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Ce poeme pour vous souhaiter bonne année.

Publie le mardi 1er janvier 2008 par Open-Publishing
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Ce coeur qui haïssait la guerre
 
Ce coeur qui haïssait la guerre
voilà qu’il bat pour le combat et la bataille !
Ce coeur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons,
à celui des heures du jour et de la nuit,
Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines
un sang brûlant de salpêtre et de haine.
Et qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent
Et qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne
Comme le son d’une cloche appelant à l’émeute et au combat.
Écoutez, je l’entends qui me revient renvoyé par les échos.
 
Mais non, c’est le bruit d’autres coeurs, de millions d’autres coeurs
battant comme le mien à travers la France.
Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces coeurs,
Leur bruit est celui de la mer à l’assaut des falaises
Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d’ordre :
Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !
Pourtant ce coeur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,
Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères
Et des millions de Francais se préparent dans l’ombre
à la besogne que l’aube proche leur imposera.
Car ces coeurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté
au rythme même des saisons et des marées,
du jour et de la nuit.
 
Robert Desnos
Extrait de
L’honneur des Poètes (Minuit, 1946)

Messages

  • Courage

    Paul Eluard

    (1942)

    Paris a froid Paris a faim

    Paris ne mange plus de marrons dans la rue

    Paris a mis de vieux vêtements de vieille

    Paris dort tout debout sans air dans le métro

    Plus de malheur encore est imposé aux pauvres

    Et la sagesse et la folie

    De Paris malheureux

    C’est l’air pur c’est le feu

    C’est la beauté c’est la bonté

    De ses travailleurs affamés

    Ne crie pas au secours Paris

    Tu es vivant d’une vie sans égale

    Et derrière la nudité

    De ta pâleur de ta maigreur

    Tout ce qui est humain se révèle en tes yeux

    Paris ma belle ville

    Fine comme une aiguille forte comme un épée

    Ingénue et savante

    Tu ne supportes pas l’injustice

    Pour toi c’est le seul désordre

    Tu vas le libérer Paris

    Paris tremblant comme une étoile

    Notre espoir survivant

    Tu vas te libérer de la fatigue et la boue

    Frères ayons du courage

    Nous qui ne sommes pas casqués

    Ni bottés ni gantés ni bien élevés

    Un rayon s’allume en nos veines

    Notre lumière nous revient

    Les meilleurs d’entre nous sont morts pour nous

    Et voici que leur sang retrouve notre cœur

    Et c’est de nouveau le matin un matin de Paris

    La pointe de la délivrance

    L’espace du printemps naissant

    La force idiote a le dessous

    Ces esclaves nos ennemis

    S’ils ont compris

    S’ils sont capables de comprendre

    Vont se lever.

  • Merci mes amis pour ces poèmes si doux à mon coeur.

    Et tous mes voeux à tous, pour une année 2008 flamboyante ! VPB.