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"Camarades Verts, encore un effort pour devenir antilibéraux !"

Publie le jeudi 4 septembre 2008 par Open-Publishing
7 commentaires

Par Alain Hayot, membre du Conseil national du PCF - L’Humanité 29 août 2008

« Denis Baupin, Yves Cochet et Noël Mamère, dans un texte commun publié lors de l’université d’été des Verts, affirment, c’est un fait nouveau et positif à noter, que les crises écologique et sociale sont les deux faces d’un même mal, qu’il s’agit en fait d’une seule et même crise qui appelle des solutions communes. Il tente ainsi de faire la démonstration, exemples à l’appui, qu’il est possible de formuler des priorités qui permettent de répondre aux exigences environnementales comme à la création d’emplois, à l’augmentation du pouvoir d’achat, aux questions de la santé humaine ou du vivre ensemble. Sur le fond je me réjouis de voir des dirigeants Verts cesser de penser que la crise écologique peut se résoudre en soi en revenant un siècle en arrière ou en renforçant la loi du plus fort, celui qui peut payer pour accéder à une meilleure qualité de vie. Il y a là sans aucun doute des perspectives intéressantes à approfondir en commun dans le nécessaire débat de reconstruction à gauche.

Que proposent-ils donc pour y parvenir ? Ils préconisent de s’engager dans ce qu’ils appellent une décroissance solidaire. On sait que c’est un sujet de débat entre les Verts et les communistes même si celui-ci est parfois un peu biaisé par le soupçon productiviste persistant chez les Verts à notre égard et leur scepticisme devant notre démarche d’intégration de l’impératif écologique dans les enjeux actuels de transformation sociale. Poussons donc le débat à partir de ce texte.

N’y a-t-il pas en effet une contradiction réelle entre les propositions qu’ils formulent, fort intéressantes et que je partage pour l’essentiel, et le concept même de décroissance, fût elle qualifiée de solidaire. En effet, que l’on prenne les cas de l’isolation thermique des logements, de la réorientation de la production automobile, du développement des transports collectifs et biens d’autres propositions, nous sommes plus confrontés à des formes de croissance nouvelle fondées sur des critères environnementaux et sociaux qu’à une décroissance réelle, même si sans aucun doute certaines productions seront abandonnées au profit de nouvelles. Mais il faut créer et produire des voitures propres, des énergies renouvelables, des habitats à énergies positives, des transports collectifs qui ne génèrent pas de gaz à effet de serre, une production agricole conforme au rythme saisonnier sans pesticide et proche des consommateurs... Et tout cela dans des conditions sociales qui permettent à tout un chacun d’y avoir accès.

On le voit bien, cette vision nouvelle ne suppose pas un arrêt voire une régression du développement, mais un tout autre type de développement dont le critère premier ne serait plus la recherche effrénée du profit financier mais la satisfaction des besoins humains et le respect des équilibres naturels. Et c’est là que se situe le noeud du problème : il ne suffit pas de croiser crise écologique et crise sociale pour les résoudre, il faut impérativement lier leurs résolutions au dépassement du modèle économique et financier dominant au plan mondial, le capitalisme contemporain, qui détruit notre environnement, gaspille nos ressources naturelles, marchandise toutes les productions humaines, exclut de l’accès aux biens, aux savoirs et aux pouvoirs une part de plus en plus importante de l’humanité.

Être écologique aujourd’hui n’est pas étranger au combat des communistes, c’est tout l’inverse : il s’agit en effet d’inventer un nouveau mode de développement non productiviste, susceptible de préserver la planète pour notre génération et celles qui viennent tout en donnant un nouvel élan à notre ambition d’égalité, de solidarité et de liberté. »

Messages

  • Les verts ne sont toujours pas revenus sur la question de leur soutien aux TCE et mini-traités, traités anti-démocratiques, ultra-libéraux, détruisant 200 ans de bataille pour la séparation des pouvoirs, soumettant l’UE encore plus à l’OTAN, bref ils ne sont pas revenus du soutien à une politique qui exprime une relation de violence, d’autoritarisme , avec les populations et les travailleurs.

    Tout le monde peut se tromper, et il n’y a pas de honte à revenir ce sur quoi on s’est trompé, l’expliquer et repartir sur de bonnes bases.

    Les Verts , comme le PS d’ailleurs, ne sont nullement revenus là dessus, bien au contraire. Tout se passe dans le silence et des hurlements silencieux, des vocalises muettes, des laçages de souliers.

    Les verts ont tout appris en si peu de temps, à peine pour le dire, d’un parti qui portait quand même une espérance en une machine qui suit maintenant la nomenclatura de l’UE et de chaque nation, comme son ombre, flanc vert de celle-ci.

