles Caimans.
Dans un avenir pas si lointain, les Empereurs Chinois seront sur cette planète les nouveaux nababs, et il serait étonnant que cela change d’ici très longtemps.
De : Libé + Télégramme + Com Skapad
Vendredi 31 octobre 2008
Messages
1. CRISE FINANCIÈRE. LA CHINE EN POSITION DE FORCE , 31 octobre 2008, 08:23, par Skapad
08h04. La Bourse de Tokyo termine sur une chute de 5,01%
La Bourse de Tokyo a terminé la séance aujourd’hui en baisse de 5,01%, l’indice Nikkei chutant de 452,78 points à 8.576,98 points, les investisseurs encaissant massivement des bénéfices après une série de trois hausses spectaculaires.
Toutes ces prise de bénéfices, sont lièes de près ou de loin aux garanties des Etats..................
La crise boursière est loin d’etre finie, la crise économique risque de prendre des allures de cataclysme sociale planétaire.
1. CRISE FINANCIÈRE. LA CHINE EN POSITION DE FORCE , 1er novembre 2008, 19:44, par Cop
Quand on regarde des courbes des indices principaux des bourses asiatiques :
– Japon
– Hong Kong
Les rebonds en question semblent très relatifs. Par rapport à d’autres places financières européennes, la baisse des places asiatiques est plus importante depuis le début de l’année. Pas de beaucoup, mais.... de même que les bourses américaines (Dow jones et SP 500) ont encore moins baissé..
Que se passe-t-il ?
Il se passe 2 choses : des capitaux se retirent d’où ils étaient placés pour boucher les trous dans leurs entreprises mères des pays d’origine. Si on prend l’UE, certaines capitalisations avaient d’énormes parties qui provenaient de fonds américains qui se retirent là brutalement (donc chûtes et des actions, et de l’Euro). Le même phénomène est à l’œuvre dans les pays dit "émergents" , et + violemment encore.
La question des fonds souverains ne doit pas faire illusion. Où sont-ils placés et comment ? Pourquoi la Russie à de graves problèmes ?
L’UE , indépendamment des raison de fond à la crise (la diminution de la part des prolétaires dans le partage des richesses, elle, subit le double choc du fait que son amant américain s’est retiré de son lit à toute vitesse et de l’écroulement , la quasi-banqueroute des états de l’Est (intégrés ou pas dans l’UE) qu’elle a saoulé pendant des années à la musique délirante de l’ultra-libéralisme.
La Russie est très fortement déstabilisée, malgré son matelas de dollars de ses fonds souverains (encore une fois, où sont placés ces fonds, sous quelle forme , sont-ils dispos ? ou bien coincés dans des produits américains attrape-couillon .)
La Hongrie est en quasi-faillite, l’Ukraine au bord du gouffre, etc
L’UE est blessée déjà et doit en + essayer de contrer l’incendie à ses portes.
2. CRISE FINANCIÈRE. LA CHINE EN POSITION DE FORCE , 31 octobre 2008, 08:25
PLUS D’ILLUSIONS SUR LES RESERVES CHINOISES,RUSSES,et du GOLFE en fonte accelerée :
Russie : les réserves chutent sous la barre des 500 mds USD
MOSCOU, 30 oct 2008
Les réserves internationales de la Russie ont la semaine dernière fortement chuté de 31 milliards de dollars, à 484,7 milliards de dollars, a annoncé jeudi la banque centrale dans un communiqué.
Elles étaient encore de 515,7 milliards de dollars le 17 octobre.
La banque centrale russe a largement puisé dans ses réserves ces dernières semaines pour soutenir le cours du rouble face au dollar, selon les analystes.
Les réserves sont composées notamment de devises étrangères, d’or, de droits de tirages spéciaux et d’autres actifs de réserve. Elles sont les plus importantes au monde après celles du Japon et de la Chine.
http://www.agefi.com/Quotidien_en_ligne/News/index.php?newsID=202703
3. CRISE FINANCIÈRE. LA CHINE EN POSITION DE FORCE , 31 octobre 2008, 09:36, par Mengneau Michel
Ce qui ressort surtout de cette affaire, au niveau européen j’entends, c’est que notre rigolo fait des grands gestes et des imprécations tout à fait stériles pendant que Brown agit.
Une nouvelle fois, c’est pas glorieux pour l’image de la France.
1. CRISE FINANCIÈRE. LA CHINE EN POSITION DE FORCE , 31 octobre 2008, 16:09
Ca devrait étonner personne, depuis le temps qu’on dit que la fonction présidentielle était trop grande pour sa carrure !!! Voyez son accolyte Bush et la ruine dans laquelle il a plongé les USA.
Moralité : tout le monde ne peut pas devenir président, il y va de la vie du peuple, et même de la planète quand on est trop imbrigué dans l’économie des autres.
4. Ceci n’est pas une crise financière ! , 1er novembre 2008, 20:26, par MKL
A lire, l’analyse de cette crise par l’économiste Pierre Larrouturou (auteur du « Livre noir du libéralisme ») : "Ceci n’est pas une crise financière ! On en est là après trente ans de productivité mal gérée. La part de salaire a baissé, la dette a augmenté. C’est une crise sociale !"
http://marianne2.fr/Ceci-n-est-pas-une-crise-financiere-!_a92514.html
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Cet argumentaire est également disponible, de manière plus détaillée, sous forme d’une interview video réalisée par Respublica :
http://www.dailymotion.com/playlist/xpfmo_Respublica-redaction_interview-de-pierre-larrouturou
http://nouvellegauche.fr