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Carlyle Capital n’a pu s’entendre avec ses créanciers
Publie le jeudi 13 mars 2008 par Open-Publishing1 commentaire
Carlyle Capital n’a pu s’entendre avec ses créanciers
jeu. mars 13, 2008 12:21 CST
par Reed Stevenson
NEW YORK (Reuters) - Carlyle Capital Corp (CCC), affilié au fonds de capital investissement américain Carlyle Group , a fait savoir mercredi que ses créanciers prendraient sans doute possession des actifs qui lui restent n’ayant pu s’entendre avec eux sur les moyens de stabiliser son financement.
CCC précise qu’il s’est trouvé en situation de défaut de paiement sur 16,6 milliards de dollars de dettes environ et ajoute les seuls actifs qu’il possédait encore mercredi étaient des valeurs mobilières adossées à des créances hypothécaires résidentielles (RMBS) émises par des organismes américains semi-publics et notées AAA.
Il ajoute qu’il a reçu des appels de marge dépassant les 400 millions de dollars durant ces sept derniers jours d’activité. Incapable d’honorer ses appels de marge, les créanciers ont commencé à se payer sur les garanties mises en contrepartie des RMBS.
L’action CCC a perdu 78% de sa valeur environ depuis le 29 février jour où le fonds a fait savoir qu’il ne verserait pas de dividende pour préserver la valeur des fonds propres sur le long terme. Carlyle Capital est entré en Bourse en juillet 2007, alors même que la crise du crédit bourgeonnait.
Le 6 mars, CCC annonçait qu’il n’avait pu répondre à des appels de marge, qui se sont accumulés les jours qui ont suivi car ses créanciers craignaient un défaut de paiement.
L’action a dégringolé de 20% mardi lorsque les transactions ont repris à la suite d’une suspension décidée la semaine dernière.
La société néerlandaise, basée à Guernesey, a précisé que le groupe Carlyle, dont des gérants ont une participation de 15% dans son capital, avait participé activement aux négociations avec les créanciers et était prêt à injecter de l’argent frais si un accord de refinancement avait été trouvé.
Le groupe Carlyle, basé à Washington, gère plus de 75 milliards de dollars d’actifs et a attiré par le passé des conseillers prestigieux comme l’ancien président américain George Bush ou l’ex-Premier ministre britannique John Major.
A VIL PRIX
Les négociations ont tourné court mercredi, dit encore CCC, lorsque les modèles de pricing employés par certains créanciers ont montré une détérioration de la valeur des collatéraux attachés aux RMBS, élément susceptible de déclencher de nouveaux appels de marge jeudi à hauteur de 97,5 millions de dollars environ, s’ajoutant donc aux 400 millions déjà comptabilisés.
"Globalement, il est devenu manifeste pour la société que la base à partir de laquelle les créanciers sont disposés à fournir un financement en fonction des collatéraux de la société a tellement changé qu’un refinancement réussi n’est pas possible", explique Carlyle Capital dans un communiqué.
L’action CCC perdait 77% en Bourse d’Amsterdam jeudi mais l’autorité boursière néerlandaise AFM a estimé qu’il n’y avait aucune raison de suspendre les transactions. Toutefois, elle dit suivre la situation de près.
"Le sentiment est généralement négatif et l’annonce d’appels de marge qui n’ont pas été honorés par de gros fonds à endettement élevé fait encore plus craindre un cercle vicieux de ventes forcées à vil prix, de déficits de collatéraux et d’encore plus d’appels de marge non honorés", dit Brett Williams (BNP Paribas Hong Kong).
Parmi les contreparties de Carlyle, Deutsche Bank, Merrill Lynch et Bear Stearns ont tous vendu des actifs, écrit le Wall Street Journal.
Les déboires de Carlyle ont amené la Bourse de Paris à creuser ses pertes en matinée et l’indice CAC-40 abandonnait 2,28% à la mi-journée.
Selon le rapport annuel de CCC, ses contreparties à la fin 2007 étaient Bank of America, Bear Stearns, BNP Paribas, Calyon, Citigroup, Credit Suisse, Deutsche Bank, ING, JP Morgan, Lehman Brothers, Merrill Lynch et UBS.
Yinka Adegoke, version française Wilfrid Exbrayat
Messages
1. Carlyle Capital n’a pu s’entendre avec ses créanciers, 14 mars 2008, 10:22
13 mars 2008
The Big One se rapproche...
Le fonds d’investissement américain Carlyle Capital Corporation a annoncé ce matin sa probable faillite après avoir fait défaut sur près de 17 milliards de dollars de dette.
Le fonds, introduit en Bourse en juillet dernier par le puissant groupe Carlyle, avait investi massivement et presque exclusivement dans des titres adossés à des prêts immobiliers américains. Bien qu’il ne s’agisse pas de prêts à risque, dits "subprime", la conjonction de la baisse du prix des actifs et de la hausse du coût de la dette consécutive à la crise du "subprime" ont bousculé le modèle de ces fonds et leur valeur a récemment chuté.
Ces investissements ayant été très largement financés par de l’endettement, CCC empruntant, comme d’autres fonds, à hauteur d’environ vingt fois ses capitaux propres, la conjonction de la baisse du prix des actifs et de la hausse du coût de la dette consécutive à la crise du "subprime" ont bousculé le modèle de ces fonds et leur valeur a récemment chuté de manière aussi démultipliée que leur hausse était spéculative.
La nouvelle a contribué à faire chuter fortement ce matin les cours des actions en Asie et en Europe. “Ce qui arrive à CCC fait craindre à beaucoup que d’autres institutions puissent s’effondrer car la crise mondiale du crédit est loin d’être terminée“, a commenté le vice-président de la maison de courtage South China Securities.
La faillite de CCC et les difficultés des célèbres fonds Blackstone et KKR illustrent la nouvelle aggravation de la crise financière, liée à la détérioration du marché immobilier américain, qui ne touche désormais plus seulement les titres "subprime", mais l’ensemble de la communauté financière, comme on le notait ici précédemment.
Décidément l’effet des dernières décisions des banques centrales n’aura duré que 24 heures. The Big One se rapproche...
Et encore, peu d’analystes ont déjà compris que la dernière manip de Bernanke était super dangereuse, y compris pour l’Etat américain qui, pour sauver les établissements financiers ou seulement pour gagner un peu de temps, gage près d’un tiers des bons du Trésor US qu’il détient (200 sur 713 milliards de dollars) sur des garanties par définition peu fiables.
D’ici que plus personne (ou plus d’Etat) ne veuille acheter des bons du Trésor américain...
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