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Ce que Palestiniens et Israéliens ont en commun
Publie le samedi 30 juillet 2005 par Open-Publishing5 commentaires

Nous avons le même nez, le même accent et nous aimons nous accuser mutuellement d’être la cause de nos problèmes : ce que Palestiniens et Israéliens ont en commun
de Ray Hanania * in Yediot Aharonot traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
Trouver ce que les Palestiniens et les Israéliens détestent mutuellement chez les autres : rien de plus facile. Aussi, j’ai pensé utile d’identifier ces choses, qui pourraient nous aider à nous rapprocher, puisque ce sont des choses que nous avons en partage.
L’idée m’est venue lors d’une conférence d’un Réseau de Militantisme Spirituel à laquelle j’a participé, la semaine dernière, à San Francisco, où j’étais invité pour distraire quelque 1 350 militants avec mon spectacle one-man-show palestino-juif.
Déjà, l’humour : c’est quelque chose que les Palestiniens et les juifs ont en commun, c’est une évidence.
La conférence était organisée par la revue (juive américaine) Tikkun et son fondateur, le pacifiste légendaire et auteur de " Guérir Israël, guérir la Palestine ", le rabbin Michael Lerner.
Beaucoup de gens sont venus me voir, à la fin du spectacle, pour me dire qu’ils en avaient assez d’entendre ressasser les choses qui opposent nos deux peuples entre eux. Ils veulent entendre au contraire ce qui pourraient nous rapprocher. Nous partageons déjà tellement de choses que nous pouvons certainement partager la Terre sainte.
Voici quelques-unes de ces choses que nous avons en commun :
Les uns, comme les autres, nous mangeons beaucoup. Une étude récente a montré que 39 % des Israéliens sont obèses. Dans le monde arabe, ils mesurent le phénomène en comptant les Arabes sveltes.
J’ai ma théorie, à ce sujet : plus vous êtes conservateur - que vous soyez Palestinien, ou juif - plus vous voulez que vos épouses et vos enfants soient gras. Plus vous êtes libéral, plus vous vous rapprochez du canon occidental de l’anorexie.
Aussi nos mères nous forcent-elles à bouffer comme des canards, afin de produire une version humaine du foie gras.
Les Sémites et la nourriture
Nous prétendons aussi que les mêmes nourritures nous sont exclusives. Ainsi, à l’instar du débat autour du Mur ou de la Muraille, que les gens neutres appellent simplement la Barrière, je désignerai aussi bien la bouffe arabe que la bouffe juive par l’expression " Assiette du Parti Shinui " : il y en a vraiment pour tous les goûts !
Nous autres, les juifs aussi bien que les Arabes, nous apportons de la nourriture dans les avions. Et nous mangeons durant le vol. Pas avant, ni après. Le problème, pour nous, ce n’est pas de nous assurer d’avoir de la nourriture cachère, halal ou simplement hygiénique. Non : tout simplement, nous voulons manger quelque chose qui soit bon, la nourriture servie par les compagnies aériennes ressemblant plutôt à du carton avec un peu de sel dessus.
Alors : rien ne vaut les fruits, les dates, le corned beef ou les falafel !
Le hic, c’est que la cuisine moyen-orientale est très parfumée. Je me souviens de ma maman, ôtant le cellophane sur une assiette de feuilles de vigne farcies, lors d’un de nos voyages en avion : tout le monde a sauté au bas de son siège, l’air atterré - un peu à la manière dont beaucoup des passagers des avions que je prends réagissent quand ils me voient monter à bord avec mon keffyéh !
Le plus souvent, dès que j’entre dans l’avion, la première chose que les agents de la sécurité me demandent, c’est : " Avez-vous des armes de destruction massive sur vous ? "
Ce à quoi je réponds : " L’arme de destruction massive, c’est moi ! Je viens d’engloutir un plein saladier de taboulé ! "
Eh oui : pour ce coup-là, ce ne sont pas des feuilles de vigne farcies qui feront monter les autres passagers sur leur siège...
