Ca y est ! Nous sommes "terroristes"

C’était à parier ! Et ça vient du président de Rennes 2 alias Marc Gontard qui dénonce le comportement "terroriste" des grévistes... Mais oui, on a toujours dit ça des résistants ! Et puis ça va faciliter la répression... Justifier l’évacuation... Légitimer les peines prononcées... On entend ici et là que nous serions armés de barre de fer et bâte de baseball... C’est faux ! Totalement faux ! Il y a d’ailleurs eu très peu d’affrontements sur les piquets et de telles armes nous auraient été inutiles. La seule véritable tension nous a obligé à affronter des anti grévistes muni d’un couteau et qui bénéficient eux de l’impunité la plus totale ! Ils ont même le soutien de la direction ! Ils se sont en tout cas pris le contenu d’un extincteur pour les calmer mais nous n’en avons pas fait toute une histoire pour autant ! Nous n’en avons pas appeler à une instance supérieur pour gérer l’évènement. Allons bon nous n’avons pas crié au scandale ! Les fafs existent, on le sait et il faudra faire avec... l’extincteur marche pas mal dans ces cas là...

Le vote de l’assemblée générale, seule instance reconnue par les grévistes, a voté le blocage jusque minimum retrait de la LRU. Nous nous en tenons à ce vote. Nous occupons donc toujours les batiments (malgrès la fermeture administrative). Du moins jusqu’à notre évacuation certaine... cette nuit sans doute... c’est la mode !

Le blocage de la gare d’aujourd’hui n’a pas pu avoir lieu. Une trentaine de cars de CRS (environ 200 hommes) étant massés devant le bâtiment. Nous nous sommes rabattu sur un blocage de rocade. Les flics sont intervenus. Bilan : charges sur charges sans sommation, courses, gazages, matraquages et deux arrestations (un militant de sud et un gens, apparement pour dégradation et jet de projectile ( ?)). Plusieurs ont été évitées.

En tout cas, nous ne sommes pas dupes, la répression est ici outrancière, démesurée et scandaleuse. Elle est surtout stratégique, politique, fasciste. Les médias (en particulier Ouest-fRance), l’administration de la fac (Gontard et ses sbirs), les profs (presque tous) ont clairement une responsabilité... une responsabilité qui engage notre présent et qu’il faudra leur faire assumer... Qu’il faudra qu’ils assument si leur comportement pousse à la reprise des cours face à des étudiants qui se seront fait matraquer sur le campus et ailleurs... par manque de soutien, par collaboration ! Ce sont clairement nos ennemis. Le maintient de leurs petits intérêts personnels, de leur statut, de leur renommée... les poussent à sacrifier des individus, leurs propres étudiants, les possibilités d’un mouvement social pourtant indéniablement nécessaire, l’intérêt de tous ! Et ceux qui pensent échapper à cette responsabilité et à ce statut d’ennemi en brandissant la neutralité se trompent : ils le sont plus encore...

La population, malgrès la désinformation, n’est pas dupe non plus ! Sur l’action de cet aprés-midi, des gens se sont arrêtés en voiture pour nous avertir de l’arrivée des CRS. D’autres se sont insurgés contre les charges injustifiées... La plupart ont été scandalisés. Ils ont vu et constaté les dérives sécuritaires de ce pays et qui s’expriment à présent dans toute leur splendeur... Ils ont senti à quel point leur propre liberté était ou pouvait être très facilement entravée à coup de playmobiles. Ils ont reconnu les récits de leurs enfants relatés lors du mouvement d’il y a deux ans ou lycéen... Ils ont constaté que ceux que l’on décrit comme un groupe immaitrisable de dangeureux radicaux terroristes ont sous les cagoules des têtes et des idées qui leur ressemblent quand même beaucoup... qu’on leur mentaient donc ! De petits signes insignifiants sur le moment mais qui présagent pourtant d’un ras le bol généralisé et d’une affection particulière pour le mouvement...

ça va se réveiller... Tout va tourner ! Il ne peut plus en être autrement. Ils poussent ? ça ve craquer ! Et nous avons une armes redoutables, nous ne pouvons pas nous arrêter... Nous développerons des formes inédites et insoupçonnées et nous lutterons... puisque, quoiqu’il en soit, quoique nous rencontrions, nous ne pouvons pas ne pas AGIR !

Vive l’insurrection ! Vive la commune !