    Et le fond est là, il y a d’un côté l’amusement pour la galerie, des proclamations locales et nationales (qui permettent de conserver des bases et des illusions ) et de l’autre un soutien décisif, de celui qui fait basculer des majorités, dans l’UE, d’une grande partie des verts .

    Mais dans ce théâtre d’ombres et de brumes, des verts qui ne sont pas verts sont apostrophés par des communistes qui ne sont pas communistes, ....

    Encore un effort pour le bien du peuple, le bien de la planète, la démocratie et l’autogestion..........et dans les engagements concrets........

    • Ouaip Cop !

      Les bras m’en tombent à la lecture de cet article et tu as très bien résumé la chose.

      Presque, ça ferait rire si ce n’était pas aussi grave.

      C’est un dialogue de sourds. Y’a un vrai problème de réflexion et d’analyse au sein du PCF - là c’est clair et net, nous sommes complètement contaminés par la pensée bourgeoise et les idéologues libéraux (et on peut avoir une petite idée du "pourquoi comment " c’est arrivé !

      A plus

      La Louve

    • "Mais dans ce théâtre d’ombres et de brumes, des verts qui ne sont pas verts sont apostrophés par des communistes qui ne sont pas communistes, ....

      Encore un effort pour le bien du peuple, le bien de la planète, la démocratie et l’autogestion..........et dans les engagements concrets........"

      Tout est là, je n’est rien à rajouter, si ce n’est de conseiller la lecture du dernier livre d’André Gorz : Ecologica aux éditions Galilée.

      Jean-Marie Robert (Objecteur de croissance altermondialiste)

    • C’est que dans la recherche du fantôme des forces de progrès, de la recherche d’improbables contre-poids à la gauche du PCF, à ce qui est à gauche du PCF , on en vient à inventer ce qui n’existe pas, à fantasmer tellement fort qu’on finit par croire à n’importe pas.

      Tout plutôt que l’alliance sur la gauche !

      Mais pour retomber sur l’écologie, les ajustements écologiques du monde vont se faire, la question est de savoir quand et comment.

      Et le quand et le comment n’est pas anodin, il est au centre de ce qui fait la différence entre une écologie humaniste, révolutionnaire, démocratique et une écologie brune , fascisante qui cherchera à ce que les mutations soient payés un prix gigantesque par les couches sociales populaires afin de maintenir le niveau de vie d’une puissante nomenclatura bourgeoise.

      En appuyant un texte qui est fondamentalement un outil de la violence d’état, un outil d’intégration à l’OTAN et au militarisme, un outil qui agresse la démocratie et l’Europe sociale , un outil au service de grands groupes financiers et la petite caste bourgeoise européenne, un outil pour oter des mains des peuples la possibilité d’infléchir le cour d’un système injuste, les verts se trompent, ils permettent que s’ouvre plein le robinet d’orientations qui pourront tout aussi bien écraser une écologie respectueuse, comme ouvrir la boite de pandore d’une transition fasciste, d’une écologie brune .

      La question démocratique , de la séparation des pouvoirs, de l’auto-gestion, des droits démocratiques, de la suprématie du droits des êtres humains sur ceux des entreprises capitalistes, de la suprématie des interets de la collectivité sur ceux des patrons, n’est pas anodine dans ce débat, elle n’est pas un supplément d’âme dans un fourre-tout revendicatif, entre le démantèlement de telle centrale nucléaire et la généralisation de la bicyclette .

      le "pouvoir d’en bas" n’est pas un supplément d’âme, un point parmi 125 propositions, la préservation, même des éléments insuffisants existants de celui-ci, un enjeu important.

      La question des verts est qu’ils doivent revenir sur leur soutien au TCE , extirper ce qui les a conduit là, et remettre au centre les hommes et les femmes, ne pas appuyer des logiques autoritaires.

  • A L’EPOQUE LE PCF AVAIT LUI AUSSI QUELQUES NOTION D’ECOLOGIE !

    A propos du lac artificiel de Brennilis :

    Le démantèlement du barrage sur l’Ellez sera t il un jour envisagé ?

    Pour restituer les terrains spoliés des paysans en leurs temps, de leurs descendants et habitants des Monts d’Arrée. L’État Français et ses coactionnaires peuvent certainement mieux faire qu’un certain Italien Berlusconien qui en ces jours, a annoncé le versement de 5 milliards de dollars à l’État Libyen, en dommage des errances impérialistes et coloniales de la Botte Romaine durant l’occupation italienne de ce petit bout du Sahara.

    Un peu d’histoire pas si ancienne.

    « On dit [….] vous aurez de la lumière. […], l’électricité est une chose qui se vend et qui produit des bénéfices. …On électrifie les campagnes pour que les paysans achètent de l’électricité et pour que les actionnaires fassent de gros bénéfices. * » Paroles d’altermondialistes ? D’anti-nucléaire ? Non ceci est paru dans :

    La Bretagne ouvrière n°1 du 5 octobre 1935.

