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Cannes 2004 : non lieu pour les flics qui ont tabassé un journaliste (video)

Publie le vendredi 18 mai 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

Ça n’a pas manqué ! Alors qu’un pauvre bougre tenant un caillou à la main, qu’il le lance ou pas, se prend 6 mois ferme en comparution immédiate, les auteurs de violences policières à l’encontre d’un journaliste ou d’un manifestant peuvent, trois ans après les faits, repartir chez eux avec les félicitations du jury.

Regardez sur la vidéo (vers la fin) comment alors qu’il est évident qu’il s’agit d’un journaliste et pas d’un manifestant.

C’est un petit film documentaire d’une minute à peine, qu’on peut trouve facilement sur Internet. On y voit des policiers arracher par-derrière l caméra d’un journaliste de France 3, en marge d’une manifestation d’intermittents lors du Festival 2004, avant de le projeter au sol d’un balayage arrière et de le frapper à coups de pied. Scène brève et violente où tout le monde peut distinguer sans peine les policiers auteurs de violences. Tout le monde, sauf la justice. Pour une fois, Libération donne un compte-rendu à peu près fidèle des faits.

http://www.liberation.fr/culture/254301.FR.php

« Trois ans de justice escargot pour le tabassage rapide d’un journaliste », résume, amer, Gwenaël Rihet, qui s’en est sorti avec quatre points de suture à la tête et des hématomes. Sa plainte avec constitution de partie civile n’a pas prospéré. La juge d’instruction du tribunal de grande instance (TGI) de Grasse est en passe de clôturer le dossier, sans qu’aucun policier ne soit poursuivi.

Civil. Le même traitement judiciaire a été infligé à un manifestant blessé ce même 15 mai 2004. A la sortie de l’occupation illégale du cinéma le Star, Tomaso De Giorgi a été poussé sur le capot d’une voiture de police par un civil qui tentait de l’interpeller. Bilan : le nez cassé. Le policier incriminé a été renvoyé devant le TGI de Grasse, le 16 novembre 2005, pour « violence par une personne dépositaire de l’autorité publique ». Mais il a été relaxé.

Dans l’article de Michel Henry, il est rappelé que dès le lendemain, le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, trouvait les incidents « très regrettables » et « choquants » tandis que le préfet des Alpes-Maritimes, Pierre Breuil, présentait « [ses] excuses, notamment aux journalistes », indiquant : « Votre confrère de France 3 a été blessé dans des conditions inacceptables. Dès demain, j’engagerai des poursuites disciplinaires contre les auteurs, que je connais. Les deux policiers seront punis. »

Autre bizarrerie pointée par le journaliste de Libération : un CD contenant les images enregistrées par la vidéosurveillance de la ville de Cannes ce soir- là a été égaré. L’IGPN (inspection générale de la police nationale, chargée de l’enquête) l’a envoyé par la poste, « ce n’est pas un mode de transmission normal », déplore le procureur, et le juge d’instruction ne l’a pas reçu. Il reste aux magistrats une solution pour ouvrir les yeux : le petit film sur Internet.

Messages

  • Merci pour cette vidéo. On se croirait en Ex Démocratie. Quelle honte, enfin je n’ai même pas de mot(s) pour exprimer ce que je ressens. Décidément nous ne pouvons plus manifester notre désaccord à ce que d’autres décident pour nous.
    S’ils ont vraiment perdu la vidéo (beau prétexte), elle n’est pas perdue pour tout le monde !!!!!
    Marie 54

  • il n’y a rien sur le 404.

    Par contre, oui sur l’autre lien on voit très bien que le journaliste se fait arracher sa caméra en étant jeté à terre, sans qu’il ait rien fait que de filmer.

    Que doivent penser les touristes qui viennent en France, s’ils voient de telles violences policiaires, même sur des gens qui tiennent une caméra ? Déjà qu’on n’a plus beaucoup d’industries chez nous, il nous reste l’industrie touristique, mais si la police se comporte comme de véritables voyoux, il est certain que le "travailler plus pour gagner plus" sera plus vrai que jamais pour compenser le manque à gagner.

    Tout se tient, et une dérive en entraîne une autre, et ainsi de suite, et c’est tout le tissu social et économique qui risque d’en patir de toute cette répression. A force de jouer aux "tontons flingueurs", la France ne sera plus une destination de 1er choix pour les touristes, et le nouveau ministre des finances pourra toujours essayer de se creuser la cervelle pour faire entrer l’argent dans les caisses.

    C’est vrai que c’était en 2004, mais 3 ans après, on en est toujours au même point, voire pire. Il y a donc une constante, et le point commun aux deux dates c’est Sarkozy, avant ministre et maintenant président. Ou est la rupture, la vie nouvelle tant promise pour les français ? Moi, je ne vois que du baston, des coups de pieds sur des jeunes à terre, qu’on soit en 2004 ou en 2007. Ah, le menteur !j

  • Oui, merci pour la vidéo.

    Ce qui est grave, aussi, ce sont par exemple sur Libé, les "réactions des lecteurs" (??) à l’article sur le ministère de l’Intégration...
    Où on peut lire la haine de certains à l’encontre des scientifiques démissionnaires, et plus généralement à l’encontre des "idées de gauche" à ce propos.
    Il est surprenant, aujourd’hui de lire cette expression de haine. Sarko en est, avec l’extreme droite l’expression.
    Il faut se persuader, je crois, que nous sommes aujourd’hui tres minoritaires dans ce pays, à défendre le droit des étrangers, àvivre avec nous.
    Ne pas baisser les bras ? Il est difficile de penser que nous pouvons combattre cette xénophobie commune à toute l’Europe.

    Marc