Les uns comme les autres, nous sommes très affectifs. Très. Nous nous aimons et nous nous détestons et, cela, en même temps. Et généralement, nous sommes enclins à dire les choses plus gentiment à de parfaits étrangers qu’aux membres de notre propre famille.
Des mères hyper-protectrices
Nous avons, les uns et les autres, des mères du type " mère-poule ", dont les attentions constantes font de nous soit des médecins, soit des psychotiques. La frontière séparant le génie de l’insanité est, de fait, extrêmement ténue, tant chez les Palestiniens que chez les juifs.
Nous adorons donner des conseils, mais nous ne les suivons jamais nous-mêmes.
Nous adorons rendre tous les autres responsables de nos problèmes : ça n’est jamais nous.
Nous avons, les uns et les autres, des petites phrases vachardes les uns pour les autres, faites pour blesser, comme celle-ci, favorite des juifs : " Les Palestiniens ne manquent jamais une occasion de rater l’occasion ". Et celle-ci, favorite des Palestiniens : " Les juifs ne manquent jamais une occasion de forcer les Palestiniens à manquer une occasion ".
Enfin, nous aimons tous les paraboles, comme celle, vous savez, de la grenouille et du scorpion, au bord d’un lac ?
Le scorpion demande à la grenouille de lui faire traverser le lac sur son dos (le lac, ici, symbolise la paix). La grenouille lui dit : " Avec plaisir. Mais : attention - ne me pique pas, sinon, on coulera tous les deux ! " Arrivés au milieu du lac, le scorpion pique la grenouille. Avant qu’ils ne se noient tous les deux, la grenouille, choquée, demande au scorpion pourquoi il a fait ça ? Le scorpion, plein d’imagination, lui répond : " Parce que nous sommes au Moyen-Orient, andouille ! "
Le seul problème, dans cette petites histoire, bien entendu, c’est que les juifs pensent que la grenouille est arabe et que les Arabes pensent que la grenouille est juive !
[* Ray Hanania écrit des pièces d’humour, de satire et occasionnellement d’analyse politique pour YnetNews.com. Militant pacifiste de longue date, d’une famille originaire de Jérusalem et de Bethléem, Ray Hanania peut être contacté sur son site : http://www.hanania.com
Il est très intéressé à savoir ce que vous pensez que Palestiniens et Israéliens ont en commun...]
Messages
1. > Ce que Palestiniens et Israéliens ont en commun, 30 juillet 2005, 15:10
L’humour est trés pertinent ; mais uniquement s’il s’accompagne du droit et du dialogue !
Il est facile de plaisanter sur le mur oula barrière surtout si onn’a pas à la traverser pour aller au travail , à l’école , à l’hopital , dans sa famille au prix de plusieurs heures d’attente !
De quoi perdre précisémént le sens de l’humour !
jc cordier
1. > Ce que Palestiniens et Israéliens ont en commun, 30 juillet 2005, 22:12
"Rions de tout, de peur d’avoir à en pleurer"
2. > Ce que Palestiniens et Israéliens ont en commun, 31 juillet 2005, 12:55
Aimerai-t’il vivre une semaine en PALESTINE comme un un PALESTINIEN,subir les colons,les controles etc...Et apres on verra s’il va rire ??????????????????????????????Si facile de faire le gentil juif qui veut la paix qu’on vit en USA ou en Europe dans le conford et la paix et de ne pas avoir peur de voir sa maison soit detruite parceque un colon veut le terrain.C’est si facile de faire le beau qu’on est un juif ANTI
3. > Ce que Palestiniens et Israéliens ont en commun, 31 juillet 2005, 20:14
... le manque d’humour et de largesse d’esprit a toujours été mortel pour la gauche.
Rire n’empêche pas le sérieux ou la colère !
L’humour est aussi un moyen de jeter des ponts.
Je ne connais pas Ray Hanasia, mais je le félicite.
Marco
2. > Ce que Palestiniens et Israéliens ont en commun, 31 juillet 2005, 14:33
Mort de rire..
Comme disent les jeunes.