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Campus de Grenoble : Police, déblocages et organisation de la riposte
Publie le mercredi 19 décembre 2007 par Open-Publishing1 commentaire
Mercredi 12 décembre, à Grenoble, une AG de 500 à 700 personnes a décidé de revoter le blocage (après une semaine sans blocage) sur les trois facs (Grenoble I, II et III), jusqu’aux vacances de Noël.
A la suite de l’AG, une bonne centaine d’étudiants partent en manif sauvage vers la rocade, pour bloquer la circulation automobile. Accueillis par la police, ils doivent fuir et retourner vers le campus. Mais la police en veut encore et engage une course-poursuite : lacrymos, coups de matraques, la BAC poursuit des étudiants jusque dans la bibliothèque universitaire ! La police est sur le campus comme chez elle et commence à bien connaître les lieux. Quatre personnes sont arrêtées.
Le lendemain de l’AG, le blocage n’est que partiel et se tient difficilement. Concrètement, il n’a pas pu tenir partout.
Et lundi matin (17 décembre), les flics sont venus "débloquer" par la force la galerie des amphis de l’UPMF (Grenoble II), qui était un des rares bâtiments bloqués ce matin-là. La baston entre bloqueurs et anti-bloqueurs avait tourné nettement à l’avantage des bloqueurs, qui ont notamment fait usage d’un extincteur pour "refroidir" les plus énervés des anti-bloqueurs.
Une sale alliance a donc été nécessaire aux partisans de l’ordre et de la domination pour que les cours reprennent plus ou moins : policiers en tenue anti-émeute, Brigade Anti-Criminalité, flics en civil (commissaire et compagnie), vigiles Sécuritas et petits fachos d’étudiants anti-bloqueurs. Des interpellations ont d’ailleurs eu lieu (l’une d’entre elles a failli être empêchée, des bloqueurs se jetant sur les mecs de la BAC qui procédaient à la première arrestation, et bon, ça fait quand même plaisir de voir la BAC se manger des coups de pieds...). En tout, il semble qu’au moins cinq arrestations ont eu lieu ce jour-là sur le campus, dont une personne qui attendait le tram !
Mais la lutte a continué dans la matinée et dans l’après-midi. Le campus est agité, de nombreux bâtiments sont parcourus par des groupes bruyants et des cours sont perturbés (alarmes incendie, fumigènes dans les couloirs, coupures d’électricité, interventions sauvages en amphis, etc.). Certains étudiants ont quitté leurs cours en apprenant l’intervention policière du matin, des profs ont annulé leurs cours, la fac occupée a été "visitée" par de nombreuses personnes dans l’après-midi et les débats allaient bon train, notamment contre la présence policière sur le campus. Campus qui semble d’ailleurs coupé en deux sur cette question, car d’un autre côté des étudiants s’affirment ouvertement pour l’intervention des flics sur les facs, idem pour certains profs.
Le hall sud de Stendhal est donc toujours occupé, ainsi que trois amphis. Et ce, au moins jusqu’aux vacances, et pourquoi pas aussi pendant les vacances. La fac occupée est devenue un véritable lieu de vie et même s’il est barricadé et qu’il faut passer par une fenêtre du rez-de-chaussée pour y accéder, on peut répéter ce qu’un étudiant disait un soir lors d’un comité de grève : "entrer dans la fac par une fenêtre, c’est mettre les pieds dans une autre université". Une université sans chef, sans prof, sans directeur ni président, sans vigiles et sans sécurité ! Parce que la sécurité, comme la délation, ça nous pourrit la vie.
Le blocage total semble ces temps-ci très difficile à tenir, réfléchissons à d’autres modes d’intervention. En à peine deux mois de lutte sur le campus, la police est intervenue violemment près de dix fois sur le campus (pour expulsions, "déblocages", poursuite de manifestants, etc.). Face à la police, y’a pas à chier, on est soit contre eux soit avec eux.
Un peu plus de six mois après l’investiture de Sarko à l’Elysée, on voit que le monde de la police s’est renforcé. Ce n’est pas que la Droite qui est décomplexée, c’est aussi la police.
Organisons la riposte.
Messages
1. Campus de Grenoble : Police, déblocages et organisation de la riposte, 1er janvier 2008, 23:29
bonjour, nous sommes non loin de Grenoble,
effectivement l’action non violente demande de l’imagination, de l’organisation, voire de l’humour, s’inspirer des fausses manifs de droite " cac 40, cac 40 OUais Ouais !!" "les sdf rentrée chez vous","un vigile pour chaque étudiant""plus de police ,moins de justice" le but est d’informer, désinformer le publics, les médias, de rassembler les "joyeux manifestants" sur des actions pubs, les plus casse -cou peuvent détourner, créer des affiches, dans votre cas je me déguiserai en anti -bloqueur ou en vigile et j’organise un poule renard vipere sur le campus, avec faux passage à taba, vous auriez besoin de gens du théatre pour scénariser en plein amphi un tabassage en régle d’un étudiant contestataire, surtout pousser le bouchon, genre interview,pétition hyper répressive, pour avoir des traces et tester le degré de pourissement du mouvement, surtout ne pas servir la soupe qu’on attend de vous, des actions violentes, car le systeme répressif n’attend que ça, faites semblant de débloquer, fêtez tous les jours un anniversaire dans un amphi, demandez une licence vigile ! les actions sérieuses se font en grand groupe, mais l’ouverture des esprits sera votre quête, l’humour votre arme, la non violence une régle, j’espere avoir de vos nouvelles ,drôles, bella Ciao.Et bon courage.