    Hebdomadaire publié par le parti communiste de l’époque du Front Populaire.

    Dans ce numéro, on trouve une vive protestation contre le barrage de l’Ellez et la construction du lac artificiel de Brennilis ! Les communistes d’avant le second conflit mondial et à un degré moindre les socialistes, dénonçaient alors les expropriations de terrains opérées dans le marais par la Société hydraulique des Monts d’Arrée qui siégeait au Huelgoat.

    Le PC tonnait : « …Le Syndicat d’Electrification se conduit dans nos campagnes comme en pays conquis, exactement comme les gros exploiteurs coloniaux se conduisent en Afrique centrale* … »

    Pourtant, 1935 n’est pas si lointain, car depuis ces soixante-dix années passées, et après la nationalisation et la création de l’EDF et du CEA peu après 1945, certains du PC ont non seulement acceptés ces expropriations mais tolèrent également le pillage des pays du Centre Afrique en particulier le Niger et ses mines d’uranium d’Arlit. Quant aux socialistes ! Que de naïfs, comme si « l’État » voulait toujours dire : droit !

    Avec le temps va tout s’en va !


    Allez un petit effort afin que les communistes reviennent aux fondamentaux. C’est ceux là qui avaient fait le nécessaire pour gagner les congés payés en 1936 ! Alors un p’tit effort pour que les COCOS arrétent de baraguiner sur les ECOLOS, mème quand ils sont Bobos,

    Battons nous contre les Sbires de Sabot 1 er au lieu de nous éclater de la sorte, car a nous lire, y en a un qui doit se frotter les mains.

    Salut la Louve, encore un effort pour notre réconfort.

  • Francine BAVAY est l’un des leader de la gauche radicale des Verts.

    Voir son site http://francinebavay.info/journal/ et notamment :

    « Pour un front d’écologie anti-capitaliste, anti-productiviste et altermondialiste »

    Face aux urgences sociale, écologique, démocratique, plusieurs initiatives au sein de la gauche que l’on appelle anti-libérale, tentent d’opérer des regroupements afin de créer une force capable de peser dans le paysage politique, de remobiliser nos concitoyen-ne-s. Beaucoup de militant-e-s de l’écologie politique, adhérent-e-s ou non d’un parti partagent des valeurs communes : respect du vivant, idéal de justice sociale, partage des richesses, critiques de la croissance économique, condamnation d’un capitalisme destructeur et corrompu, refus du totalitarisme financier, défense des services publics, des valeurs républicaines … L’élaboration d’un cadre politique reste nécessaire. C’est pourquoi, autour du terme de l’écologie radicale, ce sont réuni-es 150 personnes, soit individuelles, soit représentant sept composantes de l’écologie (Alter Ekolo, les Alternatifs, Écologie solidaire, le Mai, Objecteurs de croissance, Utopia, la Zone d’écologie populaire).

    Nous avons dégagé cinq axes portant les objectifs de l’écologie globale, celles-ci recouvrant tous les champs de l’action politique :

    préservation des biens communs : eau, air, terre, énergie, ressources minérales et biologiques ; refondation des services publics pour l’accès à tous ;
    émancipation de tout être humain par l’accès égal aux droits sociaux, économiques, politiques, culturels, redéfinition de la place du travail et du droit à un revenu ;
    remise en cause de l’économie mondialisée et des institutions internationales (OMC, FMI, BM, OMS, …), relocalisation des activités économiques, maîtrise collective des objectifs de la production et de la consommation ;
    parti-pris de la paix par le désarmement, la culture de la non-violence ; ce qui menace aujourd’hui la paix ce sont les impérialismes et la montée des intégrismes culturels et religieux ;
    démocratie réelle, pluraliste, directe, non exclusivement représentative. Indépendance de l’information, de la formation et de la recherche par rapport à la finance.

    C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’initier un processus de rassemblement de transformation écologique et sociale. À cette fin, nous avons décidé d’organiser un front d’écologie anti-capitaliste, anti-productiviste et altermondialiste, lieu collectif d’initiatives et d’élaboration. De la même façon, nous participerons collectivement aux actions écologiques et sociales en cohérence avec notre démarche.

    Nous présenterons notre initiative aux différents rendez-vous de la gauche anti-libérale (Politis, forums sociaux, CUALs, etc.) Notre volonté commune s’inscrit dans le temps et ne se limite pas aux échéances électorales. Nous nous retrouverons d’ici la fin de l’année pour poursuivre le processus que nous avons engagé à Miremont. Nous appelons toute personne, structure ou organisation se reconnaissant dans cette démarche à nous rejoindre.

    Contact : • http://wiki.ekolo.org • wiki@ekolo.org